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23/04/2011

Vive les femmes!

psychoDeneuve.jpg"La mixité est un plus pour l'entreprise", peut-on lire dans le numéro de mars du magazine français  Psychologies. (À la une: Catherine Deneuve, qui trouve "ennuyeux de vieillir". Elle aura 69 ans le 23 octobre prochain...)

Je cite:

"C'est le secret le mieux gardé de l'économie: plus les femmes sont représentées dans les équipes dirigeantes, plus les résultats des entreprises sont élevés", (Élisabeth Laville, fondatrice du cabinet Utopies. Au bout de ce lien, un texte qu'elle a publié à l'occasion du 8 mars 2011)

Selon l'enquête Féminisation et performances économiques des entreprises, conduite par Michel Ferrary pour Ceram Business School (un institut français, comme son nom ne l'indique pas!) en 2009:

Lorsque le taux d'encadrement féminin est supérieur à 35%:

- la rentabilité de l'entreprise augmente de 96%

- sa productivité de 34%

- et les emplois générés par elle de 157%

Un secret trop bien gardé en effet. Ces chiffres sont valables en France, mais parions que l'on pourrait obtenir des résultats semblables ailleurs dans le monde, notamment au Québec.

On espère surtout que ces chiffres puissent faire réfléchir et contribuer a améliorer le sort des femmes dans les pays où elles sont encore considérées comme des sous-tapis...

17/03/2011

Trop tard - Too late?

J'ai le coeur serré en écoutant certaines chansons d'amour déchirantes (Ne me quitte pas, ou Il n'y a pas d'amour heureux par exemple), d'autres me tirent des larmes pour d'autres raisons que leur contenu. Reliées à des souvenirs, des gens, des impressions.

Mais selon moi la plus triste des chansons québécoises n'est pas une chanson d'amour... Ou plutôt oui, d'amour pour le Québec français, pour la langue française, un amour chanté surtout ... en anglais.  C'est la chanson Mommy. On connaît surtout l'interprétation magistrale qu'en fit Pauline Julien (sur la vidéo), mais elle fut d'abord chantée par Dominique Michel et Marc Gélinas, dans la Mommy, Pauline Julien, Simon Beaulieu, Gérald Godin, chanson québécoisecomédie (!) Tiens-toi bien après les oreilles à papa, réalisée par Jean Bissonnette en 1971. Le scénariste du film, Gilles Richer a écrit les paroles de la chanson avec Marc Gélinas, qui a composé la musique.

La chanson évoque la possible disparition de la langue française au Québec. Écoutez-là, lisez les paroles (ci-bas), c'est à brailler. On l'a fait entendre ce matin à l'émission Christiane Charrette (en passant, c'est rare qu'il y a de la musique écoutable à cette émission) avant l'interview avec le cinéaste Simon Beaulieu, qui a réalisé un documentaire sur Gérald Godin, poète, homme politique et compagnon de Pauline Julien.

Le jeune réalisateur (photo) racontait que, avant de tourner le film, il a dû consulter archives et documents pour prendre connaissance de l'histoire du Québec, des années 70 qu'il n'a pas vécues, de la Crise d'Octobre Simon Beaulieu, Gérald Godin, Pauline Julien, Mommydont il n'avait jamais entendu parler au cours de ses études. "Je me demande (dit-il ici) comment j'ai passé à travers tout le système d'éducation sans véritablement connaître l'histoire de mon peuple. C'est une faillite collective".

En effet, comment peut-on prétendre conserver ce que nous avons de plus précieux, si tous les systèmes dont nous faisons partie (scolaire, politique, social, familial) sont conçus pour nous faire oublier à mesure?

Deviendrons-nous des zombies sans mémoire...

...des anglophones ?

 

 

______________________

Mommy, Daddy (1971)

Paroles : Gilles Richer et Marc Gélinas

 

Mommy, daddy, I love you dearly

Please tell me how in French my friends used to call me

Paule, Lise, Pierre, Jacques ou Louise

Groulx, Papineau, Gauthier, Fortin, Robichaud, Charbonneau

 

Mommy, daddy, what happened to my name?

