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05/10/2009

Concert de coulisses

Charmant concert pour commencer la saison des Jeunesses musicales au Saguenay, dimanche après-midi à la salle Pierrette-Gaudreault de Jonquière.

itromboni.gif

Les invités: I Tromboni, un quintette formé exclusivement de trombonistes, trois Québécois et deux Vancouvérois. Une prestations joyeuse et humoristique, mais rien de transcendant au point de vue musical, même s'ils sont d'excellents musiciens. Ils ont parlé de hockey (un peu trop à mon goût), se sont moqués les uns des autres, ont esquissé des pas de danse en jouant un tango, ont multiplié des blagues qui semblaient s'adresser à des enfants de dix ans. Réticente à prime abord à cette esbroufe, j'ai fini par être conquise par la bonne humeur et le talent scénique de ces jeunes musiciens.

Près de 20 pièces au programme, la plupart très courtes et accompagnées d'explications sur les compositeurs ou sur leur instrument, le trombone (alto, ténor, basse) qu'ils ont certes bien su mettre en valeur.

Parmi ces transcriptions pour trombone à coulisses, j'ai aimé le tango, la musique moderne, la suite BimagTrombone.jpgattaglia de Samuel Scheidt, les pièces de Bach, le Vol du bourdon de Rimsky-Korsakov, et le beau son grave de l'euphonium, utilisé dans une des pièces. Un des meilleurs moments: les Tableaux d'une exposition de Moussorgsky, soit quatre tableaux et les transitions, le tout bien expliqué et bien joué. En fait, la seule pièce que je n'ai pas appréciée, c'est une version du quatuor à cordes de Tchaikovsky (no 1, deuxième mouvement): je m'ennuyais des violons, alto et violoncelle qui jouent habituellement cet andante cantabile.

Somme toute, un concert fort sympathique, tout à fait dans l'esprit de la mission première des JMC, qui fêtent leur 60e anniversaire cette année.

Un bel hommage a été rendu en début de concert à Céline Gagnon, de Jonquière, qui entame sa 40e année de bénévolat très actif pour les Jeunesses musicales.

04/10/2009

Musique et poésie

Ce qui m'a vraiment décidée samedi soir à me rendre au concert de l'Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean intitulé Poèmes et symphonies, ce sont deux pièces au programme: Les Préludes, de Liszt, mais surtout L'Apprenti sorcier, de Paul Dukas. Enfant, j'ai découvert cette pièce au cinéma, en voyant Fantasia, de Walt Disney. Le scénario met en scène Mickey dans le rôle de l'apprenti sorcier, et suit presque à la lettre le texte de la ballade (texte en français ici) de Goethe dont Dukas s'est inspiré pour sa musique.

C'était la dernière oeuvre au programme samedi. Le comédien Albert Millaire a d'abord lu ce texte de Goethe, et ensuite waltdisney.jpgl'Orchestre  a joué la pièce. Quel souvenir merveilleux! D'autant plus que Fantasia a contribué pour beaucoup au développement de mon goût pour la musique classique. Et quel plaisir, maintenant, de pouvoir l'écouter sur Youtube:

Fantasia, Orchestre symphonique, Albert Millaire

Quand j'étais jeune, il n'y avait ni vidéo, ni DVD, ni ordinateur, ni Youtube.  C'était la préhistoire et j'imagine que la racine étymologique de mon prénom (Denise) est dinosaure.

Pour revenir au concert de l'orchestre, dirigé par Jacques Clément et augmenté à plus de 50 musiciens, c'était un programme riche, abondant, varié, sur le thème de l'écriture et de la musique, et par conséquent très axé sur la langue, les auteurs, les compositeurs français et québécois. Albert Millaire a lu aussi Lamartine , Théophile Gautier, Nelligan, de superbes poèmes

albertMillaire.jpgjulieBoulianne.jpg

de Paul-Marie Lapointe et surtout de la regrettée Hélène Pedneault (Un ange en exil, vous en trouverez le texte à la fin de cette note). La mezzo-soprano Julie Boulianne a chanté quatre mélodies des Nuits d'été de Berlioz et fut particulièrement applaudie pour le Vaisseau d'or (voir le texte ci-dessous) de Nelligan, mis en musique par André Gagnon.

