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27/10/2008

Quand le chef s'en mêle

ichmouratov.jpgDimanche, après le tennis, le concert. Celui des Violons du Roy,  à l’auditorium Dufour. En compagnie du public habituel pour la musique classique au Saguenay-Lac-Saint-Jean, 300 personnes environ. La formation était dirigée par Airat Ichmouratov (photo), chef en résidence des VdR, originaire de Kazan, capitale du Tatarstan.

Titre du programme : De Vienne à Saint-Petersbourg, en rapport avec l’origine des compositeurs. D’abord un superbe divertimento de Mozart, le genre de musique qui fait toujours du bien à l’âme. Puis un quatuor de Beethoven, le numéro 11, dans une formule multipliée (plusieurs premiers violons, seconds violons, etc., plus une contrebasse). C’était bon, mais pas nécessairement meilleur que l’original, en quatuor. Signalons q'une musicienne de la formation est originaire du Saguenay: il s’agit de l’altiste Annie Morrier.
Ensuite un  Andante pour violoncelle et cordes de Tchaïkovsky, tout en douceur et en subtilité, avec l’excellent soliste Benoît Loiselle, puis un autre quatuor “amplifié”, de Borodine celui-là: musique agréable mais un peu boursouflée par moments, avec quelques reprises qui allongent inutilement la sauce à mon avis. Mais fort bien comprise, articulée et jouée,
Je dis peut-être n’importe quoi au sujet des deux quatuors, notamment parce que je n’ai aucun renseignement :  le “programme” qui nous fut remis à l’entrée était plus que succinct et ne comportait aucune information sur les oeuvres jouées, ni sur les transformations (transcription, adaptation) qu’elles ont subies.
À la fin, l’excellent chef, jusque-là très chef, costume noir, lunettes, baguette, nous a proposé une transformation extrême: pour  une oeuvre de musique klezmer, musique juive de l’Europe de l’Est (la pièce choisie est l'oeuvre d'un compositeur américain!), il a empoigné sa clarinette et s’est mis à jouer tout en swinguant de tout le corps et en dirigeant les musiciens qui l’ont suivi dans cet épisode débridé, entre jazz et tzigane. Violons du Roy ou diables dans l’eau bénite?
Conclusion réjouissante d’un concert impeccable, agréable, beau à voir, beau à écouter.

Source de plaisir. Merci les Violons.

 

06/10/2008

Classique... populaire

serhiySalov.jpgDeux concerts réjouissants en fin de semaine à Jonquière : réjouissants parce qu’ils ont fait salle comble, indiquant par là l’intérêt marqué du public saguenéen pour la musique classique.
Et aussi parce qu’ils étaient bons, je puis l’affirmer pour l’un d’entre eux, celui de l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui a proposé, samedi soir à la salle François-Brassard un programme riche (Mozart, Beethoven, Stewart Grant) et deux solistes superbes. Il sonnait particulièrement bien, notre orchestre: peut-être l’acoustique de François-Brassard est-elle meilleure que celle de l’auditorium Dufour, nos deux vieilles salles régionales.
Le pianiste saguenéen Matthieu Fortin a proposé le concert-rondo  (K.382) de Mozart: jeu vif, assuré, léger, nuancé,  bref, parfait.
L’autre pianiste, Serhiy Salov (photo), qu’on avait entendu aux Jeunesses musicales à Jonquière le printemps dernier, a soulevé la salle par son interprétation du grandiose concerto no. 4 de Beethoven: passionné, virtuose, faisant par son jeu monter d’un cran la motivation et la performance de l’orchestre et de son chef Jacques Clément. Enlevant, pour tout dire.
Dimanche, les Jeunesses musicales proposaient à la salle Pierrette-Gaudreault (c’était plein, on a refusé du monde), un concert violoncelle et piano, avec Ariel Barnes (photo) et Brian Wagorn (piano). Je ne me sentais pas très bien, j’y suis allée quand même, mais j’ai dû partariel_barnes_3.jpgir à l’entracte: j’avais mal au coeur, à la tête, une sorte de gastro qui m’a embêtée toute la nuit. Je n’étais donc pas très bien disposée pour ce programme très lourd, Debussy, Ravel (Gaspard de la nuit, c’était bon), suivis d’un Messiaen soporifique. Les artistes étaient excellents, mais bref, mon jugement est peut-être altéré par  mon état physique.
Petite remarque: alors que les JMC offrent un programme bien complet, comportant des notes intéressantes sur les oeuvres et les compositeurs (malheureusement écrit en minuscules caractères), l’Orchestre se limite à une feuille insérée dans le programme de la saison, comportant un court cv des solistes, la listes des oeuvres jouées et celle des musiciens. Le chef donne quelques explications à l’occasion sur les oeuvres, mais on aimerait tout de même qu’un orchestre de cette envergure fournisse une documentation plus étoffée.

