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13/05/2007

La mère

Aujourd'hui, c'est la fête des mères. La mienne est très malade, en fin de vie, conscience et mémoire abolies par la terrible maladie d'Alzheimer. Elle a 84 ans. En étant témoin de son dépérissement, je me rends compte de ce que c'est, la mère. C'est notre origine et notre premier lien à la vie. Toutes nos relations sont teintées par ce qui a été vécu dans l'intimité des premiers jours avec notre mère. Pour le meilleur et pour le pire... 

Maintenant, dans les papiers officiels et pour les gens qui la soignent, ma mère s'appelle Marie-Claire. Mais pendant toute mon enfance et jusqu'à il y a quelques années, pour moi, ma mère s'appelait simplement Claire.

Quand j'allais la voir il y a quelques mois, dans le foyer où elle venait tout juste d'arriver, alors qu'elle était en meilleur état, les préposées me disaient à quel point je ressemblais à Marie-Claire... Je vois donc, avec terreur, mon avenir dans son présent...

PS. Petite note qui n'a - presque - rien à voir. Ma précédente note concernant André Boisclair est devenue sans objet en quelques jours, à cause de tout ce qui s'est passé. Après s'être cherché un père et les avoir tous passés dans le tordeur, le PQ se tourne vers... une mère. Il est un peu tard, il aurait fallu la choisir (Pauline Marois) avant les élections, mais enfin, espérons que cette fois sera la bonne.

10/05/2007

Encore Boisclair

J'ai écrit dans une précédente note  (Boisclair doit rester)   que je croyais qu'André Boisclair devait rester à la tête du PQ parce que le changement de chef ne résoudrait pas les problèmes du parti.  Je le crois toujours mais là, Boisclair s'en va, sous une pression devenue sans doute insupportable. Et il faudra trouver un nouveau chef. 

Gilles Duceppe n'a pas encore dit un mot ni annoncé ses intentions que déjà certains membres du PQ veulent le mettre à la porte... Ça va être dur pour le prochain chef! Je favorisais Pauline Marois lors de la dernière course à la chefferie, ce serait peut-être un bon choix, mais si j'étais à sa place, je refuserais ce poste...

Enfin, j'ai une idée: en attendant l'élection d'un chef, pendant toute la période de transition  où il faudra brasser des idées et se remettre en question, je suggérerais l'élection d'un duo à la tête du parti: un radical et un modéré, par exemple, qui devraient travailler de concert et venir à bout de leurs divergences. Cela éviterait de tout faire porter par un seul homme ou une seule femme, et permettrait peut-être de s'occuper du débat, des idées, de l'organisation.

05/05/2007

Saguenéennes et musiciennes

medium_lorVail.jpeg

Belle coïncidence: cette semaine, à Montréal, deux concerts seront dirigés par deux femmes originaires du Saguenay. Le lundi 7 mai, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, Lorraine Vaillancourt (photo), originaire de Jonquière, sera la chef invitée de l'Orchestre métropolitain du grand Montréal, dans des oeuvres de Stravinski, Bartok et Prokofief. Ce n'est pas le répertoire habituel de la directrice artistique du Nouvel Ensemble Moderne, qu'elle a fondé en 1989. Mais nul doute que Lorraine Vaillancourt, qui se révélait déjà une musicienne exceptionnelle alors qu'elle était dans ma classe au Collège du Bon Pasteur, peut diriger n'importe quelle musique.
L'autre prestation est celle de l'Ensemble Contemporain de Montréal , qui, pour célébrer ses 20 ans, jouera un répertoire très contemporain sur le thème de la spatialisation sonore, ce mercredi 9 mai à l'église Saint-Jean Baptiste. C'est Véronique Lacroix, une fille de Chicoutimi, qui a fondé l'ECM en 1987, et elle le dirige toujours. Je ne l'ai pas connue à l'adolescence, mais, quand elle était de passage au Saguenay, j'ai réalisé quelques interviews avec cette musicienne qui a su elle aussi se tailler une place de choix dans le monde de la musique contemporaine au Québec. Chapeau les filles!