Oh mommy, daddy, how come it's not the same?

Oh mommy, tell me why it's too late, too late, much too late?

 

Mommy, daddy, I love you dearly

Please tell me where we used to live in this country

Trois-Rivières, Saint-Paul, Grand-Mère

Saint-Marc, Berthier, Gaspé, Dolbeau, Tadoussac, Gatineau

 

Mommy, daddy, how come it's not the same?

Oh mommy, daddy, there's so much in a name

Oh mommy, tell me why it's too late, too late, much too late?

 

Mommy, daddy, I love you dearly

Please do the song you sang when I was a baby

Fais dodo, Colas mon p'tit frère

Fais dodo, mon petit frère, tu auras du lolo

 

Mommy, daddy, I remember the song

Oh mommy, daddy, something seems to be wrong

Oh mommy, tell me why it's too late, too late, much too late?

 

Mommy, daddy, I love you dearly

Please tell me once again that beautiful story

Un jour ils partirent de France

Bâtirent ici quelques villages, une ville, un pays

 

Mommy, daddy, how come we lost the game?

Oh mommy, daddy, are you the ones to blame?

Oh mommy, tell me why it's too late, too late, much too late?

 

 

22/01/2011

Le Défense: un terrain de jeux


IMG_1151.jpgUne autre idée m'est venue à propos de La Défense, à Paris dont j'ai traité dans ma note précédente.  Créé de toutes pièces il y a 50 ans à peine, ce quartier a connu moult bouleversements, modifications, constructions, démolitions.  Ses édifices ont été érigés, rénovés, refaits, certains à plusieurs reprises au cours de ce demi-siècle, et ça continue à bouger vite dans le secteur: des sociétés y emménagent, d'autres en déménagent, d'autres fusionnent ou font fallite, etc...

Par contraste, quand il faut restaurer ou transformer  les vieux quartiers et les monuments anciens de Paris, les contraintes sont énormes, l'histoire pèse lourd et ça prend un temps fou. Chaque pierre est importante et doit être respectée. J'ai déjà vu à la télé des gens, grimpés sur des échafauds, nettoyer avec un NotreDameParis.jpgpetit pinceau des fresques et des frises sculptées... (Ces vieux édifices changent rarement de vocation: les églises, basiliques et cathédrales ont toujours le même pensionnaire...)
Et il faut demeurer fidèle aux plans, à l'histoire d'un bâtiment, respecter son aspect originel ou à tout le moins ne pas le modifier de façon incohérente.

Inutile de dire que tout ça est très long et coûte très cher. C'est d'ailleurs tout à l'honneur des Français que de réaliser de tels travaux: soucieux de leur patrimoine, ils tiennent à le conserver.

La Défense offre donc, quant à elle, un terrain de jeux idéal aux urbanistes, architectes, et autres designers, qui s'en donnent à coeur joie, sans avoir à se soucier du respect des vieilles pierres. Bien sûr il y a des règles à respecter, mais ils peuvent tout de même laisser libre cours à leur imagination et à leur créativité, et en contempler rapidement le résultat.

Il y a eu plus de changements à La Défense en 50 ans que qu'aux environs du Pont-Neuf en 200 ans.

20/12/2010

L'Appât n'a pas d'appas

Ce titre, juste pour le plaisir de jouer avec les mots et d'utiliser "appas", un mot suranné que Racine en particulier affectionnait:

Cette ardeur que j'ai pour ses appas
Bérénice en mon sein l'a jadis allumée

 

lappatGuya.JPGIl y a quelques semaines j'ai vu la bande-annonce de L'Appât, le film d'Yves Simoneau qui vient de sortir sur grand écran.

Et j'ai pensé: "tiens! un sous-produit de Bon Cop, Bad Cop!"