26/08/2008

Heures exquises

jflapointecropped.jpgJ’ai assisté dimanche au quatrième et dernier concert du Rendez-vous musical de Laterrière (en bas à gauche, photo de la directrice artistique de l'événement, la violoniste Renée-Paule Gauthier, une autre artiste saguenéenne de grand talent, qui mène une belle carrière).

Sur scène, deux magnifiques artistes natifs du Saguenay-Lac-Saint Jean: le baryton Jean-François Lapointe, dont j’ai parlé sur ce blogue à quelques reprises (ici et ici), grande carrière, réputation internationale, reconnu partout comme l’un des meilleurs Pelléas de l’heure, et la soprano Marie-Ève Munger (j'ai aussi parlé d'elle, , à l’orée d’une carrière qui pourrait s’avérer tout aussi prestigieuse. L’aigu agile et exultant de la soprano colorature, le grave riche, fluide et nuancé du baryton: ces deux belles voix solides et puissantes se sont unies avec grâce pour remplir l’espace sonore de la petite église de Laterrière.mevemunger.jpg
Soutenus avec constance et sensibilité par le pianiste Michael McMahon, ils ont tenu sous le charme de leur voix et de leur jeu les nombreux et fervents amateurs de musique qui n’auraient voulu pour rien au monde rater ce rendez-vous.
En première partie de ce beau programme, exclusivement consacré à des oeuvres en français (comme Céline sur les plaines!), chacun a proposé deux groupes de mélodies composées par Reynaldo Hahn, Fauré, Debussy et Duparc: moments tendres et forts, émouvants, un répertoire dont Lapointe possède une connaissance et une science rares, qu’il sait faire découvrir et aimer.
En deuxième partie, opéra et opérette. Lui: “Avant de quitter ces lieux (on peut le voir dans cet air, à Liège), elle: “Je veux vivre”, c’est excellent. Puis ce sont des extraits de l’opéra Hamlet, d’Ambroise Thomas, que Jean-François Lapointe a chanté (rôle-titre) à Copenhague et à Genève, entre autres scènes, et que Marie-Ève Munger va bientôt chanter à Metz. Ils chantent pour la première fois ensemble dans “Doute de la lumière”, et c’est très beau, leurs voix et leur prestance s’accordent fort bien, aucun ne vole la vedette. Il excelle dans “Être ou ne pas être” et “Oh vin dissipe la tristesse”, elle explose littéralement dans l’air de la folie d’Ophélie, exploit vocal, défi lancé à toute soprano colorature, que Marie-Ève Munger relève brillamment.
Enfin, ilsrpgauthierbio.jpg deviennent légers, amusants et drôles dans quelques extraits de Véronique, opérette d’André Messager: chacun un air joyeux, puis deux duos comiques, notamment l’amusant duo de l’âne. En rappel, l’Heure exquise (de la Veuve joyeuse) nous laisse sur une note délicieusement tendre et romantique.
Après le concert, rencontre avec le public, la famille: retrouvailles, tous se connaissent plus ou moins, c’est le milieu musical du Saguenay-Lac-saint Jean qui, le temps d'un concert exceptionel, se retisse serré autour de ceux qui lui font honneur à l’extérieur.
Professeurs, partenaires dans une production ou une autre (opérettes, concerts offerts par les chorales, Ecce Mundo, spectacles montés au département de musique du Collège d’Alma), anciens collaborateurs de Jean-François quand il dirigeait la Société d’art lyrique du Royaume (Marie-Ève Munger est aujourd’hui directrice artistique de l’organisme), la plus grande partie des auditeurs a un jour côtoyé l’un ou l’autre des deux chanteurs. Sans oublier les membres de la famille de l’un et de l’autre, bref, une belle communion entre ces artistes et le milieu qui les a vus naître et qui a favorisé l’éclosion de leur talent.

