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17/03/2024

Le cinéma à l'opéra!

 
Le metteur en scène Marius Trelinski disait en entrevue avoir beaucoup travaillé au cinéma, et vouloir intégrer des éléments cinématographiques à ses mises en scène d'opéra. Notamment pour "La Forza del Destino", de Giuseppe Verdi. Afin de rendre l'opéra plus "accessible"...
J'ai vu le résultat le samedi 9 mars 2024, au cinéma Apéro de Jonquière, en direct du Metropolitan Opera. Pas tout à fait convaincant selon moi, en ce qui concerne les projections vidéo et les images en surimpression.

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D'autres éléments sont en revanche fort intéressants: le plateau tournant, très efficace, et l'omniprésence de la guerre, dont les ruines servent d'écrin au destin tragique de Leonora et de ses proches. Et nous rappellent que de telles horreurs prennent place, aujourd'hui comme hier, pas vraiment très loin de la salle où nous écoutons cet opéra.
 
Musique, maestro!
Mais l'essentiel, c'est tout de même la musique! J'y allais pour cela et je fus servie! Les quatre premières notes du célèbre motif sont toujours aussi poignantes.
Maestro Yannik Nézet-Séguin est une vedette à New York: le public lui fait une ovation chaque fois qu'il arrive dans la fosse, et les chanteurs interviewés aux entractes ne tarissent pas d'éloges à son endroit. Et son orchestre sonne formidablement.
Côté vocal, la soprano Lise Davidsen porte avec de grandes qualités vocales et dramatiques le rôle immense, presque surhumain de Leonora, qui aime Alvaro, lequel tue son père accidentellement: la fatalité se met en marche...
Le ténor Brian Jadge assume le rôle d'Alvaro avec beaucoup de maîtrise, le reste de la distribution est à l'avenant. Le choeur est excellent. Dommage que tout ce monde ne prononce pas très bien l'italien... m'a-t-il semblé.

28/06/2019

Pieds d'argile

église Ste Cécile, Kénogami, démolition

Un coup d'oeil rapide à la photo ci-dessus pourrait laisser croire qu'il s'agit là de vestiges très anciens.

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Mais vu d'un peu plus près et sous un autre angle, le tableau se dépare: le monument ne semble pas si vieux.

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Et manifestement il n'a pas croulé sous le poids du temps, mais sous celui des hommes.
Ce sont sont ses bâtisseurs (ou leurs concitoyens) qui, 70 ans après l'avoir érigé, l'ont jeté à terre.

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C'est la modeste église Sainte-Cécile (photo Jeannot Lévesque, Le Quotidien) du quartier Kénogami (arrondissement Jonquière, dans la ville de Saguenay), qui vient de tomber sous les coups de boutoir des grues et pelleteuses. (Pour plus de détails: https://www.facebook.com/watch/?v=338498897090783 )

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Plusieurs autres églises d'ici et d'ailleurs ont subi ou subiront le même sort.

Autre symbole de la présomption et de l'orgueil des hommes, ici le clergé et les hautes instances catholiques. Croyant leur pouvoir indestructible, ils ont contraint les fidèles à se sacrifier pour payer ces temples innombrables et gigantesques, dont ont voit bien aujourd'hui les pieds d'argile.

07/06/2019

Corno au CNE: creuser le corps

fondOrangeCopie.jpgJoanne Corno, peintre. Corno de son nom d'artiste. Originaire de Saguenay et ayant fait l'essentiel de sa carrière à New York. Réputée, controversée parfois. J'aimais déjà ses oeuvres, son style pop et personnel, ses couleurs superposées, transparentes, aux reflets métalliques et changeants, mais au fond je n'avais vu que quelques-unes de ses toiles, en général une à la fois.

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En visitant l'exposition Hommage à Corno,  un imposant ensemble d'une quarantaine d'oeuvres présenté au Centre national d'exposition à Jonquière, j'ai pu mieux comprendre et apprécier son travail. Sa façon de toujours revenir au corps, masculin et féminin, torse et visage surtout, sur lesquels elle "zoome" pour ne peindre qu'eux, à l'exclusion du reste du corps.
L'exposition, qui inclut notamment sa première et sa dernière oeuvre, fait percevoir une évolution technique et stylistique, tout en montrant la persistance quasi obsessive de ces thèmes.

