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14/03/2007

Encore Montréal

medium_gFinley.jpgJe passe quelques jours à Montréal, histoire de me cultiver un peu! J’ai assisté au récital du baryton-basse Gerald Finley (photo), à la salle Redpath de l’université McGill, endroit où je n’étais jamais allée, une ancienne chapelle protestante, haut plafond et sculptures en bois, tout à fait superbe.

Et quel artiste! Une voix ample et puissante, juste, parfaitement contrôlée, sage mais extrêmement agréable dans le cycle des Dichterliebe de Schumann, puis éclatante, libérée, nuancée, dans la musique des compositeurs américains Charles Edward Ives et Samuel Barber, sur des poèmes de Walt Whitman, James Joyce, Ives lui-même, qui a notamment mis en musique un des poèmes des Dichterlibe de Heinrich Heine: le choix de cet air pour ouvrir la deuxième partie créait un lien génial entre les deux parties du concert.

québec

Des oeuvres difficiles et lourdes, où il est beaucoup question de la guerre et de ses horreurs, mais combien prenantes! Pour alléger le tout, quelques pièces légères traitées avec grâce et humour par le chanteur, très bien accompagné tout au long du récital par le pianiste Julius Drake.

 

Maurice Denis

Le lendemain, j'ai été au Musée des Beaux-Arts pour voir les oeuvres du peintre Maurice Denis. Quelques toiles intéressantes parmi un ensemble qui ne m'a pas convaincue: je n'aime pas beaucoup ce style, des images éthérées, des transparences qui semblent maladroites, et aussi, des sujets religieux qui paraissent anachroniques pour la fin du 19e et le début du 20e siècle.

En revanche, j'ai vu aussi la fabuleuse collection d’estampes de Freda et Irwin Browns : 130 estampes qui survolent cinq siècles de gravure, des noms aussi célèbres que Rembrandt, Daumier, Degas, Manet, Cézanne, Toulouse-Lautrec, Picasso, Matisse, Munch: nommez-les, ils sont là.

On a l'impression d'entrer en contact avec la source même du travail de ces artistes.

Assisté aussi à une projection dans le cadre du FIFA... Mais ce fichu clavier PC me donne de l'urticaire, alors j'arrête ici, je continuerai dans quelques jours, quand j'aurai retrouvé mon Mac!

07/03/2007

Branchez-vous!

Parlons franchement: si on est souverainiste, indépendantiste, séparatiste, il n'y a pas 36 solutions: on vote PQ, bon sang!
Le chef ne répond peut-être pas à nos attentes, il a des faiblesses, des côtés décevants? On peut le penser, chacun a droit à son opinion. Mais on réglera ça après l'élection, s'il vous plaît. Sinon, on rate une chance unique de faire un pas vers l'indépendance.
Je respecte les fédéralistes qui s'affirment ouvertement. Je ne suis pas d'accord avec eux, ils ont droit à leur opinion.
Mais les souverainistes-qui-vont-voter-ADQ-parce-qu'ils-n'aiment-pas-Boisclair provoquent chez moi méfiance et colère. Votez pour Mario si vous voulez, mais ne venez pas affirmer que vous êtes en faveur de l'indépendance du Québec: je ne vous crois pas, c'est du vent.
Ceux qui disent on va voter oui quand on aura le bon chef, la bonne question, la richesse assurée, le OK du fédéral, alouette, et si on n'a pas tout ça on vote Libéral ou ADQ, sont à mon avis des fédéralistes masqués... ou des souverainistes poltrons.

01/03/2007

Du beau ballet

Comme je suis très occupée en ce moment, je n'ai pas beaucoup le temps d'écrire pour le blog, cela devrait s'arranger d'ici quelques jours. En attendant, voici un lien pour aller voir un numéro de ballet absolutment fabuleux. De la beauté à l'état pur: Ballet

