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22/11/2009

L'enchantement de La Flûte

J'ai vu lundi dernier La Flûte enchantée de Mozart, présentée par l'Opéra de Montréal à la salle Wilfrid-Pelletier.

fluteAffiche.jpg

J'ai surtout aimé... la musique. Le chef Alain Trudel et l'Orchestre métropolitain ont fait un très bon travail, et les chanteurs, presque tous québécois ou canadiens, étaient excellents. J'ai adoré la superbe voix du ténor John Tessier, sa voix claire, juste et aérienne qui propulse les airs de Tamino dans l'aigu avec une aisance incroyable. Aline Kutan fait une Reine de la nuit à la fois méchante et un peu ridicule (l'ironie et la distance: une des bonnes idées du metteur en scène Kelly Robinson), et surmonte avec aplomb les deux airs périlleux que lui réserve la partition Sur youtube, l'un de ces deux airs chanté par la soprano Natalie Dessay:

Le baryton Aaron St-Clair Nicholson est excellent, vocalement et scéniquement, dans le rôle sympathique de Papageno (le personnage qui ressemble le plus à Mozart: frondeur, rebelle, iconoclaste et moqueur: c'est lui que l'on voit sur l'affiche).fluteVisage.jpg
Karina Gauvin possède une voix superbe, et bien que son aspect physique nuise à la crédibilité de son personnage, elle a réussi à nous émouvoir dans le grand air de Pamina (Ach, ich fühl’s... Ah, je le sens, elle est évanouie, à jamais évanouie, la joie de l’amour !)
J'ai moins aimé les cérémonies, simagrées et salamalecs que multiplie cette confrérie (inspirée par la franc-maçonnerie) dirigée par Sarastro (chanté par la basse Reinhard Hagen, qui interprète aussi deux airs magnifiques): bien que prônant l'amour entre les hommes, elle fait penser à une secte et s'attache beaucoup (trop) aux symboles et signes extérieurs d'appartenance. Mais ça, ce n'est pas la faute de la production, c'est dans le livret et on ne peut pas passer à côté. Jack a parlé de l'opéra et de cet aspect en particulier sur son blogue ici. Il y aurait sans doute moyen de présenter cela d'une façon différente, mais je ne sais pas si on peut éviter la connotation religieuse.
Les décors conçus par l'artiste britannique David Hockney (si vous voulez une idée de ses travaux, consultez ce lien qui mène à un site en anglais), une des icônes du pop-art (et un créateur que j'aime beaucoup), ne m'ont pas semblé tout à fait réussis: ils ne s'accordent pas très bien avec la musique,  même si je peux comprendre cette fantaisie caricaturale d'un 3D qui fait BD.
Ceci dit, je me considère très chanceuse d'avoir pu assister à cet opéra, à Montréal: j'y ai passé de très belles heures, car je connais ces grands airs par coeur, et je me suis régalée à les entendre et à les voir.

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