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29/11/2009

Bach et Bach

Je suis sortie samedi soir pour aller entendre L'Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean et le Choeur symphonique dans un programme de cantates de Bach à l'église Notre-Dame-de-Grâce, dirigé par Pierre Lamontagne. Excellente idée de réunir quelques-unes de ces oeuvres, en extraits pour la plupart, pour la période de Noël. (Ma photo n'est pas terrible...)

concertHorizCorr.jpg

J'ai été un peu déçue par ma soirée: bons interprètes (musiciens professionnels et choristes amateurs de bon niveau), mais problèmes d'harmonie entre les sections du choeur et de l'orchestre, manque de précision, nombreuses difficultés avec les tempos... et avec la langue allemande.

Acoustique déficiente aussi de cette église de forme bizarre: le vaisseau convient bien aux voix, mais pas du tout aux cordes, qui semblaient miauler à certains moments, ce qui est étonnant vu la qualité de ces musiciens de l'orchestre de chambre que l'on connaît bien.

Mais la soirée a néanmoins été sauvée par les éléments suivants:
- quelques passages mieux réussis des Cantates de Jean-Sébastien Bach
- un excellent Magnificat (le Wq 215, seule oeuvre du concert en latin) d'un fils de Jean-Sébastien, Carl Philipp Emmanuel Bach
- la belle performance d'une jeune soliste (dont je ne sais pas le nom) qui a chanté l'aria de la BWV 208 (Cantate de la chasse) d'une voix unie, sans vibrato, mais très pure et très juste

 

- et enfin, le choix de l'oeuvre présentée en rappel, l'incontournable -et magnifique-Jésus que ma joie demeure (Jesu bleibet meine Freude dernier mouvement de la cantate BWV 147), ci-dessus dirigée par Nikolaus Harnoncourt.

27/11/2009

Les années Derome... zzzzz...

rCharlebois.jpgJ'ai commencé à écouter Les années Derome,  jeudi à la SRC. J'avais 20 ans et quelque dans les années 1970 (objet du premier des quatre volets de la série) et j'ai vécu tous ces événements dont il est question. Je m'attendais donc à être intéressée, captivée par les propos des acteurs de l'époque.
Eh bien pas du tout.  C'était plate à mort. Des invités coincés, mal à l'aise, mal assis devant un Bernard Derome complètement passif, incapable de poser une seule question vraiment pointue, un véritable éteignoir. Bref, un show de chaises sans intérêt.
Lundi dernier,  j'avais écouté sur TV5 un épisode de la série Apocalypse, un document en six parties de la télévision française (France 2) sur la Seconde Guerre mondiale. L'événement est loin de moi, je ne l'ai pas vécu, et pourtant, quel document fascinant! Je n'ai pas pu quitter mon fauteuil de toute l'heure, captivée que j'étais par les images et la narration.
On me dira que la comparaison est injuste, que les moyens financiers et techniques ne sont pas les mêmes et que les images d'une guerre mondiale, avec ses millions de soldats et de morts sont plus spectaculaires que celles d'un spectacle sur les Plaines, événement évoqué par Robert Charlebois (j'y étais sur les plaines d'Abraham en 1974 pour voir ce spectacle J'ai vu le Loup, le Renard, le lion, avec Charlebois, Leclerc et Vigneault).
Sans doute.
Mais là n'est pas le problème.
Le problème est que la série de la SRC est molle et paresseuse. Pas beaucoup d'argent, pas trop de travail, sauf celui des recherchistes pour convaincre les invités de se prêter au jeu. On  assoit ces derniers devant une caméra pendant qu'ils répondent aux questions soporifiques d'un animateur passé date. Ça ne coûte pas trop cher et le contenu importe peu finalement. On mise sur les noms des invités ou leur rareté dans les médias (Paul Rose, Jérôme Choquette, Lucien Bouchard [dans un prochain épisode]), pour  attirer les téléspectateurs. Ils parlent de ce qu'ils ont ressenti, sans pousser trop loin l'analyse. Je n'y ai rien appris car j'ai déjà entendu toutes ces cassettes.
Eh bien non, pour moi, de la télévision, ce n'est pas ça.
Il manquait à ces années Derome l'étincelle, l'enthousiasme, la passion qui poussent une personne et/ou une équipe à entreprendre un travail et qui les motivent à le peaufiner dans les moindres détails.

