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17/10/2011

Il fut un temps...

porcelaine,aynsley,birks,argenterieporcelaine, ainsley, Birks, argenterieNotre vie est une suite d'étapes, de périodes pendant lesquelles un sujet, une activité, un objet (de collection ou autre)  nous passionne: on s'y donne complètement, on se renseigne par tous les moyens sur le sujet, on dépense beaucoup d'argent pour satisfaire notre passion.

Puis on la délaisse, on passe à autre chose, sans toujours pour autant complètement renier notre ancienne flamme. (Souvent il en va de même pour les groupes ou les personnes que nous fréquentons...)porcelaine,aynsley,birks,argenterie

Cette réflexion m'est venue quand j'ai retrouvé, en rangeant de vieux papiers, quelques brochures et documents témoignant de l'une de nos lubies passées.

Il fut un temps en effet où mon conjoint et moi "trippions" sur la porcelaine anglaise et l'argenterie.

Après moult réflexion et consultation de catalogues et de publicités, nous avions jeté notre dévolu sur la porcelaine Aynsley, choisie, disait-on, par la reine d'Angleterre.

porcelaine,aynsley,birks,argenterieNous avons acquis plusieurs belles pièces  dans le motif Henley (illustré ci-dessus) que nous avions choisi.

C'était à la fois une passion pour l'élégance et la qualité de ces objets, et la réponse à un besoin que nous avions: comme nous recevions beaucoup à cette époque, nous voulions servir nos invités dans de  beaux couverts et, avouons-le, les impressionner par l'élégance de notre table. (Il y avait donc aussi des verres à vin, des flûtes à champagne et d'innombrables plats et ustensiles de service).

Toujours aussi magnifiques (surtout qu'elles n'ont jamais été au lave-vaisselle, à cause de la dorure), ces pièces servent aujourd'hui  moins souvent qu'autrefois.

Le modèle Henley n'est plus fabriqué, mais se vend encore en second marché, par exemple sur ce site et aussi beaucoup sur eBay: les pièces coûtent environ le double de ce que nous avions payé.

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Pour les couverts en argent, notre fournisseur était nul autre que la maison Birks: nous nous sommes d'abord procuré les ustensiles chez un bijoutier de la rue Racine (ou plutôt une bijoutière -ou joaillière- dont j'ai malheureusement oublié le nom), puis ensuite chez Birks qui avait ouvert une boutique (fermée depuis longtemps) à Place du Royaume .

porcelaine,aynsley,birks,argenterieJ'ai retrouvé cette publicité découpée en 1978 dans Le Quotidien, avec des prix inscrits à la main.

Et le prix de ces couverts en (plaqué) argent a beaucoup augmenté depuis. Ils sont toujours disponibles, par exemple  , mais bizarrement, dans notre modèle, le York (le plus pur, le plus dépouillé), il n'y a plus ni couteaux, ni fourchettes!!!!

18/09/2011

Les chiens, la langue, la roche

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En faisant le ménage de mes vieux papiers, j'ai retrouvé ceci: La langue des chiens de roche. C'est le tapuscrit, et la première ébauche sans doute, du texte de Daniel Danis qui devait être publié en France et au Québec quelques années plus tard sous son titre définitif: Le Langue-à langue des chiens de roche.

Le document m'a été remis en 1999 par Alain Dassylva, professeur de français au Cégep de Chicoutimi. Il présentait à ses élèves une lecture publique de ce texte et m'avait idaniel danis,le langue à langue des chiens de roche,cégep de chicoutimi,théâtre,lecture publiquenvitée à y assister, à titre de journaliste, pour en faire un compte rendu dans Le Quotidien.

J'étais très intéressée car Cendres de Cailloux, une autre pièce de Daniel Danis que j'avais vue à Jonquière (présentation -et création si je me souviens bien- de La Rubrique) en 1994, dans une mise en scène fabuleuse qui plongeait le public et presque toute la scène dans une complète obscurité, m'avait totalement éblouie(!).

Et j'ai été également subjuguée par ce nouveau texte de Danis, décidément un auteur exceptionnel, toujours attaché au Saguenay même s'il est né en Outaouais. Ses pièces ont été jouées en France et dans plusieurs villes du monde. Il est encore actif, on peut avoir une idée de son théâtre sur ce site.

