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08/11/2009

Vin, verre, Vermeer

En recherchant sur Google des images de verres de vin pour ma note précédente, j'ai obtenu un résultat intéressant: une toile de Vermeer de Delft. Ou plutôt deux toiles du grand maître hollandais, qui se ressemblent non seulement par leur sujet, mais par beaucoup d'autres éléments. Je vous les présente: girl_with_a_wine_glass.jpg

La Jeune fille au verre de vin

 

glass_of_wine.jpgLe Verre de vin

 

et ci-dessous, les deux oeuvres côte à côte pour rendre la comparaison plus facile:

527pxVermee.jpg glass_of_wine.jpg

 

 

 

(Les couleurs de celle de gauche m'apparaissent plus conformes à l'original que celles de l'image  du haut [provenant d'une autre source], qui présente probablement la toile après restauration, ou encore après un traitement par photoshop).

Parmi les similitudes,  outre le plancher carrelé, il y a la fenêtre, dont le vitrail représente une allégorie de la tempérance. Celle-ci est directement reliée au sujet de ces scènes, qui toutes deux  montrent un homme offrant du vin à une jeune fille. Le vin qui fait tourner la tête, qui pourrait inciter la femme à céder aux avances discrètement suggérées par les attitudes, les couleurs. En revanche, le tableau du fond n'est pas le même dans les deux toiles.

Pour davantage de détails, je vous suggère de consulter, sur ce site très intéressant, l'analyse (en anglais seulement, malheureusement) de ces deux toiles (et de quelques autres oeuvres de Vermeer): quand on passe la souris sur certains éléments du tableau, ils sont mis en évidence et accompagnés d'un texte explicatif à la fois concis et précis: Le Verre de vin ici, et La Jeune fille au verre de vin .

J'ai vu des Vermeer récemment, au Metropolitan Museum of Art de New York, j'en ai parlé ici.

06/11/2009

La vie en tire-bouchon

verreVin.jpgEn général quand nous avons une bouteille de vin à déboucher (cela arrive encore, car on ne peut pas acheter -même si on les préfère- uniquement des bouteilles à bouchon vissé), c’est Jack qui s’en charge. Grand spécialiste de la chose (également expert dans l'art de faire sauter les bouchons de champagne et de mousseux), il ne peut cependant réussir son entreprise s'il n'a pas l'outil approprié. Ce qui lui convient le mieux:  un tire-bouchon tout simple, comme ceux qu’utilisent les sommeliers, mais avec deux crans d’arrêt.
Ayant réussi à briser celui dont il se servait depuis des années, il en cherchait un autre. Dans une boutique, nous avons vu un Trudeau, marque réputée. (Celui avec le manche orange sur la photo). Une quinzaine de dollars: nous avons pensé qu’à ce prix-là, il devait être extraordinaire.
Essai dès le retour à la maison... et  mauvaise surprise: la mèche est très dure à dégager et à refermer, les deux crans d’arrêt ne s'appuient pas toujours bien sur le goulot de la bouteille,  bref, Jack a de la misère et se blesse souvent la main avec ce f%?$zx de tire-bouchon.troisTireBReduits.jpg


Pour réparer l’erreur, j'achète le tire-bouchon de marque Pulltap's, en vente à la SAQ (en haut à droite sur la photo). Prix: environ 6$. Souple, facile à utiliser, bref parfait. Très apprécié par mon sommelier en résidence.
En ce qui me concerne, je ne l’utilise jamais. Quand je dois absolument tirer un bouchon (en l’absence du sommelier par exemple), j’utilise un instrument tellement banal que je n’oserais pas m'en servir devant des invités. Celui de gauche sur la photo. Je l'ai depuis 20 ans. Ringard, mais il fait parfaitement l'affaire et ne me cause aucun problème, à condition que j'arrive à le planter bien droit dans le bouchon de liège.
(Pour être juste, je précise que Trudeau fait quand même de très bons ustensiles et instruments pour la cuisine:  llepicerie.jpgeur mousseur à lait par exemple est impeccable, je m’en sers tous les jours pour le café du matin).

Un test réalisé pour l'émission L'Épicerie (photo des animateurs Denis Gagné et Johane Despins) de Radio-Canada semble confirmer mes dires au sujet du Pulltap's.
Les prix demandés  pour ce tire-bouchon sont pour le moins inégaux. On le trouve à 38$ sur ce site et à deux prix différents (sans que l'on puisse dire si la différence est seulement due à l'emballage-cadeau...) sur cet autre site,  qui propose d'ailleurs un bon échantillon des différents modèles de tire-bouchon qui existent sur le marché.