On aurait dit un pénible devoir imposé comme punition à des écoliers.

Je leur décerne un C pour leur copie.

Et je donne un A+ à Apocalypse.

26/11/2009

Un film de monstres

cinePopcorn.jpgPop-corn et cinéma: le mariage semble tout naturel aux Québécois, qui ont l'habitude de consommer du maïs soufflé en écoutant un film, coutume qui provient, comme ill fallait s'y attendre, des  États-Unis, pays dont la devise pourrait être:

toujours plus gros, toujours plus gras

Au bout de ce lien, un article de l'AFP (reproduit dans La Presse) qui explique que le pop-corn est plus dangereux que les monstres qui peuplent les navets américains projetés à l'écran. Un grand contenant de pop corn contient, tenez-vous bien:

pas moins de 1,610 calories -- soit plus de trois hamburgers Big Mac -- et 60 grammes de graisse saturée, selon une étude du Center for Science in the Public Interest (CSPI).

 

À quoi il faut ajouter les 130 calories de la giclée de beurre fondu dont plusieurs cinéphiles(?) aiment arroser leur pop-corn.

Et pour les boissons gazeuses (que l'on achète pour calmer la soif induite par le sel contenu dans le pop-corn), le modèle le plus grand, un litre et demi (je ne sais pas s'il se vend en aussi grand format ici), contient 500 calories soit l'équivalent de 33 cuillérées à café de sucre.machinePopcorn.jpg

Pour ma part, je crois n'avoir jamais acheté de pop-corn au cinéma, même si j'ai parfois accepté  quelques grains offerts par un(e) ami(e) incapable de manger toute sa portion: même la plus petite portion (de pop-corn et de boisson) me semble immense, et en plus, cela coûte très cher.

Le plus idiot, dans tout ça, c'est que le pop-corn en lui-même n'est pas trop calorique puisque ce sont des grains de maïs éclatés. Si on les fait éclater à l'air, c'est finalement plutôt léger. Mais si on utilise de l'huile, surtout des gras saturés, et que l'on y ajoute du beurre et du sel, alors le pop-corn devient en effet un monstre.

Un monstre  qui pourrait nous faire gonfler jusqu'à l'éclatement.

 

23/11/2009

Concert en crescendo

disquePidoux.jpgDimanche 15 novembre, concert à la salle Pollack, à Montréal: un trio de musiciens français reconnus, Régis Pasquier, Roland Pidoux, et Jean-Claude Penneton (ci- contre, la pochette d'un disque qu'ils viennent d'enregistrer), en après-midi. Au programme: Mozart, Merlet, Beethoven. Je voulais y aller pour Mozart et Beethoven, mais les quelques lignes consacrées sur le web à  Michel Merlet, compositeur français né en 1939, m'intéressaient et m'intriguaient.

Le concert fut différent de ce que j'avais prévu: le Mozart (K.542) était très bon, mais très, très léger, il m'a laissé sur ma faim. Le trio de Michel Merlet fut long et ennuyeux, quasi sans intérêt.

Le Beethoven (op.1 no 3) était plus consistant, j'étais  ravie,  mais pas entièrement satisfaite.

En rappel, ils annoncent le premier Trio élégiaque (en un seul mouvement) de Rachmaninov... et nous offrent les meilleurs moments du concert. Une oeuvre dense, intense, dramatique (sur Youtube par le Trio Borodine) :

qu'ils jouèrent à la perfection, emportant toute la salle dans le grand élan romantique de l'oeuvre et de l'exécution.

Voilà ce qui avait manqué à ce concert, malgré les grands noms au programme: ce petit quelque chose, cet investissement total, ce supplément d'âme que l'on attend de tout grand interprète.

