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13/01/2011

Le pays retrouvé

J'ai écrit sur mon profil Facebook que j'avais pleuré en écoutant Marie-Nicole Lemieux chanter Connais-tu le pays, sur son plus récent disque, intitulé Ne me refuse pas.

disqueMNL.jpg

J'ai pleuré parce que c'est beau, bien sûr. Mais cette beauté que je lui entends, outre celle de la voix, de l'interprétation, de l'accompagnement, elle vient de très loin dans mon histoire personnelle.
C'est un des premiers airs d'opéra que j'ai écoutés, à huit-dix ans, sur les 78-tours que possédait mon père. C'était difficile de comprendre les paroles, car la diva (je ne sais plus laquelle) était italienne, ou peut-être américaine. Non francophone donc.
Comment comprendre "le pays des fruits d'or" (j'ai longtemps cru que c'était "le pays du velours") et "la salle aux lambris d'or", qui débutent le deuxième vers de chacun des deux couplets (répétition, allitération, rime intérieure pour les amateurs d'analyse littéraire!),  termes déjà un peu rares pour une enfant, et en outre prononcés avec un fort accent étranger.  Je demandais à mon père: il connaissait presque tout le texte, mais ces quelques passages lui échappaient à lui aussi.
(Je vous parle d'un temps -très ancien- où Internet n'existait pas)
Plus tard, j'ai éventuellement retrouvé toutes ces paroles (elles sont ici, citées par Jack sur son blogue), parce que je les ai vues écrites notamment. Mais je n'ai jamais entendu d'interprétation vraiment satisfaisante de cet air, tiré de l'opéra Mignon, de Jules Massenet.
Peut-être celle de Célestine Galli-Marié, la mezzo-soprano française qui a créé le rôle en 1866, était-elle excellente...
Jusqu'à ce jour récent où j'ai écouté, directement dans mes oreilles via mon iPod, cet air qui figure sur le disque de la contralto jeannoise. Les mots enfin sont là, dans toute leur splendeur et leur poésie (celle de Goethe, fort bien traduite en français par les librettistes). C'est le phrasé de quelqu'un qui comprend intimement ce que dit le texte, et qui sait insuffler vie et beauté à ces vers autant qu'à cette musique.

Joie, nostalgie, souvenirs, musique, beauté: il n'en faut pas plus pour verser quelques larmes.

Vous pouvez l'entendre sur cette vidéo, avec une photo fixe de Marie-Nicole Lemieux:

 

Et c'est d'autant plus extraordinaire et émouvant que cette grande artiste est une femme de ma région, que j'ai rencontrée à quelques reprises, que j'ai entendue en concert plusieurs fois, au Saguenay, à Québec, à Montréal.

C'est cette pièce qui m'a d'abord attirée vers le disque, de même que cette merveille qu'est Mon coeur s'ouvre à ta voix, de Camille Saint-Saëns (tiré de Samson et Dalila, ici sur Youtube), que j'ai beaucoup écouté dans une période troublée de ma vie adulte.
Je connaissais assez peu ou pas du tout les autres arias (sauf bien entendu L'amour est un oiseau rebelle), qui figurent sur le disque: je les ai découverts, ils sont tous magnifiques, et tous en français!!!

 

24/12/2010

Le Pain des anges

Je repousse de quelques jours la parution de mes "bouffes parisiennes numéro 3"... C'est Noël!!!

Le plus beau chant de Noël pour moi, c'est le Panis Angelicus de César Franck. Pourtant, même si on a pris l'habitude de le faire entendre à Noël, cet hymne religieux n'est pas particulièrement relié à la Nativité: il évoque plutôt l'eucharistie, d'où son titre, Le pain des anges. L'article de Wikipedia nous apprend que le texte est de saint Thomas d'Aquin, qui a aussi écrit le O salutaris Hostia et le Tantum ergo, des tounes que j'ai tellement entendues quand je fréquentais les cérémonies religieuses à mon adolescence.

Je suis athée mais cela ne m'empêche pas de trouver fort belles ces paroles du Panis Angelicus, où il est dit que le plus pauvre des hommes peut manger son Seigneur. (Bizarrement, les interprètes ne chantent jamais le deuxième couplet mais reprennent plutôt le premier avec une fin musicalement un peu différente).