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Son sujet, elle l'empoigne, l'agrandit, le magnifie et le creuse, en couches et touches projetées par amples gestes, obtenant des couleurs profondes et miroitantes, des transparences, des harmoniques exaltés par le grand format des tableaux.

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Je ne saurais expliquer pourquoi elle a choisi ce type de sujet, mais sûrement quelque chose dans le corps l'interpelle et suscite chez elle à la fois la question et l'inspiration. Et de voir plusieurs toiles ainsi rassemblées a provoqué chez moi une sorte de vertige doublé d'une d'illumination: l'impression d'approcher l'artiste, de sonder son âme et son coeur, qui adoucit le regret qu'elle nous ait quittés si tôt.

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13/05/2019

Dialogues des carmélites: Terreur et beauté

Dialogues des Carmélites, Metropolitan Opera, Cinéma Jonquière

Merveilleux après-midi à l'opéra, samedi à Jonquière.
Dialogues des carmélites de Francis Poulenc, une oeuvre magnifique, présentée par une équipe formidable au Metropolitan Opera. Je n'étais pas sûre d'aimer cette histoire de religieuses martyres, et pourtant, j'ai savouré le spectacle du début à la fin.
D'abord la musique, extraordinairement nuancée, subtile, couleurs, tempis, volumes, accents très divers mais unifiés dans le style unique -et français- de Poulenc.
L'orchestre, sous la baguette de Yannick Nézet-Séguin, découpe, sculpte, attaque ou accompagne d'une façon extraordinaire tout ce qui se passe, comme s'il était lui-même sur la scène, le son semblant se déplacer pour envelopper un(e) solo, un dialogue, un ensemble, une expression, un élément du décor. À la fin, les coups de cymbales qui ponctuent le passage de chaque religieuse sous la guillotine tandis que les soeurs restantes continuent de chanter le Salve Regina: tout cela est bouleversant.
En définitive, si le drame est intense et lourd, appuyé par la scénographie "austère et terrifiante" de David Reppa, si plusieurs passages (mise en scène de John Dexter) portent l'émotion à son paroxysme, l'oeuvre est finalement belle et lumineuse. Parce que c'est un chef-d'oeuvre absolu!

Dans cette production, chaque artiste, des plus petits rôles jusqu'aux plus grands, donne le maximum de son talent et de ses capacités pour produire un grand ensemble qui fonctionne dans les moindres détails. Tous déploient une diction de grande qualité qui fait ressortir toute la richesse du texte français.

Quelles interprètes! Plusieurs femmes, bien entendu. Dans le premier rôle, celui de la jeune novice Blanche de La Force, la mezzo-soprano Isabel Leonard associe un jeu dramatique saisissant à son chant pur et presque divin.
Tout comme ses compagnes, Erin Morley (soeur Constance), Karin Cargill (mère Marie). Et que dire de Karita Mattila, (photo ci-dessous) donnant vie (et mort) à la vieille prieure qui se tord de douleur et meurt sous nos yeux en s'interrogeant sur l'existence de Dieu, sur l'utilité de sa longue vie religieuse...

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Excellente prestation aussi de la soprano canadienne Adrianne Pieczonka, excellente dans le personnage souriant et bienveillant de la nouvelle prieure. Petit rôle aussi très bien assumé pour la mezzo-soprano canadienne Emily d’Angelo, celui de soeur Mathilde qui se méfie de Blanche. Chaque caractère est d'ailleurs découpé avec un minimum d'éléments et un maximum de précision. Joyeuse, inquiète, simple, passionnée: chacune a sa manière d'être, parfaitement définie par le jeu, la musique, l'action.
Leurs points de vue aussi sont différents: au-delà d'un drame illustrant la cruauté des hommes (l'histoire est inspirée d'un fait réel: sous la Terreur, le guillotinage d'un groupe de Carmélites de Compiègne), l'oeuvre nous interroge sur la vie, la mort, le sacrifice, la peur, l'âme, le matériel et le spirituel, les croyances...