Superbe pianiste et virtuose nuancé, Jean-Claude Pennetier a connu quelques difficultés avec sa tourneuse de pages, qui a oublié de tourner à quelques reprises, l'obligeant à le faire lui-même, et qui ne savait pas faire tenir les pages bien à plat: profitant de quelques mesures où il ne jouait pas, il a empoigné la partition pour en lisser les plis et corriger la situation.

Le violoncelliste Roland Pidoux s'est montré impeccable dans tous les aspects de son jeu et le violoniste Régis Pasquier, bien qu'excellent, a fait grincer son instrument à plusieurs reprises.

Somme toute, un bon concert dans une salle où j'aime bien me rendre quand  je vais à Montréal.

22/11/2009

L'enchantement de La Flûte

J'ai vu lundi dernier La Flûte enchantée de Mozart, présentée par l'Opéra de Montréal à la salle Wilfrid-Pelletier.

fluteAffiche.jpg

J'ai surtout aimé... la musique. Le chef Alain Trudel et l'Orchestre métropolitain ont fait un très bon travail, et les chanteurs, presque tous québécois ou canadiens, étaient excellents. J'ai adoré la superbe voix du ténor John Tessier, sa voix claire, juste et aérienne qui propulse les airs de Tamino dans l'aigu avec une aisance incroyable. Aline Kutan fait une Reine de la nuit à la fois méchante et un peu ridicule (l'ironie et la distance: une des bonnes idées du metteur en scène Kelly Robinson), et surmonte avec aplomb les deux airs périlleux que lui réserve la partition Sur youtube, l'un de ces deux airs chanté par la soprano Natalie Dessay:

Le baryton Aaron St-Clair Nicholson est excellent, vocalement et scéniquement, dans le rôle sympathique de Papageno (le personnage qui ressemble le plus à Mozart: frondeur, rebelle, iconoclaste et moqueur: c'est lui que l'on voit sur l'affiche).fluteVisage.jpg
Karina Gauvin possède une voix superbe, et bien que son aspect physique nuise à la crédibilité de son personnage, elle a réussi à nous émouvoir dans le grand air de Pamina (Ach, ich fühl’s... Ah, je le sens, elle est évanouie, à jamais évanouie, la joie de l’amour !)
J'ai moins aimé les cérémonies, simagrées et salamalecs que multiplie cette confrérie (inspirée par la franc-maçonnerie) dirigée par Sarastro (chanté par la basse Reinhard Hagen, qui interprète aussi deux airs magnifiques): bien que prônant l'amour entre les hommes, elle fait penser à une secte et s'attache beaucoup (trop) aux symboles et signes extérieurs d'appartenance. Mais ça, ce n'est pas la faute de la production, c'est dans le livret et on ne peut pas passer à côté. Jack a parlé de l'opéra et de cet aspect en particulier sur son blogue ici. Il y aurait sans doute moyen de présenter cela d'une façon différente, mais je ne sais pas si on peut éviter la connotation religieuse.
Les décors conçus par l'artiste britannique David Hockney (si vous voulez une idée de ses travaux, consultez ce lien qui mène à un site en anglais), une des icônes du pop-art (et un créateur que j'aime beaucoup), ne m'ont pas semblé tout à fait réussis: ils ne s'accordent pas très bien avec la musique,  même si je peux comprendre cette fantaisie caricaturale d'un 3D qui fait BD.
Ceci dit, je me considère très chanceuse d'avoir pu assister à cet opéra, à Montréal: j'y ai passé de très belles heures, car je connais ces grands airs par coeur, et je me suis régalée à les entendre et à les voir.