Mais c'est surtout la musique (mélodie et accompagnement) qui est formidable. Quand la voix est belle, comme celle d'Andrea Bocelli dans la vidéo ci-dessus, on est transporté... au paradis.

Pain et fromagepainDange.jpg

Après avoir écrit ce qui précède, je suis allée acheter du fromage  à la Boucherie Davis, où le boucher m'a fait goûter un fromage français appelé Pain d'ange. Saveurs subtiles de pain et de fruit: délicieux!

Alors le 25 décembre, moi, l'incroyante, non seulement j'entendrai, mais je mangerai le pain des anges...

Joyeux Noël à tous!

18/12/2010

Une seule vraie Virginie

chantalVirginie.jpgCette semaine, j'ai écouté les quatre derniers épisodes de Virginie, la télésérie quotidienne de Fabienne Larouche qui quitte l'antenne de la SRC après 15 ans. (Elle sera remplacée par une autre quotidienne de la même auteure, qui aura aussi pour personnage principal une enseignante, incarnée par Marina Orsini!!!). J'avoue que j'étais un peu perdue: si je reconnaissais les anciens -qui étaient heureusement de retour pour un conventum à Sainte-Jeanne d'Arc- je ne connaissais ni la nouvelle Virginie (Charest), ni son conjoint, le groom avec qui elle dansait en rêve. Elle a eu un malaise et failli mourir, mais elle est revenue à la vie.

J'ai écouté fidèlement et avec une grande ferveur tous les épisodes de Virginie pendant les sept premières années. Quand je ne pouvais pas être là à 19 heures, je l'enregistrais et l'écoutais le lendemain. Ce n'était pas parfait, il y avait des scènes un peu ratées, quelques décrochages ou raccords manqués, mais j'y prenais toujours un grand plaisir et j'avais hâte de voir la suite. J'étais attachée à ces personnages avec leurs qualités, leurs défauts, leur humanité en somme, à tous ces êtres en quête d'amour et de bonheur, bien rendus par les comédiens québécois qui ont presque tous défilé dans la série au fil des ans (vous en trouverez la liste, impressionnante, ici),  à l'école Ste-Jeanne-d'Arc, à ce milieu scolaire qui me semblait assez proche de ce qu'il est en réalité.

Même quand j'ai commencé à travailler en soirée, au pupitre du journal, et que je ne pouvais plus écouter l'émission au moment où elle était diffusée, j'ai continué pendant quelque temps à tout enregistrer et écouter.

Mais c'était une gymnastique exigeante. J'ai commencé à manquer des épisodes, à oublier d'écouter l'émisson. Puis je me suis aperçue que je ne l'écoutais plus guère. Parfois au journal, je jetais un coup d'oeil au téléviseur qui diffusait Virginie... sans le son. Je reconnaissais quelques personnages, je devinais vaguement ce qui se passait. J'écoutais un épisode de temps en temps, quand j'étais en congé, ou vers la fin de chaque saison. Mais le coeur n'y était plus... 

Et j'ai complètement décroché quand la nouvelle Virginie est arrivée. J'étais fâchée, en fait: changer le personnage principal d'une série, ça ne se fait tout simplement pas. (J'ai suivi un peu le même parcours que Hugo Dumas, de La Presse, qui signait cette semaine cet excellent papier sur la fin de Virginie.
Pour moi comme pour lui, il n'y a qu'une seule et vraie Virginie, celle qui était jouée par Chantal Fontaine. J'étais très contente de la revoir dans les deux derniers épisodes cette semaine (tout le monde a douté de sa présence jusqu'au dernier moment, car elle est, dit-on, en froid avec Fabienne Larouche).

Ces quatre dernières demi-heures m'ont rendue un brin nostalgique, à la pensée des débuts de cette série que j'ai tant aimée. J'ai trouvé émouvant, à la fin, de voir défiler tous ces visages de la première heure, Bernard Paré, Claudie Paré, Cécile Boivin, Hugo Lacasse, Gilles Bazinet, Mireille Langlois, Pierre-Paul, Hercule, Pierre Lacaille... au son de la chanson L'Amitié de Françoise Hardy.

Si ça vous tente d'écouter cette belle chanson...

