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15/11/2012

Le beaujolais nouveau: de l'histoire ancienne

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Je me souviens d'une époque (dans les années 80-90) où l'arrivée du beaujolais nouveau, le troisième jeudi de novembre (aujourd'hui donc), était tout un événement. Les consommateurs l'attendaient avec impatience, il occupait beaucoup d'espace dans les médias. Goûteurs professionnels et amateurs éclairés se livraient à de savantes dégustations afin de trouver "la" meilleure affaire du millésime et d'en faire part à leur public en délire, concluant parfois que le meilleur beaujolais nouveau était... italien!

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J'ai fait la même chose que tout le monde, y compris parfois la file à la SAQ, allant jusqu'à acheter une douzaine de bouteilles de différentes producteurs. Mon conjoint et moi organisions des dégustations -ou plutôt des libations- avec nos amis (mal de tête garanti!). Parfois, la SAQ en envoyait une caisse au bureau où je travaillais pour nous permettre d'y goûter: un pot-de-vin, littéralement.

Est-ce que je trouvais ça bon? Pas vraiment, mais ça se buvait. Puis la coutume s'esbeaujolais nouveau,autrefois,saq,bernard pivott peu à peu perdue, et, du moins au Québec, la mode est vraiment passée, pour moi comme pour les autres... Et comme pour la SAQ, qui n'y trouve plus son compte. Les dernières fois que j'ai goûté à ce jus de la vigne, je l'ai trouvé franchement imbuvable. Sans doute par comparaison avec tous les bons vins, y compris de grands -et vieux- beaujolais, que j'ai eu l'occasion de boire.

Tout de même, cette charmante coutume avait un côté fort sympathique. Venue de France, elle y est encore bien implantée: on continue en effet de célébrer là-bas ce beaujolais nouveau, dont  Bernard Pivot entre autres, est un ardent défenseur.

À la bonne vôtre, chers cousins!

 

11/11/2012

Lucien et l'Armistice

Aujourd'hui 11 novembre, on célèbre l'Armistice qui marqua la fin de la guerre 14-18.

Mon grand-père Lucien Pelletier a bien failli faire cette guerre. Appelé sous les drapeaux, il s'est enrôlé à Québec puis a pris le bateau pour l'Angleterre à l'été 1918. Il avait 22 ans. Quand j'étais jeune, j'avais déniché dans son grenier son casque de soldat et sa ceinture de cuir avec des pochettes pour les balles: je me suis amusée souvent avec ces objets qui me fascinaient. Où sont-ils maintenant? Je n'en sais rien.

Avec l'aide de mon frère Pierre (c'est lui, finalement, qui a en sa possession le casque et la ceinture), j'ai retrouvé sur le web le document qui a fait de mon grand-père, Joseph Émile Lucien Pelletier, une jeune recrue de l'armée canadienne. J'en reproduis une partie (où j'ai rayé quelques éléments). C'est assez émouvant, surtout qu'il y a sa signature un peu plus loin.

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Parvenu en Angleterre, grand-papa n'a pas eu l'occasion de combattre, puisque la guerre a pris fin quelques mois plus tard. Plusieurs jeunes célibataires de Saint-Roch des Aulnaies et des environs s'étaient enrôlés en même temps que lui. C'était obligatoire (un certain nombre ont toutefois pris le maquis). Après son retour dans le Bas-du-Fleuve, mon grand-père est resté en contact avec d'autres jeunes gens de la région qui avaient été à la guerre avec lui.

À noter que tous ces documents, qui furent signés à Québec, sont uniquement en anglais

Saint-Roch-des-Aulnaies est à la frontière entre le Bas-Saint-Laurent et Chaudière-Appalaches. Sur Wikipedia, il est spécifié que ce sont les deux seules régions du Québec qui ne possèdent pas d'anglophones unilingues dans leurs statistiques!

J'ai déjà parlé de ma famille et de mes ancêtres Pelletier. Si ça vous intéresse, cliquez ici.

06/11/2012

Attachons le p'tit !

