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01/11/2010

Perceptions et habitudes

IMG_5842.JPGL'homme est un être d'habitude dit-on. Et comment! Au Café Krieghoff, une auberge de Québec que j'apprécie tout spécialement, j'ai fait une curieuse expérience dans la belle grande chambre du haut où nous avons passé une nuit récemment.

L'employée nous a signalé que les deux lits étaient tout neufs. Tels des mastodontes, ils occupaient vraiment beaucoup d'espace.

J'ai voulu m'asseoir sur un de ces lits pour enlever mes chaussures...

IMPOSSIBLE!!!

Car il m'a d'abord fallu escalader le meuble. Et une fois assise, mes pieds, au lieu de reposer par terre, pendaient dans le vide, à huit pouces du sol!!!!

Un peu plus tard, alors que je marchais dans la chambre, Jack me dit en riant: t'es bien petite!!!!

C'est que ces lits, en plus d'être grands, étaient d'une hauteur inhabituelle. Au lieu de m'aller au-dessus du genou, l'ensemble (base, sommier, matelas) me cachait jusqu'au haut de la cuisse: la partie de moi qui dépassait le dessus du matelas étant plus courte que si j'avais passé devant un lit normal, je paraissais plus petite.IMG_5843.JPG

La hauteur du lit, du moins dans notre pays, est une chose à peu près stable. Quand nous avons vu ce même type de meuble pendant 60 ans, il suffit que cette hauteur varie notablement pour déstabiliser notre perception des choses. (Je sais bien que, sous l'influence américaine du "toujours plus big, toujours plus haut",  les nouveaux lits, dans les grosses cabanes modernes, peuvent être plus hauts, mais je n'en fréquente pas...).

Cela ne touche pas seulement la perception, mais les mouvements que nous sommes habitués de faire chaque jour sans y penser, comme s'asseoir sur le bord du lit. Pour coucher dans un tel lit, il faut prendre appui sur le socle et y grimper. Et gare à celle qui se lève pendant la nuit, tout endormie, et tente de mettre pied à terre: elle risque de tomber de haut!!!

Une fois couché, bien sûr, cela ne fait pas de différence. Mais toutes les autres positions, debout près du lit ou assis sur le matelas, occasionnent de drôles de distorsions par rapport à nos perceptions et créent une impression d'inquiétante étrangeté.

 

14/10/2010

Nébulosités françaises

meteoFr2.jpgQuand on voyage, les prévisions météo prennent une importance toute particulière.

Avant d'aller à Paris, j'ai consulté le site de Météofrance régulièrement et même frénétiquement, tentant de prévoir, au moins deux semaines à l'avance, quel temps il allait faire pendant mon séjour.

Et une fois sur place, j'écoutais chaque jour la météo à la télévision, notamment sur France 2. Or, les savantes explications des jolies et coquettes miss Météo ne me disaient absolument pas quel temps il allait faire ce jour-là: soleil, pluie, vent, chaud, froid? On me parlait des systèmes qui se déplaçaient, qui arrivaient au sud, au nord, à l'est, à l'ouest... Je sais bien que Paris est plutôt au nord de la France, mais est-il à l'est ou à l'ouest? Plutôt au centre, me semble-t-il. Donc, je ne savais jamais si ce qu'annonçaitfranceMeteo.jpg Miss Météo était valable pour Paris. D'ailleurs je ne l'ai jamais entendue prononcer le mot "Paris"!

Et quand elle affichait la carte et les pictogrammes censés indiquer quel temps il ferait, je n'y comprenais rien non plus, car jaune ne signifiait pas nécessairement soleil, m'a-t-il semblé...

Il me semble avoir compris des choses plus complexes que ça au cours de ma vie, mais là, j'avais un blocage. Ou je deviens gaga...

Bref, pour savoir quel temps il allait faire, je retournais sur Internet pour consulter le site de Météofrance, un peu plus clair.