23/07/2008

Quand l'orgue swingue

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J'ai bien aimé le concert de l'organiste trifluvien Raymond Perrin présenté hier (22 juillet) à la Cathédrale de Chicoutimi. Excellent technicien, l'homme possède l'art de faire swinguer son instrument, ce qui n'est pas peu dire quand il s'agit d'un orgue. Son style est dynamique, et entraînant, tout est bien découpé, le rythme toujours asez rapide et l'exécution nuancée et sans bavure.
Un court programme très bien pensé: quatre pièces de Bach en première partie,  incluant la célèbre Toccata et fugue, toujours belle, toujours impressionnante, présentée ici dans une exécution sinon transcendante, du moins réfléchie, sensible et fluide. César Franck, Gabriel Pierné et Jehan Alain ensuite.
Pour terminer, il a improvisé sur deux thèmes, j'avais pensé que l'on pourrait lui suggérer Yesterday (à cause de Paul McCartney) , et Il était un petit navire (à cause du Belem). L'organiste de la cathédrale Céline Fortin lui a proposé... Yesterday, et Partons la mer est belle. C'était très intéressant de le voir travailler, creuser ses mélodies, explorer les jeux de l'orgue, concocter des variations et mélanger les thèmes des deux pièces en mettant davantage l'accent sur ceux de Yesterday.
Bref, un superbe concert, le meilleur des trois que j'ai entendus de cette série de cinq concerts gratuits à la cathédrale. J'ai manqué les deux premiers, et il faudra attendre l'été prochain pour les suivants.

09/07/2008

Été, hautbois et orgue

fortDuch.jpgUne belle tradition estivale que les concerts gratuits à la cathédrale de Chicoutimi. Hier (mardi), j’ai été entendre l’organiste Marie-Claude Duchesne et la hautboïste Annie Fortin, deux jeunes musiciennes saguenéennes solidement formées (et d’ailleurs encore aux études)  qui ont su donner une couleur intéressante  aux oeuvres inscrites à leur court programme.
Marie-Claude Duchesne en particulier (organiste à la paroisse Sacré-Coeur de Chicoutimi ainsi que chez les soeurs Antoniennes et les soeurs Augustines), avait choisi quelques pièces qui exploitaient bien le potentiel du grand orgue Casavant de 60 jeux  (renseignements complets et très pertinents sur l’instrument, la cathédrale et les concerts ici) : une pièce du compositeur québécois Denis Bédard, des chorals de Bach et de César Franck, et un Louis Vierne qui a fait sonner et résonner les tuyaux de façon impressionnante. Certaines pièces étaient assez complexes et le tourneur de pages devait aussi faire sa part pour enclencher et désactiver des clés et des jeux.
Les deux instruments se mariaient particulièrement bien dans le concerto d’Albiboni, et surtout la sonate pour hautbois et piano de Saint-Saëns: la foule applaudit à tout rompre les gros effets de volume, mais à mon avis, cette pièce où l’orgue, moins sonore, demandait davantage de maîtrise et d’intériorité, fut la meilleure de la soirée.
La hautboïste maîtrise bien son instrument, elle l’a prouvé dans une très intéressante pièce de Britten jouée en solo, mais elle devra travailler l’endurance et la tenue, car elle a manqué un peu de souffle vers la fin, et fut obligée de passer au neutre en quelques occasions.
Le programme s’est terminé sur un concerto de Bellini, très romantique, contrastant avec le reste du programme. En rappel, l’adagio d’Albinoni, un choix logique compte tenu de ce qui précédait.
Il y avait pas mal de monde, les gens sont fidèles à ce rendez-vous, et les concerts sont de mieux en mieux organisés, puisqu’on peut voir les artistes sur un écran disposé dans le choeur.
Et c’est tellement beau de voir deux musiciennes de ce calibre, totalement dédiées à leur pratique, qui aiment manifestement ce qu’elles font et qui comptent aller plus loin dans leurs études et dans leur carrière: moi, je les admire.

