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07/05/2006

Charmants pirates

Les Pirates de Penzance, opérette présentée par la Société d'art lyrique du Royaume à l'auditorium Dufour: une production joyeuse, vivante, de grande qualité. La prestance de Michael Girard, qui se débrouille étonnamment bien dans le classique léger et la belle voix et la belle technique de Marie-Ève Munger donnent leur couleur à ce spectacle dynamique, mis en scène avec beaucoup de précision et un brin de folie par Éric Chalifour. Comme le veut la tradition à la SALR, tout le monde, choristes, danseurs, rôles principaux et secondaires, musiciens, équipe technique, ne travaille que dans un seul but: donner le meilleur spectacle possible. Personne ne tente de voler la vedette, de tirer la couverture à lui. C'est pourquoi on excuse facilement les quelques erreurs telles que flottements entre les scènes et petites fautes à l'orchestre. Le spectacle possède cette qualité, ce petit plus (talent, coeur, technique) qui fait que ça fonctionne. C'était une bonne idée d'aller vers une oeuvre de Gilbert et Sullivan, de quitter Offenbach tout en demeurant dans l'authentique opérette. Les expériences des deux dernières années en comédie musicale ont été inégales: Un violon sur le toit était assez réussi, mais Miss Saïgon, l'an dernier, l'était beaucoup moins, entre autres parce que l'oeuvre est musicalement sans intérêt et que l'on a tenté de jouer sur l'aspect spectaculaire, mais sans avoir les moyens financiers pour y parvenir.
Ceci dit, la mission de la SALR est de présenter des opérettes, ou à tout le moins des oeuvres lyriques. Ce n'est pas facile de maintenir le cap contre vents et marées, d'être en concurrence avec la télé, le hockey, les grands spectacles genre Dracula, le cinéma américain, avec un budget ricidule comparé à celui de toutes ces productions. Alors chapeau à ceux et celles qui s'y consacrent, pour notre plus grand plaisir.

Ma note pour Les Pirates de Penzance: 8/10

17/04/2006

Expos à Montréal

À Montréal, j'ai bien aimé l'exposition Catherine la Grande : un art pour l’Empire. Chefs-d’œuvre du musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, regroupant les trésors collectionnés par l’impératrice Catherine II de Russie, présentée au Musée des Beaux-arts (jusqu'au 7 mai 2006). Le somptueux carrosse du couronnement est très impressionnant, il y a beaucoup d'objets précieux et d'oeuvres d'arts rares et fascinantes. Cela m'a d'autant plus intéressée que j'ai eu l'occasion de visiter l'Ermitage, en 1991.

Mais l'exposition qui m'a vraiment touchée, et comblée, c'est Ciel-Terre qui regroupe des oeuvres de l'artiste allemand Anselm Kiefer, présentée au Musée d'art contemporain jusqu'au 30 avril. Né en 1945, Kiefer viet et travaille à Barjac, dans le sud de la France. Des oeuvres dont la surface est comme sculptée, travaillée, qui incluent des objets tels robes, clous, fils de fer, avions, hélicoptères, bandes de métal ou de tissu. Quelques thèmes: la période nazie, la guerre et les mutations qu'elle provoque dans le sol, la terre, la ville, le couple domination-soumission. Il sait exalter la beauté des paysages urbains, des ruines. Il crée aussi des livres-sculptures magnifiques. Un superbe artiste, de l'art vivant. Ça me gêne un peu de le dire mais je préfère ces oeuvres aux baigneuses, déjeuners sur l'herbe, angelots et autres crucifixions (sans dédaigner ces dernières tout de même), car elles me parlent davantage.