 

Voici ce que j'avais écrit dans Le Quotidien du 1er avril 1999:

 

«La langue des chiens de roche»
Un moment exceptionnel de théâtre à Chicoutimi

Pelletier, Denise

Un moment exceptionnel de théâtre s'est vécu hier midi à l'auditorium Dufour: la lecture publique du texte «La langue des chiens de roche», de Daniel Danis. Exceptionnel par la qualité de la pièce, et par le silence, à la fois attentif et tendu (et donc révélateur de son efficacité), dans lequel elle a été reçue par le public, formé en majorité d'étudiants du Cégep.
Les neuf comédiens, assis sur des chaises à l'avant du rideau, se levaient tour à tour pour aller à l'avant lire leurs scènes. Neuf personnages, c'est beaucoup, et pourtant, grâce au jeu des comédiens et à la structure du texte, ils sont vite devenus familiers au public: la jeune Djoukie quêtant l'amour de sa mère, la mère au coeur figé, Coyote l'organisateur de parties «rage», Léo le bon père, ses deux fils, Déesse et les autres.
Des personnages en quête d'amour, à la recherche d'eux-mêmes, du sens de la vie. La pièce, très forte, parle d'amour, de sexe, de haine, de guerre, d'oubli et de souvenir. Il y a des soirées orgiaques, des rencontres amoureuses, des révélations, des récits tendres ou atroces, sur une île isolée, dans une atmosphère rendue glauque et trouble par la présence de chiens innombrables, qu'on entend mais qu'on ne voit jamais. Des moments à la limite du supportable, quand Simon raconte un souvenir de guerre, par exemple d'autres qui sont plus légers, quelques-uns très drôles. On y retrouve le style unique de Daniel Danis, qui imbrique les passages poétiques, les descriptions réalistes, le langage cru, le français international et la langue populaire québécoise, les incantations récurrentes et les répliques du tac au tac.
Les comédiens, dirigés par Daniel Danis qui jouait le personnage du père, soit Dominick Bédard (Coyote), Nadia Simard (Déesse), Marie-Pascale Côté (Djoukie), Chantal Éric Dumais (Joëlle), Guillaume Simard (Niki), Simon Bouchard (Charles), Julie Morin (Murielle) et Stéfane Guignard (Simon) ont tous été excellents dans ce superbe texte, qu'ils connaissaient manifestement très bien, même s'ils avaient en main leur manuscrit. Quelques erreurs et hésitations, tout à fait acceptables dans le cadre d'une lecture publique, n'ont en rien empêché le courant de passer entre la scène et la salle.
Les comédiens, qui ont déjà présenté cette lecture de «La langue des chiens de roche» au Côté-Cour, se disaient prêts, à l'issue de la représentation d'hier, à recommencer n'importe quand.

 

Il est à noter que quelques-uns de ces comédiens d'alors sont, encore aujourd'hui, très actifs dans le domaine du théâtre.

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(Daniel Danis. Photo: Jocelyn Bernier, Le Soleil)

 

J'ai interviewé Daniel Danis à quelques reprises pour le journal. J'ai aussi vu (et critiqué)  favorablement sa pièce Celle-là, présentée aussi par La Rubrique, et plus récemment l'excellent Kiwi, qui met également en scène de jeunes marginaux, monté par le théâtre de la Tortue Noire dans une mise en scène de Guylaine Rivard. J'en ai parlé dans ce billet.

04/09/2011

Souvenirs volcaniques

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(L'Etna: autour du cratère)

Dans Le Soleil récemment, un reportage sur le Stromboli, ce volcan situé sur une île de la mer Tyrrhénienne, au large de l'Italie et de la Sicile.

Nous aperçu le Stromboli, rapidement et de loin, par les vitres d'un autocar alors que nous roulions le long de la côte calabraise en direction de Naples, il y a quelques années.