Mais le plus simple était de regarder par la fenêtre de l'appartement: de gros nuages au-dessus de la tour Eiffel et/ou du Sacré-Coeur annonçaient à coup sûr une journée -une demi-journée disons- plutôt grise. Si le ciel était clair sur ces horizons, il y aurait du beau temps pendant une partie de la journée.

Au final, pendant ces sept jours, la température fut, disons, couci-couça. Parfois il faisait sombre le matin et soleil l'après-midi, d'autres journées ce fut le contraire. Nous avons eu un magnifique et chaud dimanche, et de la pluie assez souvent.

Ce qui ne nous a pas empêchés de faire un superbe voyage.

05/09/2010

Obliques et sympathiques...

Arvida, ville industrielle, ville planifiée, ville dessinée avec un soin méticuleux.

Pourtant, tous les non-Arvidiens se lamentent et affirment qu'il est difficile de s'y retrouver dans ces rues en U et en O, ces carrefours giratoires, ces artères qui débouchent les unes sur les autres et semblent se mordre la queue. Ça me fait bien rire, moi l'autochtone qui sillonne ma ville à pied, à vélo, en auto, depuis une demi-douzaine de décennies.

La seule chose qui m'a déroutée, ce fut le changement des numéros civiques et des noms de plusieurs rues, pour cause d'harmonisaton après la fusion entre Arvida, Kénogami et Jonquière. Même ma rue a changé de nom: on lui a ajouté une particule, elle est devenue noble!

IMG_0311.jpg

Et même à Arvida, il y a des choses qui échappent aux planificateurs. Voyez ces lampadaires plantés de guingois rue Ste-Émilie et offrant une perspective brisée, qui détonne dans ce quartier coquet et plutôt récent, tout près de l'édifice gouvernemental canadien...

Au fond, je trouve plutôt sympathique cette plantation imparfaite. Peut-être que quelqu'un dans l'équipe avait pris un petit coup...

IMG_0308.jpg

29/06/2010

Fraise contre fraise

fraisesTessier.jpgJ'aime les fraises, mais pas au point de parcourir des kilomètres pour en trouver. Je les achète habituellement au supermarché IGA près de chez moi, et... j'en rencontre de toutes sortes.

Les premières fraises québécoises arrivées cette année venaient de Ste-Anne des Plaines: elles étaient extraordinaires. J'en ai acheté deux fois, des petits paniers à 4.99. Un peu cher, mais ça valait la peine: petites, justeuses, sucrées, auccun besoin d'y ajouter sucre ou crème: elles étaient parfaites.

Plus récemment, les paniers offerts chez IGA venaient de l'Île d'Orléans: un peu moins chers, 3.99$ si je me rappelle bien. Vu la réputation de l'Île, je croyais qu'elles seraient encore meilleures. J'aurais dû me fier à leur aspect: des parties blanches ou trop pâles, d'autres qui semblaient ramollies. En fait elles  étaient à peu près immangeables: certaines très dures, d'autres talées, toutes acides ou insipides. Quelle déception!

fraiseChamp.jpg

Ensuite j'en ai acheté d'autres chez Corneau Cantin, toujours en format 1.5 litre (à 2.99$), en provenance de St-Nicolas. Elles étaient petites et juteuses mais pas tout à fait assez sucrées, plutôt bonnes mais très loin de la perfection des fraises de Ste-Anne des Plaines.

Je n'ai pas goûté aux fraises du Saguenay, qui arrivent ces jours-ci: et je n'y goûterai probablement pas, car elles ne sont pas vendues dans les supermarchés. Il faut aller au marché public ou à la ferme pour s'en procurer....

Art et fraises

En faisant des recherches pour trouver des images de fraises, j'ai découvert cette toile magnifique (photo du haut) d'un peintre français dont j'ignorais tout, Joseph Le Tessier (1867-1949). L'oeuvre faisait partie d'une exposition consacrée aux peintres de la vallée de la Marne, tenue l'an dernier à Château-Thierry.

