22/02/2014
Vie de couple...
12/12/2013
Moulin rose
Premiers éléments récoltés de mon récent séjour à Montréal: ces photos de la vitrine du magasin Ogilvy, rue Ste-Catherine.
Petits et grands s'arrêtent depuis 66 ans devant ce spectacle enchanté où des peluches animées se déplacent dans un paysage d'hiver, travaillent, dansent, s'amusent, multipliant pirouettes et pitreries pour le plus grand plaisir des passants.
Ce que je ne savais pas et que j'ai appris en consultant la Toile, c'est qu'il y a deux vitrines, deux montages présentés alternativement selon les années: Le Village enchanté et Le Moulin dans la forêt, celui que j'ai pu voir:
Les peluches ont été fabriquées par la maison allemande Steiff, spécialisée dans les oursons, toutous et autres jouets.
Comme vous pouvez le constater, il y a des reflets dans mes photos, à cause de la vitre qui me séparait de ces charmants personnages: on peut distinguer lampadaires, édifices, voitures, feux de circulation (de même que moi et mon appareil, sur la photo de droite ci-dessous!) qui se trouvaient derrière moi. C'est peut-être un défaut, mais en l'occurrence il donne un style particulier aux images, et ce n'est pas déplaisant, me semble-t-il.
24/10/2013
Le facteur et les oies blanches
Un matin: le facteur vient de livrer le courrier chez le voisin d'en face. En redescendant l'escalier, il s'arrête et lève la tête vers le ciel. Je l'observe de ma fenêtre, croyant d'abord qu'il veut ainsi profiter du bref rayon de soleil qui éclaire son visage.
Mais comme il garde les yeux ouverts, je comprends qu'il regarde quelque chose. Sans doute, me dis-je, un voilier de ces oies blanches qui, ces temps-ci, fuient notre hiver et vont retrouver le chaud soleil du Sud.
Mon intuition se confirme quand j'ouvre ma porte pour prendre le courrier: une petite formation en V traverse le ciel, criaillant et cacardant.
Trop tard pour photographier celles-là, mais j'en ai croqué d'autres il y a quelques semaines. Au retour d'une expédition à l'Anse-Saint-Jean, j'avais suggéré à mes amis un petit arrêt à la Baie des Ha! Ha!, derrière le Musée du Fjord, où j'avais entendu dire que les oies, bernaches et autres gros oiseaux migrateurs s'arrêtaient en grand nombre.
En grand nombre en effet. C'était magnifique. Fascinant. Étourdissant. Ça fait rêver, ces foules, ces envolées, ces cris, cette liberté.
Je n'ai pu m'empêcher de jouer avec mon zoom:
Et j'ai pensé à cette magnifique chanson, Est-ce ainsi que les hommes vivent (Aragon-Léo Ferré), surtout à cause de cette strophe:
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Vous pouvez l'écouter en entier en cliquant sur la photo de Léo Ferré:
...et en lire toutes les paroles au bout de ce lien.
18/10/2013
Nids chus
À la fin de l'été, quand mon lilas japonais eut perdu ses feuilles (après une extraordinaire floraison), on vit apparaître ce nid de guêpes, déserté, solitaire, magnifique. Même s'il semblait solidement tressé au bout de sa branche, le vent et la pluie ont eu raison de son attache: il est tombé par terre.
J'ai alors pu observer de près le travail extraordinaire de ces insectes qui ont produit la matière dont ils ont fait leur maison, tel un papier fin et délicat dans les lacis duquel ils se sont abrités, nourris et reproduits.
Voici quelques textes sur les nids de guêpes:
- Quiconque taquine un nid de guêpes doit savoir courir. (Proverbe africain)
- La calomnie est une guêpe qui vous importune et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement, à moins qu'on ne soit sûr de la tuer, sans quoi elle revient à la charge, plus furieuse que jamais. (Nicolas de Chamfort)
- Nid de guêpes à papier
Je vais bientôt retrouver
avant la nuit, avant le soir
les chemins de terre
fruits rouges
fruits noirs
le garçon que j’ai été
nid de guêpes
nid de papier
tout ce que j’y ai caché
un peu de miel
une piqure
vite oubliée (Normand Charest)
La fin des saisons révèle souvent des choses cachées jusque-là. Il y a quelques années, quand la neige eut fondu, laissant à nu les branches de ce même lilas japonais, un nid d'oiseau qui avait persisté tout l'hiver m'apparut au printemps, m'inspira ce haïku...
...et chut avant l'été!
Je laisse à Paul Éluard, un poète que j'aime beaucoup, le dernier mot sur le thème du nid:
Dans Paris, il y a une rue; dans cette rue, il y a une maison; dans cette maison, il y a un escalier; dans cet escalier, il y a une chambre; dans cette chambre, il y a une table; sur cette table, il y a un tapis; sur ce tapis, il y a une cage; dans cette cage, il y a un nid; dans ce nid, il y a un œuf; dans cet œuf, il y a un oiseau.