La salle François-Brassard était presque pleine et il faisait très chaud: les ventilateurs sont tellement bruyants qu'il faut les éteindre pendant le concert!

 

Le vaisseau d'or

Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif:
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues,
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.

Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.

Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputé.

Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve!

 

20/08/2009

Julie Boulianne: bella voce

IMG_5973.jpgphoto: Michel Baron


Julie Boulianne chantait au Rendez-vous musical de Laterrière, mercredi. La soirée avait pour titre: Bella Notte.
Son air juvénile et espiègle ne laisse aucunement deviner la puissance, la richesse, la beauté de sa voix, à laquelle faisait davantage écho la  longue et ample robe rouge dont s’était vêtue la mezzo-soprano.
Son programme, assez bref et parfaitement équilibré, mettait en valeur tous les aspects de cette voix. Bien soutenue par l’excellent pianiste Martin Dubé, l'artiste originaire de Dolbeau-Mistassini, déjà engagée dans une carrière opératique nationale et internationale, a proposé d’abord des mélodies françaises, signées Reynaldo Hahn (notamment À Chloris, chanté ici par Philippe Jaroussky)

 

Albert Roussel, Maurice Ravel. De ce dernier, deux mélodies hébraïques absolument fascinantes, surtout Kaddish (prière juive), où la chanteuse déploie des nuances, des temps forts et des temps doux, une ligne mélodique inhabituelle pour nos oreilles occidentales,  offrant des moments totalement envoûtants à son public en fin de première partie.
Deuxième partie plus éclatée: d’autres langues, allemand, espagnol, d’autres rythmes, des airs plus entraînants, ceux de l'Argentin Carlos Guastavino, (photo ci-contre) et enfin retour au français (paroles difficilles à saisir, et c'est là le seul reproche que l'on pourrait formuler à l'endroit de guastavino.jpgcette artiste), sur un ton nettement plus léger, avec deux airs de Pauline Viardot. Les extravagantes variations de la Havanaise exigent d'invraisemblables acrobaties vocales qu'elle exécute avec une aisance remarquable.

Pour le rappel, elle verse complètement dans la veine comique et coquine, proposant J’ai deux amants d’André Messager, joignant les gestes au texte (de Sacha Guitry) pas très gentil pour les messieurs, qui dit notamment:

Que c'est bête un homme, un homme, un homme
Mon Dieu que c'est bête un homme!
Alors vous pensez... deux !

Mais la salle s’amuse ferme, et les 120 (environ) auditeurs sortent ravis de ce superbe concert. Une  belle et intéressante soirée, comme toutes celles offertes par le Rendez-vous musical de Laterrière.

Prochains et derniers concerts de cette édition 2009: vendredi 21 et dimanche 23 août à 20 heures, en l'église de Laterrière.

18/08/2009

Beethoven version Tremblay

jPhilTremblayReduc.jpgPendant que la foule se pressait et se compressait sur les sites des deux cent mille festivals qui se déroulent à Montréal pendant l'été,  je me suis rendue dans la métropole  (pendant la tenue de deux obscurs festivals que j’ai  volontairement ignorés) pour entendre deux concerts où il n’y avait pas foule, mais qui m’ont entièrement comblée: le chef natif de Chicoutimi Jean-Philippe Tremblay (bonne interview accordée à Nathalie Petrowski, de La Presse) et l’Orchestre de la Francophonie canadienne qu’il dirige depuis sa fondation en 2001 présentaient les neuf symphonies de Beethoven en quatre concerts, à la salle Pierre-Mercure. L'OFC avait  présenté ces mêmes symphonies en juillet au Palais Montcalm de Québec, où elles ont été captées en vue d’une publication sur CD (détails de ce projet ici).
J’aurais bien aimé assister aux quatre concerts, mais c’était impossible pour diverses raisons. Donc j’ai entendu le premier concert, symphonies 1, 2 et 3 (l'Héroïque), et le troisième, symphonies 6 et 7. Il y a quatre ans, le chef Yannick Nézet-Séguin avait proposé lui aussi les neuf symphonies avec son Orchestre métropolitain à la Place des Arts , et j’avais pu toutes les entendre. J’en ai parlé ici et là.
Les interprétations proposées par Jean-Philippe Tremblay étaient magnifiques, meilleures, à mon sens, que celles de YNS, même s’il y a eu davantage d’erreurs techniques chez les musiciens, mais c’est pardonnable compte tenu de leur jeunesse et si on met dans la balance leur dynamisme et le haut niveau de qualité qu’ils ont d’ores et déjà atteint. (Jack a parlé de ces concerts sur son blogue, ici.)beethoven.jpg

