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18/01/2012

Nietzsche, philosophie et religion

Quelques lectures m'ont conduite à m'intéresser au philosophe allemand Friedrich Nietzsche.

Nietzsche, Philosophie, religion, Irvin YalomD'abord, un peu lassée de la tendance pensée positive véhiculée par le magazine Psychologies, que je lis depuis des années (intéressant par certains sujets et aspects, il m'énerve par son ouverture à toutes les thérapies, même les plus absconses), j'ai commencé à lire une autre revue française, Philosophie, qui pour le moment m'intéresse davantage.

nietzsche,philosophie,religion,irvin yalomQuestions et réflexions sur l'homme et le sens de la vie, à travers une grande variété de sujets (la souffrance, le hasard, l'argent, la beauté, le nucléaire...), bien posées et traitées par des penseurs de divers horizons, aussi bien les philosophes de l'Antiquité que les stars de la pensée moderne, ou encore des artistes, des paysans, des praticiens d'une activité humaine dont il est question.  Dans le numéro sur la douleur, que je suis en train de lire, l'un des articles résume la pensée de Nietzsche à ce sujet.

D'autre part et surtout, je lis en ce moment un roman passionnant intitulé Et Nietzsche a pleuré, écrit par le psychothérapeute américain Irvin Yalom. Au centre de ce roman, Nietzsche, justement, qui expose ses symptômes au médecin Josef Breuer. C'est la maîtresse (platonique semble-t-il) de Nietzsche, Lou Salomé, qui a manigancé pour conduire, à l'insu de celui-ci, le philosophe dans le cabinet du médecin.

Nietzsche, Philosophie, religion, Irvin Yalom

On y rencontre Sigmund Freud et Bertha Pappenheim (la célèbre patiente Anna O.), on apprend l'histoire du ménage à trois (platonique également) formé par Nietzsche, Lou-Andreas Salomé et Paul Rée, il y a des descriptions précises de la pratique de la médecine à cette époque (1880), de même que des villes de Venise et de Vienne. Et surtout, on assiste à la naissance de la psychanalyse.

Bref, je n'ai pas lu la moitié du livre et je vais de découverte en découverte, ce qui m'incite à vérifier si tel ou tel personnage a réellement existé et si ce que raconte Irvin Yalom est plausible en regard des faits historiques attestés. La plupart des personnages ont existé, et tout est plausible: c'est absolument fascinant!

Donc j'en suis aux premières rencontres entre Breuer et Nietzsche, et un passage attribué à ce dernier m'a particulièrement frappée, car il correspond à ma propre pensée. Bien sûr il ne s'agit que d'une infime partie de la vaste pensée du philosophe, qui a réfléchi sur d'innombrables aspects de l'existence humaine.

Nietzsche affirme qu'il faut toujours dire la vérité, et le docteur Breuer lui oppose le cas d'un de ses patients atteint d'un cancer et condamné à mort à brève échéance. Le médecinnietzsche,philosophie,religion,irvin yalom est là pour rassurer et réconforter son patient: si ce dernier ne veut pas savoir la vérité au sujet de son état, ne vaut-il pas mieux se taire?

"Quand j'ai quitté mon patient ce matin, il m'a dit: "Je m'en remets à la main de Dieu." Qui oserait dire que cela n'est pas, aussi, une forme de vérité?", demande le docteur.

Et Nietzsche de répondre: "Moi j'ose le dire!".

"On accède à la vérité, poursuivit Nietzsche, par l'incrédulité et le scepticisme, non par un désir puéril que les choses soient ce qu'on veut qu'elles soient! La volonté de votre patient de s'en remettre à la main de Dieu n'a rien à voir avec la vérité. C'est simplement un désir puéril, rien de plus! Un désir de ne pas mourir et de retrouver ce sein éternellement gonflé que nous appelons "Dieu"! 

 

Selon Nietzsche, donc, Dieu est une création de l'homme... et non l'inverse!