14/04/2006

Les deux divas

Oui, Cesaria, c’était formidable. Mon mari était littéralement transporté - il l’aime beaucoup - mon fils et moi avons beaucoup aimé, mais peut-être un peu moins trippé.
Dimanche après-midi, Marie-Nicole Lemieux chantait à la salle Pollack. Un programme qui m’avait semblé rébarbatif dès l’abord : des lieder allemands, Schumann, Brahms. Superbe voix de cette artiste native du Lac Saint-Jean, mais effectivement, c’était un peu aride. Après l’entracte, un cycle Schreker, un compositeur que je ne connais pas, et que je préfère ne pas connaître. Soporifique, pour tout dire.
Les airs de Stravinsky, en français, étaient sympathiques, et les  Zigeunerlieder de Brahms, qui terminaient le concert, étaient plus animés que les deux airs proposés en première partie. Belle artiste, voix magnifique, mais choix de répertoire qui pour ma part ne m’enchante guère. En rappel, elle a chanté un air de Reynaldo Hahn, Pour Chloris: là, c’était vraiment bon, et j’aurais aimé l’entendre beaucoup plus dans du répertoire français, comme sur son disque le plus récent, ou même italien, elle est excellente aussi là-dedans.
Le lendemain, dans La Presse, la moitié de l’article de Claude Gingras, très louangeur pour la prestation de MNL par ailleurs, portait sur la différence entre le registre de contralto, dont elle se réclame, et le registre de mezzo-soprano, qui est celui de Mme Lemieux selon lui. So what??? Quelle importance???

10/04/2006

Viva Cesaria

Je manque de constance sur ce blog, parce que je suis actuellement á Montréal et j'ai bien de la misère avec ce clavier "étranger". Dans quelques jours, je pourrai revenir ici et me trouver à l'aise pour parler de ce que je vois et entends ici. Cesaria Evora, à la Place des Arts samedi: magnifique. Pieds nus sur scène, 65 ans, pas vraiment séduisante, en plus on ne comprend rien de ce qu'elle chante, c'est en dialecte du Cap Vert, son île natale, mais quelle voix, quelle intensité, quelle artiste. Entourée de fabuleux musiciens, elle emmène le public avec elle, nous entraîne dans un beau voyage.

Et en rappel, elle nous a chanté Besame mucho, en espagnol, un vrai beau cadeau. 

24/03/2006

Chapeau Diane

Diane Dufresne, plurielle, belle, chanteuse et artiste jusqu'au tréfonds. Plus sage qu'autrefois, mais la voix est intacte. Il y a moins de cris, mais ceux qui restent sont peut-être encore plus efficaces. Elle était à l'auditorium Dufour, vendredi. Salle presque pleine, sauf les mauvais sièges, de gens qui l'ont adorée. Un vrai spectacle, pensé, coloré, synchronisé, conçu pour plaire à tous les sens, un écrin - une cage?- pour la magnifique bête de scène qu'elle est toujours.


Spectacle original, visuellement attrayant, par exemple le voile blanc qu'elle sort de sa robe et qui devient un écran sur lequel d'anciens spectacles sont projetés, moderne. Elle ne se complaît pas dans la nostalgie, peut-être pas assez, et c'est le seul petit reproche qu'on peut lui faire - ça et l'abus des projections qui deviennent redondantes aux textes - celui de ne pas nous refaire tous ses classiques. Mais elle va vers l'avant, Diane, elle propose de nouvelles chansons, le Kurt Weill est nouveau pour elle et elle l'interprète superbement, j'ai adoré Bilbao, et l'accordéoniste Didier Dumoutier, qui nous fait une petite valse de Chopin en passant. Dans ce tableau, Diane Dufresne avait les jambes dénudées, et portait, par-dessus ses talons hauts, de grosses chaussettes, des bas de travail rouge-gris-blanc. Une idée folle, qui souligne avec justesse le côté maladroit, les gestes un peu brusques de Diane, qui font penser à ceux d'une adolescente un peu mal dans sa peau.

J'ai trippé bref, comme rarement en spectacle. Je me suis laissée embarquer dans le voyage, j'y suis encore, c'était beau, bref, intense, un show, c'est ça. Chapeau, Madame Dufresne !