Du côté des hommes, le ténor David Portillo est superbe dans le rôle du Chevalier de la Force, frère de Blanche. Timbre délicat et agréable, justesse sans faille, jeu impeccable.

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Le baryton Jean-François Lapointe, qui incarne son père (et celui de Blanche) le Marquis de la Force, se montre comme toujours à la fois souple et solide vocalement, et précis dramatiquement, dans la première scène, la seule (tout de même assez consistante) où il apparaît. Appelé à remplacer celui qui devait jouer le rôle à l'origine, il offre un émouvant échange père-fille avec Isabel Leonard (photo ci-dessus) et se montre en parfaite harmonie avec le reste de l'équipe.
D'ailleurs le cinéma Apéro était presque plein, nul doute que plusieurs de ses fans saguenéens y étaient pour quelque chose.

Photos: Ken Howard, Metropolitan Opera

 

27/11/2017

Britannicus, une offrande magistrale

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Encore aujourd'hui, mon esprit est bercé par les vers de Racine, par cette musique des alexandrins que j'ai entendue il y a peu.
Dimanche donc, 26 novembre, avec la centaine de personnes qui emplissaient la salle Jacques-Clément du Conservatoire de musique de Saguenay, j'ai assisté à la dernière représentation de l'extraordinaire Britannicus
des Têtes heureuses. Complètement subjugués par la beauté et la profondeur de ce que nous pouvions voir et entendre, nous avons vécu là quelque chose d'unique: une échappée, une évasion, un moment hors de notre temps et qui pourtant nous parle de lui. Sara Moisan et Martin Giguère (photo ci-haut, crédit Patrick Simard) dans les rôles d'Agrippine et de son fils Néron, Marilou Guay et Christian Ouellet dans ceux de Junie et de son amant Britannicus, nous ont offert des moments intenses et terribles, des dialogues précis et implacables où la soif du pouvoir le dispute au sentiment amoureux, noble et pur ou brutal et impérieux. Soutenus par Éric Chalifour et Bruno Paradis, impeccables dans les rôles des gouverneurs. Sans oublier le violoncelliste François Lamontagne, qui, assis au premier rang, assurait les transitions en jouant la musique de Marin Marais.
Malgré les contraintes imposées par L'Art poétique en général et les alexandrins en particulier (par exemple prononcer con-fi-ance et non confyance pour faire 12 pieds), tous se sont montrés à l'aise avec leur texte, parfaitement capables d'exprimer les infimes nuances de leurs sentiments, états d'âme et passions. Grâce sûrement au long et patient travail effectué avec eux par le metteur en scène Rodrigue Villeneuve, fin connaisseur de la tragédie classique, qui signe là une de ses plus grandes réussites.
Les décors et costumes minimalistes imposaient en quelque sorte à ces acteurs une perfection qu'ils ont su atteindre. De sorte qu'on a eu ce petit miracle, réalisé avec peu de moyens (financiers et matériels) et beaucoup de passion. Par les comédiens, artistes et techniciens de la production. Par la directrice de production et assistante à la mise en scène Hélène Bergeron, co-fondatrice (avec Rodrigue Villeneuve) de la troupe et fidèle complice de tous ses projets.
Et aussi, il vaut la peine de le mentionner, par un grand nombre de collaborateurs, anciens et nouveaux, pour le son, l'éclairage (Alexandre Nadeau, toujours aussi "allumé"), la salle, la régie, le graphisme, la photographie et autres aspects techniques, qui ont contribué à la production. (Une partie de l'équipe sur la photo du bas, crédit Patrick Simard).
Depuis 35 ans, une poignée de passionnés de théâtre, de mordus un peu fous persistent et signent. Pour eux, les sentiers battus ne sont pas une option. Sous la houlette des deux fondateurs, contre vents et marées, ils et elles fomentent des propositions audacieuses, inattendues, étonnantes, pour leur plaisir et pour le nôtre.