L’oiseau renversa l’œuf; l’œuf renversa le nid; le nid renversa la cage; la cage renversa le tapis; le tapis renversa la table; la table renversa la chambre; la chambre renversa l'escalier; l'escalier renversa la maison; la maison renversa la rue; la rue renversa la ville de Paris.
14/10/2013
Paysage en mutation
Je vous présentais il y a peu cette grange blanche que j'avais découverte et photographiée à L'Anse-Saint-Jean (mon billet est ici).
Et voici comment je l'ai retrouvée, deux mois plus tard, perdue dans une profusion de couleurs automnales qui, me semble-t-il, la font vibrer. (Remarquez, à gauche, la petite cascade qui ruisselle dans la montagne).
Cette fois je l'observais à partir du village (j'étais sur la terrasse du Bistro de l'Anse) qu'elle dissimulait sur la première photo.
En effet je suis retournée hier à l'Anse Saint-Jean (de même qu'à Petit-Saguenay, Rivière-Éternité et Saint-Félix d'Otis) me saouler de couleurs et de paysages, non seulement naturels, mais jetés sur leurs toiles par les peintres qui participaient au symposium Villages en couleurs.
22/09/2013
La 175: souvenirs enneigés
Aujourd'hui 22 septembre 2013, inauguration officielle de la route 175, entre Saguenay et Québec. Boulevard Talbot, Route du Parc, route de la Réserve faunique des Laurentides, on l'avait aussi surnommée, avant sa réfection commencée il y a presque dix ans et célébrée aujourd'hui, "boulevard des coroners" tellement les accidents mortels y étaient nombreux.
Je ne vous raconte pas son histoire, vous pouvez la lire sur cette page ou ailleurs. Comme saguenéenne, je me réjouis et je profite du fruit de travaux gigantesques -et fort coûteux: une belle route à quatre voies divisées, agréable à parcourir, où les périls reliés à la traversée du parc sur une route à deux voies (collisions frontales, dépassements risqués, orignaux, camions) ont été sinon complètement éliminés, du moins considérablement réduits. Et je lève mon chapeau au petit groupe d'allumés qui, sous le nom de mouvement Accès-Bleuets, s'est battu pour l'obtenir.
Bien sûr je connais des gens qui ont eu de graves accidents dans le Parc. Et des familles de victimes. Il y a eu des morts et de nombreux blessés. Ce ne fut pas mon cas, merci la vie. Mais j'ai vécu deux incidents liés à l'hiver sur ce parcours.
Le premier remonte au temps de mes études à l'Université Laval, en 1967 ou 1968.
Comme tous les jeunes Saguenéens et Jeannois qui étudiaient à Québec, je revenais aussi souvent que possible dans ma région afin d'y passer la fin de semaine (chez mes parents à Arvida). Rares étaient les étudiants qui possédaient une voiture, nous nous entassions souvent à 4 ou 5 dans un vieux bazou pour traverser la route 54, c'était son nom à l'époque.
En pleine tempête, donc, je me retrouve assise sur la banquette arrière d'une petite voiture qui roule vers Chicoutimi. C'est le soir, il fait noir. Neige, froid, blizzard, les conditions se détériorent, on ne voit ni ciel ni terre. La conductrice est prudente et va lentement, mais rien n'y fait: l'auto dérape et se met à tourner lentement sur elle-même au milieu de la chaussée (où heureusement il ne passe personne pendant ce temps) pour revenir à sa position initiale.
Sa position initiale? Qu'en savons-nous? Il n'y a que des arbres, de la neige, deux tronçons de route, à l'avant et à l'arrière, qui semblent parfaitement identiques. Aucun de nous cinq ne sait plus dans quelle direction se trouve le Saguenay. Après tous ces tours, nous avons littéralement perdu le nord. Nous avons dû attendre qu'une voiture passe, faire des signaux pour qu'elle s'arrête et demander notre chemin au chauffeur!
Plus de peur que de mal.
Le deuxième incident s'est déroulé en décembre 2007, alors que je prenais place avec mon conjoint dans un autobus Intercar qui nous ramenait de Québec à Saguenay. En pleine tempête, encore une fois. Un camion immobilisé occupait une bonne partie de la voie, la visibilité était nulle, le chauffeur l'a aperçu trop tard et nous l'avons percuté. Un choc, des contusions, mais rien de grave. Et pas d'attente car nous avons pu monter dans un autre autobus. Un voyage qui a duré six heures plutôt que trois. J'ai relaté notre aventure dans ce billet.
