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06/08/2007

Un vrai petit et un faux gros

Je suis allée voir Les monstres de l'orgueil, un spectacle théâtral présenté au Centre des arts et de la culture (Chicoutimi) par le Théâtre 100 masques. Un spectacle fort sympathique, conçu et monté avec intelligence, bien que manifestement avec les moyens les plus modestes qui soient. Le metteur en scène Dario Larouche a puisé dans les textes classiques écrits par 12 auteurs de 12 époques différentes (Musset, Labiche, Courteline, Guitry, Marivaux, Molière, Corneille entre autres) pour concocter une pièce assez comique mettant en scène deux personnages et leur relation d'amour-haine. Émilie Bouchard-Jean et Jérémie Desbiens, les deux comédiens, se débrouillent fort bien et sont sont efficaces. Pour sa part, Alexandre Larouche incarne avec une audace surprenante une grosse cantatrice style drag queen qui vient  alléger le texte en quelques occasions. Le jeu est exagéré, caricatural, les gestes saccadés comme dans un dessin animé. Ce n'est pas très long, environ 75 minutes, c'est astucieux et bien fait. Accessoires et costumes minimalistes, scène dépouillée, qui permettent en somme d'apprécier le travail des artistes. On se dit que, entrepris dans un autre cadre, avec plus de moyens, cela aurait pu donner un grand succès de la scène québécoise.

Vendredi, il y avait une vingtaine de spectateurs, et je ne crois pas qu'il y en ait plus les autres soirs. En tout cas, ceux qui sont intéressés par le théâtre devraient aller voir ça, il reste trois représentations, les 8, 9 et 10 août.

Eux au moins, ne prétendront pas qu'ils ont accueilli des milliers de personnes...

Chiffres gonflables

Ce n'est pas propre à la région, mais je n'en reviens juste pas de la façon dont les chiffres sont gonflés par des organisateurs de spectacles et d'événement qui affichent un volume de fréquentation stratosphérique, dans le but avoué de se faire remarquer et d'attirer des subventions.

Je pense au festival Rythmes du monde, qui se terminait hier à Chicoutimi. Événement sympathique, coloré et festif, qui attire beaucoup de monde sur la rue Racine. Mais on ne me fera pas croire qu'il y avait là 25 000 personnes hier. D'après les photos, je dirais 10 000 gros max. La portion supérieure de la Racine ne peut juste pas en contenir davantage. Et prétendre qu'un tel événement, qui dure cinq jours, a attiré 155 000 personnes l'an passé, c'est rire du monde, car c'est tout simplement impossible.

06/07/2007

L'autre vie des arbres

00c65e809c8a9bb4f3ca8a94072b8dc5.jpgLe Centre national d'exposition (Jonquière) présente une exposition exceptionnelle de Ronald Thibert, intitulée Station. Le sculpteur saguenéen a taillé 14 oeuvres directement dans des madriers de noyer cendré, larges de 12 à 30 pouces et hauts de huit pieds. Les personnages ne sont pas sortis de l'arbre, dans lequel sont découpées des parties de leurs corps, des membres, la tête, leur profil parfois.Chaque sculpture porte le titre d'une station du chemin de la croix, et reprend un détail d'une oeuvre d'un peintre connu, comme Michel-Ange, Rembrandt, Rubens.
Au cours de sa carrière, Ronald Thibert a beaucoup travaillé le métal et produit des sculptures sombres, lourdes, des oeuvres oppressantes parfois, mais cette fois, il s'est soumis à la sensualité, à la clarté, à la pureté de l'essence ligneuse que mettent en valeur ses oeuvres élancées et verticales, empreintes de grâce aérienne même si les personnages n'arrivent pas à se libérer de leur gangue. Le tout suggère à la fois un enracinement dans la matière et une libération totale par l'esprit.
J'ai été impressionnée, éblouie, je ne m'y attendais pas, courez voir cette exposition, elle est magnifique (la photo ci-contre ne rend pas justice à la qualité du travail fini). Au fond de la salle, dans une autre section, on peut voir les plans, croquis et découpes effectuées sur les oeuvres originales, expliquant comment l'artiste a travaillé. Cela nous aide à comprendre, mais ce n'est nullement nécessaire pour apprécier la beauté des oeuvres.