06/12/2010

Belles voix d'autrefois

lucMoniqueJanetteRed.jpgSamedi à l'émission Je l'ai vu à la radio (SRC, Première chaîne), il y avait Monique Leyrac et Luc Plamondon, deux amis de longue date (que l'on voit sur la photo avec Janette Bertrand, à l'émission Parler pour parler). On a fait entendre la chanteuse dans C'est ici que je veux vivre, paroles de Plamondon sur une musique de Villa-Lobos.

Mots simples et vrais, musique simple et vraie, émotion simple et vraie... Écoutez-là en cliquant ici (une fois sur le site de MusicMe, faites jouer la chanson en cliquant sur le curseur, à droite sous la pochette de disque): c'est magnifique.

L'un des premiers spectacles que j'ai couverts à l'auditorium Dufour comme journaliste culturelle était donné par Monique Leyrac (en 1970 ou 1973). J'y avais amené ma regrettée maman, qui l'aimait beaucoup. Robe blanche, léger décolleté, l'interprète m'a littéralement éblouie par sa voix, son répertoire (La Manikoutai...) , sa gestuelle, la chaleureuse maturité de sa quarantaine.MoniqueLeyrac2.jpg

En écoutant le parolier et la chanteuse (68 et 82 ans) discuter ensemble à la table de Franco Nuovo, j'ai pensé que des voix comme celle de Monique Leyrac, il n'y en a plus guère aujourd'hui. Dans le (bon vieux?) temps, les chanteuses (auteures ou non de leur textes et musiques) savaient interpréter une chanson et connaissaient l'importance de chanter juste et d'articuler clairement les paroles. Pauline Julien, Louise Forestier, Renée Claude, Fabienne Thibeault, Diane Dufresne, Clémence Desrochers (que j'ai entendue chanter la télé pas plus tard que samedi dernier) pour ne nommer que celles-là. Ajoutons Louise Portal, Isabelle Pierre, Ginette Reno et Renée Martel, pour faire bonne mesure. Sans parler des Lucille Dumont, Aglaé et autres Alys Roby, dont on se souvient à peine.

Aujourd'hui, voix ou pas, diction ou pas, justesse ou pas, les chanteuses montent sur scène et se lancent dans le showbiz en espérant devenir des vedettes. Marie-Mai, Annie Villeneuve, Coeur de Pirate, Stéphanie Lapointe nous servent souvent, avec une voix unidimensionnelle et une grande difficulté à tenir la note pendant plus d'une seconde, d'affligeantes approximations. Même Isabelle Boulay, dotée pourtant d'une fort belle voix, ne peut pas chanter n'importe quoi: je l'ai entendue chanter Marie-Noël (la chanson de Claude Gauthier) dimanche, et je n'ai pas trouvé ça très bon. Si vous voulez en juger, écoutez la vidéo:

Quelques exceptions: Catherine Major, Ariane Moffatt, et, dans une génération précédente, Lynda Lemay et surtout Luce Dufault, l'une des plus belles voix québécoises, qui s'est assumée pleinement comme interprète. 

Et Céline Dion, notre mégastar? Elle sait chanter, et fort bien, surtout en français. Mais ce n'est déjà plus une "jeune" chanteuse.

Je n'ai parlé que des femmes, mais j'aurais pu faire le même exercice pour les voix masculines. Je le ferai peut-être un jour, ou quelqu'un d'autre s'en chargera...

Pour être juste, j'ajoute que d'autres éléments se sont en revanche bien améliorés au fil du temps, notamment la qualité des arrangements et des enregistrements.

10/11/2010

Bonne fête, monsieur et madame Pacman!