Voici quelques lignes (bien maladroites) tirées des documents de l'exposition:

Installé à Noroy-sur-Ourcq  en 1933 avec sa fille et son épouse, vivant très chichement et souvent avec l’aide des paysans qui échangeaient les produits de la ferme contre ceux du peintre, Le Tessier, âgé de 66 ans, donna soudain à sa peinture l’éclat d’une jeunesse éclatante (sic). Plus rutilantes les unes que les autres, les couleurs organisent un véritable embrasement pictural.

TessierAutoportrait.jpg

(...) Il faudra attendre 1952, trois ans après sa mort, pour qu’une rétrospective de ses œuvres ait lieu à Lyon où les critiques les plus célèbres (...) loueront la puissance picturale peu commune de Le Tessier.

Et sur son autoportrait, ci-contre:

Le caractère entier, ombrageux et emporté de l’artiste transpire dans ce dessin inédit où Joseph Le Tessier semble vouloir se dévoiler…

Curieusement, à l'exception du lien cité plus haut menant à l'exposition de Château-Thierry, je n'ai trouvé ni site web ni article Wikipedia à son sujet. En revanche, il y a une biographie assez complète  sur ce site en anglais. (C'est la traduction d'une page contenue dans un ouvrage en français:  Les peintres de la vallée de la Marne, autour de l'impressionnisme, de Noël Coret, chez Casterman, qui, lui, n'a pas été mis en ligne, ou du moins pas sous une forme très lisible, comme on pourra le vérifier en suivant ce lien).

02/12/2009

Aucun rapport???

titreSousT.jpg

Deux titres placés l'un sous l'autre en page A6 de La Presse du 1er décembre. Y a t-il un lien entre ces deux articles? Le texte du haut  (au complet ici) raconte comment le gouvernement canadien a commandé en sous-traitance  des épinglettes représentant le drapeau du Canada, qui sont finalement fabriquées en Chine. La couleur du drapeau peint sur ces épinglettes n'est pas correcte. De plus, le propriétaire d'une petite entreprise québécoise affirme qu'il aurait pu fabriquer ces épinglettes pour un coût très modeste, et ainsi garder à son service  les quatre employés qu'il a dû congédier et en engager quelques-uns de plus.

 

Sujet du deuxième texte: Harper-s'en-va-t-en Chine. Potentiel commercial, gros sous et gros clients. Le jupon dépasse, Monsieur Harper!

Remarquez, le Premier Ministre du Canada peut bien faire ce qu'il veut: en ce qui me concerne,  plus c'est nul mieux c'est, car cela fait un argument de plus en faveur de l'indépendance du Québec.

08/11/2009

Vin, verre, Vermeer

En recherchant sur Google des images de verres de vin pour ma note précédente, j'ai obtenu un résultat intéressant: une toile de Vermeer de Delft. Ou plutôt deux toiles du grand maître hollandais, qui se ressemblent non seulement par leur sujet, mais par beaucoup d'autres éléments. Je vous les présente: girl_with_a_wine_glass.jpg

La Jeune fille au verre de vin

 

glass_of_wine.jpgLe Verre de vin

 

et ci-dessous, les deux oeuvres côte à côte pour rendre la comparaison plus facile:

527pxVermee.jpg glass_of_wine.jpg

 

 

 

(Les couleurs de celle de gauche m'apparaissent plus conformes à l'original que celles de l'image  du haut [provenant d'une autre source], qui présente probablement la toile après restauration, ou encore après un traitement par photoshop).

Parmi les similitudes,  outre le plancher carrelé, il y a la fenêtre, dont le vitrail représente une allégorie de la tempérance. Celle-ci est directement reliée au sujet de ces scènes, qui toutes deux  montrent un homme offrant du vin à une jeune fille. Le vin qui fait tourner la tête, qui pourrait inciter la femme à céder aux avances discrètement suggérées par les attitudes, les couleurs. En revanche, le tableau du fond n'est pas le même dans les deux toiles.