18/05/2007

Lemieux à voir

medium_ursulJP.jpegmedium_coupleJP.jpegAu Centre national d’exposition (CNE à Jonquière) jusqu'au 10 juin 2007, une très belle exposition réunit 18 oeuvres de Jean-Paul Lemieux, qui illustrent sa période « classique », celle qui l'a fait connaître. Comme il y a peu d'oeuvres, et peu de monde en général, on peut visiter cela tranquillement, goûter chaque toile, lire les affiches, bref, une expérience délicate, discrète, qui va droit au coeur.

Dans une autre salle, jusqu'au 17 juin, l'artiste Sylvie Bouchard présente, sous le titre Sites intermittents, des toiles modernes, variées et tout tout à fait intéressantes.

27/04/2007

Krieghoff et Botero

medium_dansBot.jpegLors de notre dernier voyage à Québec, nous avons mangé et couché une nuit au café Krieghoff, rue Cartier, devenu presque mon point de chute à Québec. À Montréal, nous allons chez notre fils, où nous sommes très bien accueillis et traités, cela va de soi, et où nous nous sentons très à l'aise. Mais nous n'avons personne chez qui descendre à Québec, alors le Krieghoff joue ce rôle. Mon mari y venait pour la première fois, il a beaucoup aimé, mais moi je suis en quelque sorte une habituée, et les employés me reconnaissent quand j'arrive.
Il faisait très beau en fin de semaine, la grande terrasse était prise d'assaut, les gens faisaient la queue pour prendre un verre et pour y manger. Personnellement, je n'aime pas beaucoup manger dehors, mon mari non plus, alors, pour manger avant le concert, nous avons choisi une petite salle à l'intérieur, dotée d'une fenêtre qui donnait sur la terrasse... l'avantage des deux mondes! Les petits déjeuners sont réputés, et pas chers, et en plus l'expresso y est excellent.
Nous sommes allés voir l'exposition de Fernando Botero au Musé national des Beaux-Arts. Je ne m'attendais pas à aimer beaucoup, j'avais vu des photos de ses toiles représentant de grosses femmes -et hommes- mais j'ai été émerveillée par ses sculptures en bronze, notamment cette immense femme étendue sur le ventre, nue et tenant un cigarillo à la main, qui nous accueille dans le hall entre les deux salles. Sur le bronze sombre, les formes sont fascinantes, les rondeurs des fesses, auxquelles répondent les rondeurs des bras, des joues, des cuisses, même le dessous des pieds est potelé. C'est sensuel et doux, on a envie de toucher, de caresser...  J'ai aussi beaucoup aimé ses grands chevaux tout potelés, un chat assis fort sympathique medium_natMorteBot.jpeget quelques natures mortes tout à fait admirables.
Mais ne nous y trompons pas: sous leur apparence inoffensive, les personnages de Botero ont quelque chose à dire et tiennent du même esprit iconoclaste qui lui fait peindre des personnages connus en les déformant: exemple, un Christ en croix obèse. Tout cela fortement teinté par une critique sociale bien articulée, inséparable du travail de cet artiste colombien.
De quoi jeter un trouble réjouissant dans nos esprits habitués aux lignes claires et guidés par des codes de références hérités de la tradition classique.

23/04/2007

Un palais... royal!

medium_debutPal.jpgLe nouveau Palais Montcalm à Québec est vraiment fabuleux. J'ai été y entendre les Violons du Roy, dans un programme de musique baroque, allemande et italienne. Cette belle salle toute lambrissée de bois paraît relativement petite. On s'y sent comme à l'intérieur d'un oeuf, d'un cocon, c'est intime en quelque sorte. L'acoustique est impeccable, le son se propage avec netteté dans toutes les directions. La violoniste Jeanne Lamon, directrice musicale du Tafelmusik de Toronto, était la chef invitée par les Violons du Roy pour ce programme qui comprenait des oeuvres de compositeurs assez peu connus, comme Dario Castello, Biagio Marini, Von Biber, et d'autres plus connus - et plus intéressants - comme Locatelli, Corelli, Vivaldi.

