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24/10/2013

Le facteur et les oies blanches

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Un matin: le facteur vient de livrer le courrier chez le voisin d'en face. En redescendant l'escalier, il s'arrête et lève la tête vers le ciel. Je l'observe de ma fenêtre, croyant d'abord qu'il veut ainsi profiter du bref rayon de soleil qui éclaire son visage.

Mais comme il garde les yeux ouverts, je comprends qu'il regarde quelque chose. Sans doute, me dis-je, un voilier de ces oies blanches qui, ces temps-ci, fuient notre hiver et vont retrouver le chaud soleil du Sud.

Mon intuition se confirme quand j'ouvre ma porte pour prendre le courrier: une petite  formation en V traverse le ciel, criaillant et cacardant.

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Trop tard pour photographier celles-là, mais j'en ai croqué d'autres il y a quelques semaines. Au retour d'une expédition à l'Anse-Saint-Jean, j'avais suggéré à mes amis un petit arrêt à la Baie des Ha! Ha!, derrière le Musée du Fjord, où j'avais entendu dire que les oies, bernaches et autres gros oiseaux migrateurs s'arrêtaient en grand nombre.

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En grand nombre en effet. C'était magnifique. Fascinant. Étourdissant. Ça fait rêver, ces foules, ces envolées, ces cris, cette liberté.

Je n'ai pu m'empêcher de jouer avec mon zoom:

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Et j'ai pensé à cette magnifique chanson, Est-ce ainsi que les hommes vivent (Aragon-Léo Ferré), surtout à cause de cette strophe:

Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage

Au-dessus des maisons des quais

Je les voyais par la fenêtre

Leur chant triste entrait dans mon être

Et je croyais y reconnaître

Du Rainer Maria Rilke.

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Vous pouvez l'écouter en entier en cliquant sur la photo de Léo Ferré:

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...et en lire toutes les paroles au bout de ce lien.

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