pacmanArc2.jpgCette année marque les 30 ans de Pacman.
J'ai assisté à ses débuts grâce à mon fils. Entre quatre et six ans, il était fasciné par les arcades, ces salles où on pouvait jouer aux machines à boules, et qui accueillirent donc à cette époque les premiers jeux vidéo, notamment Pacman.
Ces lieux avaient mauvaise réputation, attirant surtout des ados, marginaux, parfois agressifs, qui faisaient bien souvent commerce de substances illicites.
Mais le jeune lui, voulait seulement jouer. Alors je l'accompagnais, consciente que nous faisions tache parmi tous ces "flos": lui parce qu'il était plus jeune, moi parce que j'étais plus vieille que les habitués du lieu.
Je regardais mon fils jouer, et, accro moi aussi sans vouloir l'avouer, je glissais parfois un 25 sous dans la machine voisine de la sienne pour jouer une partie.
Pacman, c'était fabuleux. Ms. Pacman, ensuite, avraiPacmann.jpgvec son rouge à lèvres et sa boucle rouge sur la tête, était encore plus extraordinaire. Vitesse, réflexes, dévoration jouissive des méchants fantômes, frustration de perdre les trois vies: on ne s'en lassait pas.
Comme fiston et maman étaient passionnés (Jack était intéressé, mais comme spectateur seulement), nous avons eu d'innombrables consoles à la maison, à commencer par la Pong, puis l'Atari 2600, puis les divers avatars de la Nintendo (NES, SUPERNES, N64), avec Mario Bros. comme locomotive. Des versions de Pacman ont été faites pour chacune de ces consoles, j'en ai acheté plusieurs, y compris pour mes Macintosh.
mspacman.jpgMais jamais ces Pacman domestiques ne m'ont offert le même plaisir que les versions pour machines d'arcade...
Impossible de reproduire la sensation que donnait le joystick, encore moins l'acuité de sa réponse. Aucun joystick pour console ou ordinateur ne m'a offert cette précision ni cette sensation d'être dans l'action. Somme toute, la manette classique avec croix de contrôle était préférable.joystick.jpg
Je joue encore parfois à Ms. Pacman sur mon Macintosh, mais je me lasse vite car les flèches de direction gâchent tout mon plaisir.
Et il y a plus de 25 ans que je n'ai pas mis les pieds dans une salle d'arcade. Mon jeune, aujourd'hui dans la trentaine, n'y va plus non plus. Je sais qu'il en existe encore, mais elles ont sans doute bien changé depuis mon époque.

07/11/2010

Un écrivain disparu

Paul Villeneuve est décédé à Dolbeau, à l'âge de 66 ans. L'avis de décès publié dans Le Quotidien et sur Internet (par exemple ici), m'a fait paulVilleneuve.jpgcomprendre qu'il s'agit bien de l'écrivain, originaire de Jonquière, que j'ai connu.

Il a publié quelques romans dans les années 60 et 70, et son plus célèbre est certainement Johnny Bungalow, en 1974. Je me souviens que j'avais été très impressionnée par cette oeuvre,  sorte de roman d'apprentissage où il était question de devenir un homme et d'avoir un pays. Je trouvais même cela génial, je croyais y voir le début d'une grande oeuvre littéraire.

C'est un peu vague dans mon souvenir, mais je possède encore l'exemplaire que j'avais acheté moi-même pour 10.95$, comme en témoigne l'étiquette de la librairie Garneau encore collée à l'endos. On peut la voir sur la photo de droite.IMG_1289.jpgIMG_1294.JPG

J'en avais publié dans Le Quotidien un compte rendu fort élogieux. Quelques années plus tard, j'ai fait une interview avec lui. Ravie de rencontrer l'auteur d'un tel livre, j'ai en revanche appris de sa bouche qu'il avait renoncé à écrire des romans. Ensuite, j'ai vaguement su qu'il vivait en reclus dans la région.

Et plus de 30 ans plus tard, j'apprends son décès, dans un CHSLD du Lac-Saint-Jean, alors qu'il était à peine plus vieux que moi. Pourquoi était-il là, quelle a été la fin de sa vie? J'en n'en sais rien.

 

IMG_1298.JPGEn retrouvant le livre dans ma bibliothèque, j'ai été frappée de voir comment un éditeur pouvait massacrer l'oeuvre d'un auteur à l'époque: petits caractères, texte dense, peu aéré, encrage irrégulier: rien, dans la présentation visuelle, pour attirer un lecteur éventuel. Mais j'avais de bons yeux alors et cette mauvaise qualité de l'édition ne m'a pas dérangée, ni surtout empêchée de lire le livre...

IMG_1303.JPG

 

Des recherches sur le web mènent, curieusement, à un certain nombre de citations dues à Paul Villeneuve, tirées pour la plupart de Johnny Bungalow, comme celles-ci:

«Impossible de palper le temps, mais il s'insinue là entre les fibres les plus ténues de l'être, s'y loge en intrus et s'y creuse un nid fatal.»
«Notre corps, l'environnement le plus près de nous mais si difficile à posséder, à explorer et à aimer...»
«Les souvenirs, c'est la seule chose au monde qu'on peut partager sans arrêt et qui ne s'épuise jamais...»
«Le temps, c'est quand on va d'un Noël à l'autre.»