Dernière pièce au programme, le Concerto pour deux violons de Bach (ré mineur, BWV 1043) détonnait littéralement sur l'ensemble, sans que ce soit désagréable, bien au contraire. C'est que cette oeuvre nous amenait dans un univers musical très différent de ce qui avait précédé, quelque chose de déjà moderne, plus flamboyant, plus fougueux, plus génial en somme, comme un feu d'artifice couronnant une soirée jusque-là assez sage.

En rappel, le groupe a proposé une pièce baroque (je ne sais pas laquelle) dans le style de tout ce qui avait précédé la dernière oeuvre. Ce qui a eu pour effet d'éteindre en quelque sorte l'incendiie allumé par le concerto de Bach. Une petite erreur de programmation à mon avis. Il aurait fallu soit rejouer le dernier mouvement du concerto, ou encore offrir une autre pièce de Bach, courte et enlevée, pour demeurer dans le ton.

Ceci dit, c'était un superbe concert. Assise dans la première rangée de la corbeille, j'en ai goûté chaque mesure. Et malgré le coût de cette nouvelle salle, et la qualité extraordinaire des Violons du Roy, le billet ne coûtait pas cher du tout: moins de 30$.

17/04/2007

Ce cher Oscar

medium_wildePortr.jpegPendant mes 32 années comme journaliste et critique, jamais je ne me suis permis d'écrire un commentaire à saveur critique sur une exposition, une manifestation ou un spectacle que je n'avais pas vu, ni sur un livre que je n'avais pas lu. Tout au plus ai-je parfois quitté la salle quelque minutes avant la fin d'une représentation pour respecter mon heure de tombée, et alors, je me sentais mal parce que je craignais d'avoir manqué quelque chose d'important. J'ai parfois aussi lu rapidement un livre, tournant quelques pages sans les lire, mais je n'aimais pas faire ça.
Et je me suis demandé si je ne me prenais pas trop au sérieux, en entendant, à la radio il y a quelques jours, un animateur citer un de ces impayables mots dont Oscar Wilde (photo) avait le secret, et que je cite ici approximativement, car je ne l'ai pas retrouvé dans son intégrité:
 
 
"Je m'efforce toujours de ne pas lire
les ouvrages dont je dois écrire la critique.
On se laisse si facilement influencer!"
 

Et tant qu'à faire dans la citation comique, je vous propose ce "proverbe forestier" publié dans Le Devoir d'aujourd'hui sous la plume du tout aussi impayable Jean Dion:

 

"Chaque avril, l'avènement des scieries éliminatoires permet de se débarrasser du bois mort."