En revanche, nous avons vu de très près un autre volcan sicilien, l'Etna: nous l'avons gravi et avons marché sur et dans un de ses cratères. Mon conjoint était réticent à faire cette excursion, car on lui avait raconté des bobards, par exemple que l'on risquait de voir fondre nos chaussures en marchant dans la cendre encore chaude. Mais il n'avait pas trop le choix, il a suivi le groupe.

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Moi je n'aurais manqué ça pour rien au monde, et c'était tout simplement extraordinaire. Une lente ascension en autobus vers le sommet d'où s'échappaient quelques fumerolles.

L'Etna, comme le Stromboli, est toujours en activité et a connu plusieurs éruptions avant et après notre passage, dont une très importante en mai dernier (photo ci-dessus).

Le bus s'arrêtait toutefois bien avant le sommet, près d'un grand cratère sur le flanc nord du volcan. Pour se rendre jusqu'au sommet, il aurait fallu prendre le téléphérique, mais bien entendu, nous n'en avions pas le temps.

Peu importe, nous avons marché autour du cratère. Il ventait extraordinairement fort là-haut, et nous marchions dans plusieurs couches d'une espèce de poussière noire très fine (et tiède), qui nous entrait partout dans les vêtements et les yeux à cause du vent. Avec les plus braves du groupe, je suis descendue au fond de la cuvette!

Un paysage fabuleux, hors du temps, tout noir sous le ciel bleu, j'ai trippé très fort. Jack n'a jamais voulu l'avouer, mais je crois qu'il a aimé ça finalement: après s'être fait venter, il peut aujourd'hui se vanter (de l'avoir fait).

 

Le Vésuve et Pompéi

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Nous avons aussi vu de près un troisième volcan sicilien: le Vésuve, que nous apercevions du balcon de notre chambre, à Naples. Je ne sais pas si on peut l'escalader, mais l'intérêt, dans ce cas, c'est de visiter les ruines de  Pompéi (il y a aussi eu un texte récent dans la Presse ici), ville figée dans le temps (comme sa voisine Herculanum) après l'éruption du Vésuve survenue en l'ansicile,etna,pompéi,vésuve,stromboli,volcans 79.

Un guide compétent (prof d'université: ce sont les meilleurs!) nous a conduits dans les rues où nous avons vu des (reconstitutions de) corps figés. Nous avons marché dans les pas mêmes de ces hommes, femmes, enfants, animaux qui furent littéralement momifiés dans le dernier geste de leur vie: courir, manger, dormir...

Le long des rues, les vestiges bien conservés (restaurés dans certains cas) des maisons, restaurants, échoppes, bordels (très intéressants, ceux-là: les clients choisissaient leur traitement en pointant du doigt de petites fresques fort explicites, ancêtres de nos pictogrammes).

La visite de l'Etna étonne et fascine, tandis que celle de Pompéi aboli par le Vésuve a quelque chose de prenant et de bouleversant, car elle nous fait réfléchir au passé, à la mort, à la fragilité de toute vie.

30/08/2011

Quand je chantais Brahms

Lors du dernier concert à l'église St-Dominique de Jonquière (j'en ai parlé ici), les deux organistes ont joué en rappel la cinquième Danse hongroise de Johannes Brahms, à quatre mains (sur la vidéo, version pour piano solo par Caroline Clipsham). Même s'ils n'en avaient pas annoncé le titre, je l'ai reconnue tout de suite.

Pourquoi? Parce que je l'ai déjà chantée! Du moins j'ai chanté (en français) un air de Brahms qui ressemblait à cela...

J'avais environ 15 ans et je faisais partie de la chorale (entièrement féminine) du Collège du Bon Pasteur, dirigée par soeur Sainte-Marguerite, la musicienne en résidence (je me demande pourquoi elle n'avait pas pris le nom de Sainte-Cécile, patronne des musiciens).

Je me souviens seulement de ces paroles:

 

"Ai-je faim? J'allonge la main
Pour cueillir les fruits du chemin
Ai-je soif?..."

 

Je ne sais pas si c'était une adaptation, une transcription, une  traduction (d'un lieder ou d'une oeuvre pour choeur de Brahms), ou encore un texte composé (en France ou au Québec) pour être chanté sur la mélodie. Mes recherches sur Internet à ce sujet n'ont rien donné.