Pour davantage de détails, je vous suggère de consulter, sur ce site très intéressant, l'analyse (en anglais seulement, malheureusement) de ces deux toiles (et de quelques autres oeuvres de Vermeer): quand on passe la souris sur certains éléments du tableau, ils sont mis en évidence et accompagnés d'un texte explicatif à la fois concis et précis: Le Verre de vin ici, et La Jeune fille au verre de vin .

J'ai vu des Vermeer récemment, au Metropolitan Museum of Art de New York, j'en ai parlé ici.

20/07/2009

Villes-chattes

Si les villes étaient des chattes:

Québec

chinchilla

Chatte de salon, blanche, propre. Séductrice, légèrement superficielle, elle attire l'attention et donne envie de la caresser

Montréal

ruelle

Chatte de gouttière et de ruelle, bagarreuse, un peu sauvage, secrète et rétive, séduisante si on sait la découvrir

02/07/2009

Portrait à l'huile... à moteur

Voici un portrait du pilote de Formule 1 Lewis Hamilton.


lewisHamilton.jpg
Il s’agit d’une huile sur toile réalisée par l’artiste new-yorkais David Macaluso.
Mais pas n’importe quelle huile: “celle provenant de la voiture avec laquelle Hamilton a remporté le championnat des conducteurs l’an passé”.
Autrement dit de l'huile  à moteur.
Je cite Jean Dion, le chroniqueur du Devoir, qui a déniché cette formidable histoire dont il nous faisait part dans sa chronique et puis euh du mardi 30 juin.
Le portrait est assez ressemblant, et pas mal réussi. Voyez l’original.

vraiLewisHamilton.jpg


Plus fort encore: le tableau, commandité par Mobil 1 (fournisseur d’huile pour  l’écurie McLaren-Mercedes),  a été dévoilé en Grande-Bretagne à l’occasion de (tenez-vous bien):
la Semaine  nationale de la vérification d’huile!!!!!
Ce n'est pas un canular, ni une invention de Jean Dion, la preuve (en anglais)  ici.

 

12/05/2009

Tiens, la revoilà!

elinaDegout.jpgJ'ai retrouvé lundi soir sur ARTV la mezzo soprano Elina Garança, que j'avais vue samedi dans La Cenerentola et dont j'ai parlé dans ma note précédente. Cette fois elle chantait dans Cosi Fan Tutte, de Mozart, mis en scène par Patrice Chéreau au Festival d'Aix-en-Provence en 2005. Renseignements supplémentaires sur cette production ici. J'étais bien heureuse d'écouter cet opéra, pour deux raisons:
- retrouver cette excellente interpète (avec le baryton Stéphane Degout sur la photo), dans une production très dépouillée avec de bons interprètes, notamment mon idole Ruggero Raimondi
- me rappeler avec plaisir mes deux années d'études à Aix-en Provence, il y a près de 40 ans. J'en reparlerai peut-être un jour.

09/04/2009

Québec et Montréal

cirqueQuebec.jpg uneLaPresse.jpg

 

Côte à côte sur le présentoir de journaux chez Provisoir, aujourd'hui: Le Soleil et La Presse:  parallèle -et contraste- frappant entre la une de l'un et la une de l'autre, non?

Deux maires, deux visions. Pendant que Montréal s'embourbe dans des histoires de contrats douteux, de compteurs d'eau, et d'un CHUM qui sera peut-être un jour bâti, Québec se fait belle pour accueillir le monde, avec le Moulin à images et le Cirque du soleil.

J'aime bien Québec, mais je ne suis pas contre Montréal, bien au contraire. Je la voudrais plus belle, plus attirante, plus audacieuse. Gérald Tremblay manque d'envergure et d'ambition pour sa ville, c'est sûr, mais on peut dire à sa défense que la ville est ingouvernable, et que la situation est devenue kafkaïenne depuis la saga des défusions.

Résultat des courses: c'est l'immobilisme total, tous les projets se délitent, et les Montréalais sont déprimés, frustrés, jaloux. Voir cet article de Pierre Duhamel dans l'Actualité.

La chroniqueuse de La Presse Rima Elkouri, quant à elle, n'est pas jalouse de Québec, mais de...  Barcelone!