21/03/2007

Alcan frappe encore

medium_alcanQuat.jpg20 mars: un mardi soir venteux après une journée de tempête. Le Quatuor Alcan (sur lequel d'ailleurs j'ai écrit une des premières notes de ce blog) nous a encore, comme il le fait régulièrement, gratifiés d'une performance éblouissante, dans l'intimité de la salle de concert du Conservatoire, à Chicoutimi. Nous étions tout au plus une centaine. Assise à la quatrième rangée, j'avais l'impression d'être dans le concert. Au programme, deux oeuvres majeures, consistantes, les quatuors no 12 de Beethoven et en la mineur op. 51 de Brahms. J'ai surtout trippé pendant le Beethoven, oeuvre magistrale d'un compositeur totalement libéré de toute contrainte, qui, comme le disait David Ellis dans sa présentation (faite, comme toujours, avec un naturel impayable agrémenté d'un petit accent fort sympathique), nous conduit sur des chemins inédits, inconnus, dans un univers qui n'est pas seulement celui de la musique, mais celui de l'art total, de ce que l'homme peut accomplir de mieux.
Comme d'habitude parfaitement accordés, complètement concentrés sur leur jeu, les quatre musiciens ont livré des versions intelligentes et sensibles, artistiquement approfondies et techniquement contrôlées de ces oeuvres exigeantes, autant pour eux que pour le public.
David a en effet dit aux gens: "vous avez bien travaillé ce soir", avant de présenter un petit rappel tiré de leur disque Les Vendredis, pièce russe plus légère que le reste du programme, et c'est vrai que, comme public, nous avions, pour des oeuvres pareilles, un certain travail à accomplir. Travail de concentration, de suivi attentif des interventions de chaque instrument, d'appréciation de la complexité du jeu. Mais combien on est récompensé après coup! On a l'impression d'avoir vécu un grand moment de la musique. Car il faut dire que le Brahms qui a clôturé la soirée était excellent et très riche, tout aussi bien lu et interprété que le Beethoven.
Aussi au programme, une création mondiale d'une oeuvre de la compositrice québécoise Isabelle Panneton (avec laquelle le Quatuor -ou l'Orchestre symphonique- a déjà travaillé), intitulée À distance, qui dure sept minutes. Je ne suis pas spécialiste en composition, mais il m'a semblé que cette oeuvre, dans sa modernité, était extrêmement riche et structurée, et ne déparait en rien le reste du programme. Avec deux courtes pièces de Mendelssohn en ouverture, ce programme était d'ailleurs plus que complet.
Bizarrement, les quatre musiciens ont joué sur une petite scène encombrée de deux pianos à queue et d'un clavecin, lesquels n'ont pas servi de la soirée, bien entendu.
Laura Andriani s'est présentée en sautillant sur une seule jambe, incapable de poser son autre pied par terre. Un pied cassé, a sobrement mentionné le violoncelliste. Elle devait s'appuyer sur ses collègues pour ses entrées et sorties, et souffrait assez visiblement. Mais une fois assise, elle a performé d'une façon sublime, assumant avec brio son rôle de premier violon, de leader du groupe (complété par Nathalie Camus au violon et Luc Beauchemin à l'alto). Comme touché par la grâce (laquelle n'est autre qu'une combinaison de talent, de travail et d'expérience), son archet tirait de l'instrument un son pur et fluide.
Pour ma part, je n'écoute pas de quatuors ni de trios sur disque, parce que justement, je n'arrive pas à en percevoir les nuances et les complexités. Je préfère les entendre en concert, là où on peut à la fois entendre et voir le travail des musiciens, qui relaie celui du compositeur, apprécier le contraste entre les moments intenses et les passages plus légers, vibrer à chaque nuance.
Assis sur des chaises droites et inconfortables, moi et le petit groupe de mélomanes rassemblés dans la salle du Conservatoire avons eu droit à une prestation de très haut calibre offerte par des artistes exceptionnels, et cela pour un prix ridicule comparé à ce qui se pratique dans les grandes capitales.

19/03/2007

Brosses, balais et ballet

Pour mon dernier jour à Montréal (le jeudi 15 mars), j'ai magasiné un peu, puis je suis allée voir une exposition de brosses à la galerie d'Art de l'UQAM. Des brosses de tous genres, de toutes provenances, en crin et fibres naturelles, en plastique, en bois précieux, grossièrement assemblées ou tressées longuement, fofolles ou découpées avec netteté. Des brosses pour les vêtements, pour le plancher, pour la table, des brosses à dents, des pinceaux, des blaireaux, des balais et balayettes, une exposition sympathique, originale, sans prétention mais fort bien montée.

Québec,Saguenay

Les Grands Ballets

En soirée, j'ai choisi d'assister au spectacle Visions du Monde, présenté par les Grands Ballets Canadiens à la Place des Arts, salle Maisonneuve. Quel spectacle! Trois chorégraphies: Polyphonia (photo), du chorégraphe Christopher Wheeldon, sur 10 courtes pièces de Gyorgy Ligeti qui étaient jouées en direct au piano. Un ballet moderne, très athlétique, d'une grâce extraordinaire: Anik Bissonnette, qui doit quitter les GBC en juin prochain et les autres danseurs sont de grands professionnels, et ça paraît.