J'étais dans la section alto et j'adorais ces répétitions juste avant le repas du midi. Pourtant, malgré mon amour pour le chant et l'opéra, je n'ai jamais réussi à bien chanter.

Plus exactement, je n'ai jamais réussi à chanter.

Dans la chorale, ça ne paraissait pas trop. Mais seule, je faussais terriblement. Et ça ne s'est pas amélioré avec l'âge. Pourtant, chez les autres, je détecte immédiatement toute fausse note...

29/08/2011

Dramaturge en herbe

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Ma tante Yvette, à qui je rendais visite récemment, m'a raconté un souvenir d'enfance que j'ai trouvé bien charmant. Se déguiser avec les moyens du bord, monter un spectacle, jouer devant ses amis et parents: on appelait ça (à son époque et plus tard à la mienne) faire une séance.

Cela se passait à Kénogami. Ma tante, alors âgée d'une dizaine d'années, a réalisé un grand projet. Elle a écrit elle-même une pièce de théâtre (de quoi ça parlait, elle ne le sait plus), et recruté quelques amies comme comédiennes. Des draps prêtés par une parente furent transformés en rideau de scène. Découpé et collé, le papier du moulin (des retailles fournies par l'oncle qui y travaillait) s'est transformé en costumes, chapeaux, accessoires: tous blancs et/ou roses, les deux seules couleurs disponibles!perruque9.jpg

Ma tante a aussi fabriqué les bancs pour le public, en clouant des planches de bois sur des madriers.

Il y avait 42 places, très exactement, et la pièce a fait salle comble: 42 spectateurs, enfants et adultes, ont payé leur droit d'entrée: un sou. Ce qui fit 42 sous de profit, (il n'y avait pas de dépenses...).

Plutôt que d'investir cette somme dans une nouvelle production(!), les fillettes s'en servirent pour acheter du sucre à la crème à une voisine experte en la matière. (Quelle frivolité!)

(Est-ce pour cette raison? Toujours est-il que, même si elle semblait -relativement- bien partie pour une carrière au théâtre, Yvette n'a pas persévéré dans cette voie: elle a plus tard exercé la belle profession d'infirmière).

Son récit m'a fait penser au théâtre de la Pulperie, à Chicoutimi: il me semble que les artistes qui y travaillent ne sont guère mieux lotis que ces enfants qui faisaient des séances dans le garage autrefois....

17/08/2011

Sage-femme d'un jour

chat,Zoé, chatte, accouchementVoici comme promis la suite de mes aventures félines, et de ma relation avec Marabout Flash (première partie ici). (Les photos de chats sur cette page ont été trouvées sur la Toile).

Avant Zorro, nous avons eu à la maison une chatte grise et blanche prénommée Zoé (mais ce n'est pas la toute noire dont Jack parle régulièrement sur son blogue, par exemple ici).

Zoé Première, donc, était l'un des innombrables rejetons de Lumina, la grosse trois-couleurs de tante Jeanne, une soeur de ma mère qui habitait Alma. J'aimais bien aller chez elle car il y avait toujours des chatons avec lesquels on pouvait jouer: Lumina était une véritable usine à chats, elle avait trois ou quatre portées chaque année, et ma tante trouvait à donner tous ces chatons. Si je me souviens bien, c'est après une campagne intensive menée par mon frère et moi que mes parents avaient consenti à avoir un chat, et tant qu'à faire, ils l'ont choisi dans la famille.
chat,chatte,zoé,accouchement,marabout-flashUn an après son adoption, Zoé était gestante. Comme je n'y connaissais rien (j'avais 13-14 ans), j'ai senti le besoin de me renseigner et c'est à ce moment que j'ai acheté le précieux livre J'élève mon chat, de la collection Marabout Flash.
J'ai lu attentivement tout ce qui concernait la grossesse et l'accouchement chez la chatte.
J'ai manqué l'école le matin de la mise bas car ma mère craignait de ne pas trop savoir quoi faire... et c'est moi qui avais lu le livre!
Zoé s'est réfugiée dans le panier que nous lui avions préparé (suivant les conseils du livre) pour vivre cet événement. Très concentrée, j'observais son comportement et je luis parlais doucement pour la rassurer. Elle s'est étendue... et le premier chaton est sorti, tout mouillé, les yeux fermés. La nouvelle mère s'est mise à le lécher consciencieusement, mais elle a oublié de couper le cordon ombilical, ce qui arrive souvent aux chattes primipares, disait-on dans le livre. Suivant les conseils donnés à ce chapitre, j'ai coupé le cordon avec des ciseaux stérilisés, et j'ai fait de même pour les quatre autres chatons.