 

03/11/2009

Ubu Roi : sombre et jouissif

afficheTetesUbu.jpgJ'ai bien aimé Ubu Roi d'Alfred Jarry (photo plus bas, à droite) tel que présenté par les Têtes Heureuses . Le metteur en scène Rodrigue Villeneuve dépouille quelque peu le père Ubu  (Christian Ouellet, formidable) de sa graisse et de ses atours. L'ogre putride prend les traits d'un homme, que l'on peut appréhender... et haïr de toutes nos forces.
Dans cet Ubu grotesque, vulgairement satisfait de son sort et de sa merdre (merde, mère, meurtre...), la mère Ubu fait germer (sans que l'on sache pourquoi) l'ambition de devenir roi de Pologne. Pour cela, il faut tuer le roi Vencesclas. Parallèle évident avec le Macbeth de Shakespeare,  que Rodrigue Villeneuve a mis en scène en 1993. (Le personnage d'Ubu a été à l'origine inspiré à Jarry par un professeur de lycée, image en mode mineur du despote sanguinaire et sans coeur.)  Transformé en tyran, l'ancien imbécile heureux assume à fond ce nouveau rôle, abusant  (et c'est peu dire) de son pouvoir pour s'enrichir, dominer, torturer et tuer. (Ça ne vous rappelle pas quelque chose?)

alfredJarry.jpg Thématique militaire, agrémentée d'éléments de cirque et d'une imagerie de bande dessinée, pour illustrer de façon intelligente et pertinente la dérive du père et de la mère Ubu, souverains qui s'en prennent à leurs sujets, tels des parents tuant leurs enfants sans aucun état d'âme.
Malgré quelques bons gags bien gras, quelques expressions récurrentes amusantes ("par ma chandelle verte") et quelques répliques dont le comique est bien rendu, c'est le côté sombre de cet Ubu Roi qui, dans la pénombre avec laquelle joue l'éclairage, est mis en valeur (en lumière!). De ce texte, le metteur en scène retient et transmet le regard dur et désespéré qu'il promène sur l'être humain, sa cruauté, ses bassesses, accentué par les projections sur grands écrans de scènes de guerre, de torture, d'exactions, bien réelles celles-là.  Voilà que le surréalisme, l'absurde et le grotesque donnent soudain froid dans le dos.
Onze acteurs superbes, tous des hommes, magnifiquement dirigés, jouent tous les rôles: militaires déjantés, roi, reine et prince, nobles et manants, et même un ours! Martin Giguère incarne avec une hallucinante aisance la mère Ubu: au lever du rideau, il (elle) est présenté en pleine activité de fornication avec son compère. Le comédien endosse pleinement la gestuelle, la  démarche, les mimiques féminines et coiffe les perruques les plus fantaisistes... tout en conservant ses poils aux jambes.
afficheUbu.jpgLe public est assis de chaque côté de la scène, grand plateau central qui occupe toute la longueur de la salle. Celui-ci est dépouillé, tandis que les deux extrémités sont chargées: escaliers, échelles, rampes, balcons ajoutent un étage qui donne un peu d'air à l'aire de jeu.

Et ce jeu, il est vivant et fascinant: les scènes sont brèves, les comédiens se déplacent beaucoup et changent constamment d'attitude, de style, de costumes: ils parlent, murmurent, crient, défilent, chantent, courent, rampent, s'agenouillent, grimpent, descendent,  tombent sous les coups... et se relèvent: c'est dynamique, bien rythmé, jamais ennuyant. ubuRoiLivre.jpg

Décors et accessoires minimalistes. Musique riche et variée, sono bien synchronisée avec l'action:  les innombrables coups de feu s'entendent au moment précis où s'ébauche le geste du tir.
(Je déteste habituellement quand on pointe des fusils sur scène, non pas par principe moral, mais parce que ça me fait peur, me met mal à l'aise et me donne des sueurs. Mais dans ce cas c'est supportable car le son des coups de feu provient de lointains haut-parleurs, et non pas directement des armes pointées.  À la longue, cela en devient presque comique.)
Un Ubu Roi fort intéressant, très réussi et qui fait réfléchir. C'est à ne pas manquer. Représentations jusqu'au 15 novembre, du jeudi au samedi à 20 heures, et le dimanche à 14 heures au Petit Théâtre de l'UQAC.

Des blogueurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont commenté et critiqué cette production:

Dario Larouche | Mike the Mike | Jacques B Bouchard |