03/05/2008

Invitation à l'Auberge

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L’Auberge du Cheval blanc de Ralph Benatzky: c’est l’opérette que présente la Société d’art lyrique du Royaume
du 7 au 11 mai  2008, à la salle Pierrette-Gaudreault de Jonquière.
642811286.jpg Je vous invite donc, chers lecteurs de ce blogue, à assister à ce spectacle joyeux, coloré, plein de surprises, ainsi que le promet le metteur en scène Éric Chalifour. Sur la photo, Geneviève Couillard-Després, qui joue Josépha, la belle aubergiste. À droite, l'affiche d'une mise en scène présentée au théâtre du Châtelet, à Paris en 1960.
Chanteurs et acteurs, choristes, musiciens: je connais la plupart d’entre eux et tous sont formidables, allumés, et répètent sans relâche depuis des semaines et même des mois.
Allez voir sur le site de la SALR pour la distribution et l'horaire des représentations.
Ou encore sur le réseau reservatech pour acheter des billets.

La SALR

Je me promets depuis longtemps de parler ici de la Société d’art lyrique du Royaume. Cette organisation, qui a 21 ans d’existence, 626981341.jpgprésente chaque année un spectacle musical, la plupart du temps une opérette, en français, entièrement montée au Saguenay, avec des chanteurs saguenéens et/ou québécois.
Quand j’étais journaliste, je suivais de près les activités de cette organisation qui est l’un des joyaux de l’art lyrique au Québec, et dont les artisans sont toujours animés d’une immense passion pour la musique et le spectacle. De petites équipes dynamiques et allumées arrivent à faire des choses formidables, avec des moyens fort limités. Nous (je dis nous car depuis ma retraite je fais partie du conseil d’administration de la SALR) n’avons pas les budgets d’un Robert Lepage ni même de l’Opéra de Québec...
Mais la tradition de l’opérette annuelle, dans notre région, remonte à bien plus loin encore, en fait à 1971 alors qu’un petit groupe de personnes se sont réunies pour présenter l’Auberge du Cheval Blanc, de Ralph Benatzky, à l’auditorium Dufour, dans le cadre du Carnaval Souvenir de Chicoutimi. Comme cet événement - aujourd’hui disparu - avait pour but de souligner 100 ans d’histoire, l’idée de préparer un spectacle écrit il y a environ 100 ans a fait son chemin.
À cette époque, il n’était pas vraiment question de subvention: tout se faisait à la bonne franquette, avec des gens intéressés à le faire, qui ne demandaient pas de salaire.
Plusieurs acteurs et musiciens de la région y ont fait leur marque à différentes époques: Olivette et Ghislain Bouchard, Stan d’Haese et Madeleine Gauthier, Alva Chiasson, Roger Girard, le chef d’orchestre Normand Laprise, pour ne nommer que ceux-là. Le baryton Jean-François Lapointe, qui y a fait ses débuts sur scène en 1983, est revenu chanter dans de nombreuses productions  et a occupé plusieurs fonctions (metteur en scène, directeur musical, président, directeur général) à la SALR dans les années 1990.
Les temps ont changé, mais la tradition s’est maintenue, chaque année, il y a eu une opérette à Chicoutimi.Depuis l’an dernier, alors que nous présentions La Veuve joyeuse, c’est à Jonquière, mais en fait Chicoutimi et Jonquière sont une seule et même ville maintenant: Saguenay.