«Chez les hommes, même l'amour passe par l'argent.»
(Dans  J'ai mon voyage)

 

Sans oublier ce beau passage cité dans l'avis de décès:

«Je sais ces voyages comme passage du temps, Pour le canot ailé de l'amour»

 

Bon voyage, Monsieur Villeneuve!

27/09/2010

Gagnon Frères: indispensables toilettes

gagnonFre1.jpgTout le monde qui s'est promené sur la rue Racine (à Chicoutimi) au cours des dernières décennies a forcément fréquenté, souvent ou à l'occasion, les toilettes du magasin Gagnon Frères.  Quand on était aux prises avec une envie pressante, il n'y avait qu'un seul endroit où aller: le sous-sol de Gagnon Frères.
Gagnon Frères a quitté cet édifice, mais les toilettes sont restées.
Encore récemment, j'y suis allée faire un petit... tour. Et cette fois, j'avais mon appareil photo. Elles font un peu dur, surtout le plafond, comme vous pouvez le constater, sur les photos ci-dessous,

gagnonFre2.jpg

 

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mais peu importe: comme il n'y a toujours pas de toilettes publiques sur toute la rue Racine, elles répondent encore à un besoin. Merci aux fondateurs, Jos et Louis Gagnon (petit historique bien incomplet sur cette vidéo) d'avoir aménagé l'édifice en pensant au citoyen (et surtout à la citoyenne) d'abord.
Ce même jour, j'ai aussi photographié la belle façade d'une autre institution du temps, Lessard et Frère, située juste en face. Même un peu défigurée par Planète Rock,  elle a tout de même encore fière allure, je trouve.

 

gagnonFre6.jpg

 

 

18/08/2010

Hommage à Marie

photoMarieTalbot.jpg(photo: Le Quotidien)

 

J'apprends le décès de Marie Talbot, et je suis sous le choc. Je l'ai côtoyée pendant de nombreuses années alors qu'elle était directrice des communications au Théâtre du Saguenay (anciennement Coopérative de Développement culturel de Chicoutimi).
C'était toujours un plaisir quand elle me téléphonait pour m'offrir un sujet d'article: spectacle, interview avec un artiste. Nous avions un contact à la fois professionnel, personnel et chaleureux.
Intelligente et rayonnante, Marie travaillait bien et efficacement, et elle savait créer avec chacun un lien privilégié.
Elle avait l'art de faciliter la tâche, autant aux journalistes qu'aux artistes et créateurs, et de trouver des solutions aux problèmes d'horaire et de déplacements qui pouvaient se présenter.
Entièrement dévouée à sa tâche qu'elle aimait beaucoup, et aux artistes qu'elle aimait plus encore, elle  était toujours là les soirs de représentation à l'auditorium Dufour, avec son sourire radieux et sa présence à la fois sensible et discrète.

Je la pleure aujourd'hui.
Elle disparaît la même année que le Théâtre du Saguenay...
Le journaliste Daniel Côté publie aujourd'hui dans Le Quotidien un texte chaleureux et bien senti au sujet de Marie Talbot: je ne saurais mieux dire....

22/05/2010

Souvenirs exotiques

casa150norm.jpgComme je l'ai dit dans les notes précédentes, je suis en mode souvenir par les temps qui courent, parce que je tente de classer mes papiers et documents.

J'ai retrouvé par exemple cette photo que j'ai prise de la Mosquée Hassan II à Casablanca, lors d'un circuit des Villes impériales du Maroc effectué en compagnie d'un groupe de journalistes en 2001. Casablanca, qui était la première étape de notre voyage, ne fait en réalité pas partie de ces villes impériales, Fès, Rabat, Meknès et Marrakech, dont je parlerai ici au cours des prochains jours.

Bien sûr, la photo n'offre pas une vue d'ensemble de ce superbe monument (à cet effet, je place un peu plus bas une image glanée sur le web), mais je l'aime bien, à cause du petit garçon qui gravit les paliers en s'appuyant sur ses mains, et du personnage vêtu de blanc qui passe à l'arrière-plan. Contraste entre la petite taille physique des humains et la démesure de leur esprit, en l'occurrence de celui qui a conçu et mis en oeuvre ce gigantesque ensemble architectural.