23/02/2007

Capote

medium_TrumCapote.jpegC'est du film que je parle, pas de la chose en latex! J'ai beaucoup aimé ce film de Bennett Miller, parce qu'il est totalement hors normes: une tranche de vie dans la vie d'un écrivain, Truman Capote, lui-même un être bizarre, efféminé à la voix haut perchée, qui a basculé dans l'alcoolisme et la dépression après avoir écrit son livre In cold blood (De sang-froid). La prestation du comédien Philip Seymour Hoffman est absolument époustouflante, il a bien mérité son Oscar. Il est vraiment devenu Capote, et il nous fait comprendre le trouble, l'obsession de celui-ci pour Perry Smith, l'un des deux hommes qui, en 1959, ont froidement assassiné une famille de quatre personnes dans une maison isolée du Kansas.
La film a pour moi une saveur particulière, car j'ai lu De sang froid, publié en 1966, quand j'avais environ 20 ans. Sorte de roman-vérité, une description nette, précise et froide de tous les gestes posés par les meurtriers et leurs victimes, le livre est devenu un best-seller mondial et a valu à Truman Capote une incroyable célébrité.
Mon père avait acheté ce roman, en anglais si je me souviens bien, et toute la famille l'a lu. C'était troublant et fascinant, le genre de chose qu'on n'oublie pas. En même temps, cela demeure un objet étrange, un récit brut, chirurgical, dont on ne peut tirer ni message, ni émotion.
Le film m'intéressait donc pour cette raison, et il ne m'a pas déçue. Il m'a fait découvrir des éléments que j'ignorais totalement, entre autres la façon dont Truman Capote a été mis en contact avec cette histoire et l'impact terrible qu'elle a eu sur sa vie d'homme et d'écrivain.

19/02/2007

Heureux hasards

medium_curzi.jpegJ'étais contente que Bon cop, bad cop ne rafle presque rien hier à la soirée des Jutra. J'ai aimé le bel hommage à Pierre Curzi (photo) et son discours, plein d'émotion et certainement très sincère, celui d'un homme de haute stature et digne de respect et d'admiration. Ceci dit, la soirée était ordinaire, les numéros sans grand rapport avec le sujet, la parodie de Roméo et Juliette avec Marc Labrèche imitant Jeanne Moreau était amusante, mais enfin c'était plutôt sage. Et puis un peu déséquilibré, comme d'habitude, alors que Congorama a tout raflé, ou presque, laissant dans l'ombre des films qui auraient mérité quelque chose, par exemple le prix du meilleur acteur aurait dû aller à Luc Picard dans Un dimanche à Kigali.
Hasard: le prix du court métrage accordé à Guy Edoin pour le film Les Eaux mortes. Or il se trouve que j'ai vu ce film dimanche dernier (11 février), alors que j'assistais à une projection à Chicoutimi dans le cadre de l'événement Regard sur le court métrage au Saguenay. Excellent film, très émouvant, mettant en scène un vieux couple incarné par Gabriel Gascon et Monique Miller. Un regard plein d'amour sur la vieillesse et la mort.
Il y a quelques jours, aux prix Génie, où là Bon cop... a vraiment triomphé, pour notre plus grande honte, car c'est un navet, sympathique, mais un navet tout de même, le prix du meilleur court métrage est allé à Maxime Giroux, pour Le rouge au sol: or, il se trouve que j'ai aussi vu ce film lors de la séance du festival Regard... à laquelle j'ai assisté dimanche dernier à l'auditorium Dufour. Excellent, lui aussi, dans un registe différent, qui montre un homme véritablement paumé.
Et puis hier après-midi (18 février) j'ai été voir du tennis: la finale du tournoi Challenger BN, au club Saguenay Arvida. Un endroit que j'ai beaucoup fréquenté dans mon adolescence et ma jeunesse (pour le ski, le golf, les marches en forêt), et où je n'avais pas mis les pieds depuis nombre d'années. Un beau match entre deux Allemandes de 17 et 19 ans, très bonnes joueuses. La plus jeune et la plus spectaculaire, Sabine Lisicki, s'est inclinée en deux manches contre la solide Angelique Kerber.
Une heure de pur bonheur pour moi.

13/02/2007

Ma fille ... je n'en peux plus!