Sur la photo: quatre des interprètes de l'Auberge du Cheval blanc 2008: Marie-Ève Munger, ThomasMacleay, Geneviève Couillard-Després et Patrick Mallette.

27/04/2008

Te quiero... Juan !

1512611156.jpgQuels artistes! Quels chanteurs! Je parle de Juan Diego Florez, le beau Péruvien qui nous a tous charmés, autant les hommes que les femmes, par sa prestation dans la Fille du régiment, de Gaetano Donizetti, mise en scène de  Laure768925189.jpgnt Pelly, présentée au Metropolitan Opera de New York et diffusée en direct au cinéma Jonquière, le samedi 26 avril. Une superbe voix de ténor, pure et souple, pas hyper puissante, mais déliée, impeccablement juste, agile et performante. Son grand air parsemé de contre-uts a été applaudi à tout rompre au Met, et même dans la salle à Jonquière.
Et de Natalie Dessay, une formidable soprano capable d’assumer les plus grandes acrobaties vocales, par exemple de descendre une cascade d’arpèges tout en maniant le fer à repasser.
En plus ils se complètent parfaitement, lui en Tonio, amoureux un peu benet au jeu assez uniforme (!), mais dieu qu’il chante bien.  Et son léger accent espagnol ajoute du charme à son phrasé. Une vraie machine à chanter:  il disait en interview qu’il ne répète pas beaucoup, laissant entendre que c’est facile pour lui. Cela a l’air facile en effet... on l’écouterait pendant des heures.
Elle en Marie, dynamo survoltée,  véritable Fifi Brindacier sur le 220: un jeu débridé, des mouvements dans tous les sens:  artiste accomplie à tous points de vue, capable aussi de sensibilité et de retenue dans quelques airs un peu plus profonds.
Le reste de la distribution était aussi tout à fait à la hauteur.
Production brillante, joyeuse, drôle et fine, mise en scène moderne, fraîche, vivante et subtile.
Nous étions un bon petit groupe au cinéma Jonquière, peut-être une centaine,  et tout le monde en est sorti enchanté, le sourire aux lèvres.
Une belle façon de terminer cette saison du Met, et nous avons eu un avant-goût de la prochaine saison de diffusion au cinéma: ça promet, j’espère qu’on aura tout ça à Jonquière.
Pour ceux qui voudraient se reprendre, la Fille du régiment sera rediffusé au cinéma Jonquière le samedi 10 mai à 13h30.
Si vous voulez voir des photos de l’équipe et des vidéos extraits de l’opéra (notamment le grand air Ah mes amis -Pour mon âme), allez sur le site de mon Jack.

Soirée bizarre
J’avais prévu assister, le soir,  au concert de l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean, avec la soprano Nathalie Paulin, dans un beau  programme du 20e siècle (Debussy, Poulenc...). Mais j’ai dû y renoncer,  car je ne me sentais pas très bien: faible, nauséeuse. J’ai avalé une soupe, pris un bon bain chaud et passé le reste de la soirée en robe de chambre, à écouter le hockey et lire les journaux... Pas mon genre, d’habitude, mais vraiment, je me sentais patraque.

21/04/2008

Belle jeunesse

Dimanche, concert de la chorale Jeunesse en Choeur, fondée il y a 20 ans par Gisèle Munger, qui en est toujours la directrice. Comme son nom l’indique, elle est formée de jeunes, certains très jeunes, il y a aussi des adultes. Un bon concert, bien préparé et bien mené par la directrice et ses assistants. (J’ai pris des photos, mais elles ne sont pas bonnes, alors je ne peux en passer ici).
Tous ces gens, les jeunes solistes en particulier, ont de fort belles voix, chantent très juste, le répertoire est varié, accessible pour eux et pour le public.
Ils ont rendu hommage à Gisèle Munger, qui était bien entendu très émue.80564009.jpg
C’était simple, sympathique, drôle par moments, comme la mise en scène de la chanson Le gâteau empoisonné (tirée d’Astérix), ou émouvant pendant  la très belle chanson Un ami dans la vie (chantée entre autres par Luc Blackburn), entièrement composée et arrangée par des gens de la région, qui tient fort bien son rang dans le répertoire d’oeuvres pour chorales.
Ces jeunes amateurs manifestent un grand amour de la musique et, encouragés et guidés par leur directrice, ils le développent et le font partager  grâce à la pratique régulière du chant.
Il y avait aussi la soprano Marie-Ève Munger (fille de Gisèle), toujours aussi agréable à voir et à entendre, avec son grand succès (“Les oiseaux dans la charmille”, la chanson d’Olympia, la poupée des Contes d’Hoffman), l’Ave Maria de Gounod, La Wally et la chanson de la diva du film Le cinquième élément (photo) avec ces incroyables vocalises, comme autant de citations d’opéras célèbres.
Un bel après-midi, somme toute.