19/11/2009

Catatonie: salutaire inconfort

J'ai été voir Catatonie, corps séquestrés, du Théâtre CRI mercredi soir, 18 novembre. La salle (de répétition) d'une centaine de places était presque pleine.

catatonieJF.jpg

(photo: Jean-François Caron, Voir)

J'ai beaucoup aimé cette production originale, troublante, déstabilisante, mise en scène par Guylaine Rivard à partir d'une idée de Dominick Bédard, qui explore le degré zéro du jeu théâtral. Trois des quatre comédiens (extraordinaires Vicky Côté, Martin Gagnon et Dany Lefrançois) incarnent en effet des personnages catatoniques: immobiles, sans expression, coquilles vides, corps séquestrés, esprits séquestrés dans ces corps.

Grâce Castonguay (extraordinaire performance d'Émilie Gilbert-Gagnon) ramène chez elle ces trois patients d'un hôpital où apparemment elle travaille.
Dans quel but? On ne le sait pas. À chaque spectateur de trouver une explication. Les pistes offertes par la pièce sont nombreuses:  déjouer la solitude, établir un contact avec des gens qui ne lui feraient pas peur, réaliser un désir paradoxal d'aller vers l'autre et de le fuir, maladie mentale.
Avec cette matière brute et inerte que sont ces corps, pourtant des êtres humains suscitant chez elle une certaine compassion, elle tente la mise en scène d'une vie quotidienne, familiale (dont, peut-on penser, elle rêve dans sa solitude extrême meublée seulement par les images et le son d'un téléviseur). Ses prisonniers ne répondent pas à ses directives (manger, boire, échanger des regards, faire le ménage, faire l'amour, prendre le sein) de sorte qu'elle doit elle-même leur faire exécuter les gestes, en poussant leurs bras, leurs jambes, leur corps dans les positions souhaitées.

Elle seule s'agite, bouge, souffle, et ne rencontre que le vide de ces corps immobiles. Son désir, jamais nourri par un échange, va toujours plus loin sans jamais rencontrer de réponse, et finit par se renvoyer à lui-même, provoquant un sentiment de frustration, d'impuissance, de colère contre soi et les autres.

En sous-texte, une métaphore du théâtre lui-même: les acteurs et le metteur en scène. Et une question: que se passe-t-il si les acteurs ne jouent pas? Le metteur en scène ne peut pas le faire à leur place. Le jeu s'arrête, comme cessent les tentatives de Grâce, à cause de l'inertie de ses acteurs et aussi de sa propre désorganisation.

Quelle est la position respective et relative de l'acteur et du metteur en scène, quel est leur rôle non pas dans la pièce mais comme collaborateurs dans une création, quel est le désir qu'ils partagent, sont-ils de la même trempe, de la même eau, de la même classe sociale? (Question qui peut se poser aussi pour d'autres groupes artistiques: le chef d'orchestre et les musiciens, le chorégaphe et les danseurs. D'ailleurs, par son caractère très physique, axé sur le mouvement et non sur la parole [quasi inexistante], Catatonie s'apparente à un ballet).

Ultimement, qu'est-ce qu'un acteur? Ces magnifiques comédiens, qui ont appris à exprimer des émotions,  à incarner des personnages vivants et vibrants, on leur demande de faire table rase de tout ce qu'ils ont appris (et qui leur est utile néanmoins dans Catatonie) pour n'être... rien! Rien d'autre que des corps immobiles au regard absent. Quelle épreuve et quel défi! (relevé avec humilité et brio). Malgré tout, leurs attitudes, leurs micro-réactions aux gestes de leur gardienne, assimilables à des réflexes, ébauchent pour chacun un semblant de caractère, de personnalité.

