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26/08/2008

Heures exquises

jflapointecropped.jpgJ’ai assisté dimanche au quatrième et dernier concert du Rendez-vous musical de Laterrière (en bas à gauche, photo de la directrice artistique de l'événement, la violoniste Renée-Paule Gauthier, une autre artiste saguenéenne de grand talent, qui mène une belle carrière).

Sur scène, deux magnifiques artistes natifs du Saguenay-Lac-Saint Jean: le baryton Jean-François Lapointe, dont j’ai parlé sur ce blogue à quelques reprises (ici et ici), grande carrière, réputation internationale, reconnu partout comme l’un des meilleurs Pelléas de l’heure, et la soprano Marie-Ève Munger (j'ai aussi parlé d'elle, , à l’orée d’une carrière qui pourrait s’avérer tout aussi prestigieuse. L’aigu agile et exultant de la soprano colorature, le grave riche, fluide et nuancé du baryton: ces deux belles voix solides et puissantes se sont unies avec grâce pour remplir l’espace sonore de la petite église de Laterrière.mevemunger.jpg
Soutenus avec constance et sensibilité par le pianiste Michael McMahon, ils ont tenu sous le charme de leur voix et de leur jeu les nombreux et fervents amateurs de musique qui n’auraient voulu pour rien au monde rater ce rendez-vous.
En première partie de ce beau programme, exclusivement consacré à des oeuvres en français (comme Céline sur les plaines!), chacun a proposé deux groupes de mélodies composées par Reynaldo Hahn, Fauré, Debussy et Duparc: moments tendres et forts, émouvants, un répertoire dont Lapointe possède une connaissance et une science rares, qu’il sait faire découvrir et aimer.
En deuxième partie, opéra et opérette. Lui: “Avant de quitter ces lieux (on peut le voir dans cet air, à Liège), elle: “Je veux vivre”, c’est excellent. Puis ce sont des extraits de l’opéra Hamlet, d’Ambroise Thomas, que Jean-François Lapointe a chanté (rôle-titre) à Copenhague et à Genève, entre autres scènes, et que Marie-Ève Munger va bientôt chanter à Metz. Ils chantent pour la première fois ensemble dans “Doute de la lumière”, et c’est très beau, leurs voix et leur prestance s’accordent fort bien, aucun ne vole la vedette. Il excelle dans “Être ou ne pas être” et “Oh vin dissipe la tristesse”, elle explose littéralement dans l’air de la folie d’Ophélie, exploit vocal, défi lancé à toute soprano colorature, que Marie-Ève Munger relève brillamment.
Enfin, ilsrpgauthierbio.jpg deviennent légers, amusants et drôles dans quelques extraits de Véronique, opérette d’André Messager: chacun un air joyeux, puis deux duos comiques, notamment l’amusant duo de l’âne. En rappel, l’Heure exquise (de la Veuve joyeuse) nous laisse sur une note délicieusement tendre et romantique.
Après le concert, rencontre avec le public, la famille: retrouvailles, tous se connaissent plus ou moins, c’est le milieu musical du Saguenay-Lac-saint Jean qui, le temps d'un concert exceptionel, se retisse serré autour de ceux qui lui font honneur à l’extérieur.
Professeurs, partenaires dans une production ou une autre (opérettes, concerts offerts par les chorales, Ecce Mundo, spectacles montés au département de musique du Collège d’Alma), anciens collaborateurs de Jean-François quand il dirigeait la Société d’art lyrique du Royaume (Marie-Ève Munger est aujourd’hui directrice artistique de l’organisme), la plus grande partie des auditeurs a un jour côtoyé l’un ou l’autre des deux chanteurs. Sans oublier les membres de la famille de l’un et de l’autre, bref, une belle communion entre ces artistes et le milieu qui les a vus naître et qui a favorisé l’éclosion de leur talent.

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