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06/04/2008

La Bohème: che bella!

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Au cinéma Jonquière samedi: La Bohème, de Puccini. Nous étions 110 personnes exactement dans la salle, un record pour cette série. Habituée d’y aller toute seule, cette fois j’étais avec quatre autres personnes (famille, amis).
J’ai aimé le ténor (mexicain) Ramon Vargas en Rodolfo: physique un peu ingrat  (il est vraiment très gros), mais voix superbe, un beau timbre nuancé et bien contrôlé. La diva roumaine Angela Gheorghiu, en Mimi: belle et bonne comédienne, peut-être maniérée à l’excès au début, interprète d’expérience, mais sa voix paraissait un peu fatiguée par moments.
Belles prestations du baryton (français) Ludovic Tézier (Marcello) et de la soprano (basque) Ainhota Arteta  dans le rôle de l’exubérante Musetta.
Les scènes comiques où Rodolfo et ses amis s’amusent avec insouciance sont très réussies: le manuscrit brûlé, le perroquet, le hareng, la danse.
Très beau livret (d’ailleurs inspiré d’un texte français), mais c’est toute une gymnastique de naviguer entre le texte en italien qu’on entend et les sous-titres anglais, en essayant de ramener tout ça en français: ce serait vraiment super si le texte original était projeté à l’écran en plus des sous-titres.
Décors appropriés mais assez convenus, signés par  Franco Zeffirelli  (que l’on aperçoit sur la photo avec Gheorghiu et d’autres interprètes), vedette du Met, qui y met en scène La Bohème pour la énième fois. Sa vision est classique, très correcte, entièrement subordonnée à la musique et au chant, et c’est fort bien. Beau travail enfin du chef italien Nicola Lusetti.
Les reportages, entrevues, notamment avec le metteur en scène  étaient comme toujours captivants, même si Renée Fleming minaude un peu trop parfois.
La mort de Mimi en a fait pleurer (ou tout au moins renifler) plusieurs dans le cinéma. Je n’ai pas pleuré, j’aimais trop la musique et tout ce que je voyais pour penser à pleurer je crois.
Quelle chance nous avons d’avoir ces projections à Jonquière !
PS: si vous voulez voir cet opéra, il sera de nouveau projeté, au cinéma Jonquière et dans tous les cinémas qui diffusent cette série du Met), le samedi 3 mai à 13h30.

17/03/2008

Jeune ténor

Dimanche après-midi à la salle Pierrette-Gaudreault de Jonquière, concert d’un très jeune ténor, Jean-Sébastien Turgeon, présenté par les Jeunesses musicales (de Jonquière et de Chicoutimi). Le jeune étudiant en chant classique de 20 ans a proposé un programme extrêmement riche et intéressant, qu’il a plutôt bien assumé compte tenu de son âge et de sa situation. Des oeuvres de Bach, Handel, de compositeurs italiens, des lieder de Schubert, et en deuxième partie, des mélodies en français, de Fauré, Lionel Daunais, Edouard Lalo. Je l’ai trouvé particulièrement bon dans les trois extraits du cycle Die Schöne Müllerin (La belle meunière, de Schubert): au milieu de son programme, c’est comme s’il s’était enfin abandonné, oubliant un peu tout ce qui l’entourait pour se donner à sa musique. Peut-être que ces pièces conviennent particulièrement bien à sa voix, à son style, à ses goûts, je ne sais pas.
Encore bien jeune pour chanter de façon convaincante les tourments de l’amour, Jean-Sébastien Turgeon a certes beaucoup de choses à apprendre, mais il peut miser sur quelques points forts déjà bien en place: beau timbre (mais le volume n’y est pas encore), justesse, aisance sur scène. C’était pour lui une occasion exceptionnelle que de pouvoir ainsi présenter un programme complet dans une structure de concert professionnel, et sûrement que cet événement contribuera grandement à sa formation.
La pianiste Céline Perreault, en plus de jouer sa partition de façon impeccable, a apporté au jeune artiste un soutien constant et quasi maternel, se chargeant de présenter elle-même quelques pièces.
Comme toujours dans cette série très courue, les spectateurs, nombreux, ont fortement apprécié la prestation de l’artiste, à qui les Jeunesses musicales ont d’ailleurs remis une bourse de 1000$.