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Pour le reste, il n'y avait pas grand-chose à faire, la chatte savait fort bien s'occuper de ses petits: quand ils s'aventuraient trop loin du panier, elle allait les chercher et les ramenait par la peau du cou. Parfois elle corrigeait leur comportement d'un coup de patte affectueux. Elle leur a montré à aller dans la litière pour leurs besoins.

 

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C'était magnifique de voir toute la famille réunie: les petits tétaient jusqu'à plus soif, la mère les laissait faire d'un air résigné et protecteur, puis tout ce beau monde s'endormait en ronronnant.
Vétérinaire ou sage-femme: peut-être aurais-je pu exercer l'un de ces nobles métiers. (Ils sont près de la vie, mais ils côtoient aussi la mort, c'est inévitable, et c'est volontairement que je n'en parle pas ici).
Mais ce qui m'a le plus marquée au fond, c'est le livre, le guide Marabout: j'y ai trouvé tout ce que je cherchais. Dans d'autres livres, j'ai cherché autre chose: la connaissance sur divers sujets, le rêve, la peur, le frisson, l'amour, la sensualité, l'aventure... et j'y ai tout trouvé. Souvent j'ai trouvé ce que je n'avais pas cherché.

Alors je suis demeurée plus près des livres que de la chair...

10/08/2011

Zorro, tiques et Marabout

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En lisant un article sur les tiques, qui transmettraient la maladie de Lyme, je me suis rappelée que j'ai été autrefois spécialiste ès tiques. Ma mère et moi adorions les chats (mon père était moins démonstratif mais il les aimait bien aussi), alors nous en avons eu un certain nombre à la maison. C'est Zorro le siamois (photo ci-dessus) qui est resté le plus longtemps avec nous, au moins une douzaine d'années.
C'était un chat libre, qui sortait beaucoup et passait à l'occasion une ou deux nuits dehors.
Quand il se mettait à se gratter et à se lécher toujours au même endroit, en général sur le dos ou dans le cou, ma mère et moi savions qu'il avait attrapé une tique, ce qui lui arrivait régulièrement.
zorro,siamois,chats,marabout flash,tiques,maladie de lyme,périactinJ'avais en ma possession un petit livre de la collection Marabout-Flash intitulé J'élève mon chat (ci-contre: la jaquette du livre, dénichée sur la Toile!), acheté quelques années plus tôt, quand j'ai dû m'occuper d'une précédente chatte qui était enceinte (détails dans un prochain billet).
Sur l'endroit sensible, je sentais une petite boule dure collée à la peau du chat, exactement comme décrit dans le livre.
Il ne fallait pas la tordre ou la détruire, car la tique avait deux crochets enfoncés dans la peau de l'animal, afin de se nourrir de son sang, qui y demeureraient si l'insecte mourait. Il fallait plutôt utiliser une pince à sourcils, bien tenir le corps de la tique et le tirer fermement et tout droit.
Après cette opération, je pouvais observer la bestiole prise dans la pince, son corps et ses deux crochets qui bougeaient encore. (je ne vous mets pas de photo de tique, c'est trop... pouahh!)
Puis, continuant à suivre consciencieusement les conseils de Marabout, je désinfectais les deux petites marques rouges sur la peau du chat, avec un tampon imbibé d'alcool.