25/02/2006

Oeuvres et musiciens

Bon concert,  samedi (25 février), à la salle Pierrette-Gaudreault. Quatre magnifiques musiciens, Olivier Thouin, violon, Yegor Dyachkov, violoncelle, André Moisan, clarinette, Jean Saulnier, piano. Ils ont joué des oeuvres de Glinka, Schumann, Milhaud et Hindemith, chacune intéressante à sa façon. Totalement dédiés à leur musique, aucun ne cherchant à voler la vedette, ils ont proposé une lecture claire, bien sentie, nuancée, de chacune des oeuvres. Je n'en connaissais aucune et je les ai toutes aimées, même le Hindemith, un peu plus difficile d'accès, grâce à ces musiciens extraordinaires. J'avais déjà entendu Moisan et Thouin dans d'autres concerts, j'ai découvert Jean Saulnier - quel pianiste! - et Yegor Dyachkov, superbe violoncelliste. Nous étions 150, 200 peut-être dans la salle, si peu nombreux que nous n'avons pas pu tenir les applaudissements assez longtemps pour obtenir un rappel. Mais la communion était là, quand même. Tout le monde vibrait ensemble. Je suis sortie de là comblée, heureuse, même s'il faisait moins 25. Et cela ne m'a coûté que 20$ : incroyable, non?

Ma note pour le Radio-Concert du 25 février : 9/10

25/01/2006

Concert magique

Dimanche après-midi, 15 heures, dans la petite église de Laterrière. Trois musiciens formidables: Suzie LeBlanc, soprano, Yannick Nézet-Séguin, piano et Laura Andriani, violon, nous ont offert un superbe programme d'oeuvres de Schubert et Mozart. Surtout Mozart d'ailleurs, et qui s'en plaindrait? J'avais entendu Suzie LeBlanc, il y a quelques années, dans cette même église, dans un programme de musique baroque, c'était très beau, il faisait 30 degrés, elle avait dû s'interrompre pour boire un peu d'eau, l'un des spectateurs s'était évanoui.
Ce dimanche 22 janvier, il faisait moins 10, un temps magnifique, le soleil entrait par les fenêtres et illuminait l'église, qui était pour ainsi dire pleine avec 350 auditeurs.
Et Suzie LeBlanc est extraordinaire aussi dans cette musique d'une époque différente. Voix plus forte, nuancée, intense, souple, sans aspérités, presque sans vibrato, d'une exquise justesse. Merveilleuse en particulier dans Le chant de la séparation, k519, de Mozart, qui m'a mise au bord des larmes, et dans Le pâtre sur le rocher, de Schubert, mais tout le reste était beau.

Yannick Nézet Séguin, que je connaissais comme chef d'orchestre, est un pianiste aguerri. Très complice quand il accompagnait la chanteuse, il a joué, seul, deux pièces de Mozart, dont la fantaisie en ut mineur k.4675, avec beaucoup de profondeur, de sensibilité. Si on n'a pas entendu la violoniste seule, celle-ci, premier violon du Quatuor Alcan, s'est montrée à la hauteur, avec un son très pur, très beau, et une belle agilité.
Ce concert, offert en collaboration par Espace musique et l'Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint Jean, était vraiment exceptionnel. Des instants magiques, où la musique créait un lien vivant et fort entre des artistes totalement dédiés à leur art et un public envoûté et conquis.

Ma note pour le superbe concert du 22/01/2006 : 9/10

 

 

01/12/2005

Place des Arts : toilettes ratées

J'ai rarement vu des toilettes publiques aussi malavenantes et mal conçues que celles de la Place des Arts, salle Wilfrid-Pelletier (Montréal). Surtout depuis qu'on y a fait des travaux de rénovation.

On suit un long couloir pour y arriver, on croise des hommes qui sortent de leur salle, et aussi des gens perdus qui ne savent pas où aller. Il n'y a pas de porte, mais un mur vitré laissant un passage étroit, de sorte qu'on ne peut voir ce qui se passe. Les femmes s'y agglutinent, et, habituées d'attendre dans les toilettes publiques, elles attendent là aussi, ne sachant pas qu'en plus des cabines situées dans la première salle, il y en a tout plein dans le couloir un peu plus loin.