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Le plus plus jeune frère de mon père déménage bientôt à Lévis, en face de Québec. Il retourne donc sur la Rive-Sud, où il a passé la plus grande partie de sa vie, y compris son enfance à Saint-Roch des Aulnaies. Mon père, qui est l'aîné de huit frères et soeurs, a suggéré à son cadet de rechercher, à Lévis, l'emplacement de la maison où ont vécu leurs grandes-tantes, soeurs de leur grand-père.

Ces deux femmes étaient donc les tantes de mon grand-père Lucien. Celui-ci, se souvient mon père, évoquait souvent un événement qui l'avait fortement impressionné quand, enfant, il avait séjourné pendant une semaine chez ses deux tantes. C'était en 1903 ou 1904, au moment où les tramways commençaient tout juste à circuler à Lévis, une nouveauté qui faisait bien peur aux gens de l'endroit.

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Alors quand mon grand-père, qui avait tout de même sept ou huit ans, allait jouer dehors, ses tantes l'attachaient dans la cour comme s'il avait été un bébé de deux ans, pour l'empêcher d'aller dans la rue et de se faire frapper par un tramway!tramway,lévis,grand-père,pelletier

Mis en service en 1903, quelques années après la disparition de celui de Québec (qui avait d'ailleurs fait long feu), le tramway de Lévis a roulé jusqu'en 1946, ce qui représente une surprenante longévité.

Et quand on lit son histoire (j'avais placé ici un lien qui n'existe plus malheureusement), on comprend la réaction des tantes de mon grand-père: il y a eu un nombre incroyable d'accidents plus ou moins graves impliquant des passagers, des piétons, des enfants, des cheveaux, des ivrognes, plus une grève, du vandalisme, des attentats...

01/11/2012

Ce bon vieux Pikachu

En faisant le ménage de mes vieux magazines, j'ai retrouvé quelques numéros de Nintendo Power et Electronig Gaming Monthly qui m'ont rappelé bien des souvenirs. (En cherchant sur la Toile, j'ai d'ailleurs appris que Nintendo Power sera publié pour la dernière fois en décembre prochain. Quant à EGM, je crois qu'il ne paraît plus en version papier depuis quelque temps déjà).

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À une époque de ma vie, comme je l'ai peut-être déjà écrit sur ce blogue, j'ai consacré beaucoup de temps aux jeux vidéo. Non seulement je jouais, mais je tenais aussi une chronique hebdomadaire sur le sujet dans Progrès-Dimanche. Même que Nintendo, Sony, Sega et quelques autres éditeurs m'envoyaient des jeux et des consoles pour que j'en fasse l'essai et le compte rendu.

Je suis devenue très populaire auprès des amis de mon fils, alors adolescent (qui, après plusieurs années passées à jouer intensivement, se désintéressait un peu des jeux vidéo): c'était peut-être l'une des seules pages (avec celles des sports) qu'ils lisaient dans le PD.

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Si je me souviens bien, cela a duré une dizaine d'années, de 1988 à 2000 environ. J'ai essayé et critiqué d'innombrables jeux, surtout pour les consoles Nintendo,  mais aussi pour la Playstation de Sony et même pour l'ordinateur (Macintosh).
Et j'ai eu ma période Pokémon. Le jeu se jouait sur Game Boy: on devait collectionner tojeux vidéo,pokémons,pikachu,chroniquesus les Pokémon, personnages dotés de différents pouvoirs qui portaient des noms charmants comme Bulbasaur, Psyduck, Spearow, Zapdos. Et surtout  Pikachu, le plus célèbre, l'archétype du Pokémon. Au début, il y avait 151 Pokémon, il s'en est ajouté au fil du temps et des nouvelles éditions du jeu, il y en a plus de 600 aujourd'hui.

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J'ai travaillé beaucoup pour réussir les cinq premiers jeux: rouge, bleu, jaune, argent, or. J'ai fait des listes (comme celle ci-contre), consulté d'innombrables articles et tutoriels. Ce fut l'apogée de ma carrière de joueuse: ensuite, j'ai progressivement abandonné les jeux vidéo pour me tourner vers l'ordinateur et la programmation.
J'y ai été un peu poussée par l'arrivée de la 3D, sur la Nintendo 64 par exemple: c'était tellement déstabilisant pour moi, habituée à jouer en deux dimensions, que je n'ai jamais pu y être vraiment à l'aise. Je me sentais perdue, sans repères et sans balises.