Allergies félines
Mais il y avait plus grave. Parfois, en revenant d'une escapade, Sire Zorro se montrait   complètement fébrile, se léchant frénétiquement, se grattant furieusement, miaulant sans arrêt: il n'allait pas bien du tout. Comme il fréquentait des champs et des boisés, nous soupçonnions une allergie, probablement à une substance végétale.
Ce n'est pas Marabout Flash qui a trouvé le remède cette fois, mais maman, qui a eu l'idée de

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(Parmi les centaines de photos de siamois trouvées sur la Toile, aucune ne ressemble parfaitement à Zorro. Celle-ci s'en rapproche, mais mon chat avait les yeux d'un bleu nettement plus pâle)

 

lui administrer du Périactin, un antihistaminique que ses soeurs prenaient pour stimuler l'appétit et combattre la maigreur (c'est un effet documenté de ce médicament).
Je coupais le comprimé et j'en diluais le quart dans une cuiller d'eau. Suivant les instructions de Marabout Flash (quand même...) pour l'administration des médicaments, je prenais la tête du chat par l'arrière dans une main, lui pinçais les commissures de la mâchoire avec le bout des doigts, ce qui le forçait à ouvrir la gueule. Je vidais la cuiller aussi loin que possible dans sa gorge, puis je lâchais tout et frappais vigoureusement dans mes mains pour que, surpris par le bruit, il avale le tout d'un coup sec.
Inutile de dire que minou n'appréciait pas du tout ce traitement. Mais ça marchait! Il se calmait très vite, trouvait un coin tranquille, en général une pile de serviettes dans une armoire de la salle d'eau, où il dormait pendant trois jours (ces médicaments causent de la somnolence...), ne se levant que rarement pour manger...

Après quoi, de nouveau en pleine forme, Zorro retournait folâtrer dans les hautes herbes et les boisés... jusqu'à la prochaine tique ou crise d'allergie!

13/07/2011

Palais Garnier: au coeur du mythe

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Le décès récent du grand chorégraphe Roland Petit m'a rappellé ma visite, l'automne dernier, au Palais Garnier de l'Opéra national de Paris. Mon conjoint et moi voulions absolument assister à un concert dans cette salle mythique

J'aurais bien aimé y voir un grand opéra, mais vu les contraintes de toute sorte, ce n'était pas possible. Nous avons donc assisté le samedi 2 octobre en après-midi, à un programme de ballet qui comprenait trois chorégraphies de Roland Petit, dont sa plus célèbre, Le Jeune homme et la mort.  C'était aussi la plus belle et la plus émouvante, surtout que la musique est une Passacaille de Bach. Les deux autres, Le Loup et Le Rendez-vous, étaient également intéressantes, plongeant dans des univers que nous connaissons bien, ceux de Joseph Kosma, de Picasso (pour un rideau de scène), de Cocteau, de Jean Anouilh. Si cela vous intéresse, vous pouvez aller lire la critique publiée dans Le Monde. On peut y voir notamment que la carrière de Roland Petit a été étroitement associée à l'Opéra Garnier.

J'ai fait les réservations par Internet, avant le départ pour Paris: ce fut efficace, rapide, vraiment pas compliqué.

 

(Sur cette vidéo, Le Jeune homme et la mort, dansé par Zizi Jeanmaire (femme de Roland Petit) et Rudolf Noureev. Chorégraphie de Roland Petit créée en 1946 et filmée en 1966)

Arrivés bien en avance, nous avons tourné autour du théâtre, admiré et photographié sous tous les angles posssibles ce chef-d'oeuvre de l'architecte Charles Garnier.

Quand nous sommes entrés, nos billets étaient bien là, au guichet, de même que le programme que j'avais réservé et payé à l'avance (et que je ne retrouve plus!!!). Ci-dessous, mon billet, payé 89 euros pour une place au centre, dans l'un des nombreux balcons.

opéra de paris, Roland Petit, ballet, palais GarnierLe rouge et or domine dans la salle: les sièges, les tentures, le rideau de scène "au drapé rouge et or et peint en trompe-l'œil". Le grand lustre de cristal (il pèse environ huit tonnes) suspendu au plafond peint par Chagall, m'a semblé exactement comme celui qui tombe dans Le Fantôme de l'Opéra, de Gaston Leroux (il y a eu aussi une comédie musicale, je crois...). Tout cela est fort impressionnant. On se sent vraiment quelque part, dans un lieu exceptionnel.

