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04/02/2007

La Rubrique: bravo!

L'automne dernier, j'ai un peu manqué à la résolution que j'avais prise d'assister à beaucoup de spectacles donnés dans la région. Mais cette fois j'ai décidé de m'y remettre, je suis donc allée voir la pièce proposée par le Théâtre La Rubrique, en collaboration avec le Théâtre du Double signe de Sherbrooke, et intitulée Je ne pensais pas que ce serait sucré. Difficile de créer un texte original, en l'occurrence celui de Catherine Cyr, et pourtant, c'est mission accomplie pour les deux troupes. Énergie, talent, intelligence, travail convergent de tous les acteurs et autres artisans parviennent à créer une un spectacle très séduisant visuellement, axé sur un texte à la fois poétique et original, qui pose quelques questions essentielles.
C'est donc l'histoire de Lucifer, qui ne trouve plus sa véritable place dans le monde et qui va consulter une psychanalyste. Il noue un lien très fort avec la fille de cette dernière, Rose, 13 ans, qui l'aidera à re-trouver ses repères, tout en acquérant elle même un peu plus de maturité.
C'est une variation sur le thème du dieu ou du démon tenté par la condition humaine, le langage est intéressant, la jeune fille parle de façon moderne (nonobstant quelques tics un peu agaçants). La métamorphose du papillon (sur laquelle le texte insiste parfois un peu lourdement) est mise en parallèle avec celles de la jeune fille et de Lucifer. Apparaissant sur sa barque dorée, le personnage de Perséphone vient, faire le lien entre Lucifer, le démon des chrétiens, et Hadès, le Dieu des Enfers de la mythologie grecque.
Belle scénographie signée Serge Lapierre, à la fois simple et subtile via moult détails astucieux, et superbes costumes signés Hélène Soucy. La mise en scène est de Patrick Quintal, et Benoît Lagrandeur, directeur artistique de la Rubrique, campe avec assurance et humour ce Lucifer un peu mêlé. Guylaine Rivard est sublime comme d'habitude, et les deux comédiennes de l'Estrie, Lysanne Gallant et Marianne Roy, complètent la distribution de façon très efficace.
La seule réserve que j'aurais concerne la fin de la pièce: elle devrait se terminer au moment où Lucifer monte dans la barque de Perséphone et s'en va avec elle. Les deux scènes suivantes sont redondantes par rapport à tout ce qui a précédé.
Ceci dit, c'est un très bon spectacle, qui séduit et qui, avec humour et délicatesse, nous amène à réfléchir sur le sens de la vie.

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