16/03/2008

Peter Grimes: une expérience

771399688.jpgFidèle au poste, je suis allée voir l’opéra Peter Grimes, de Benjamin Britten , présenté au Metropolitan et diffusé en direct au Cinéma Jonquière.
C'est un opéra moderne, composé en 1945. Une histoire étrange et confuse, des personnages dont on a de la difficulté à saisir les motivations et les pulsions. Peter Grimes lui-même, personnage ambigu, coupable ou non, on ne sait pas, victime de la rumeur, ostracisé par les autres citoyens du petit village de pêcheurs anglais où il habite. A-t-il tué son jeune apprenti? On ne sait pas, mais on sait qu’il va mal, très mal, qu’il commence à délirer, qu’il devient probablement fou.
Le ténor Anthony Dean Griffey en tout cas, ne veut pas trancher (comme il l’a dit en entrevue à l’entracte). Il est excellent, autant par la voix délicate et nuancée qui sort de son corps immense que par ses talents de comédien. Même si on ne peut éprouver d’empathie pour un tel personnage, manifestement aux prises avec on ne sait quels démons intérieurs, on apprécie la prestation de cet artiste que je ne connaissais pas du tout. Patricia Racette, dans le rôle d’Ellen, était aussi très bonne, les interprètes des rôles secondaires étaient inégaux.
Mise en scène statique puisque le décor consiste en un immense mur de bois placé à l’avant-scène, où s’ouvrent des portes et des fenêtres pour laisser passer les chanteurs. Confinés au petit bout de scène qui reste devant le mur, choristes et solistes ont bien peu de place à se mouvoir, ce qui limite les effets possibles. Bref, c’est discutable comme scénographie et par conséquent comme mise en scène (John  Doyle). En revanche la direction des chanteurs-acteurs est irréprochable.
Peter Grimes n’est pas le genre d’oeuvre qu’on écoute sur disque, il n’y a pas vraiment de mélodie, mais c’est très intéressant à découvrir par ce biais. J'ai apprécié les choeurs importants et puissants, la partie orchestrale riche et fascinante, avec ces crescendos incroyables, le tout dirigé dirigé avec un réel amour par le chef Donald Runnicles.
Aux entractes, c’était la soprano française Natalie Dessay qui agissait comme animatrice, interviewant les solistes, le chef, la conceptrice des costumes.
On a aussi eu droit à un reportage filmé dans le village anglais où a vécu Benjamin Britten: Aldenburg. Au cinéma local, l’opéra était aussi projeté, comme dans 600 cinémas à travers le monde.
Somme toute, encore une fois, un excellent spectacle, une expérience incomparable. Nous étions une trentaine de spectateurs, ce qui est bon, compte tenu qu’il s’agit d’une oeuvre un peu difficile.
Le prochain: Tristan und Isolde, de Wagner, le 22 mars: durée de cinq heures. Malade, le ténor Ben Heppner a dû annuler plusieurs prestations, et il ne jouera sans doute pas Tristan comme prévu. La soprano Deborah Voigt s’est désistée elle aussi en pleine représentation, mais elle sera sans doute de retour le 22 mars pour chanter Isolde. Décidément, quand ça va mal...
Je vais quand même tâcher d’y aller samedi prochain, ou sinon j’irai à la rediffusion,  le 12 avril.

26/02/2008

Vive le noir!

1437029462.jpg Depuis quelque temps le critique musical de La Presse Claude Gingras se désole et se plaint de devoir écouter des concerts à la Place des Arts alors que la salle est plongée dans le noir. Il déplore notamment de ne pouvoir lire sa partition et compatit avec les auditeurs qui ne peuvent pas lire le programme.
Ces commentaires me font sourire, car depuis des années, chaque fois que j’assiste à un concert à Wilfrid-Pelletier, je me demande pourquoi le parterre, les sièges et le public sont presque aussi éclairés que les musiciens sur la scène. J’en conclus qu’il doit y avoir des employés qui dorment au gaz à la régie et oublient d’éteindre les lumières dans la salle!!!
Il me semble que c’est logique: pleins feux sur la scène, les artistes, les musiciens. Comment peut-on apprécier un concert si on n’est pas sinon dans le noir total, du moins dans la pénombre?