J’ai été agréablement surprise et complètement conquise par la lecture qu’a faite le jeune maestro de ces oeuvres que j’aime depuis toujours (j'expliquerai pourquoi dans une prochaine note):  interprétation dynamique, survoltée même à certains moments, passionnnée et passionnante. Après la dernière note de la première symphonie, la plus réussie à mon avis de celles que j’ai entendues, même si les autres l’étaient aussi, le public, très peu nombreux ce premier soir, était complètement soufflé. (Sur Youtube, cette symphonie no.1 dirigée par Herbert Von Karajan, (photo du bas) qui adopte un tempo très lent dans le premier mouvement.)

Il y a eu aussi des moments plus calmes, magnifiques de fluidité et d'harmonie, par exemple les premier et dernier mouvements de la sixième, la Pastorale, où on entendait bien le texte et les sous-textes,  les mélodies superposées et alternées avec clarté dans un équilibre parfait. Beethoven avait un sens de la composition exceptionnel, et c'est fabuleux quand on peut littéralement le percevoir dans le jeu d'un orchestre en direct.

Et puis les deux marches funèbres, soit le deuxième mouvement de  la troisième, et  celui, sublime, de la septième symphonie:  majestueux, prenants, et en même temps rendus avec simplicité et retenue: de la pure beauté.

karajanNB.jpgJ’ai apprécié chaque seconde de ces deux concerts, les jeunes musiciens ont bien suivi le chef, malgré quelques hésitations et quelques couacs venant des cors, mais on en entend aussi chez des orchestres bien plus aguerris.

 

En somme, j’ai trouvé là tout ce que j’attends d’une prestation publique.
Là est mon plaisir...

et les festivals peuvent aller se rhabiller, ou, s’ils préfèrent, s’arracher mutuellement la tête...

26/07/2009

Le rastel revu et corrigé par le quatuor Alcan

rastelProgramme.jpgS’inspirant de la langue provençale, où le mot rastel (même racine que râteau) désigne “une réunion de gens que l’on invite à boire”, le quatuor Alcan a inventé le Rastel musical, une fête arrosée davantage de musique que de vin, qu’il présente depuis quatre ans (à deux reprises chaque fois) à la Pulperie.rastelDessus.jpg
Ce vendredi 24 juillet, la pièce de résistance était le quatuor k.458 de Mozart, dit La Chasse (on peut l'entendre ici ) une oeuvre gravée sur le premier des nombreux disques enregistrés par le quatuor Alcan, qui célèbre ses 20 ans cette année. La violoniste Nathalie Camus et le violoncelliste David Ellis, qui sait toujours dérider le public par ses présentations colorées, en font partie depuis le début. Il y a eu quelques mouvements sur les deux autres chaises: Laura Andriani et Luc Beauchemin les occupent actuellement. L’ensemble offre depuis toujours une qualité exceptionnelle à tout points de vue notamment: sonorité pleine et unique, souci du détail, profondeur de la connaissance des pièces, contact avec le public. Je me promets bien d’assister à un maximum des concerts qu’ils donneront au SLSJ au cours de l’année qui vient.
La Chasse n’est pas mon oeuvre préférée de Wolfgang Amadeus, mais tout de même, j’ai apprécié le jeu des musiciens et leur façon de mettre en valeur l’art de la composition du divin Mozart.
D’autres musiciens se sont joints au Quatuor (voir la liste sur l’affiche ci-dessus) pour des oeuvres de Tchaïkovsky, Elgar, Peter Warlock (sa suite Capriola, inspirée par des rythmes de danses de la Renaissance),  pour terminer par le très endiablé Petit concerto pour Carignan, d’André Gagnon.
Apéro au Jardin des vestiges, une heure de concert dans l’édifice 1912 (acoustique formidable) et ensuite, goûter léger (et plutôt savoureux) préparé par le traiteur Boris et Biscotti. La photo que j’ai prise n’est pas super (la partie floue en bas à droite: tentative d’effacement d’un dessus de tête...), mais elle illustre tout de même l'aspect visuel de l’événement.intantRastelCorr.jpg
Pas sûre d’aimer vraiment la formule dans son ensemble, j’ai apprécié la partie musicale et je me suis dit que j’aimerais bien qu’une tradition de concerts donnés vers 16h ou 17h s’instaure par ici: on pourrait y assister avant le repas du soir, ce serai super.
Les journalistes auraient davantage de temps pour rédiger leur texte, les artistes et les vieux (dont je fais maintenant partie) seraient sans doute contents de rentrer très tôt à la maison, les travailleurs et employés pourraient aller au concert avant de retourner au foyer!
- Début de l’article de Daniel Côté dans le Quotidien (sur le Rastel musical du jeudi 23 juillet ici).
- Rastel est aussi le nom d'un vin de cassis fortifié (type porto) produit par l’entreprise artisanale Aux Cassis d’Argenteuil.