03/05/2007

Un(e) mauvais(e) tour

Construire une tour d'habitation de 21 étages sur la rue Racine. Quel projet insensé!  Je ne parle même pas de la pertinence, indéniable, de conserver une maison ayant valeur historique. On pourrait l'intégrer à un nouveau projet, au pire.

Mais de cette tour à logements. Peut-être que je me trompe, mais je crois qu'il n'y a pas d'édifice de 20 ou 21 étages dans tout le Saguenay. Rendu au douzième étage, on trouve déjà ça haut, dans cette région où, si on a une maison à deux étages comme c'est mon cas, on se fait régulièrment demander "s'il y a un logement en haut!"

On va voir cette "tour"du haut des airs, comme le Stade olympique à Montréal! Ce sera ridicule, et probablement laid et hideux. De plus, un spécialiste à la radio analysait les chiffres avancés sur les coûts de cette construction et concluait que, à 70 000$ du logement,  ce sera du bas de gamme! Et non pas des logements luxueux comme semble le prétendre le propriétaire de la maison.

Si on tient à construire un tel édifice, on pourrait le faire sur le boulevard Talbot, entre les centres commerciaux et ... Québec. Il est tellement laid déjà que ça ne fera pas grande différence, et personne ne va monter au créneau pour défendre les horreurs déjà présentes sur cette artère.

De toute façon, cela ne se fera pas, je crois. En fait, ça ressemble à un canular. Pourtant, le jour du poisson d'avril est passé!

 

29/04/2007

Un nouveau Mac!

medium_iMacG4.jpegOui, depuis quelques jours, je travaille sur un beau iMac G4 (comme sur la photo), super élégant avec ses composantes contenues dans un pied de forme semi-circulaire et son écran plat fixé au bout d'un bras articulé du plus bel effet. Il est puissant aussi, je puis enfin utiliser le système X, ce que je ne pouvais pas faire avec mon précédent iMac, et qui me causait bien des problèmes, et de plus en plus de problèmes à mesure que les concepteurs de logiciels, de navigateurs et autres bidules laissent tomber le système 9.
Ce beau joujou m'est offert par un généreux donateur, en l'occurrence mon conjoint, qui a pour sa part fait l'acquisition d'une nouvelle machine encore plus puissante: un Mac Intel.

27/04/2007

Krieghoff et Botero

medium_dansBot.jpegLors de notre dernier voyage à Québec, nous avons mangé et couché une nuit au café Krieghoff, rue Cartier, devenu presque mon point de chute à Québec. À Montréal, nous allons chez notre fils, où nous sommes très bien accueillis et traités, cela va de soi, et où nous nous sentons très à l'aise. Mais nous n'avons personne chez qui descendre à Québec, alors le Krieghoff joue ce rôle. Mon mari y venait pour la première fois, il a beaucoup aimé, mais moi je suis en quelque sorte une habituée, et les employés me reconnaissent quand j'arrive.
Il faisait très beau en fin de semaine, la grande terrasse était prise d'assaut, les gens faisaient la queue pour prendre un verre et pour y manger. Personnellement, je n'aime pas beaucoup manger dehors, mon mari non plus, alors, pour manger avant le concert, nous avons choisi une petite salle à l'intérieur, dotée d'une fenêtre qui donnait sur la terrasse... l'avantage des deux mondes! Les petits déjeuners sont réputés, et pas chers, et en plus l'expresso y est excellent.
Nous sommes allés voir l'exposition de Fernando Botero au Musé national des Beaux-Arts. Je ne m'attendais pas à aimer beaucoup, j'avais vu des photos de ses toiles représentant de grosses femmes -et hommes- mais j'ai été émerveillée par ses sculptures en bronze, notamment cette immense femme étendue sur le ventre, nue et tenant un cigarillo à la main, qui nous accueille dans le hall entre les deux salles. Sur le bronze sombre, les formes sont fascinantes, les rondeurs des fesses, auxquelles répondent les rondeurs des bras, des joues, des cuisses, même le dessous des pieds est potelé. C'est sensuel et doux, on a envie de toucher, de caresser...  J'ai aussi beaucoup aimé ses grands chevaux tout potelés, un chat assis fort sympathique medium_natMorteBot.jpeget quelques natures mortes tout à fait admirables.
Mais ne nous y trompons pas: sous leur apparence inoffensive, les personnages de Botero ont quelque chose à dire et tiennent du même esprit iconoclaste qui lui fait peindre des personnages connus en les déformant: exemple, un Christ en croix obèse. Tout cela fortement teinté par une critique sociale bien articulée, inséparable du travail de cet artiste colombien.
De quoi jeter un trouble réjouissant dans nos esprits habitués aux lignes claires et guidés par des codes de références hérités de la tradition classique.