17/09/2013
Vivre dans un paysage
Comme l'écrit Jack dans ce billet, cette grange blanche entourée de verdure, de rivière, de montagnes et de nuages a attiré notre attention de photographes amateurs lors de notre excursion à L'Anse-Saint-Jean au mois d'août. Nous l'avons photographiée de loin comme ci-dessus, le long de la petite route où nous avons marché, ou encore là, se découpant sur le ciel et la montagne:
D'un peu plus près, avec les vaches qui ne l'habitent sans doute pas:
Et d'un autre point de vue où elle cache en entier le village de L'Anse Saint-Jean:
Tout cela après un bon festin au Café du Quai,
où nous avons dégusté d'excellentes crêpes-déjeuner:
07/09/2013
Zoooooooooom!
L'une des pièces les plus intéressantes que l'on peut voir aux Mosaïcultures, c'est celle réalisée par la Ville de Montréal, L'arbre aux oiseaux. Elle représente 52 oiseaux s'envolant d'un arbre immense. C'est une création gigantesque: 17 mètres de hauteur, 16 mètres de diamètre, un poids de 1400 tonnes, en fait c'est la plus grande mosaïculture jamais créée. Sa complexité représente un défi pour tout photographe, comme je l'ai constaté en prenant ce cliché:
À moi d'agir, donc, par l'oeil de ma lentille. Avec mon nouvel appareil doté d'un zoom optique 20x, j'ai ciblé un seul oiseau:
Déjà beaucoup mieux. J'ai poussé l'expérience un peu plus loin, et j'ai flirté avec le zoom numérique, pour obtenir cette image:
Et pour terminer, un joli poème de Pierre de Ronsard, où il est question entre autres d'un arbre(1) et d'un oiseau:
Bel aupébin, fleurissant,
Le long de ce beau rivage,
Tu es vêtu jusqu'au bas
Des longs bras
D'une lambruche sauvage.
Deux camps de rouges fourmis
Se sont mis
En garnison sous ta souche.
Dans les pertuis de ton tronc
Tout du long
Les avettes ont leur couche.
Le chantre rossignolet
Nouvelet,
Courtisant sa bien-aimée,
Pour ses amours alléger
Vient loger
Tous les ans en ta ramée.
Sur ta cime, il fait son nid
Tout uni
De mousse et de fine soie,
Où ses petits écloront,
Qui seront
De mes mains la douce proie.
Or vis gentil aubépin,
Vis sans fin,
Vis sans que jamais tonnerre,
Ou la cognée, ou les vents,
Ou les temps
Te puissent ruer par terre.
(1) Ronsard appelle "aubépin" l'arbuste que nous connaissons aujourd'hui sous le nom d'aubépine, selon l'évolution étymologique suivante (cliquez pour mieux lire le texte):
04/09/2013
Hommes, chevaux, (s)cul(p)tures
C'est beau, n'est-ce pas? Deux chevaux, paisibles parmi les fleurs, aux Mosaïcultures de Montréal. Je crois qu'ils sont faits en bois de grève. Parmi les multiples merveilles vues lors de cette visite, il y avait aussi des chevaux construits avec des plantes, comme ceux-ci:
En classant ces photos, j'ai repensé à cette vision d'un groupe de cavaliers lors d'une excursion récente à l'Anse Saint-Jean, avec un couple d'amis et mon conjoint Jack, qui en a parlé ici.
Je les ai pris de fort loin (les photos de Jack sont bien meilleures), mais tout de même, c'était une image de liberté, de fusion avec la nature, de connivence humain-cheval. Ils se promenaient dans ce paysage extraordinaire, longeant justement la grève.
Le cheval modifie l'homme, et l'homme lui rend hommage en faisant de ce noble animal le sujet de ses oeuvres.
Ainsi dans ce poème de Rainer Maria Rilke:
Tel cheval qui boit à la fontaine
Telle feuille qui en tombant nous touche,
Telle main vide, ou telle bouche
Qui nous voudrait parler et qui ose à peine -,
Autant de variations de la vie qui s'apaise,
Autant de rêves de la douleur qui somnole :
ô que celui dont le coeur est à l'aise,
Cherche la créature et la console.
05/08/2013
Coeur de lys
Je ne jardine guère et je n'ai pas le pouce vert, mais parfois je me laisse tenter. Il y a quelques années, j'ai mis en terre un plant de lys, dans une demi-cuve de laveuse installée le long des fondations de la maison. Depuis ce temps, chaque année, quatre ou cinq lys fleurissent en juillet. Je ne connais pas leur nom: et si je me souviens bien (juillet c'est loin déjà...) leurs pétales sont teintés de rose et de noir.
Cette année, après la fin de leur floraison, un nouveau venu m'a ouvert son coeur. Comme vous pouvez le voir, il est différent des autres.
D'après mes recherches, ce serait un lys asiatique de la variété windsor.
Welcome, sir!
Bienvenue sire lys!
Vous êtes magnifique et votre parfum est divin.
Si le coeur vous en dit (et on dirait qu'il vous en dit!), croissez et multipliez-vous!