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09/10/2014

Reine de la nuit, à jamais

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Au cours d'une discussion récente avec des amis, il fut question de musique, d'opéra et de divas telles que la Callas, la Tébaldi, Joan Sutherland...

et...  Cristina Deutekom!
Quelques recherches sur la Toile m'apprirent qu'elle était néerlandaise, et non allemande comme je l'avais toujours cru. Et qu'elle est décédée très récemment, le 7 août dernier, à l'âge de 82 ans. Je n'avais même pas appris sa mort, et pourtant...
Jack et moi l'avons découverte il y a plus de 35 ans, chez d'autres amis qui nous avaient fait écouter ses deux arias de la Reine de la Nuit, dans La Flûte enchantée de Mozart.
Un timbre pur, agile et juste, un exploit vocal quasi surhumain qui offre à l'auditeur un voyage  bref et intense dans un paroxysme de beauté, de luminosité, dans un au-delà de l'écoute et de la musique normales.

Cliquer sur cette image pour la voir et l'entendre chanter l'un de ces deux airs,  Der Hölle Rache (La colère de l'enfer):

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Ce fut une découverte fabuleuse, et dès lors Cristina Deutekom devint pour nous la seule, unique et mythique Reine de la nuit.

Nous avons vu le beau film d'Ingmar Bergman, entendu plusieurs sopranos chanter ces deux airs. Certaines sont excellentes, notamment la Québécoise Aline Kutan, vue à l'Opéra de Montréal en 2009, et la Française Natalie Dessay, mais aucune ne s'approchait seulement de la performance de Cristina Deutekom: c'était elle, notre reine Christine.

L'enregistrement entendu chez nos amis était celui réalisé sous la direction de Georg Solti,  avec la Philharmonique de Vienne.

Outre la version complète de l'opéra, nous avons aussi acheté -et beaucoup écouté- le disque

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des extraits (pochette ci-dessus). J'ai gravé toutes ces arias (livrées par Deutekom et d'autres magnifiques interprètes) sur de multiples supports, elles m'ont accompagnée et m'accompagnent toujours dans tous mes déplacements en voiture.

Entre autres ce matin de 2009 où nous partions pour Montréal (nous allions précisément voir la Flûte à l'Opéra). Jack a glissé ce disque dans le lecteur de l'auto. Pour l'écouter en entier, cela nous a pris l'exact temps du parcours entre Arvida et l'Étape. Une heure qui a passé bien vite...

Voici le deuxième air, O zittre nicht (Ne tremble pas), chanté cette fois par Natalie Dessay (les acrobaties vocales sont surtout dans les deux dernières minutes):

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05/08/2014

Aluminium, pêche, golf et réminiscences

En bonne autochtone d'Arvida dont le père a travaillé pour Alcan, j'étais intéressée par l'exposition Les joyaux en aluminium présentée à la Pulperie de Chicoutimi.
Un objet en particulier m'a touchée et fascinée dans cet ensemble un peu hétéroclite de pièces en aluminium (qui proviennent de la collection française Jean Plateau et de la collection de La Pulperie-Musée régional).
Il s'agit d'un canot en aluminium confectionné en 1934 par Eddy Gagnon. Une photo montre ce grand pêcheur et chasseur devant l'Éternel avec l'un de ses fils, Jean, à l'issue d'une pêche quasi-miraculeuse: huit belles prises (brochets ou ouananiches, je ne m'y connais pas trop) enfilées sur une branche. pulperie,chicoutimi,aluminium,collection jean-plateau,eddy gagnon,hélène gagnon
Comme il est interdit de prendre des photos de l'exposition, je ne peux que vous proposer ces deux images (trouvées sur la Toile) où on aperçoit partiellement le canot en arrière-plan, derrière un heaume et derrière un buste.pulperie,chicoutimi,aluminium,collection jean-plateau,eddy gagnon,hélène gagnon

Le canot et la photo ont fait remontrer des souvenirs...

Car Eddy Gagnon était le père de mon amie et compagne de classe Hélène Gagnon, une Arvidienne qui s'est notamment distinguée par ses exploits au golf.

Le blogueur étatsunien Charlie Stewart raconte les débuts d'Hélène dans le texte qui suit (cliquez pour mieux lire):

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Il y explique notamment qu'à l'âge de huit ans, elle a commencé à frapper des balles avec trois bâtons de golf trouvés dans les équipements sportifs de ses six frères (elle avait aussi quatre soeurs!).