23/04/2007

Un palais... royal!

medium_debutPal.jpgLe nouveau Palais Montcalm à Québec est vraiment fabuleux. J'ai été y entendre les Violons du Roy, dans un programme de musique baroque, allemande et italienne. Cette belle salle toute lambrissée de bois paraît relativement petite. On s'y sent comme à l'intérieur d'un oeuf, d'un cocon, c'est intime en quelque sorte. L'acoustique est impeccable, le son se propage avec netteté dans toutes les directions. La violoniste Jeanne Lamon, directrice musicale du Tafelmusik de Toronto, était la chef invitée par les Violons du Roy pour ce programme qui comprenait des oeuvres de compositeurs assez peu connus, comme Dario Castello, Biagio Marini, Von Biber, et d'autres plus connus - et plus intéressants - comme Locatelli, Corelli, Vivaldi.

Dernière pièce au programme, le Concerto pour deux violons de Bach (ré mineur, BWV 1043) détonnait littéralement sur l'ensemble, sans que ce soit désagréable, bien au contraire. C'est que cette oeuvre nous amenait dans un univers musical très différent de ce qui avait précédé, quelque chose de déjà moderne, plus flamboyant, plus fougueux, plus génial en somme, comme un feu d'artifice couronnant une soirée jusque-là assez sage.

En rappel, le groupe a proposé une pièce baroque (je ne sais pas laquelle) dans le style de tout ce qui avait précédé la dernière oeuvre. Ce qui a eu pour effet d'éteindre en quelque sorte l'incendiie allumé par le concerto de Bach. Une petite erreur de programmation à mon avis. Il aurait fallu soit rejouer le dernier mouvement du concerto, ou encore offrir une autre pièce de Bach, courte et enlevée, pour demeurer dans le ton.

Ceci dit, c'était un superbe concert. Assise dans la première rangée de la corbeille, j'en ai goûté chaque mesure. Et malgré le coût de cette nouvelle salle, et la qualité extraordinaire des Violons du Roy, le billet ne coûtait pas cher du tout: moins de 30$.

19/04/2007

Tuerie et tsunami

À propos de la tuerie de Virginia Tech. Événement bien triste, plus ou moins prévisible selon ce qu'on apprend au fil des nouvelles. Mais aussi un événement isolé, dont on ne peut tirer aucune leçon, sinon une confirmation des extrémités où peuvent conduire la folie et la détresse agissant sur un esprit dérangé.
C'est normal que les médias en parlent, et en parlent beaucoup. Mais à mon avis ils en parlent beaucoup trop. Des pages et des pages tartinées dans les journaux du Québec, par exemple. Ce qui me désole surtout dans tout ça, sans me surprendre vraiment, c'est que les journaux et les médias d'ici et d'ailleurs envoient du monde là-bas, sur le campus, dans la petite ville où est survenu le drame. Des nuées de journalistes, reporters, photographes, cameramen, techniciens déferlent comme un tsunami sur tout ce qui bouge dans le secteur.
Ceci dit, les professeurs et étudiants de ce campus universitaire s'expriment très bien, tiennent des propos mesurés et arrivent à dire des choses sensées aux journalistes qui les interrogent.
Mais c'est toujours la même chose: les médias recherchent des témoins, des photos, des explications, les reporters fouillent le passé du tueur, même celui des victimes, ils vont filmer les cérémonies, les hommages, interroger les proches des victimes. Et déverser cela, en ondes ou à pleines pages. Pour le lecteur ou l'auditeur, la valeur de toutes ces informations qui arrivent pêle-mêle demeure fort discutable à mon avis.