Et j'ai subi, comme tous ceux qui écoutent la télé et lisent les journaux, ce matraquage où on voyait Guy A. Lepage et Rachid Badouri débiter leur salade à propos de leur rencontre, de leur plaisir à collaborer, de leur amitié et blablabla.

Et j'ai vu des extraits du film qui avaient l'air d'être tout sauf drôles.

Et j'ai pensé: "bof, ça n'a pas beaucoup d'appas!!!"

Et j'ai lu quelques critiques quand, après la tournée de matraquage, les chroniqueurs ont enfin eu le droit de dire ce qu'ils pensaient vraiment.

Et  j'ai pensé: "tiens! des coups de matraque! Ayoye! Bonjour la police!!! Je n'irai certainement pas voir L'Appât".

 

lAppatTavernier.jpg

Guy A. semble prédestiné à jouer dans des navets... même quand il ne les réalise pas! Rachid (sympathique humoriste par ailleurs), est tellement maquillé dans le film (d'après les extraits que j'ai vus) qu'il a l'air de se préparer à entrer au Musée de cire. Quant à Yves Simoneau, on dit qu'il est un réalisateur de talent. Qu'est-ce qui lui arrive?


AppatMann.jpg

...Et une petite recherche n'aurait pas été de trop au moment de choisir le titre du film. Ou peut-être qu'on l'a fait exprès?

L'Appât est un film de Bertrand Tavernier tourné en 1995 (notez que, sur l'affiche, on n'a pas jugé bon de mettre l'accent circonflexe sur le deuxième A du titre!). C'est aussi le titre donné à la version française d'un western d'Anthony Mann (1953: l'accent sur le deuxième  est bien présent sur cette affiche-là, tout comme sur celle du film avec Guy A.) dont le titre original était The Naked Spur. On n'a pas osé la traduction littérale: "L'Éperon nu"...

01/12/2010

Condom papal

Aujourd'hui 1er décembre, c'est la Journée mondiale du sida

 

robeCondom.jpg

(Tenue réalisée avec des condoms, il y en a plusieurs autres sur ce site)

Selon les médias, dans un nouvel ouvrage à paraître ces jours-ci, le pape Benoît XVI "ouvre la porte" à l'utilisation du condom dans certaines circonstances, notamment pour éviter de propager le sida et autres infections transmises sexuellement (dans ce passage).

 

Personnellement, ce que peut dire le pape m'indiffère totalement, et je ne souhaite qu'une chose, c'est que tout le monde réagisse de la même façon. Mais en tant qu'ancienne croyante devenue athée, j'ai essayé de comprendre la logique et les conséquences de cette supposée ouverture. Et voilà le résultat de mes cogitations.

L'acte sexuel n'est permis que dans un seul cas de figure: entre un homme et une femme mariés ensemble religieusement (le mariage civil entre deux baptisés n'est pas valide aux yeux de l'Église), sans préservatif, pilule ou quelque autre mécanisme contraceptif, le seul permis étant l'abstinence. Point final.

maillotCondoma.jpg

(De quoi donner une crise d'apoplexie au souverain pontife!)

Si vous êtes marié civilement, en union libre, homosexuel, divorcé et remarié, prostitué(e), si vous avez une liaison hors mariage, une aventure d'un soir, rien à faire: relation sexuelle égale péché mortel. Et utilisation du condom égale aussi péché mortel, même pour les couples mariés religieusement.

 

Et péché mortel égale enfer.

Et le condom? Si vous l'utilisez à des fins contraceptives, vous ajoutez pour ainsi dire l'insulte à l'injure et doublez le nombre de péchés mortels commis en une seule partie de jambes en l'air.  Si c'est pour vous protéger (vous et votre partenaire) des infections, alors là, peut-être que le pape le permettrait. Mais vous avez toujours commis au moins un péché mortel... celui de forniquer, qui vous conduira droit en enfer.