La troupe s'appelle Les Têtes Heureuses, soutenons-la et assurons-lui une longue vie!

Britannicus, Têtes heureuses, Saguenay, Rodrigue Villeneuve

 

01/07/2017

Traversée en trois temps

Charlevoix, Isle-aux-Coudres, traversier

Sur le quai de Saint-Joseph-de-la-Rive, deux jeunes femmes attendent, tout comme nous, le  traversier qui nous conduira à l'Isle-aux-Coudres.

Charlevoix, Isle-aux-Coudres, traversier

Une planchiste glisse sur les eaux calmes du fleuve. Un instant capté au zoom puissance maximale, voilà pourquoi les couleurs manquent d'éclat.

charlevoix,isle-aux-coudres,traversier

Après un magnifique tour de l'Isle, retour vers le continent. J'aime bien cette photo, prise alors sur le traversier. Camaïeu de bleu, touche de jaune et cette dame au chapeau qui regarde au loin, tandis qu'une main  (protectrice?) se pose derrière elle.

Je lui prête quelque nostalgie, peut-être un regret d'avoir dû quitter l'île, s'éloigner de gens qu'elle aime.

Juste devant elle, tel un défi à l'immensité du paysage, un pictogramme enjoint les passagers de ne pas enjamber ce bastingage.

Songe-t-elle à défier l'injonction?

26/06/2017

Du lait d'ânesse pour toutes... et tous!

Shamâne, lait d'ânesse, ferme de l'âne, Port-au-PersilShamâne, lait d'ânesse, ferme de l'âne, Port-au-PersilJe ne suis pas Cléopâtre. Néanmoins je me lave au lait d'ânesse, depuis ma visite dimanche dernier à la Ferme de l'âne du Saint-Laurent, à Port-au-Persil. Nathalie nous a accueillis, guidés, et présenté quelques membres de son troupeau d'une vingtaine d'ânes, notamment Hector, né la veille. (sur ma deuxième photo, à droite je crois que c'est Garou).

Nathalie Duvermy et Serge Kremer ont converti en asinerie cette ferme ancestrale qu'ils ont acquise il y a près de 20 ans. L'endroit est vraiment magnifique: une maison, des bâtiments de ferme, la boutique aménagée dans l'ancienne forge, de grands champs où paissent les ânes, quelques stalles dans l'écurie pour les mamans et leurs nouveaux-nés.

Dans son atelier (aménagé dans la maison), Nathalie fabrique les produits de la savonnerie: le lait d'ânesse est incorporé, cru, aux savons et cosmétiques Shamâne, conçus en partenariat avec un laboratoire spécialisé. Ces savons liquides ou solides, laits et crèmes pour le corps (il y en a aussi pour les hommes), sont vendus sur place, dans quelques boutiques et sur leur boutique virtuelle.

J'ai jeté mon dévolu sur le lait douche, et je l'aime bien: il est doux pour la peau, et efficace. L'odeur naturelle que j'ai choisie est agréable, mais j'en essaierai peut-être d'autres, au thé blanc ou à la lavande par exemple.

Ce fut l'une des merveilleuses étapes de notre escapade dans Charlevoix, les 17 et 18 juin, dont je vous reparlerai certainement.

07/05/2017

Art inuit: émotion et beauté

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Deux faucons, l'un en stéatite du Brésil, l'autre en serpentinite

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Une chronique à la radio (Ici Première, je n'écoute rien d'autre) évoquait récemment la collection d'art Inuit du Musée des Beaux-Arts à Québec: je l'ai vue  l'été dernier, en découvrant l'ensemble du nouveau et magnifique pavillon Pierre Lassonde, et elle est tout à fait extraordinaire.

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Un crâne de morse finement sculpté

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La collection Brousseau comprend des oeuvres de styles et de sujets différents. Elles sont toutes sculptées dans des matériaux tirés du sol: pierre, granit, terre. S'en dégage une impression de richesse intérieure, d'élévation de l'esprit, de sensualité aussi.