Puis Forgotten Land, de Jiri Kylian, impressionnant, les femmes sont en en robes longues, les danseurs virevoltent sur une musique déroutante et inquiétante de Benjamin Britten.

En dernier lieu, j'ai assisté à la création mondiale d'une oeuvre du chorégraphe chinois Shen Wei, intitulée Re-,II, inspirée par un séjour à Ankor Vat au Cambodge. En deux parties très différentes, une première où une douzaine de danseurs se tiennent toujours ensemble, reliés par les mains, les pieds, les jambes ou autres, comme s'il s'agissait d'un seul corps vivant agité de mouvements fluides et fascinants. En deuxième partie, danseurs et danseuses sont vêtus seulement d'une culotte couleur chair, leur peau est très blanche sous les éclairages (il y a cependant un Noir parmi eux), ils amorcent des mouvements extrêmement lents avec les épaules, les hanches, le ventre, la poitrine plutôt que les membres, comme des os qui pointent, et finalement ils se déposent par terre et y demeurent, immobiles comme des sculptures de pierre. D'une grande beauté et très troublant. Le chorégraphe était là (du moins je présume que c'était lui) il est venu saluer à la fin. L'accueil a été bon, mais pas délirant. Je crois que nous étions encore sous le choc de ses images fortes.

15/03/2007

Journée des chefs-d´oeuvre

medium_jemEhnes.jpgMercredi à Montréal, c’était ma journée des chefs-d´œuvre. J´ai été voir le film La vie des autres, écrit et réalisé par Florian Henckel von Donnersmarck. Quel film! Cela se passe en Allemagne de l´Est dans les années 80 avant la chute du mur de Berlin. Un espion de la Stasi surveille un écrivain, et cela ne se passe pas comme prévu. Aucune scène violente, le film se déroule lentement, à son rythme, mais la violence est celle de l´esprit, du contrôle. Fort et bouleversant. En soirée, concert de l´Orchestre symphonique de Montréal. Avec le violoniste James Ehnes (photo), qui a livré une belle interprétation du concerto de Mendelssohn, et en deuxième partie, l´orchestre augmenté à un maximum de musiciens pour jouer la troisième symphonie de Brahms. Soirée parfaite, satisfaisante en tous points, même le premier morceau, l´ouverture Manfred, de Schumann qui me faisait penser au film vu plus tôt, on aurait pu l´intituler "la suite de l´homme bon…"

10/02/2007

En feu!

medium_incendAffich.jpegJe suis encore sous le choc du magnifique Incendies, de Wajdi Mouawad, que j'ai vu hier soir (vendredi 9 février) à l'auditorium Dufour. Du théâtre vrai, profond, actuel, une mise en scène (signée Wajdi) redoutable d'efficacité sur une scénographie où chatoient les couleurs du sang, de la colère, de l'apaisement. La primauté d'un texte riche, limpide, percutant, teinté de quelques rares notes d'humour, est assurée par tous les éléments de la pièce: décors, trame sonore, déplacements, accessoires, éclairages. Et quel texte! En authentique dramaturge, Mouawad puise à des sources très diverses: sa culture libanaise, les grandes tragédies grecques, Shakespeare. Sa pièce concerne l'identité, la haine, la violence, la guerre, l'amour. Des personnages en quête d'eux-mêmes et du monde, aux prises avec des émotions intenses provoquées par le choc d'événements et de rencontres dramatiques, sont incarnés par des comédiens sublimes qui, comme on le sait, on participé à l'élaboration de la pièce. Et ils sont tous de retour dans cette reprise assurée par le TNM et présentée en tournée.
C'est un spectacle qui vient nous chercher, nous troubler, nous remettre en question, comme individu et comme être humain. Voilà: c'était une expérience à vivre absolument, je l'ai vécue, elle me nourrira longtemps et j'en suis heureuse.