13/04/2008

Allergique à Wagner !

707068252.jpgTristan und Isolde, de Richard Wagner, production du Metropolitan projetée au cinéma Jonquière : sauf quelques bons passages de l’orchestre, dirigé, comme toujours, avec amour par James Levine, rien ne m’accroche.
En écoutant les belles voix de  Deborah Voigt et de Robert Dean Smith (photos sur cette page) chanter leurs airs monotones, répétitifs, sans mélodie et sans charme, j’ai pensé  que Wagner, en écrivant ses interminables opéras,  n’avait qu’un seul but : abuser de la patience du public.
Le duo d’amour de Tristan et Iseult, la mort de Tristan, la colère d’Iseult: chacun de ces passages dure 45 bonnes minutes. Tout cela est interminable et pourrait se régler en 5 minutes comme tout bon air d’opéra. Impossible pour moi d’accéder à cette passion exprimée par une musique et un texte exacerbés, hypertrophiés, surdimensionnés. La subtilité, le non-dit, la concision, oubliez ça: Wagner ne connaît pas ça.
Dans le décor dépouillé et magnifiquement éclairé de cette production du Met, il ne se passe à peu près rien et les quelques actions au programme durent environ six secondes chacune. Le reste du temps, les chanteurs chantent,  il faut les écouter. Ils chantent bien ceci dit,  Mme Voigt a un beau visage expressif, lui un visage ingrat et une très belle voix. Ce sont d'ailleurs de superbes artistes, que je respecte totalement, et ils accomplissent là quelque chose de surhumain. 42614689.jpg
J’y suis allée parce que j’étais curieuse, étant donné que tant de gens aiment, adorent Wagner. Maintenant je sais: je sais que je suis totalement insensible, sinon allergique à ce compositeur. Je suis contente d'avoir vu Tristan, contente d’être restée jusqu’à la fin (durée totale : cinq heures et dix minutes) malgré l’envie que j’avais, au moins jusqu’au milieu, de m’en aller (je connais quelqu’un qui l’a fait), d’ailleurs le dernier acte était le meilleur, et contente enfin de savoir que s’il y a d’autres opéras de Wagner présentés au cinéma, je pourrai décider en toute connaissance de cause de ne pas y assister.
Le concept de diffusion était spécial, avec des cadres virtuels superposés à l’image et divisant celle-ci en petites cases. Intéressant mais pas tout à fait convaincant. La responsable de cette captation a expliqué son travail lors d’une interview. Il y a aussi eu un reportage sur le montage du décor et du système d’éclairage sophistiqué.
J’ai aimé les interviews (réalisées par Susan Graham, que j’ai entendue une fois chanter à Montréal) avec Deborah Voigt affirmant que ça prend de bons souliers pour chanter Wagner, avec Michelle DeYoung, tellement grande qu’elle doit s’éloigner de Voigt pour éviter de mettre en évidence leur différence de taille, avec la responsable du casting qui disait la difficulté de recruter un Tristan à la dernière minute parmi les quelque 10 ténors dans le monde capables d’assumer le rôle (Ben Heppner, engagé pour le rôle, a été malade et a dû manquer quelques représentations).
En somme, j’ai mieux aimé les entractes que les actes!