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Il régnait cependant dans cette salle une chaleur torride, les sièges étaient plutôt inconfortables, et j'avais devant moi une femme portant une coiffure gigantesque... qui a eu le bon goût de disparaître à un moment donné...

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L'entracte nous a permis de nous promener dans le célèbre grand escalier, d'admirer les sculptures, les statues, les lustres et autres lampes, l'ornementation, la décoration (style Napoléon III)... et de constater que ça sentait très mauvais près des toilettes des hommes.

Voilà un petit film que j'y ai tourné (essayez d'identifier l'acteur principal, il est très célèbre):

Somme toute, je suis vraiment heureuse d'être allée à cette représentation: pour Roland Petit, pour le ballet, pour Paris, pour la salle, pour tout ce que j'y ai vu et ressenti.

Et depuis quand le mythe doit-il être climatisé, confortable, sentir la rose et correspondre à nos attentes? Il doit au contraire nous surprendre, nous déstabiliser, parfois même nous déplaire à prime abord. Il faut du temps pour l'apprivoiser, il faut y repenser, réfléchir, en tirer des enseignements: peu à peu il s'insère dans la trame de notre vie, réelle et imaginaire, il devient partie intégrante de notre passé et de notre futur.

Voilà ce qu'est devenu pour moi

le Palais Garnier.

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(Les danseurs Eleonora Abbagnato et Nicolas Le Riche saluent après leur magnifique prestation dans Le jeune homme et la mort)

10/07/2011

Gosselin en trois temps

restaurant gosselin,jonquière,scampi,pizzaLe restaurant Gosselin a occupé beaucoup de place dans ma vie d'adolescente et de jeune adulte, et j'en ai gardé tellement de bons souvenirs. Quand venait le temps de manger à l'extérieur, on choisissait entre ChicoutimiChez Georges (qui s'appelait alors Georges Steak House), et Jonquière, chez Gosselin (du nom de son propriétaire, Robert Gosselin).

Curieusement, les deux établissements offraient un menu semblable dans un décor similaire. Grillades, poulet à la broche, spaghetti italien, hamburgers, peut-être du smoked meat, je ne suis pas sûre. Chez Gosselin, il y avait davantage de choix, notamment de la pizza. Mais ce que je préférais, c'était les langoustines, appelées scampis sur le menu. Huit belles grosses langoustines fendues en deux, accompagnées d'un riz blanc et de beurre à l'ail: un véritable délice, et une spécialité que l'on trouvait seulement chez Gosselin.

J'y suis allée assez régulièrement, avec des ami(e)s, avec mon fiancé, pour célébrer des anniversaires en famille, et même pour des lancements de livres ou de disques, quand j'étais journaliste.

Pour le midi ou les repas ordinaires, on prenait place dans la salle principale: tables en formica, banquettes en vinyle, et l'incontournable juke-box et ses wallbox (commandes à distance) à chaque table.

Pour les occasions spéciales, par exemple les repas de fête, nous nous installions dansrestaurant gosselin,jonquière,scampi,pizza  la salle à manger: décor un peu plus chic, tables et chaises en bois, et... menu un peu plus cher.

Je n'ai trouvé aucune photo du restaurant Gosselin de l'époque, sauf cette petite carte postale (photo du haut) dénichée sur Internet. Dans les années 60, il ne nous venait pas à l'idée de photographier les endroits où nous allions régulièrement...

Et puis Gosselin a fermé ses portes, ou fait faillite, je ne sais plus au juste quand. Des braves ont tenté de prendre la relève, il y a eu quelques bannrestaurant gosselin,jonquière,scampi,pizzaières (notamment le Vieux Gosselin) mais rien de vraiment durable.