23/12/2011

Le cynisme: une option comme une autre

wildeCynisme.jpg

Quand les commentateurs de l'actualité émettent des opinions défavorables au métier de la politique et aux hommes et femmes politiques, certains journalistes et interviewers, bien intentionnés, leur demandent s'ils ne vont pas ainsi favoriser le cynisme dans la population, et à la limite, inciter les gens à ne pas aller voter.

Ça me fait sursauter chaque fois: pourquoi ne pourrait-on pas se permettre d'être cynique? Bien entendu, la définition du cynisme a changé depuis Diogène et les philosophes grecs (on peut lire tout au long l'article de Wikipédia), mais si on s'en tient à ce qu'en dit Oscar Wilde, il consiste simplement à s'enlever des yeux les écailles et les filtres qui nous font voir la vie en rose et croire que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

Pour enfin observer le monde tel qu'il est: mépriser (personnes, actions, systèmes, opinions) ce qui est méprisable, et estimer ce qui est estimable.

Ni plus, ni moins. Et c'est déjà tout un programme....

17/10/2011

Il fut un temps...

porcelaine,aynsley,birks,argenterieporcelaine, ainsley, Birks, argenterieNotre vie est une suite d'étapes, de périodes pendant lesquelles un sujet, une activité, un objet (de collection ou autre)  nous passionne: on s'y donne complètement, on se renseigne par tous les moyens sur le sujet, on dépense beaucoup d'argent pour satisfaire notre passion.

Puis on la délaisse, on passe à autre chose, sans toujours pour autant complètement renier notre ancienne flamme. (Souvent il en va de même pour les groupes ou les personnes que nous fréquentons...)porcelaine,aynsley,birks,argenterie

Cette réflexion m'est venue quand j'ai retrouvé, en rangeant de vieux papiers, quelques brochures et documents témoignant de l'une de nos lubies passées.

Il fut un temps en effet où mon conjoint et moi "trippions" sur la porcelaine anglaise et l'argenterie.

Après moult réflexion et consultation de catalogues et de publicités, nous avions jeté notre dévolu sur la porcelaine Aynsley, choisie, disait-on, par la reine d'Angleterre.

porcelaine,aynsley,birks,argenterieNous avons acquis plusieurs belles pièces  dans le motif Henley (illustré ci-dessus) que nous avions choisi.

C'était à la fois une passion pour l'élégance et la qualité de ces objets, et la réponse à un besoin que nous avions: comme nous recevions beaucoup à cette époque, nous voulions servir nos invités dans de  beaux couverts et, avouons-le, les impressionner par l'élégance de notre table. (Il y avait donc aussi des verres à vin, des flûtes à champagne et d'innombrables plats et ustensiles de service).

Toujours aussi magnifiques (surtout qu'elles n'ont jamais été au lave-vaisselle, à cause de la dorure), ces pièces servent aujourd'hui  moins souvent qu'autrefois.

Le modèle Henley n'est plus fabriqué, mais se vend encore en second marché, par exemple sur ce site et aussi beaucoup sur eBay: les pièces coûtent environ le double de ce que nous avions payé.

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Pour les couverts en argent, notre fournisseur était nul autre que la maison Birks: nous nous sommes d'abord procuré les ustensiles chez un bijoutier de la rue Racine (ou plutôt une bijoutière -ou joaillière- dont j'ai malheureusement oublié le nom), puis ensuite chez Birks qui avait ouvert une boutique (fermée depuis longtemps) à Place du Royaume .

porcelaine,aynsley,birks,argenterieJ'ai retrouvé cette publicité découpée en 1978 dans Le Quotidien, avec des prix inscrits à la main.

Et le prix de ces couverts en (plaqué) argent a beaucoup augmenté depuis. Ils sont toujours disponibles, par exemple  , mais bizarrement, dans notre modèle, le York (le plus pur, le plus dépouillé), il n'y a plus ni couteaux, ni fourchettes!!!!

02/08/2011

Béton ou diamants: un choix déchirant

tunnel Ville-Marie, effondrement, Plan Nord, Stornoway, Pendant que les infrastructures s'écroulent, à Montréal, l'inneffable Jean Charest se rend à Chibougamau pour annoncer la construction d'une route dans le secteur des monts Otish qui servira essentiellement à la mise en place et à l'exploitation d'une mine de diamants (projet Renard). Ce prolongement de la route 167 entre Chibougamau et Mistissini sera-t-il utile aux communautés autochtones et aux autres résidants de ces territoires isolés? On ne le sait pas, personne n'en a parlé.