Je n'ai pas encore vu le film Ma fille, mon ange, peut-être qu'il est très bon, mais au moment d'écrire ces lignes, je suis sûre d'une chose: je n'ai pas envie d'aller le voir. Pour cause de matraquage éhonté. Karine Vanasse et Michel Côté, qui jouent un père et une fille dans le film, sont sur toutes les tribunes. Ils expliquent que dans le film, le père, en surfant sur Internet, découvre que sa fille tourne dans des films pornos. Et qu'il en est bouleversé.
Alors, que reste-t-il à découvrir pour l'éventuel spectateur du film? Il sait déjà tout, ou presque.
Michel Côté, Karine Vanasse et les autres sont d'excellents comédiens, mais ils sont nuls dans le rôle de vendeurs itinérants pour film québécois à gros budget.
Comment peut-on dire autant de choses, couvrir des pages entières de photos et d'interviews, prendre d'assaut les ondes avec les mêmes propos répétés dix mille fois, tout en demandant aux journalistes-interviewers de ne pas émettre leurs commentaires, leur vrai jugement, leur critique, avant une certaine date? Ça me déprime et ça me dépasse.
Peut-être d'autant plus que j'ai moi-même joué à ce jeu médiatique pendant plusieurs années. Si je puis en parler de cette façon, c'est que j'en suis sortie...

10/02/2007

En feu!

medium_incendAffich.jpegJe suis encore sous le choc du magnifique Incendies, de Wajdi Mouawad, que j'ai vu hier soir (vendredi 9 février) à l'auditorium Dufour. Du théâtre vrai, profond, actuel, une mise en scène (signée Wajdi) redoutable d'efficacité sur une scénographie où chatoient les couleurs du sang, de la colère, de l'apaisement. La primauté d'un texte riche, limpide, percutant, teinté de quelques rares notes d'humour, est assurée par tous les éléments de la pièce: décors, trame sonore, déplacements, accessoires, éclairages. Et quel texte! En authentique dramaturge, Mouawad puise à des sources très diverses: sa culture libanaise, les grandes tragédies grecques, Shakespeare. Sa pièce concerne l'identité, la haine, la violence, la guerre, l'amour. Des personnages en quête d'eux-mêmes et du monde, aux prises avec des émotions intenses provoquées par le choc d'événements et de rencontres dramatiques, sont incarnés par des comédiens sublimes qui, comme on le sait, on participé à l'élaboration de la pièce. Et ils sont tous de retour dans cette reprise assurée par le TNM et présentée en tournée.
C'est un spectacle qui vient nous chercher, nous troubler, nous remettre en question, comme individu et comme être humain. Voilà: c'était une expérience à vivre absolument, je l'ai vécue, elle me nourrira longtemps et j'en suis heureuse.

06/02/2007

Gui... Gui... Guillaume!

medium_gcoteDans.jpegmedium_guillFace.jpegDimanche après-midi (4 février 2007) j'ai assisté au spectacle donné par Guillaume Côté, un magnifique danseur natif de Métabetchouan: à 23 ans, il est depuis deux ans est premier danseur du Ballet national du Canada. C'était à l'auditorium d'Alma, il avait pour partenaire Tina Pereira (native du Trinidad). C'était un spectacle de l'Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean, placé sour la direction de Toshiaki Hamada.
Très dynamique, celui-ci a bien conduit ses troupes, malheureusement mises au régime minceur en ce qui concerne le nombre de musiciens. Ceci dit, les gens qui remplissaient la salle étaient là pour le danseur plutôt que pour l'orchestre, qui a pourtant vaillamment livré des versions acceptables du Danube bleu et de l'ouverture de la Chauve-Souris de Johann Strauss. Et une fort belle, dansante et échevelée suite de Darius Milhaud: Le Boeuf sur le toit.
Ah Guillaume! Quel danseur! J'étais assise dans la rangée B, je l'ai vu de très, très près. Tous les muscles qui travaillent sous son collant blanc, mais aussi l'expressivité du visage, la joie de danser qui s'exprime à chaque instant, la technique extrêmement solide, les mouvements fluides, l'élégance, la grâce. Arrêtez-moi, je ne me peux plus!
Non, sans blague, j'ai vraiment apprécié. Les danseurs avaient choisi des pièces très accessibles, Roméo et Juliette (de Prokofiev, scène du balcon) et le Lac des cygnes. Du beau ballet classique, livré par deux danseurs à la fois élégants, gracieux et d'une lumineuse jeunesse.
Ensuite le jeune homme a proposé une chorégraphie plus moderne, qu'il a lui-même conçue sur une musique qu'il a aussi composée. Cette fois vêtu d'un simple pantalon de toile, il nous a vraiment éblouis: désarticulé, sautant, athlétique, fort, un tourbillon qui a littéralement emporté toute la salle. Il a terminé sa prestation là où il l'avait commencée, assis sur le banc du piano, après une superbe glissade sur l'instrument.
Enfin il est revenu avec sa partenaire, toujours aussi belle, souple, et légère, pour un pas de deux plus vif et et livré avec un certain humour.
J'ai vraiment savouré mon après-midi à Alma.