Au centre de la salle d'eau, des bassins profonds, d'un seul tenant, disposés sous des rangées de robinets et de distributeurs de savon.
Pour faire couler l'eau, on se met les mains sous un robinet : ça coule fort et ça revole partout. Pour prendre du savon ... je n'ai pas encore découvert comment on fait.
Alors nous sommes là, nous les femmes (j'ai l'impression que c'est pareil du côté des hommes, mais je ne suis pas allée vérifier...), deux rangées d'oignons se faisant face, les mains sous l'eau, comme des truies (très propres, les truies, cependant) le long de leur auge.
Une fois fini le lavage, il faut se retourner, ramasser notre sac par terre car il n'y a pas d'autre endroit où le poser, et faire quelques pas pour atteindre le rouleau de papier essuie-mains. Tout ça les mains mouillées: au secours, ça dégoutte!!!
Et le miroir pour se poudrer le nez ? Un peu plus loin mesdames, c'est la troisième étape !

Ça n'a pas d'allure.

Ma note aux toilettes de la salle Wilfrid-Pelletier : 0/10

 

23/11/2005

Beethoven, la suite



Voilà une image du programme et de mes quatre billets, pour les neuf symphonies de Beethoven jouées en rafale par l'Orchestre métropolitain du grand Montréal, sous la direction de son chef Yannick Nézet-Séguin.

C'était vraiment une expérience à vivre. Les meilleures symphonies: la septième, la neuvième, la cinquième. Les concerts du samedi après-midi (6e et 7e) et du samedi soir (1ère et 9e) étaient excellents. La salle Wilfrid Pelletier est meilleure pour l'acoustique que Maisonneuve, il faut bien le dire. Les choeurs de la neuvième sonnaient bien, les solistes aussi, bref, une soirée magique. Le dimanche après-midi, la quatrième, que j'ai toujours moins aimée, sans savoir pourquoi, m'a semblé un peu longue. Mais ça s'est terminé sur ce chef-d'oeuvre absolu qu'est la cinquième, où tout le monde, chef, musiciens, public, s'est totalement laissé porter, envelopper, emballer par cette musique inspirée, bref, un couronnement digne de l'événement qu'avait été ce marathon des neuf symphonies.
Ma seule vraie réserve va au premier concert, le vendredi, plus précisément à la première oeuvre jouée, la deuxième symphonie. Je n'ai pas aimé «le son du cor au fond des bois», et dans le deuxième mouvement, les violons manquaient d'ensemble . Mais ça s'est arrangé tout de suite avec la troisième, jouée immédiatement après, et s'il y a eu des passages imparfaits au fil des concerts, il y en a eu de sublimes aussi. Les vents, clarinettes et hautbois en particulier, jouaient de façon remarquable.
Et ce qu'il faut retenir, c'est l'ensemble, ce défi fou relevé de belle façon, le plaisir d'écouter, de vibrer tous en même temps.

Mes notes:

Pour la qualité du projet:        9.5/10

Pour l'interprétation des symphonies:      8/10

21/11/2005

Un marathon Beethoven



Oui, je l'ai fait. J'ai assisté aux quatre concerts de l'Orchestre métropolitain du Grand Montréal au cours desquels j'ai entendu les neuf symphonies de Beethoven. Quel événement extraordinaire!
Quand j'ai appris que Yannick Nézet-Séguin allait diriger les neuf symphonies, en trois jours, je me suis dit qu'il me faisait un cadeau. Ces œuvres qui me tiennent compagnie depuis mon adolescence, je les ai beaucoup écoutées sur disque, et entendues à l'occasion en concert, mais isolées, éparpillées dans le temps. Les entendre toutes ensemble, regroupées, c'était une occasion unique, alors je n'ai pas hésité un instant.
J'ai remarqué qu'il ne faut pas écrire des notes très longues sur le blog, car les lecteurs se découragent. Alors ce sera une relation en plusieurs étapes, en plusieurs notes. Ceux qui sont intéressés, revenez me voir pour la suite, car j'en ai long à dire.