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Chaque artiste, imprégné de sa culture, de ses croyances, de son histoire, communique sa vision du monde en touchant à la fois à l'oeil, l'esprit et le coeur.

Je vous présente ici mes propres photos, pour montrer comment elles se présentent et comment elles sont bien mises en valeur dans cet environnement lumineux.

Pour en voir davantage, on peut aller sur le site du musée.

02/05/2017

Boire et voir

Découvrir et déguster un excellent cabernet sauvignon du Sud-Ouest de la France, au goût charmeur et au taux d'alcool aussi raisonnable que son prix (12!)

Tarani, Cabernet dauvignon, affiche Jonquière

Deux jours après, le retrouver sur un immense panneau publicitaire, non loin de chez moi.

Tarani, Cabernet sauvignon, affiche Jonquière

J'en fus très étonnée car les publicités de ce genre, surtout faisant la promotion d'un vin, sont plutôt rares à Jonquière.

Plantée non pas au bord d'une autoroute, mais le long de la rue Saint-Dominique, étroite artère principale qui traverse la ville.

Comme ceci:

Tarani, Cabernet sauvignon, affiche, Jonquière

D'autant plus incongru qu'un autre panneau, juste à côté, fait la promotion d'une boisson d'un tout autre genre, et destinée à un tout autre public!

Tarani, lait, affiche, rue St-Dominique, Jonquière

29/04/2017

Eugène Onéguine au Met: menus détails

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Ce qui m'a le plus intéressée dans la projection d'Eugène Onéguine, ce sont des détails non reliés à l'opéra lui-même.
Par exemple à l'entracte, trois des chanteuses, russes, expliquaient, avec un fort accent et un peu de difficulté àeugène onéguine,peter mattei,anna netrebko,metropolitan opera trouver leurs mots en anglais, combien le roman en vers de PouchkineEugène Onéguine (sur lequel est basé l'opéra), était important pour elles: il fait partie de la culture de tous les Russes: ils l'étudient à l'école, connaissent l'oeuvre sous tous ses aspects et en apprennent plusieurs passages par coeur. Ils s'identifient souvent à l'un ou l'autre des personnages.
Anna Netrebko (Tatiana) ajoutait d'ailleurs trouver dommage que l'opéra ne puisse rendre compte de toute la richesse, de toute la subtilité, de toutes les nuances de l'oeuvre de Pouchkine.

C'est aussi mon avis: je préfère nettement le roman.
Elena Zaremba, qui joue la mère de Tatiana et d'Olga a chanté autrefois le rôle de Tatiana sur diverses scènes.
Petit reportage aussi sur les lustres du Metropolitan Opera, la genèse de leur conception. Une tache de peinture blanche échappée par mégarde sur un croquis a inspiré à l'architecte Tadeusz Leski l'idée d'une explosion de lignes partant du centre. D'où ce motif de boule de cristal garnie de fines tiges, que l'on surnomme affectueusement spoutnik.

On peut en acheter des répliques à la boutique du Metropolitan Opera, si on est prêt à débourser plusieurs milliers de dollars!

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Pour le reste, j'ai retenu la performance de Peter Mattei, le magnifique baryton qui incarne Onéguine. Grand, élégant, en plein contrôle de sa belle voix, il joue et chante à merveille ce rôle qui semble fait pour lui.
Anna Netrebko: beaucoup d'expérience et de savoir-faire, vocalement impeccable, mais elle n'est pas très crédible dans le rôle de la jeune et naïve Tatiana. Meilleure dans la même Tatiana devenue grande dame, au dernier acte.
Alexey Dolgov, dans le rôle du poète Lenski: bon acteur mais une voix sans charme qui manque singulièrement de volume.
Décors somptueux, mise en scène brillante, avec force valses et cotillons... mais les immenses colonnes du dernier acte cachaient la moitié des danseurs!

Eugène Onéguine, de Piotr Ilitch Tchaïkovski
En direct du Metropolitan Opera
Vu le samedi 22 avril 2017
Au Cinéma Apéro de Jonquière