De retour de mon voyage, au mois de juin, j'avais retardé à l'automne le moment de publier des textes touristiques sur le Maroc dans Le Quotidien, car c'était une saison plus propice que l'été pour les voyages dans cette partie du monde.

mosqueCasa.jpg

Mais voilà: après les attentats du 11 septembre 2001, l'invitation au voyage en pays musulman avait perdu toute pertinence. J'ai donc attendu en février de l'année suivante pour les publier. Je m'auto-cite donc ici, en présentant celui (légèrement retouché) qui concernait plus précisément la mosquée Hassan II.

Des arrêts que l'on ne voudrait manquer pour rien au monde sont prévus aux monuments témoignant d'une grandeur passée, d'un culte de la personnalité ou d'une ferveur religieuse encore très présente.  Par exemple et en premier lieu, la mosquée Hassan II de Casablanca, mosqueeSalle.JPGconçue par l'architecte français Michel Pinseau à la demande du roi Hassan II: plus de 10 000 artisans et ouvriers marocains ont mis six ans pour ériger la plus grande mosquée du monde musulman. L'immense esplanade de marbre bordée d'arches et de colonnes conduit à la mosquée elle-même, érigée littéralement sur l'Atlantique, comme un vaisseau amarré au bord de l'océan, avec son minaret haut de 200 mètres, son toit central coulissant, son architecture inspirée des traditions andalouse et marocaine, combinant le bois sculpté et la céramique finement ciselée et peinte. C'est l'une des rares mosquées ouvertes aux non-musulmans, qui peuvent donc tous en admirer l'opulence et la richesse.

autreVueInt.jpg

18/05/2010

Faire parler les p'tits papiers

Laissez parler les p'tits papiers: J'ai toujours adoré cette chanson composée par Serge Gainsbourg et interprétée par Régine, que l'on voit sur cette vidéo de 1967.
Par les temps qui courent, c'est vrai que les p'tits papiers me parlent: classer, jeter, relire... souvenirs.

Ainsi cette feuille glissée dans un cahier où je notais mes activités quotidiennes.

amenuCharvet.jpg

J'y avais inscrit les mets dégustés au Restaurant Charvet, à Aix-en-Provence en 1982, où j'avais accompagné mon conjoint qui allait soutenir sa thèse de doctorat.

Comme cette fois nous étions infiniment plus riches qu'au temps de nos études à Aix dans les années 70, nous avions décidé de nous gâter. Après sa soutenance, donc, qu'il a passée haut la main, répondant avec aisance aux docteurs qui lui posaient des questions trèsgrandSiecle.jpg pointues sur Proust et Balzac,  nous sommes allés boire un champagne Cuvée Grand siècle (Laurent-Perrier) à la brasserie-café La Belle époque, sur le cours Mirabeau.

Et le lendemain, nous avons été dîner au Restaurant Charvet, situé au 9 rue Lacépède, deux étoiles au guide Michelin. Nous avions pris les deux menus inscrits dans le premier ton de bleu, pour moi le menu à 140 francs (environ 30$) et pour Jack celui avec les rognons de veau.

Un beau souvenir, un peu estompé... (Jack l'a aussi évoqué sur son blogue, ici).

Quelque temps après notre passage,  Henri Charvet a vendu son restaurant aixois, qui n'existe plus aujourd'hui,  pour aller  ouvrir un autre établissement,  Au Comte de Gascogne, à Boulogne-Billancourt près de Paris.

 

 

(Sur la vidéo, le chef donne une recette de cabillaud au foie gras... si vous avez envie d'essayer). Et ses prix ont considérablement augmenté depuis le temps: 100 à 150 euros par personne (130 à 190$), vins non compris...
Le troisième menu (noté avec un stylo d'un bleu différent) est celui que nous avions choisi (au cours du même voyage) à Paris, au Bistro d'Hubert, qui existe toujours. Il avait peut-être une étoile à l'époque, mais il n'en a plus et les prix y sont -disons-  plus raisonnables que ceux pratiqués par Charvet.

Dans le coulis d'écrevisses nageaient quelques vraies écrevisses: c'était la première fois que j'en mangeais et c'était délicieux, comme tout ce que nous avons dégusté au cours de ces deux repas.