17/07/2009

Voix prometteuses

HPIM2085.JPGCharmant concert au Jardin des Vestiges de La Pulperie (photo de l'entrée du théâtre). Deux artistes en formation ont proposé un riche programme dans le cadre des Destinations lyriques de la Société d’art lyrique du Royaume.
La destination de ce jeudi 16 juillet: Aigre-Douce, faisant valoir les “extrêmes” de l’art lyrique: dramatique, tendre, animé, piquant.
Mélodies en première partie (Schubert, Purcell, Fauré, Hahn), extraits d’opéra en deuxième.
La mezzo-soprano Marie-Philippe Bois et le ténor léger Richard Nicolas Villeneuve richNicolasVill.jpg(photo) ont fait valoir deux beaux timbres encore en développement, mais aux accents prometteurs.
Soutenus de belle façon par la pianiste Céline Perreault, ils ont excellé surtout en deuxième partie dans des airs connus comme Che Faro senza Euridice, Au mont Ida, Connais-tu le pays, Stride la vampa, des airs que pour ma part je ne me lasse pas d’entendre.
Un peu statiques et perdus sur une avant-scène nettement trop grande, ils n’ont chanté qu’une seule fois en duo, pour la dernière pièce au programme, Tonight de West Side Story.
À noter, l’unique intervention (La Nuit, de Rameau) de Marie Philip Bergeron, chanteuse de la relève, âgée de 11 ans: elle a  affronté le public et la grande salle avec une certaine assurance et une fort jolie voix.
Les nombreux auditeurs ont semblé fort apprécier ces prestations présentées dans un cadre estival.

15/07/2009

Duo voix et orgue

francePatrick.jpg(photo: Michel Tremblay, Le Quotidien)

Excellent concert,  mardi (14  juillet) à  la cathédrale de Chicoutimi. L’organiste Robert Patrick Girard,  qui a longtemps oeuvré dans la région comme  professeur, musicien, organisateur de concerts, et qui fut d’ailleurs l’un des instigateurs de cette formule des concerts d’été de la Cathédrale, était aux claviers du magnifique Casavant (photos et détails).
Il avait choisi des pièces courtes, plutôt vives et rythmées: un prélude et un concerto de Bach, une transcription (arrangée par lui-même) de l’allegretto de la 7e symphonie de Beethoven, la Marseillaise après l’entracte pour souligner la fête des Français, et une rumba pour terminer (Rumba sur les grands jeux de Pierre Cholley), exploitant plutôt la couleur et la subtilité des jeux que la puissance sonore de  l’instrument. Le tout fort bien enlevé, avec entrain et grande maîtrise technique.
La majorité des  pièces au programme étaient cependant pour voix et orgue, alors que Robert Patrick Girard accompagnait (ce serait plus juste de dire qu’il formait un duo avec) la soprano France Bellemare.
Originaire de St-Félicien, cette jeune interprète fut une découverte, pour moi et sûrement pour la plupart des quelque 400  auditeurs ce mardi. Une belle voix, bien placée, assez naturelle, puissante au besoin, mais surtout très pure et très juste. Plus un beau visage inspiré, comme on pouvait le voir grâce à la projection du concert sur grand écran. Il n’y manquait qu’une chose: la diction parfaite, que la chanteuse pourra vraisembablement atteindre d’ici quelques années.
Programme judicieux pour sa voix et agréable pour les auditeurs: À Chloris et l’Heure exquise (celle de Verlaine), poèmes mis en musique par Reynaldo Hahn, la chanson de Vilja (de La Veuve joyeuse), Purcell, Scarlatti, Mozart, Brahms:  du très beau chant, bien senti. Des airs graves et même sombres, mais illuminés par un sourire qui exprimait le pur bonheur de chanter.
On peut lire ici une bonne partie de l'excellente critique publiée par Daniel Côté dans le Quotidien.