afficheCatatonie.jpg

L'astucieuse scénographie de Stéphan Bernier reproduit un intérieur minable et pauvre, où détonnent quelques tableaux accrochés au mur. On y distingue vaguement des sièges vides dans une salle, sauf pour l'un d'eux dont le sujet nous est révélé à la fin par l'éclairage: ce sujet, c'est la table de cuisine (que l'on reconnaît d'abord par le bol bleu qui est posé dessus) située juste devant. Admirable mise en abyme (comme dirait un professeur de ma connaissance) que cet objet à la fois tableau et miroir. Tableau qui peint, miroir qui reflète la table... la tabula rasa à laquelle ont dû consentir les acteurs pour jouer ces personnages catatoniques. Comme les scènes que l'on a sous les yeux sont une mise en abyme des rapports entre metteur en scène et acteurs.
Sur le sens humain de ce scénario, on peut parler de considérations sur la souffrance, la solitude, la maladie mentale, présentée à travers le récit d'une crise (induite par un état psychique que l'on devine douloureux)  qui permet d'atteindre l'affect du spectateur.
Quelques gestes causent un malaise (déshabillage, imitation des gestes de l'amour), mais ils ne vont pas très loin, on reste dans le pudique et l'acceptableGuylaine Rivard demeure à l'orée d'un théâtre  plus trash et plus cru (qui aurait été une avenue possible), se contentant de suggérer le sang et les fluides corporels par le café et les autres boissons qui dégoulinent quand Grâce tente de les faire avaler à ses pensionnaires, ou qui se répandent au gré d'un geste involontaire.
Avec ce théâtre expérimental qui explore des avenues peu fréquentées et pousse le spectateur hors de sa zone de confort,  Guylaine Rivard et son équipe du théâtre CRI (acronyme de Centre de recherche et d'interprétation), se livrent à une démarche artistique rigoureuse et stimulante, nous offrant une matière à la fois étrange, étonnante et solide, une proposition à laquelle on peut adhérer ou non, mais qui a le mérite de nous obliger à remettre en question nos propres idées sur le théâtre, sur nos attentes quand nous nous rendons à une représentation.
Ce n'est pas un spectacle qui plaira à tous, certains le détesteront peut-être, et c'est leur droit. Pour ma part, j'aime bien quand on m'étonne et me trouble de cette façon, et c'est pourquoi j'ai tellement apprécié cette Catatonie, dont les représentations se terminent ce samedi 21 novembre à la salle de répétition du Centre culturel de Jonquière.

D'autres critiques de la pièce:

Dario Larouche

Mike the Mike

Jean-François Caron

17/11/2009

Musique: premiers émois

paganini.jpgMes premiers contacts avec la musique classique: les disques de mon père. Amateur d'opéra, il avait une petite collection de 78-tours, contenant des extraits d'opéra chantés par de grandes voix lyriques (je me souviens de Benjamino Gigli, de Richard Verreault, mais il y en avait d'autres).
Surtout en français:  Salut demeure chaste et pure, L'air de la fleur, Ah fuyez douce image. J'écoutais ça sur une mini-table tournante (comme sur la photo plus bas), imaginez le son! Mais j'aimais ça.

Il y avait aussi une pièce instrumentale: le premier concerto de Niccolò Paganini, joué par Yehudi Menuhin, qui occupait cinq galettes soigneusement rangées dans un grand album. (Une merveille. Ici, sur Youtube ):




(Sur Wikipedia, l'article sur Paganini en anglais est beaucoup plus détaillé que celui en français, dont j'ai mis l'adresse plus haut  (qui se dévouera pour en faire la traduction?), autant sur sa biographie que sur son travail et son importance dans l'histoire musicale (ici) et il y a une foule de détails sur ce premier concerto ici.)
Je plaçais la pile sur le support central du tourne-disque, en l'occurrence une tige métallique que l'on pouvait rallonger pourtournedisque.jpg écouter plusieurs disques, les cinq disques tombaient automatiquement -et lourdement- l'un après l'autre sur la table tournante. Une fois la pile jouée, on la retournait en entier pour écouter la suite. J'avais toujours peur que le prochain disque tombe trop tôt et écrabouille la tête de lecture avant que celle-ci se soit éloignée. Cela ne m'est jamais arrivé, mais il paraît que d'autres ont vécu ce drame.
Le concerto de Paganini occupait 9 des 10 faces de ces cinq disques. Sur la dixième plage, Menuhin jouait le Moto perpetuo de Paganini, une musique que je trouvais troublante et dérangeante.