Tout ce qu'on voit, ce sont des diamants qui brillent dans les yeux de Jean Charest et de ses acolytes du gouvernement libéral.
Ça me fait penser à ces images de bandes dessinées qui montrent un personnage qui, pensant à un trésor ou à un gros lot quelconque, qui a des $$$ à la place des yeux. (Je voulais dessiner moi-même ce genre d'yeux à JC, mais ça me déprimait trop de regarder une photo de lui... j'y ai renoncé!)
Ce qui me réjouit malgré tout, c'est que cet effondrement dans le tunnel Ville-Marie a coûté cher à Jean Charest, médiatiquement parlant. Même s'il s'était déplacé en personne à Chibougamau pour annoncer la construction de cette route (en ppp avec la Stornoway Diamond Corporation, qui investit des pinottes!), la nouvelle a été reléguée bien loin par certains médias. (La Presse notamment: dans un bas de page de la section Affaires, un communiqué de la Presse Canadienne en provenance de ... Vancouver!).
Pendant qu'il fait les yeux doux aux compagnies minières, des infrastructures utilisées par des millions de personnes se dégradent, tombent, menacent la vie des citoyens.
La solution, selon les porte-parole et autres sous-tapis libéraux? Des inspections régulières. Dont on s'empresse de cacher les conclusions. Parce que si les gens l'apprennent et exigent des correctifs, ça va coûter des sous, et alors on n'aura plus 300 millions à investir dans la route des diamants.

03/07/2011

Ce que mangent les stars

dsk,kate et william,albert de monaco,alain ducasseQuand les médias du monde entier s'intéressent à ce que l'on mange et en publient les détails par le menu, on peut se considérer comme une vedette planétaire. C'est le cas des rois, reines, princes et princesses de ce monde: la listes des plats qu'ils dégustent lors de cérémonies, mariages et voyages est régulièrement publiée dans les journaux.

Ainsi le prince William et sa femme Kate Middleton ont vu à deux reprises leur menu rendu public. D'abord lors de leur mariage, à Londres en avril dernier, et ensuite ces jours-ci, tout au long de leur visite au Canada. Au Québec, ils ont non seulement mangé, mais préparé eux-mêmes leur repas à base de produits locaux lors d'un atelier avec le chef Pasquale Vari et le personnel de l'ITHQ (et aussi Jean Charest et sa femme).  Sur la photo, la duchesse de Cambridge semble s'amuser... royalement).

dsk,kate et william,albert de monaco,alain ducasse.ithq,pasquale variEn France dans les médias,  rien sur la visite de Kate et William au Canada, mais d'immenses tartines sur un autre couple princier, le prince Albert de Monaco et Charlene Wittstock, qui se sont mariés samedi. Eux aussi, ce sont des stars (pas très glamour ces deux-là, si vous voulez mon avis, mais enfin...) puisque l'on peut savoir ce qu'ils mangent. Le chef Alain Ducasse a notamment préparé le Barbagiuan, une spécialité monégasque ainsi décrite: "dans une fine pâte, de délicates rissoles farcies de vert de blettes, feuilles d'épinard, blancs de poireau, oignon frais, persil, basilic, marjolaine et ciboulette liés de ricotta de brebis, d'oeuf et de Parmiggiano-Reggiano".

Partant de ce principe, on peut considérer que Dominique Strauss-Kahn a -presque- atteint le statut de prince de ce monde. Les médias ont en effet annoncé que, pour leur première sortie en liberté, lui et sa femme Anne Sinclair ont mangé des pâtes aux truffes dans un restaurant italien de New York!

02/07/2011

DSK, le film

dsk.jpgAccusations très graves, séjour en prison, assignation à résidence, descente aux enfers d'un homme puissant et respecté, peut-être le futur président de la France. Et puis un revirement spectaculaire: la crédibilité de la victime est mise en doute, le paria d'hier retrouve un peu de sa superbe... et son sourire.