Quand je vois des images des jeux populaires aujourd'hui, comme Assassin's Creed, je sens que je serais parfaitement nulle là-dedans.

11/08/2012

Orgue, plaisir et transcriptions

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J'étais jeune, j'habitais chez mes parents, et nous venions juste d'avoir la télévision. Outre Pépinot et Ivanhoé, nous écoutions religieusement en famille l'émission  Alfred Hitchcock présente. Le thème musical, remarquable, collait parfaitement à la physionomie, à l'humour, au style du bonhomme. (Vous pouvez voir l'intro de l'émission et entendre le thème en cliquant sur l'image ci-dessus).

Mais je ne savais pas alors qu'il s'agissait d'une pièce composée par Charles Gounod et intitulée Marche funèbre d'une marionnette. (Cliquez ici pour entendre l'oeuvre originale, jouée par le pianiste Marc-André Hamelin).

Je l'ai appris mardi dernier, grâce à l'organiste Régis Rousseau, qui donnait le premier concert de la série estivale à l'église Saint-Dominique de Jonquière. Il avait intitulé son programme L'orgue orchestre, L'art de la transcription.

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Donc, outre cette sympathique et ironique Marche funèbre (Gounod voulait se moquer du style pompeux des marches funèbres), l'organiste a joué l'Adagio pour cordes de Samuel Barber, le Choeur des pèlerins de l'opéra Tannhaüser (transcription de Franz Liszt) et deux préludes de Chopin (également transcrits par Liszt).
Ainsi que trois extraits du ballet Casse-noisette, tout à fait réussis. Peut-être les meilleurs moments du concert, où les jeux de l'orgue (trompettes, flûtes, cloches) et le rythme alerte sonnaient exactement comme l'orchestration de Tchaïkovski.

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Il a a terminé la soirée par la célèbre marche ("Pomp and circumstances") du compositeur britannique Edward Elgar, que l'on a beaucoup entendue récemment lors du Jubilé de la Reine et pendant les Jeux Olympiques de Londres. (Cliquez sur la photo de Sir Edward pour le voir diriger lui-même son oeuvre).

C'était agréable, léger bien que pas nécessairement facile techniquement. On reconnaissait les airs, des souvenirs remontaient... Voilà, la musique, ça peut être complexe et profond, mais ça peut aussi être très simple et direct. Les auditeurs, fort nombreux, ont semblé apprécier ce choix.

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Notes:

1 - Sur le programme remis à l'entrée, la durée de chaque pièce était indiquée. J'ai trouvé ça génial!
2 - Seule pièce originale pour orgue: la Sonatine en mi bémol de François Brassard (titulaire à St-Dominique de 1930 à 1971), que Régis Rousseau avait jouée il y a deux ans sur l'orgue de la cathédrale de Chicoutimi, lors du concert avec le ténor Marc Hervieux.
3 - Le musicien retrouvait le Casavant de l'église St-Dominique, dont il a été titulaire il y a 25 ans après ses études au Conservatoire de Chicoutimi (dont il est aujourd'hui le directeur).  Il a dû cependant refaire connaissance avec l'instrument (32 jeux, 2023 tuyaux, 3 claviers), qui a été restauré et amélioré depuis ce temps.
4 - Régis Rousseau (intéressante interview avec lui dans Le Devoir) a aussi été organiste titulaire à l'église du Très-Saint-Nom-de-Jésus, à Montréal où il a fondé le Festival Orgue et couleurs.

17/06/2012

La pluie et le beau temps

Aujourd'hui, quand on veut savoir quel temps il fera, on écoute Miss (ou Monsieur) Météo à la télé, ou sinon, on consulte Météomédia sur son iPhone ou son iPad. On peut alors connaître non seulement la météo actuelle (parfois le site indique qu'il pleut, et si on regarde dehors, on voit briller le soleil!), mais aussi quel temps il fera la nuit prochaine, demain, dans deux, trois, et même dix ou quinze jours.