17/04/2007

Ce cher Oscar

medium_wildePortr.jpegPendant mes 32 années comme journaliste et critique, jamais je ne me suis permis d'écrire un commentaire à saveur critique sur une exposition, une manifestation ou un spectacle que je n'avais pas vu, ni sur un livre que je n'avais pas lu. Tout au plus ai-je parfois quitté la salle quelque minutes avant la fin d'une représentation pour respecter mon heure de tombée, et alors, je me sentais mal parce que je craignais d'avoir manqué quelque chose d'important. J'ai parfois aussi lu rapidement un livre, tournant quelques pages sans les lire, mais je n'aimais pas faire ça.
Et je me suis demandé si je ne me prenais pas trop au sérieux, en entendant, à la radio il y a quelques jours, un animateur citer un de ces impayables mots dont Oscar Wilde (photo) avait le secret, et que je cite ici approximativement, car je ne l'ai pas retrouvé dans son intégrité:
 
 
"Je m'efforce toujours de ne pas lire
les ouvrages dont je dois écrire la critique.
On se laisse si facilement influencer!"
 

Et tant qu'à faire dans la citation comique, je vous propose ce "proverbe forestier" publié dans Le Devoir d'aujourd'hui sous la plume du tout aussi impayable Jean Dion:

 

"Chaque avril, l'avènement des scieries éliminatoires permet de se débarrasser du bois mort."

13/04/2007

Barbeau, le peintre

medium_barbeauToile.gifJ'ai assisté au vernissage de l'exposition consacrée au peintre Jean-Guy Barbeau, présentée par le Musée du Saguenay à la Pulperie de Chicoutimi jusqu'au 30 septembre. L'exposition s'intitule Rencontre avec Jean-Guy Barbeau, peintre, et c'est bien ainsi qu'il fallait voir ce vernissage: une rencontre avec tous ceux qu'il connaît, avec de vieux amis et des professionnels qui eux-mêmes se retrouvaient, manifestement avec plaisir.
C'est une soie, cet homme, délicat, discret, plein d'humour. Il a tenu à rencontrer chacun des invités, nous étions environ 200. Et il faut voir ses oeuvres: un style incomparable, frotté de cubisme, des lignes précises, un sens de la couleur et de la nuance.
Cette belle rétrospective permet de suivre l'évolution de l'artiste, des débuts effervescents de couleurs et de formes jusqu'à son travail récent et actuel, épuré, dépouillé, et pourtant totalement animé, c'est-à-dire doté d'un surplus d'âme et de vie. On y voit entre autres la grande murale qui a longtemps accueilli les employés et le public à la Maison de la Presse. J'ai vu tout cela assez rapidement parce qu'il y avait vraiment beaucoup de monde, mais je me promets d'y retourner quelques fois au cours de l'été, peut-être entre autres à l'occasion d'une ballade à vélo, pour me plonger dans l'oeuvre, pour la parcourir et la goûter en presque solitaire.
J'ai rencontré Jean-Guy Barbeau à quelques reprises au cours de ma carrière et de la sienne. Il était un peu réticent à donner des entrevues, prétextant qu'il ne pouvait rien ajouter à son oeuvre, mais en réalité c'était par excès de modestie. Une fois la rencontre commencée, il était généreux, ouvert, pétillant d'intelligence et d'humour. Ses opinions sont originales et pertinentes: c'est un homme qui, en plus de créer, a beaucoup réfléchi sur son art, il connaît bien l'histoire de l'art, les grands courants, les autres artistes, et la vie en général. Avec lui comme avec d'autres créateurs, j'ai construit au fil des ans une relation solide, teintée d'affection, de respect mutuel et de compréhension.
Je le croise parfois au café-croissant de la rue Racine, qu'il fréquente régulièrement pour voir ses vieux amis, alors que moi je m'y rends pour déguster un -excellent- expresso.
Quand j'ai pris ma retraite, il a posé un geste qui m'a particulièrement touchée.