Il y a quelques années, passant par là, j'ai photographié le bâtiment du 2039 St-Dominique, dans l'état où il était, occupé par je ne sais qui ni quoi, un peu étrange sur son coin de rue (photo un peu plus haut). J'ai cadré l'affiche bizarre indiquant "stationnement à l'arrière", et zoomé la vitrine en angle bien conservée, à travers laquelle je pouvais voir des rangées de chaises.restaurant gosselin,jonquière,scampi,pizza

Mais je n'ai pas eu l'idée de photographier son environnement, les bâtiments des alentours. Je le regrette maintenant, car voici, sur la photo que j'ai prise il y a un mois, tout ce qui  reste aujourd'hui du restaurant Gosselin,  de la Tabagie Nelson (elle a déménagé au 2166 St-Dominique) et de tout ce pâté de maisons situé sur St-Dominique, entre la rue Saint-Léandre et le boulevard du Royaume (anciennement la rue Nelson):

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Tout fuit,

Tout passe

L'espace

Efface

Le bruit.

 

(Victor Hugo, Les Djinns)


25/04/2011

Histoire de stars

(N.B. J'ai déjà publié cette note en 2006. Je la représente ici,  légèrement modifiée, et avec d'autres images. Mes excuses à ceux qui l'auraient déjà lue)

starfighter,starmaster,atari,film,jeu vidéoMême si j'ai gagné ma vie avec l'écriture, je n'ai presque pas écrit de fiction. Des poèmes (mais est-ce de la fiction?), dont quelques-uns me semblent encore aujourd'hui assez réussis, et quelques nouvelles commencées et pas terminées pour la plupart.
Mais il y eut quelques exceptions, dont celle que voici. Entre 1978 et 1995, les jeux vidéo ont occupé presque tout mon temps de loisir. Entre autres, j'adorais le jeu StarMaster, complexe et passionnant compte tenu de la faible mémoire de la console Atari 2600: il fallait se rendre sur diverses planètes pour y accomplir des missions.
Le jeu m'a inspiré une histoire dont le héros est un adolescent passionné de StarMaster. Un soir, il bat le record du jeu et se retrouve immédiatement transporté - ou téléporté - dans une galaxie lointaine, enrôlé de force dans

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(Voilà à quoi ressemblait StarMaster. Fallait-il aimer ça pour jouer à des jeux vidéo aussi simplistes! Les temps ont bien changé.)

 

une armée interplanétaire pour affronter un puissant ennemi en compagnie d'autres recrues venues de différentes planètes. Il sort victorieux d'une grande bataille au cours de laquelle son coéquipier, bleu avec des yeux jaunes plantés au bout de deux antennes, est abattu.

Le jeune héros est félicité, accepté au sein de l'armée de réserve, et renvoyé sur terre avec un émetteur, qui servira à le rappeler au combat en cas de conflit. Réfléchissant ensuite à tout ça, il est rempli de doutes: il n'apprécie pas l'expérience et il en veut à ceux qui l'ont recruté. Il se promet d'essayer d'échapper à un éventuel nouvel appel, d'où le titre de ma nouvelle: Le déserteur.
Mon mari et mon fils (qui avait alors huit ans) ont bien aimé mon texte d'une quarantaine de pages (dactylographiées, il n'y avait pas encore d'ordi!). Je me proposais de l'envoyer à un concours littéraire.


starfighter,starmaster,atari,film,jeu vidéo Mais un jour de 1985, en revenant de Québec en autobus, j'ai lu dans l'Express le résumé d'un film américain qui venait de sortir en France: Starfighter (version française de The Last Starfighter), l'histoire d'un jeune champion de jeu vidéo recruté par des extra-terrestres pour devenir combattant de l'espace et sauver la galaxie!
Inutile de dire que j'étais complètement sonnée. Je n'en revenais pas. C'était mon idée. Traitée d'une façon différente, mais la même idée, malgré tout.starfighter,starmaster,atari,film,jeu vidéo

J'ai compris alors que ma nouvelle n'avait aucun avenir. Quoi que je dise, j'aurais l'air d'avoir repris à mon compte le scénario du film, d'avoir copié ou plagié, ce qui enlevait toute originalité et tout intérêt à mon texte.


J'ai bien sûr été voir Starfighter (de Nick Castle, avec Lance Guest dans le rôle d'Alex Rogan, vous pouvez voir la bande annonce -en anglais- dans la vidéo ci-dessous) quand il a été projeté au Saguenay: pas mal pour l'époque malgré l'indigence des effets spéciaux...

Mais le triomphe final du jeune héros m'a laissé un goût amer...