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Quand j'étais jeune (avant même l'arrivée de la télévision!), pour prévoir le temps, il y avait le baromètre. Mon père en avait accroché un dans la maison: il fallait le frapper légèrement avec le doigt replié pour faire décoller l'aiguille.

Pas besoin de savoir lire le nombre indiquant la pression atmosphérique, car par-dessus les chiffres, la prévision était écrite en toutes lettres sur le cadran circulaire. Au centre, c'était variable. Vers la gauche en haut: pluie. Vers la gauche en bas: tempête. À droite en haut: beau, et à droite en bas: très sec.

En lisant ce passage d'une chronique de Josée Blanchette,

Plus le temps passe et plus certains objets qui m’entourent se démodent. Mes cartes routières dans l’auto, le baromètre dans l’entrée, sur lequel mon père tapotait de l’index comme pour le réveiller...

j'ai réalisé qu'il y également un baromètre dans la maison que j'habite aujourd'hui (c'est lui, sur les photos de cette page). Je l'ai offert à mon mari il y a bien longtemps, pensant sans doute comme mon père qu'on ne peut vivre sans cet instrument. Je l'avais acheté à Place du Royaume, dans une boutique d'objets de cuir qui n'existe plus. Comme c'est souvent le cas pour ce genre d'objet, le baromètre est placé au centre (vertical), entre un hygromètre et un thermomètre. Pression, humidité, température: voilà des informations essentielles, non?

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Je crois bien être la seule à le consulter encore. Pas tous les jours, mais quand je m'interroge, quand on annonce un violent orage, je frappe légèrement la vitre... et l'aiguille plonge!

Parfois Météomédia dit qu'il fera beau, mais mon baromètre descend: alors je sais que Météomédia se trompe, du moins pour les heures qui viennent...

Cet objet fort sympathique fait donc partie de ma vie depuis très longtemps... si longtemps que je ne pensais plus à lui.

Mille excuses, Monsieur le Baromètre!

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Cet article fort intéressant du magazine Psychologies (mai 2012) nous explique pourquoi nous sommes obsédés par la météo.

05/06/2012

Fouilles dans les souvenirs

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Dans le secteur de Place Royale à Québec, au lieudit parc de la Cetière, en face de la Fresque des Québécois, il y a un petit site de fouilles archéologiques (ma photo ci-dessus) où on peut voir les fondations du premier édifice du quotidien Le Soleil, et celles de l'hôtel Mountain Hill.

En voici le plan:québec,le soleil,journaliste,saguenay,carrière

Et le texte explicatif (cliquez pour mieux le lire), dont je vous cite le début,québec,le soleil,journaliste,saguenay,carrière qui n'est sans doute pas très lisible à l'écran:


"Le lundi 28 décembre 1896, Le Soleil est publié pour la première fois. Le nouveau journal prend la relève de L'Électeur et occupe les mêmes locaux, au 111, côte de la Montagne."

 

 

 

Un souvenir. C'est au Soleil que j'ai commencé ma carrière de journaliste. Les bureaux de la section Saguenay-Lac-Saint-Jean étaient situés sur la rue Labrecque à Chicoutimi. Quand j'y ai fait ma demande d'emploi, on m'a fait d'abord passer un petit test écrit, où il s'agissait de réécrire une nouvelle sur un fait divers fictif, un incendie si je me souviens bien.

Puis ce fut le grand jeu: deux jours à Québec, toutes dépenses payées, pour passer une batterie d'épreuves dans l'édifice du Soleil, situé alors rue Saint-Vallier. (Il a déménagé depuis sur le boulevard Charest). Deux autres candidats étaient là en même temps que moi.

Tests de français, de grammaire, d'orthographe, de rédaction, entrevue avec les patrons pour exposer nos motivations, et même un test de Rorschach (les taches d'encre). Ils voulaient vraiment savoir qui nous étions.

Une semaine plus tard, je recevais ma lettre d'embauche pour travailler à la section régionale du Soleil. Un autre candidat avait aussi été retenu.