Combiné à la justice-spectacle à l'américaine qui fait bien peu de cas de la présomption d'innocence, le bruit médiatique est tel qu'il devient impossible, pour nous qui suivons les péripéties de l'histoire dans les journaux ou à la télévision,  de considérer Dominique Strauss-Kahn comme un être humain ordinaire.

Il devient un personnage, le héros d'un film ou d'un roman de John Grisham. Ce n'est plus un homme, mais la somme de tout ce qui est écrit, raconté, publié sur lui. Ce n'est plus une personne, mais un tourbillon de mots et d'images où il devient impossible de distinguer les faits des présomptions, la vérité de la rumeur.

A-t-il agressé, violé la femme de chambre qui l'accuse? Tout à coup, cette question passe au second plan (on peut le regretter, mais c'est ainsi). Si le témoignage de la victime devient non crédible parce qu'elle a menti sur certains aspects de sa vie, si l'image (elle aussi puisée dans la fiction romanesque) qu'elle a donnée d'elle-même, celle d'une immigrante gagnant honnêtement et modestement sa vie s'avère inexacte, l'accusation ne pourra pas tenir, et cela même si certains faits qu'elle a relatés sont vrais.

24/06/2011

Québec: hymne, fête et pluie (et vice-versa)

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Je ressors mon image du drapeau québécois avec un chat à l'arrière-plan pour souhaiter à tous une bonne Fête du Québec. Le 24 juin, c'est en général une journée où je ne fais rien. Enfin, rien de spécial. Un peu de rangement, un peu de cuisine (poivrons farcis aujourd'hui, qui ont d'ailleurs retardé la mise en ligne de cette note), un petit tour de vélo quand il fait beau (pas aujourd'hui donc), lecture, télé, radio, bière, vin...

J'aime bien cette idée de ne rien faire, de laisser le temps filer, de regarder les heures passer, (et la pluie tomber!) sans projet particulier. Un peu comme le lendemain de Noël. Et en pas beaucoup plus chaud!fête nationale,québec,kébec,hymne national

Écrire, aussi. Un sujet de circonstance: O Kébèk, l'hymne national récemment pondu par le poète Raoûl Duguay (au bout de ce lien: paroles et plusieurs renseignements sur l'oeuvre), le seul qui a osé participer au concours lancé par la Société St-Jean Baptiste. Il a reçu beaucoup de critiques, certaines assez virulentes.

Paroles pompeuses et déconnectées de la réalité, a-t-on souligné. Peut-être, mais tous les hymnes nationaux sont comme ça. Voyez le Ô Canada par exemple, ou La Marseillaise. ("Aux armes citoyens!!!")

L'hymne national est un genre, à la fois musical et littéraire, ayant ses codes et ses principes: presque toujours grandiloquent, le texte se présente comme un poème destiné à stimuler la fierté d'un peuple en évoquant son histoire glorieuse et son avenir plein d'espoir. La musique est entraînante, souvent inspirée de la marche militaire. Tout à fait Ô Kébèk.

Il y a eu diverses suggestions pour faire d'une oeuvre existante l'hymne national du Québecs. Gens du pays, de Gilles Vigneault, par exemple. Ou Le plus beau voyage (vidéo ci-dessus), une magnifique chanson de Claude Gauthier (entendue ce matin à la Première chaîne, interprétée en direct par Gauthier).

Il y a aussi L'Hymne au Québec, de Guy Dupuis et Richard O'brien, interprété par le ténor québécois Richard Verreau (vidéo ci-dessous). Si vous lisez bien les paroles, elles disent exactement la même chose (mais en moins de mots) que Ô Kébèk,  dans un style ampoulé et déclamatoire.

 

Pour ma part, j'aime bien la chanson de Duguay, mais il faudrait selon moi lui apporter quelques changements. D'abord abréger le texte (beaucoup trop long) et le découper en couplets et refrain(s) (il en existe d'ailleurs une version courte).