Un seul moyen pour éviter de passer l'éternité avec Lucifer et ses démons, toujours selon l'Église: se confesser. Alors si vous avez utilisé un préservatif, il vaut mieux avouer deux péchés, au cas où... "J'ai fait l'amour et j'ai utilisé un condom" (évitez surtout de préciser que vous y avez pris plaisir...). Et le tour est joué. Si vous faites pénitence et ne rechutez pas, vous irez peut-être au ciel.

D'ailleurs si on en croit ce que les médias ont rapporté, Monsieur le pape n'a évoqué que le cas des prostitués mâles. Pourquoi selon vous? Parce que de toute façon ils vivent dans le péché. Et surtout, parce qu'on ne peut pas les soupçonner d'utiliser le condom pour empêcher la famille...

 

 

09/10/2010

Partout, la beauté

IMG_0710.jpgJe viens de passer une semaine à Paris. J'y ai vu des chefs-d'oeuvre, des merveilles dues au génie humain, comme le Musée du Louvre (photo de l'arc de triomphe du Carrousel, avec la pyramide, le musée et... les gens), les tableaux et autres trésors dont je reparlerai sur ce blogue.

Je suis revenue de Montréal jeudi, en autobus. Et j'ai été frappée par la beauté de mon pays: dans le Parc des Laurentides, des paysages aux couleurs riches et lumineuses, des lacs et des rivières qui miroitent, une nature qui existe de tout temps, pour elle-même et en elle-même, belle qu'on la regarde ou non.

L'homme est présent, là aussi, par son ouvrage gigantesque, cette  route (creusée pour des raisons pratiques et économiques) qui zèbre la réserve faunique de part en part, et par ses expéditions de chasse et de pêche. Mais il n'est qu'un invité (certains diront un prédateur, mais je ne suis pas d'accord), admis au royaume des grands arbres, des montagnes, des lacs et des rivières, des orignaux, lièvres, perdrix, poissons, oiseaux, à condition de se soumettre aux lois de cette faune et de cette flore.

Les royaumes de la terre sont de diverses sortes: on peut les admirer tous, voilà la merveille que c'est de vivre aujourd'hui dans les meilleures conditions qui soient.

 

28/04/2010

Cerveaux à louer

lelayEcran.jpgUne lettre d'opinion récemment envoyée au Devoir critique la chaîne de télé pour enfants Yoopa. Bien entendu je n'ai jamais écouté cette chaîne (je ne suis pas encore retombée en enfance!), mais ce qui m'a intéressée dans cette lettre, c'est la citation de propos tenus par Patrick Le Lay (c'est lui sur ma photo trafiquée), ancien p.-d.g de la chaîne française TF1. Il évoque TF1 et Coca-Cola, mais on pourrait remplacer le nom de  TF1 par celui de n'importe quelle chaîne, Radio-Canada, TVA, V, et le nom de Coca-Cola par celui de n'importe quel annonceur, par exemple Canadian Tire, Familiprix, ou La Financière Liberté 55 (dites-le en roulant les "r" comme André Sauvé).

Il a donc dit, ce Monsieur Le Lay:

«Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective "business", soyons réalistes: à la base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. [...] Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible: c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible. [...] Rien n'est plus difficile que d'obtenir cette disponibilité. C'est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l'information s'accélère, se multiplie et se banalise... »

Pas très réjouissant, mais sans doute assez exact. Et décourageant pour nous, pauvres téléspectateurs: pour les annonceurs, nous ne sommes que des cerveaux à louer! Et des cerveaux débiles, qui plus est, si on examine la qualité de la plupart des émissions proposées.

Le plus ironique dans tout ça c'est qu'au Québec, par le biais de la chaîne TV5, nous pouvons écouter plusieurs émissions  de TF1... mais

sans la publicité!

11/03/2010

Que devient l'auditorium Dufour?