(Je vous raconte la suite dans une prochaine note).

25/05/2012

Aventures en Russie: suite et fin

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Bien sûr je pourrais vous parler des musées (comme le fabuleux musée de l'Ermitage, ci-dessus) et des monuments que j'ai visités en 1993 lors de mon voyage à Saint-Pétersbourg. Je le ferai peut-être un jour. Mais pour le moment, je termine le chapitre plus prosaïque de mes aventures culinaires là-bas.

Les restaurants, cette fois. Je ne peux citer un seul nom, et d'ailleurs il est probable que la plupart des établissements où j'ai mangé n'existent plus aujourd'hui. Et sans doute que les temps ont changé et que l'offre de lieux où manger pour les visiteurs s'est développée et diversifiée en Russie. Pour notre part, nous sommes allés là où les guides nous conduisaient, dans des endroits qu'ils jugeaient intéressants pour nous.

Et nous avons eu de tout. Plusieurs bons restaurants, qui avaient tous le même défaut: la viande y était incroyablement coriace. C'était un plat de luxe et les Russes étaient fiers de nous en offrir, mais même le poulet était pratiquement impossible à mastiquer.
Nous nous sommes aussi retrouvés dans quelques bouis-bouis d’une propreté douteuse où l'odeur et l'aspect des aliments étaient rebutants.

Et dans un cabaret genre music-hall qui offrait un forfait souper-spectacle pour touristes fortunés. Danse du ventre, striptease, chiens savants et sketches vulgaires (en anglais) qui se voulaient drôles: une revue d'un mauvais goût incroyable. Consternés, nous sommes bien demandé pourquoi nos hôtes avaient pensé que ce genre de spectacle pourrait nous plaire.

Nous avons mangé plusieurs fois à l’hôtel, qui était comme je l'ai dit ici un ancien centre des Jeunesses communistes. Le restaurant m'a semblé tout aussi étrange que le reste. Nous étions presque toujours seuls dans une immense salle (sans doute une ancienne cafétéria, où se tenaient peut-être autrefois les réunions politiques), occupant le bout d'une longue table.

Aucun menu affiché, ni en russe, ni en aucune autre langue. Un serveur venait nous proposer divers plats, on se débrouillait avec un peu d’anglais et de français pour exprimer nos choix et préférences. Les employés discutaient ensuite entre eux et s’organisaient pour nous procurer les vivres commandés.

C’était parfois très bon, parfois immangeable, et toujours abondant et très bon marché. Par exemple, nous pouvions payer 25$ au total pour tout le groupe, pour un repas de trois services accompagné de quelques bouteilles de vin local.

Le soir de notre arrivée, un petit orchestre jouait des airs traditionnels russes. Pour faire plaisir aux musiciens, nous avons bissé Kalinka et esquissé quelques pas de danse sur la piste déserte.
Enfin, pendant tout le voyage, il nous fut impossible de trouver du sel: “deficit” nous répondait-on en prenant un air effrayé. L'approvisionnement en sel était bloqué quelque part,  pour on ne sait trop quelle raison.

 

17/05/2012

Caviar, vodka et poupées russes

Quand on visite un pays, on attache beaucoup d'importance aux spécialités locales, à celles que l'on peut goûter sur place, rapporter chez soi ou... les deux. Et c'est souvent l'occasion de tractations et de négociations plus ou moins autorisées.

Ce fut le cas lors de mon périple à Saint-Pétersbourg en 1993. Première spécialité: la vodka. Chacun des membres du groupe a reçu en cadeau, dès le premier jour, deux bouteilles de ce nectar que pour ma part je trouve totalement imbuvable. Au retour, j'ai donc dû trimballer ces deux bouteilles de Saint-Pétersbourg à Bagotville, dans un sac de plastique, en plus de mes autres bagages. Pour m'apercevoir que la même marque était vendue à la SAQ!

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Autre spécialié russe: le caviar.

Nous en avons mangé dès notre arrivée, dans un excellent restaurant, avec des blinis et de la crème sûre. Miam!!! Mais nous voulions aussi en acheter.