Un souvenir:

quelques jours avant Noël, j'avais peut-être 11-12 ans, ma mère me demande de l'aider à émietter le pain pour faire la farce de la dinde. Il y en a une montagne. Alors pour me donner du courage, je place la table tournante sur la table de la cuisine, et j'installe ma pile du concerto de Paganini, au son duquel je réduis le pain en petites miettes,  avec un certain enthousiasme, car c'est assez joyeux.


Plus tard, j'ai acheté quelques versions de ce concerto de Paganini (par Menuhin, Accardo, Ashkenasi, Grumiaux) que j'écoute encore avec plaisir aujourd'hui. Cela m'a permis de découvrir son deuxième concerto (La Campanella), souvent gravé sur le même disque, et qui est très beau également.

13/11/2009

Enfin, ma collection de billets

premPage.jpg

Je viens de créer un site Web concacré aux billets de spectacle que je collectionne depuis 1993: Billets de concert.

Inutile de  dire que j'y ai consacré beaucoup de temps. Et ce n'est pas fini: un travail comme celui-là n'est jamais fini. Non seulement je compte y ajouter des billets au fil des spectacles que je verrai encore (je l'espère), mais je veux aussi l'améliorer, notamment par la création d'un index.

Pour le moment, je n'y touche plus... jusqu'à la semaine prochaine.

Je me repose sur mes lauriers pendant quelques jours...

Ubu Roi: dernières chances

petitUbu.jpgDernières représentations de la pièce Ubu Roi, d'Alfred Jarry, par les Têtes heureuses, aujourd'hui (vendredi), demain et dimanche au Petit Théâtre de l'UQAC. J'ai parlé de cette très intéressante production ici.

Plusieurs autres blogueurs et rédacteurs ont commenté la pièce.  En voici une petite liste:

Dario Larouche

Mike the Mike

Jacques B Bouchard

Le Quotidien

Christiane Laforge

Jean-François Caron (son texte commence par une critique de Catatonie, présentée par le Théâtre CRI jusqu'au 21 novembre)

10/11/2009

Turandot: décevant

afficheTurandot.jpgJe n'ai pas été impressionnée par le Turandot,  de Puccini, production du Metropolitan Opera présentée au cinéma Jonquière samedi dernier.

Il y a notamment eu de graves problèmes de transmission (qui originaient du système du Met et non du cinéma local). Mais ils n'avaient rien à voir avec la production elle-même, qui m'a semblé plombée par les deux principaux interprètes, manifestement pas à la hauteur.

Je ne sais pas pourquoi le Met s'obstine à engager Marcello Giordani dans au moins deux opéras chaque année: il chante vraiment très mal. Un désastre quasi total que son Calaf. Il a exécuté presque correctement (réussissant cependant à fausser dans les quatre notes graves du début) le Nessun dorma, qu'il chante ici, sur Youtube,  lors d'un concert à la cathédrale St-Patrick de New York. (Si vous écoutez cet air chanté par Pavarotti ici, vous entendrez la différence). Pour le reste, le ténor Giordani bouge mal, son visage est inexpressif, il pousse ses aigus comme s'il sautait à la perche... et ratait la barre.

La soprano ukrainienne Maria Guleghina a bien le physique de l'emploi, celui de la princesse chinoise Turandot, mais son chant est sans nuance et à certains moments plutôt approximatif.
Aucune émotion ne se dégage des scènes entre les deux "vedettes".
C'est la  soprano Marina Poplavskaya qui a réussi à créer l'émotion, dans la scène de la mort de Liù.
Les trois interprètes des ministres bouffons Ping, Pang et Pong chantaient très bien et leur long trio était un petit bijou d'humour et d'interprétation. L'un d'eux aurait sans doute pu chanter Calaf avec plus de bonheur que Marcello.

Superproduction signée Franco Zeffirelli, dégoulinante d'ors, écrasée par l'opulence des décors et la pléthore de figurants qui ne cessent d'y défiler, mise en scène convenue et sans grande originalité. C'est une des rares fois où je suis déçue par une production du MET: jai eu l'impression d'y avoir perdu mon temps.