08/07/2009

Curiosités musicales

JoseeApril.jpgAu dernier concert de la cathédrale (Chicoutimi, mardi 7 juillet), l’organiste Josée April (photo) et le flûtiste Richard Lapointe (qui remplaçait au pied levé le saxophoniste prévu à l'origine)  ont proposé, outre les Bach (J.S. et C.P.E.) et Fauré auxquel on peut s’attendre dans ce genre de concert, quelques pièces inattendues, étonnantes. Par exemple trois des nombreuses oeuvres pour orgue de Padre Davide da Bergamo, de son vrai nom Felice Moretti (1971-1863). Comme celle-ci:

 

 

Inventeur d'un genre musical appelé orgue-orchestre, le padre y allait d’un style léger, frétillant, irrévérencieux même au regard de la musique solennelle et sérieuse habituellement associée à l’orgue. Sa musique “rappelle curieusement la musique de cirque, de carnaval ou d'orgue de Barbarie. L'auditeur d'aujourd'hui a du mal à imaginer qu'une telle musique ait pu être jouée dans les églises à l'époque. Elle est donc le témoignage précieux d'une époque et d'une mode.” (Wikipedia)
Autre curiosité (moins étonnante tout de même) au programme: La Cenerentola (c’est ce qui est inscrit sur le programme), autrement dit une adaptation pour orgue et flûte signée Jean Rémusat et Alphonse Leduc d’un air (ou peut-être quelques airs) de cet opéra de Rossini. Pour entendre chanter ce Non piu mesta par la merveilleuse Cecilia Bartoli, cliquez sur l'image de la diva ci-dessous.CeciliaBartoli.jpg
Voici le programme complet de cet agréable concert, présenté devant environ  300 personnes.
J.S. Bach : Fantaisie et fugue en sol mineur BWV 542
Gabriel Faure : Sicilienne op. 78
Padre Davide da Bergamo : - Sinfonia
- Elevazione en si mineur
Remusat - Leduc - Rossini : La Cenerentola
Vincenzo Antonio Petrali : Allegro Brillante
C.P.E. Bach : Sonate en Si b majeur H578
Padre Davide da Bergamo : Elevazione en Ré
Denis Bédard : Rhapsodie sur le nom de LAVOIE
J.L. Tulou : Grand solo n°13 op.96 en La mineur

 