Ensuite, changer d'interprète! Je respecte et j'admire notre Raoûl national, mais c'est un poète plutôt qu'un chanteur, et son style n'est pas fait pour servir un hymne national.

Il faudrait plutôt un ténor ou un baryton à la voix puissante, soutenu par une orchestration plus rythmée, avec cuivres et percussions qui lui donneraient un petit air martial.

Y a-t-il un candidat dans la salle?

17/06/2011

Différences culturelles

différences culturelles,sentiments,exprimer,visionJe suis allée récemment dans la région d'Ottawa pour assister au mariage d'Éric Pelletier, l'un de mes deux neveux, fils de mon frère Pierre.

Un vrai beau grand mariage, avec plusieurs invités, repas, cadeaux, robe blanche, échange de bagues, cérémonie civile sur la terrasse du chic Brookstreet hotel de Kanata. Plus de 2000 kilomètres, Arvida aller-retour, bien supportés par moi, mon père (90 ans) et mon frère François qui a pris le volant pour la partie Québec-Orléans-Kanata.

Mais je ne vais pas raconter en détail cet événement familial.

 

Ne rien dire

Plutôt évoquer ce qui m'a le plus frappée dans les diverses conversations auxquelles j'ai participé. C'est le constat fait par une invitée d'origine coréenne dont j'ai fait la connaissance. La conversation portait sur l'entente entre les couples, les qualités et défauts de chacun. Quelqu'un a demandé, à propos d'une convive, si elle se fâchait souvent. Question à laquelle son conjoint a répondu: "très rarement".

Vive et charmante, la femme née en Asie a alors expliqué que, parmi ses difficultés d'adaptation à sa nouvelle patrie, il y avait celle de décoder les Québécois (et Canadiens) à ce chapitre. Ici, mentionnait-elle, les gens n'expriment jamais ouvertement leur colère.  Les premières années, il lui arrivait de repenser à une conversation qu'elle avait eue avec quelqu'un, et de se dire cette personne était probablement fâchée. "Mais elle ne l'avait pas dit, et moi je ne pouvais pas le deviner", disait-elle, ajoutant que c'était même arrivé avec son conjoint québécois.

 

Tout dire

Dans son pays, quand on n'est pas satisfait d'une situation, on le dit tout de suite, on crie, on hurle, on s'insulte copieusement, que ce soit en privé ou en public. On voit même parfois à la télévision des parlementaires qui en viennent aux coups.

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Elle avait raison. Deux exemples publics québécois me sont venus immédiatement à l'esprit.

 

Exemple 1

Celui de tous ces gens qui veulent civiliser les échanges à l'Assemblée Nationale. Éliminer les insultes, les mots durs, les dialogues musclés, les pointes acérées que se lancent les députés. Autrement dit, inviter ces derniers à ne pas dire ce qu'ils pensent, à faire semblant d'être d'accord quand ce n'est pas le cas, à ne rien dire quitte à se répandre ensuite dans les médias sur les erreurs ou errements de l'adversaire, même quand c'est quelqu'un de son propre parti. Autrement dit à se préoccuper davantage de la forme que du contenu.

 

Exemple 2

Autre exemple, qui découle du premier: les membres du Parti Québécois qui ont écrit une lettre à Jacques Parizeau, que voulaient ils vraiment? Qu'il se taise? Ils ne l'ont pas dit. Et dès que des journalistes leur ont mis un micro sous le nez pour obtenir des explications, les auteurs de la lettre se sont récusés: "ah non, on respecte Monsieur Parizeau, c'est notre mentor, on ne veut surtout pas le museler".

Billevesées et double discours.. Le sens de leur message était: "tasse-toi mon oncle". Pourquoi ne l'ont-ils pas exprimé clairement? (L'oncle en question travaille en coulisse pour nuire à tous les chefs qui lui ont succédé... mais ça c'est une autre question).

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Silence et dérives

Les Québécois, et je m'inclus dans le groupe, souffrent aussi de ce travers dans la sphère privée, me semble-t-il. On n'ose pas dire qu'on est en colère. S'opposer carrément et immédiatement à un interlocuteur dont les propos nous choquent ou nous dérangent. On va en parler à quelqu'un d'autre plutôt que de dire franchement ce qui ne va pas à un ami, conjoint, partenaire, collègue, patron. Un comportement assez répandu dans l'humanité en général, mais qui me semble ici poussé très loin.