04/02/2008

Mozart à Laterrière

bbce8c37ed29a264c28e210bc383614c.jpegcef5d3a22191e4a5fbe15c295d53363a.jpegAller à Laterrière un dimanche après-midi pour entendre un concert du quatuor Alcan, quoi de mieux? Le quatuor avait invité l’altiste Steven Dann (photo de gauche) à se joindre à lui pour proposer au public trois quintettes de Mozart, les numéros 5, 3 et 2 par ordre d’inscription au programme.
Environ 200 personnes s’étaient réunies dans l’église pour entendre cette musique extraordinaire, présentée par des interprètes compétents et expérimentés, bien préparés, capables de virtuosité et d’intensité, qui ont transmis à merveille l’esprit et l’émotion des oeuvres.
Je n’aime pas trop parler d’émotion en matière de musique, car malgré ce qu’en disent les présentateurs, il importe peu qu’une oeuvre soit joyeuse ou triste, ou qu’elle ait été écrite par un musicien dans une bonne ou une mauvaise période de sa vie.
Bien sûr il y a des atmosphères, des impressions qui peuvent se dégager, comme celle du quintette en sol mineur (numéro 3), solennel et lent, qui pourrait suggérer une certaine tristesse, même un désespoir, mais ce n’est pas ça l’important, à mon avis. En fait la musique alerte peut dégager de la tristesse, et la musique lente de la joie. Ce qui importe, c’est le plaisir, quelle que soit sa teinte, le plaisir d’entendre une musique géniale, de se laisser transporter par l’agencement (détachement, énumération, superposition...)  des notes et des accords, la succession des rythmes, le déplacement des masses sonores.
Les musiciens qui se regardent pour s’accorder, la sonorité de chaque instrument, les dialogues comme celui entre l’alto et le violon dans le numéro 2, les subtiles nuances, infimes différences entre un passage et sa reprise...

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Et partout, Mozart........
 
 

 Ainsi, ce quintette numéro 3 me rappelait son Requiem, me rappelait aussi le film Amadeus, de Milos Forman. Je ne sais pas si on y entendait des mesures de ce quintette écrit dans les dernières années de sa vie, mais certains échos, certains accents sont communs au film et au quintette. Quand on pense que, pendant les dernières années de sa vie,  Mozart a quémandé, sans l’obtenir, un poste de musicien, et qu’il est mort dans la pauvreté. Incroyable.
Mais depuis lors, des musiciens se sont succédé pour permettre au plus grand nombre d’accéder à son génie. Grâce à ces interprètes, nous pouvons écouter ici, dans la petite église d’un petit village du Saguenay, la musique de Mozart et accéder ainsi à des moments de pur bonheur.
C’était un concert modeste. Peut-être pas le plus grand ou le plus extraordinaire présenté par le Quatuor Alcan au cours des années, mais c’était un beau concert, magnifique et réjouissant.

09/01/2008

Natalie... Dessay

fd11af01321df1b14ebfdf2261216f67.jpegJe poursuis sur mon expérience du visionnement de l’opéra Roméo et Juliette, de Gounod, production du Metropolitan Opera, au cinéma Jonquière, samedi dernier.
Entre autres avantages de la diffusion au cinéma: la présentation d’interviews et autres documents pendant l’entracte. Au lieu d’être obligé de sortir, d’aller aux toilettes, de discuter avec n’importe qui pour faire passer le temps, on peut rester dans l’atmosphère, dans la bulle de l’oeuvre, de la musique, de l’opéra, en écoutant ces documents.
Ainsi samedi dernier, j’ai pu voir un petit topo qui montrait une autre façon pour le Met d’aller vers les gens: l’opéra diffusé sur de grands écrans, à Times Square, au milieu des buildings. Les gens assis sur des chaises, en plein milieu de la rue, en bermudas, t-shirts et verres fumés, qui écoutent attentivement. L’extrait que l’on a vu, c’était la scène de la folie de Lucia di Lammermoor (le premier opéra de la saison du Met, présenté en septembre), interprétée par Natalie Dessay, une formidable soprano française.  Époustouflant!
L’image de Lucia en crise avec sa robe blanche tachée de sang était d’ailleurs sur tous les panneaux publicitaires et même les autobus new-yorkais en début de saison. Natalie Dessay a trouvé cela assez extraordinaire, comme elle le dit dans le numéro de décembre du magazine Diapason, qui lui consacre sa page couverture et une longue interview. Une artiste française ainsi mise en vedette à New York: j’aime bien.
Samedi prochain, (12 janvier, 13h30) , c’est Macbeth, de Verdi, dirigé par James Levine, en première et en direct: si je le peux, je vais y aller.
Bien sûr, je sais que le ou les entractes sont nécessaires pour les artistes, les changements de décors, les musiciens. Mais ce serait bien pour le public si on ne l’obligeait pas à sortir de sa bulle pendant ce temps. Dans une salle attenante, pour ceux que cela intéresse, offrir par exemple des vidéos, des textes, des partitions, des livres, un genre d’exposition consacrée à l’oeuvre  présentée, des archives sur d’autres mises en scène, sur les artistes, enfin, quelque chose qui nous maintienne dans l’atmosphère, dans la musique. Ce serait super si l’opéra de Montréal ou de Québec prenait cette initiative.