Propos très éclairants du fiscaliste André Salesse lors d'une interview donnée à Jean-Pierre Girard de CBJ-Radio Canada, à propos de la faillite du Théâtre du Saguenay. (on peut la revoir sur Youtube ici)

Le Théâtre du Saguenay est en faillite, mais personne ne peut dire pourquoi. Beaucoup d'argent sombre avec  la débâcle du très mal nommé Opéra cabaret urbain, mais le TDS n'est pas propriétaire de cette salle, et n'y a pas investi le million qui est dit-on, dû aux créanciers. Pourquoi donc devrait-il assumer cette dette?

siegesAuditorium.JPG

La subvention de 4.2 millions$ du gouvernement du Québec pour la rénovation de l'auditorium Dufour, annoncée ici, a-t-elle été versée, et si oui, à qui? L'argent versé a-t-il été dépensé? Comment? S'il n'a été ni versé, ni dépensé, on ne peut le compter ni comme actif, ni comme passif, peut-être simplement comme somme à recevoir conditionnelle.

Patrimoine Canada a déjà versé la moitié de l'aide promise de 876 325$. Si cette somme, comme  l'affirme M. Salesse, a servi à l'achat d'équipement (audiovisuel), cet équipement est donc un actif (du TDS ou de l'instance qui signe les papiers pour la rénovation), et ne peut pas être considéré comme une dette.

Le TDS fonctionnait bien du temps où il était géré par des femmes de tête et de coeur qui avaient pour objectif de présenter au public d'ici des spectacles très variés, dans tous les genres. Le budget était équilibré, les surplus investis dans la tenue de spectacles plus pointus, à haute valeur esthétique, mais pour lesquels le public était peu nombreux. Cela s'appelle avoir un idéal.

Elles ont été remplacées par  des analphabètes culturels qui ne pensent qu'aux chiffres et pour qui un diffuseur, c'est une entreprise qui doit être rentable.

(Une excellente analyse de la situation sur le blogue de Christiane Laforge).

Une question me taraude alors que j'observe les déboires et les rebondissements de l'affaire:

Que devient l'auditorium Dufour, pendant ce temps?

Pourquoi la salle a-t-elle été fermée? Personne n'a répondu à cette question. On a parlé du fait qu'elle n'était pas aux normes (c'est certain mais la situation durait depuis plusieurs années déjà), et peut-être pas sécuritaire, un point qui aurait peut-être pu être réglé par quelques travaux temporaires.

(Raison invoquée: le projet de rénovation était ficelé, les travaux allaient commencer. Mais personne n'avait été consulté, tout s'était tramé derrière des portes closes.)

Fermée depuis près (ou plus) d'un an, que devient la vénérable salle?

Est-ce qu'elle se détériore lentement?

L'équipement audio (ou audiovisuel je ne sais pas) acquis en vue des rénovations, est-il encore sur place, et que devient-il?

Si le Cégep de Chicoutimi assure l'entretien et la surveillance de la salle, combien cela coûte-t-il?

Est-ce que le Cégep utilise encore l'auditorium Dufour pour ses activités académiques?

Est-ce que le hall d'entrée de l'auditorium, les bureaux attenants et la petite salle d'accueuil sont toujours en activité?

Si j'étais journaliste, j'irais mettre mon nez par là...

19/01/2010

Les yeux bleus de Carmen

L'interprète de Carmen, dans cette production du Metropolian Opera que j'évoquais dans ma note la plus récente, est Elina Garança, une mezzo-soprano lettone blonde, qui porte les cheveux noirs (teinture ou perruque) pour jouer Carmen.

Et qui a les yeux bleus. (Parfois gris et parfois verts, selon le degré de correction apporté aux photos, ou selon les lentilles teintées qu'elle porte...)

garancaDisque.jpg

Mon relevé n'est pas exhaustif, mais j'ai cru remarquer que les critiques n'ont pas la même opinion au sujet de sa prestation, selon qu'ils l'ont vue sur place, dans la salle même du Met, ou au cinéma, en projection HD. Ces derniers sont plus louangeurs et parlent de son regard très expressif dans lequel ils ont pu lire toute une gamme des sentiments. Tandis que les autres lui reprochent une certaine froideur.