04/02/2007

La Rubrique: bravo!

L'automne dernier, j'ai un peu manqué à la résolution que j'avais prise d'assister à beaucoup de spectacles donnés dans la région. Mais cette fois j'ai décidé de m'y remettre, je suis donc allée voir la pièce proposée par le Théâtre La Rubrique, en collaboration avec le Théâtre du Double signe de Sherbrooke, et intitulée Je ne pensais pas que ce serait sucré. Difficile de créer un texte original, en l'occurrence celui de Catherine Cyr, et pourtant, c'est mission accomplie pour les deux troupes. Énergie, talent, intelligence, travail convergent de tous les acteurs et autres artisans parviennent à créer une un spectacle très séduisant visuellement, axé sur un texte à la fois poétique et original, qui pose quelques questions essentielles.
C'est donc l'histoire de Lucifer, qui ne trouve plus sa véritable place dans le monde et qui va consulter une psychanalyste. Il noue un lien très fort avec la fille de cette dernière, Rose, 13 ans, qui l'aidera à re-trouver ses repères, tout en acquérant elle même un peu plus de maturité.
C'est une variation sur le thème du dieu ou du démon tenté par la condition humaine, le langage est intéressant, la jeune fille parle de façon moderne (nonobstant quelques tics un peu agaçants). La métamorphose du papillon (sur laquelle le texte insiste parfois un peu lourdement) est mise en parallèle avec celles de la jeune fille et de Lucifer. Apparaissant sur sa barque dorée, le personnage de Perséphone vient, faire le lien entre Lucifer, le démon des chrétiens, et Hadès, le Dieu des Enfers de la mythologie grecque.
Belle scénographie signée Serge Lapierre, à la fois simple et subtile via moult détails astucieux, et superbes costumes signés Hélène Soucy. La mise en scène est de Patrick Quintal, et Benoît Lagrandeur, directeur artistique de la Rubrique, campe avec assurance et humour ce Lucifer un peu mêlé. Guylaine Rivard est sublime comme d'habitude, et les deux comédiennes de l'Estrie, Lysanne Gallant et Marianne Roy, complètent la distribution de façon très efficace.
La seule réserve que j'aurais concerne la fin de la pièce: elle devrait se terminer au moment où Lucifer monte dans la barque de Perséphone et s'en va avec elle. Les deux scènes suivantes sont redondantes par rapport à tout ce qui a précédé.
Ceci dit, c'est un très bon spectacle, qui séduit et qui, avec humour et délicatesse, nous amène à réfléchir sur le sens de la vie.

31/01/2007

Traduction = trahison

medium_balaiBiss.jpgPetite expérience vécue: j'ai acheté un balai bissel électrique, c'est-à-dire rechargeable, pour remplacer l'ancien qui fonctionnait moins bien après plusieurs années de bons et loyaux services.
Avec mon nouveau bissel, il y a donc un chargeur, que l'on branche dans une prise de courant afin de charger les piles. Dans le guide de l'utilisateur, il est écrit:

"Le témoin de chargement s'allumera lorsque le branchement sera adéquat. Il ne s'éteindra pas avant que l'appareil soit entièrement chargé."

Il est aussi écrit qu'il faut, avant de l'utiliser pour la première fois, brancher l'appareil pendant au moins 16 heures.
Ainsi fut fait. Le petit voyant rouge (témoin) s'allume, et je vais dormir. Le lendemain, après 16 heures de charge, le témoin est toujours allumé. J'attends quelques heures de plus, il ne s'éteint toujours pas et je commence à m'inquiéter.
J'ai alors l'idée de consulter les instructions en anglais, pour voir si c'est la même chose. Or, le texte anglais se lit ainsi:

"The charging light will illuminate when properly connected and will not turn off when fully charged."

Pas tout à fait la même chose, hein? En anglais, on comprend que le témoin ne s'éteindra pas même après le chargement complet de l'appareil, alors que le texte français suggère le contraire.
Bon, je ne fais pas en faire un drame, il n'y a pas eu mort d'homme. Mais si c'était un ordinateur, un instrument fragile et sensible, un médicament, une seringue, un test de grossesse, un appareil de dialyse? La situation serait nettement plus grave.