06/09/2007

Ciao Luciano !

ef0c24d1838e9723b5f174df0be65500.jpegLuciano Pavarotti est mort. Le cancer du pancréas, ça ne pardonne pas.
Pour moi, c'était, et cela demeure grâce aux innombrables enregistrements qu'il a réalisés, une voix extraordinaire: timbre exceptionnel, lumineux, justesse parfaite, puissance, souplesse, étendue, et aussi cette façon qu'il avait de chanter sans aucun effort apparent. Bien sûr, il a travaillé, étudié, appris ses rôles, répété, mais en même temps, il semblait fait pour chanter, il était alors en quelque sorte dans son élément naturel.
J'aime aussi l'idée que cet immense bonhomme, adipeux et plutôt laid, paraissait presque beau quand il chantait, comme transfiguré par la musique. Son charisme subjugait les foules, même ceux qui ne connaissaient rien à l'opéra.
Il a fait entrer la musique classique, le chant, l'opéra, partout sur la planète: presque tout le monde connaît au moins le nom du grand ténor italien.
Sans être acteur de cinéma ni homme politique, il était une véritable star, et c'est assez rare dans son domaine. Il a même acquis une immense fortune grâce à l'art lyrique, et c'est tout à son honneur, surtout qu'il était assez généreux, de son argent et de sa personne. Pour des causes humanitaires, mais aussi pour encourager les jeunes chanteurs et chanteuses.
Si je me souviens bien, la soprano Claudine Côté, qui a oeuvré au Saguenay pendant plusieurs années, avait obtenu le grand prix du Concours international Luciano Pavarotti, mis sur pied par le ténor avec l'Opéra de Philadelphie, ce qui lui avait donné l'occasion de chanter avec lui dans l'Élixir d'amour. Cela devait se situer quelque part entre 1985 et 1992.
Pour moi qui apprécie la virtuosité et l'exploit vocal, c'était un régal de l'entendre. Quand il a annoncé sa venue à Montréal, en 2006, j'ai failli acheter des billets, mais je ne l'ai pas fait parce que sa voix n'était plus ce qu'elle était et que je craignais d'être déçue.  Finalement il n'a pas donné ce concert, car il était trop malade.
Donc, je ne l'ai jamais vu ni entendu à l'opéra ni en concert.
Mais j'ai toujours dans ma voiture, entre Mozart et Beethoven, l'album double Tutto Pavarotti, dont j'aime en particulier  l'Agnus dei de Bizet, le Cujus animam de Rossini, La donna è mobile,
podcast
et aussi Pourquoi me réveiller  et La fleur que tu m'avais jetée qu'il chante avec un déliceux accent.
Ciao signor Pavarotti, Buon viaggio!

27/08/2007

Belle finale

8eb7c93ff9f2fc9ea4ccdf259412562a.jpeg Dernier des quatre concerts du Rendez-vous musical de Laterrière dimanche. Entièrement consacré à Robert  Schumann (photo), ce qui est un excellent choix pour ce type de salle (la petite église) et d'événement. Trois romances et le quatuor en mi majeur avec piano op 47 en première partie: plutôt bien, mais un peu trop retenu, sérieux, les musiciens (un peu les mêmes que vendredi, plus le pianiste Jimmy Brière) jouaient correctement leur partition - ce qui est déjà un exploit en soi, je le reconnais - mais il manquait peut-être une pensée, une direction, des choix musicaux. En deuxième partie, le quintette en mi bémol majeur opus 44, avec piano aussi, était nettement plus brillant, mieux fini, avec un second mouvement (style marche) tout à fait éblouissant: les musiciens mettaient bien en évidence le travail du compositeur qui avait manifestement cherché à étonner, à faire quelque chose de spécial.
En somme, un bel événement, de la belle musique, des artistes pour la plupart d'origine saguenéenne qui brillent ici et ailleurs, bref, un festival exceptionnel, à encourager et à conserver.
Juste une petite remarque toutefois, sur un élément qui sera sans doute corrigé dans l'avenir : l'absence d'information sur les compositeurs et les oeuvres. Les présentations faites par les musiciens ne nous éclairaient guère, et les notes de programme encore moins. On n'a sans doute pas eu le temps de soigner cet aspect, ce qui devrait être fait dans les années qui viennent.