Les uns ont donc vu ce regard bleu (ou vert) en gros plan, et ils en ont été fascinés et impressionnés. Les autres, dans la salle, n'ont pu voir cela, et donc ils n'ont pas pu saisir les nuances de son regard, qui sans doute animent son personnage et déteignent même sur l'impression favorable laissée par son chant.

Ce qui pourrait entraîner une réflexion approfondie sur les différences entre le cinéma et le spectacle vivant...

Et une autre sur l'incroyable avantage que représente le fait d'avoir des yeux bleus, ou gris, ou verts, plutôt que bruns ou noirs.

06/01/2010

Burj Khalifa: la tour phallique

Burj_Dubai.jpgElle est assez impressionnante la Burj Khalifa, cette tour inaugurée à Dubaï le 4 janvier (quelques semaines après la publication de nouvelles indiquant que l'émirat était en faillite). C'est le plus haut gratte-ciel du monde.
Je la vois comme une transposition symbolique du jeu que pratiquent les garçons dès leur plus jeune âge et qui pourrait s'intituler: "qui a la plus grosse?" ou encore "la mienne est plus grosse que la tienne".
Quand les petits garçons deviennent des adultes, ils acquièrent des objets (montres, voitures, maisons, ordinateurs) et construisent des entreprises, des empires, des édifices, toujours plus gros et grands que ceux des autres (voisins, amis, adversaires, pays) afin de démontrer leur supériorité.
Le premier exemple de cette surenchère phallique est la tour de Babel (Babylone), construite (selon La Bible) par le roi Nemrod: il la voulait suffisamment haute pour qu'elle atteigne le ciel.

Le chroniqueur Alain Dubuc montre bien le parallèle entre Babel et Burj Khalifa dans cette chronique parue dans La Presse aujourd'hui: deux constructions ayant pour objet de satisfaire l'orgueil des hommes.

Pour construire ces géants, les hommes recourent souvent à des méthodes terribles, y injectant des fonds qui pourraient nourrir tous leurs concitoyens, sous-payant et maltraitant les ouvriers qui y travaillent et (pour les dictateurs et tyrans) emprisonnant ou exécutant tous ceux qui se mettent en travers de leur projet pharaonique.
Je parle bien des hommes, car je n'ai pas trouvé d'exemple de femmes ayant été à l'origine d'un projet de gratte-ciel.

J'aime bien le nom de gratte-ciel donné à ces structures: elles n'arrivent qu'à gratter le ciel, sans jamais, quelle que soit l'ambition des mégalomanes qui les construisent, pouvoir le pénétrer...

Les exemples abondent: que l'on pense seulement à tous les gratte-ciel construits depuis quelques décennies en Asie et dans la péninsule arabique. Aux tours jumelles du World Trade Center, détruites en 2001 (420 mètres de hauteur), ou à la Tour Eiffel (320 mètres):

burjeiffel.jpg

elle paraît bien petite à côté de celle de Dubaï, mais c'est ma préférée. Non seulement c'est la plus belle, mais c'est une des rares constructions, parmi tous ces exemples, qui ne soit pas une "tour à bureaux" destinée au commerce et aux affaires: il s'agit d'une structure purement décorative et ludique, parfaitement intégrée à son environnement (il y a peut-être des antennes de télécommunications, ajoutées depuis sa construction, mais enfin...).

Mais Burj Khalifa, avec ses 828 mètres, soit 300 mètres de plus que la tour Taipei 101 de Taïwan (qui détenait le record jusqu'ici), vient d'établir un nouveau sommet, pour ainsi dire. Et aucune des tours actuellement en construction dans le monde ne devrait la dépasser.
Voir ici une liste des principaux gratte-ciels construits et en construction dans le monde. C'est fascinant.
Incidemment, savez vous quel est le plus haut gratte-ciel de Montréal? C'est le 1000 de la Gauchetière (photo) qui, avec ses 205 mètres, dispute la palme au 1250 René-Lévesque (tour IBM), qui n'a que six mètres de moins mais dont l'antenne culmine encore plus haut, à 230 mètres.