10/05/2009

Cendrillon sans carrosse

garanca1.jpgDernier “opéra du Met” hier (samedi 10 mai) au cinéma Jonquière. C’était moins bondé que certaines autres fois, mais quand même, il y avait beaucoup de monde. Au programme: La Cenerentola (Cendrillon ) de Rossini. Dans le rôle-titre, j’ai découvert la merveilleuse mezzo d’origine lettone Elina Garança. (On peut la voir ici interpréter "Mon coeur s'ouvre à ta voix", tiré de Samson et Dalila, de Saint-Saëns).
Blonde, mince, visage espiègle et juvénile (la photo ci-dessus, beaucoup trop "glamour",  n'a aucun rapport, mais je ne l'ai pas trouvée en Cendrillon),  elle chante fort bien et de plus, elle a un physique parfait pour le rôle.
On ne peut en dire autant de son prince, Lawrence Brownlee, un ténor à la peau noire, de petite taille et un peu rondelet. Quand il se tient debout devant elle, il lui arrive à l’épaule, et moi ça me donne envie de rire plutôt que de croire à ce grand amour romantique. Je l’ai surnommé le petit prince. Brownlee.jpgJe sais, ce n’est pas gentil, mais je n’y peux rien. Dommage, car il chante  plutôt bien, même si parfois il manque d’agilité dans les cascades italiennes.
J’ai trouvé Rachelle Durkin et Patricia Risley excellentes dans les rôles ingrats des deux chipies, et les interprètes masculins assez ternes, incluant John Relya, dont le beau timbre est ici assez mal exploité.
La Cenerentola n’est certes pas le chef-d’oeuvre de Rossini, en tout cas pour le livret (signé Jacopo Ferretti): une tentative un peu ratée d’inscrire le conte de Perreault dans un contexte réaliste. Sans carrosse et sans pantoufle de verre (ou de vair).
L’explication de l'absence de cette chaussure est la suivante (trouvée sur Wikipedia): "la pantoufle est remplacée par un bracelet afin d'éviter aux actrices de l'époque d'avoir à exhiber pieds et jambes aux yeux du public". (Si cela vous intéresse, j'ai écrit il y a un an au sujet de la pantoufle une note dont je suis assez fière).
Plus de conte de fée, donc,  peu d'action, et beaucoup de bons sentiments. Une succession de beaux airs dans le plus pur style bel canto, un peu lassante à la longue malgré les efforts manifestes de la metteure en scène Sharon Thomas pour découper et dynamiser les épisodes. Heureusement qu'elle peut exploiter quelques éléments comiques (c’est un opéra-bouffe après tout), comme les pitreries des deux soeurs et les bouffonneries du beau-père, pour dérider et faire réagir le public.
J’ai essayé de savoir si le cinéma Jonquière va présenter The Audition le 6 juin. Le responsable du cinéma ne le savait pas, mais il m’a dit que c’était peu probable, car la salle doit être rénovée en juin. Ça c’est une bonne nouvelle, car les trois-quarts des sièges sont déglingués.
Autre bonne nouvelle: on nous a remis le programme de l’an prochain, signe que les diffusions du Met vont continuer à Jonquière.
Des titres alléchants: Tosca, Aïda, Turandot, Les Contes d’Hoffmann, Der Rosenkavalier, Carmen, Simon Boccanegra, Hamlet et Armida (de Rossini d’après un poème du Tasse).

28/04/2009

Carmen pour les 30 ans de l'OSSLSJ

jacquesClement.jpgSamedi soir, l'opéra Carmen, de Bizet, en version concert, au Palais Municipal de La Baie, présentation à grand déploiement par laquelle l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean soulignait ses 30 ans d’existence.
Hommage au chef Jacques Clément (photo) qui préside aux destinées de l’orchestre depuis sa fondation en 1979, rendu avec un certain humour par le directeur général Jocelyn Robert, qui lui a fait cadeau d’une baguette neuve. Hommage aussi aux quatre musiciens qui sont membres depuis 30 ans: Louise Bouchard, flûtiste, Bruno Chabot, altiste, Monique Jomphe, violoniste, et Michel Tremblay, corniste.
Orchestre et choeur aux nombreux effectifs, et quatre solistes solides, en forme reneeLapointe.jpgvocalement et dramatiquement: Renée Lapointe (Carmen, photo ci-contre), Marie-Ève Munger (Micaela), Antoine Bélanger (Don José) et Patrick Mallette (Escamillo), portant des costumes. Quelques projections  des arènes de Séville plantaient le décor: cela suffit au fond quand la musique est belle.
Et elle l’était: riche, avec ces airs célèbres que j’aime toujours entendre: Toréador, L’amour est un oiseau rebelle (ou Habanera, ici par  Maria Callas sur Youtube), Je dis que rien ne m’épouvante, L’air de la fleur, plus les passages orchestraux magnifiques qui sonnaient bien.
La légère amplification, inévitable comte tenu de la taille de la salle, ne dénaturait pas -trop- ces superbes voix.
Petit potin: les deux chanteuses sont originaires du même coin du Saguenay: Saint-Jean-Eudes!
Une belle soirée, qui a réuni plus de mille personnes. Et on dira que la musique classique n’a plus la cote!