25/08/2007

Cordes en fête

ac34bebe768c3741f49f981d31bc84fa.jpegOui une fête. Une fête pour l"ouïe, les yeux, la tête et le coeur, que ce programme Cordes en Fête du Rendez-vous musical de Laterrière (vendredi 24 août). Un jeune ténor prometteur, Jean-Sébastien Turgeon, a chanté quatre mélodies de styles variés (Lalo, Purcell, Woolf et Lionel Daunais) en début de concert. Il n'a que 20 ans, il est en formation, mais il possède déjà des atouts: une belle prestance, beaucoup d'aisance, un sourire charmeur, un timbre intéressant, une voix qui devrait se développer sous peu au niveau des couleurs et du volume.
Et puis ce fut le trio pour cordes de Mozart (k. 503, oeuvre de maturité): absolument sublime. Riche, consistant, profond, parlant et vibrant à chaque mesure, magnifiquement servi par Marianne Dugal (photo), Luc Beauchemin et Sylvain Murray.
En deuxième partie, sérénade pour trio à cordes du compositeur hongrois Ernst Von Dohnanyi, oeuvre plus moderne (composée en 1902), très typée, audacieuse, un univers rendu beau et accessible par Renée-Paule Gauthier, Yukari Cousineau et David Ellis.
Et pour finir, les deux trios de musiciens se sont unis pour former un sextuor, et nous jouer le sextuor à cordes (1878) de Dvořák, aux rythmes fougueux, aux mélodies entraînantes, à la finale électrisante.
Il n'y avait pas autant de monde que pour Natalie Choquette, et c'est tant mieux. Mais une bonne petite foule, tout de même, s'est rendue à L'église de Laterrière pour ce rendez-vous avec la musique, et a succombé au charme de ces Cordes en fête.

23/08/2007

Divas, musique et fleurs

Assisté au spectacle (vraiment un spectacle plutôt qu'un concert) donné à Laterrière par Natalie Choquette. J'aime trop le chant, l'opéra, la musique, pour aimer vraiment ce genre de show et pour l'écouter sans broncher massacrer les grands airs du répertoire.
Mais elle est accessible, les gens l'aiment et elle leur fait aimer - mal mais c'est mieux que pas du tout - l'opéra et l'art lyrique. L'église était pleine comme un oeuf de gens qui ont aimé et applaudi la diva. Elle avait deux jeunes et bonnes musiciennes avec elle. Enfin bref, sans plus de commentaire.
À Montréal, le 8 août dernier, j'ai été entendre un concert de l'OSM, dirigé par  Kent Nagano, avec comme soliste la soprano Susan Graham (photo).  Cette dernière a chanté deux Mozart et trois Berlioz (Nuits d'été). Belle technique, maîtrise, élégance, musicalité, beau timbre97b045b003ef0477387b31222feeb664.jpg : une grande dame de la musique. Bref, il ne manquait rien... rien sinon ce petit plus, cet élan qui nous emporte complètement et nous laisse sous le charme. Là, j'ai apprécié, aimé, admiré même, mais à distance, en quelque sorte, et pourtant j'étais très proche, dans la quatrième rangée, très mauvaise place pour un concert avec orchestre, mais je n'ai pas pu avoir d'autres billets, parce que l'orchestre et le chef bb953b998ea5e7b6029f527dfda7cb6b.jpegsont très populaires.
Je voyais M. Nagano diriger pour la première fois, il est très bon, même s'il en rajoute un peu dans les mimiques et qu'il doit sans cesse rejeter en arrière une couette de cheveux rebelle. En tout cas, j'ai été transportée par leur 10e symphonie de Chostakovitch, une oeuvre qui en principe ne fait pas partie de ma palette, mais je l'avais écoutée avant sur disque, et j'ai bien aimé l'entendre en concert. Disons que ça déménage par moments.
En première partie, entre les deux séquences avec soprano et orchestre, le flûtiste Denis  Bluteau, originaire du Saguenay si je ne m'abuse, est venu interpréter, seul  à l'avant-scène, Syrinx, de Debussy. Donc à dix pieds de moi. Belle interprétation, sans plus.
Le lendemain, nous sommes allés voir l'international Flora, très belle exposition sur le thème des jardins. C'est immense, il faisait beau, il y avait des idées d'aménagement extraordinaires, nous avons mangé un peu avant au café Hélios, rue de la Commune. Je m'étais levée un peu croche, mal de tête, estomac flottant: j'ai pris une tarte aux poires, un allongé sivi d'un expresso, et tout ça m'a remise d'aplomb. Visité la place Jean-Paul Riopelle, avec La Joute, très bel endroit.