Et qui peut mener à de graves dérives. La colère rentrée, dissimulée, peut exploser et s'exprimer violemment: perte de contact avec la réalité et autres troubles mentaux, crises en tous genres, agressions, meurtres peut-être...

20/05/2011

Rage au guidon

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Chaque printemps, les prétendus amateurs de vélo recommencent à râler: au bureau, dans les médias, à la radio, ils grêlent contre... contre tout. Les automobilistes (pas fins, je suis d'accord), l'état des routes, les nids de poule et le sable sur les pistes cyclables, quand ce n'est pas contre la pluie, le vent et le froid!

À mon avis, le problème de tous ces gens, c'est qu'ils n'aiment pas vraiment le vélo. Ils aiment autre chose: la vitesse, la compétition, le grand air, les culottes serrées, la selle dans l'entrejambe, le chialage... n'importe quoi.

Quand on aime le vélo, c'est simple: on enfourche sa monture, on part et on roule. Le plaisir, pour un(e) cycliste (du dimanche, je l'admets, mais y a-t-il une plus belle catégorie?), c'est non seulement de rouler, d'observer, de sentir le vent, mais c'est aussi celui de s'adapter aux circonstances: contourner les trous et les obstacles, changer de direction si la route est bloquée, vélo,sport,aimermettre pied à terre pour observer un paysage ou pour grimper une pente abrupte, ralentir pour laisser passer une voiture, une poussette ou un écureuil, sentir parfois la griserie d'une descente rapide, découvrir de nouveaux chemins. Une série de petits défis qui donnent toute sa saveur à la sortie,  et qui nous incitent à être là, complètement, à tout moment.

Si on est tout le temps enragé contre les voitures, les camions, les piétons, les trous, les services municipaux, les feux de circulation, on n'est pas heureux à vélo. Alors pourquoi s'obstiner à en faire? Pourquoi rêver d'une chose impossible: une route toute à soi, lisse et douce comme un tapis?

Les cyclistes qui font de la compétition de haut niveau ont accès à ce genre de piste, soit qu'elle soit dégagée juste pour eux dans les rues d'une ville, ou sur les routes d'un pays (France, Italie), ou encore qu'ils tournent en rond sur une piste circulaire, extérieure ou intérieure.

C'est bien leur droit, remarquez, mais j'ai comme l'impression que ceux-là non plus n'aiment pas vraiment le vélo.

24/04/2011

Joyeuses Pâques

Pâques,lapin, stabat mater, rossini, pavarotti, cujus animamDeux mignons lapins pour ce jour de Pâques.

 Et de la musique, aussi. Pour relancer Jack qui a présenté sur son blogue le très beau Stabat mater de Vivaldi (ici, je vous suggère de lire son texte, fort pertinent, qui précède la vidéo), je vous offre celui de Rossini, le Cujus animam chanté par Luciano Pavarotti. J'ai cherché d'autres interprétations de cet air sur Youtube, mais aucun interprète n'arrive à la cheville de Pavarotti.

 

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(Sur la vidéo ci-dessus, le son est en direct, mais pas le visuel, qui propose seulement des images statiques et quelques mots en anglais qui rendent hommage au ténor).

J'aime cet air, cette musique énergique et enjouée qui contraste avec le thème dramatique de la mater dolorosa. Rossini a trouvé le moyen de lui imprimer son style bel canto. J'ai un peu honte d'avouer ma prédilection pour ce type de musique, mais que voulez-vous, à mon âge on ne se refait pas. Et puis il faut que ce soit un peu enlevant et joyeux, puisque c'est Pâques, jour de la Résurrection pour les Chrétiens.

Et nous, tous les autres, pouvons aussi nous joindre à la fête pour célébrer le  printemps et  la (re)naissance: les fleurs, les oiseaux, les papillons, les petits lapins, les bébés... et les coeurs:

la vie va bientôt se mettre à battre partout...