Suffisait de demander: un employé de ce restaurant a pris nos commandes et nous a dit de revenir le lendemain. Sur le trottoir devant l'entrée du resto, il nous a refilé des boîtes de conserve bleues (semblables à cette image trouvée sur Internet), contenant, nous assurait-il, un caviar d'esturgeon authentique de la meilleure qualité, pour un prix très raisonnable, genre 7$ (américains bien entendu, ils n’acceptaient que cette devise) pour 300 grammes. D'après mes recherches, cela pourrait valoir aujourd'hui plusieurs centaines de dollars.

En russe, caviar s'écrit:Russie, Saint-Pétersbourg, caviar, vodka, authentique, commerce
et se prononce IKRA

 

On avait bien quelques doutes sur la qualité du produit, mais à ce prix-là...

J'en ai acheté quatre boîtes, que j'ai dissimulées dans ma valise, au milieu des vêtements, pour le retour.
Et il était excellent...


J’ai aussi acheté quelques bonnets d'astrakan pour moins de dix dollars, un drapeau russe, des décorations militaires(!!!), des poupées russes (dont j'ai parlé ici).

On arrivait à se débrouiller avec les vendeurs qui baragouinaient un peu de français ou d'anglais, et qui écrivaient leurs prix sur de petits bouts de papier. Il y avait des kiosques partout. Et quand il n’y en avait pas, ils surgissaient du sol dès que notre minibus jaune s’arrêtait quelque part.

Certains touristes ont négocié l’achat de véritables icônes, même s'il était interdit de sortir du pays ces trésors du patrimoine...

08/05/2012

Étrange Russie

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En 1993, j'ai fait un voyage en Russie, essentiellement à Saint-Pétersbourg, avec un groupe de Québécois. J'ai évoqué ce voyage ici, dans un billet consacré à une belle action du chanteur Claude Dubois.

J'évoquerai d'autres aspects de cette expérition dans quelques billets à venir.

Par exemple cet incident survenu à notre hôtel, un ancien centre des jeunesses communistes, absolument Russie, Saint-Pétersbourg, thé, incident, épouvantable, puant, mal chauffé. Et pas mal plus accueillant pour les coquerelles que pour les clients. Très difficile de communiquer avec l'administration et les autres employés: ils ne parlaient ni français ni anglais, et ne faisaient aucun effort pour nous renseigner, nous expliquer les choses. ll y avait des surveillantes postées à chaque étage, près de chaque porte de communication entre les sections. Ces matrones ne faisaient rien, sauf surveiller, et parfois nous dire bonjour et bonsoir (en russe).

Un jour l'une de mes compagnes de voyage ne se sent pas très bien et décide de rester à l’hôtel pendant que le groupe (nous sommes une dizaine) ira visiter quelque site touristique.
Donc elle passe la journée dans sa chambre et réussit, je ne sais comment, à commander du tchaï (thé): une théière remplie de liquide fumant, et une tasse,Russie, Saint-Pétersbourg, thé, incident, comme elle nous le raconte à notre retour.
Un peu plus tard, nous constatons que l’hôtel est tout à l'envers: le personnel en émoi gesticule, parle fort, nous fait de gros yeux, on se demande si c'est encore la révolution, ou quoi! Puis, après moult gesticulations, cris et tentatives de traduction, nous finissons par comprendre la raison de ce remue-ménage:

notre amie n'a pas rapporté la théière et la tasse!

Elle a fait comme on fait toujours à l’hôtel: elle a laissé tout ça dans sa chambre, se disant que la femme de chambre allait récupérer et rapporter ces objets -sans grande valeur je le précise- à la cuisine.
Mais non, ça ne marche pas comme ça. Soupçonnée d’avoir volé la théière, de vouloir la rapporter dans ses bagages, la vendre avec profit, que sais-je encore? Un peu plus et notre compagne était arrêtée, envoyée au goulag ou expulsée du pays... et nous tous avec elle!

La responsable de notre groupe a finalement réussi à calmer les esprits, mais nous n'avons jamais réellement compris pourquoi le personnel de l'hôtel s'était énervé ainsi. Et nous nous sommes sentis davantage surveillés après cet incident.

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