Son père lui a aménagé un petit parcours où des boîtes de conserve faisaient office de trous, dans le parc en face de chez elle (devenu depuis peu le parc Lévesque). Inscrite au club Saguenay d'Arvida d'abord à titre junior, elle impressionnait avec un coup de départ extraordinaire, très droit et bien plus puissant que celui de la plupart des hommes inscrits au même club.

Elle a ensuite connu une belle carrière amateur, remportant de nombreux tournois où elle a représenté successivement le Québec, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. 
Elle s'appelle maintenant Hélène Gosse (du nom de son mari australien) et vit depuis plusieurs années aux États-Unis, où elle joue encore au golf, en plus d'enseigner et d'agir comme formatrice et coach pour l'équipe de jeunes golfeuses de la Shady Side Academy de Pittsburgh.

Un coup... de circuit
Mais la force de frappe d'Hélène ne se manifestait pas seulement au golf. Dans nos parties de balle-molle, au Collège du Bon Pasteur, quand elle se présentait au marbre, un cri retentissait dans l'équipe adverse: "les filles, reculez-vous, c'est Hélène!"

Les vaches avaient beau reculer jusqu'au fin fond du champ, la balle filait toujours bien trop haut et trop loin pour qu'elles puissent l'attraper.

Hélène s'offrait à chaque fois un coup de circuit.

Un jour, elle a cogné si fort que la balle est allée fracasser une fenêtre de l'Évêché, sur le terrain voisin.

Notre mère supérieure était certes en colère, mais je crois qu'elle admirait secrètement les talents sportifs de notre compagne. Et qu'elle éprouvait une certaine fierté (bien dissimulée) en allant révéler le méfait d'Hélène aux autorités de l'Évêché.

Monseigneur s'est montré magnanime, accordant son pardon à la pécheresse... et à ses complices.

08/05/2014

NEM et réminiscences

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Ce vendredi 9 mai, le Nouvel Ensemble moderne donnera à la Maison symphonique un grand concert qui soulignera entre autres ses 25 ans d'existence. Cet orchestre de musique de chambre a été fondé par Lorraine Vaillancourt, formidable musicienne qui en assure encore aujourd'hui la direction artistique.
J'assisterai à ce concert, qui sera au coeur d'une réunion exceptionnelle, celle des élèves de Rhétorique 1964, du collège du Bon Pasteur de Chicoutimi. Je faisais partie du groupe, de même que Lorraine Vaillancourt et plus d'une vingtaine d'autres jeunes filles.

nem,montréal,nouvel ensemble moderne,lorraine vaillancourt,conventum,bon pasteur,chicoutimiÀ cette époque, Lorraine était déjà une pianiste accomplie, et déjà très engagée en musique contemporaine, tout en demeurant très discrète sur cet aspect de sa vie. Mais nous le savions, et parfois nous insistions pour qu'elle nous joue quelque chose. Alors elle s'asseyait au piano, jouait  Beethoven ou Schoenberg, tandis que nous nous l'écoutions, fascinées et vaguement jalouses de sa virtuosité.
50 ans plus tard, devenues des femmes d'âge mûr (!), des mères et des  grand-mères pour plusieurs, nous serons une vingtaine à nous retrouver à Montréal pour une série d'activités culturelles et gastronomiques, style conventum et retrouvailles. Ce sera vraiment extraordinaire d'être dans la salle avec le public pour assister au concert donné par la plus célèbre d'entre nous et son ensemble.
Auto-proclamées les Pastourelles, nous nous sommes réunies à plusieurs reprises au cours de ces 50 ans, en divers endroits: Québec, Ottawa, centres de villégiature, en souvenir de ces belles années pendant lesquelles moi et mes merveilleuses compagnes (Lorraine, Agathe, Michèle, Constance, Lise, Myriam, Line, Francine et les autres) avons franchi les étapes du cours classique, qui s'appelaient Éléments latins, Syntaxe, Méthode, Versification, Belles-Lettres, Rhétorique, Philo I et et Philo II.
Et pour souligner de façon toute particulière nos 50 ans (!), les amies de Montréal nous ont concocté tout un programme, quelque chose de vraiment spécial.

 

PS. Lorraine Vaillancourt et le Nouvel Ensemble moderne représentent, comme l'écrivait Christophe Huss dans Le Devoir samedi dernier, "25 ans de modernité qui ose". On peut lire tout l'article en cliquant ici

11/04/2014

Concorde aux pieds d'argile

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Comme le mât du Stade Olympique pour Montréal, le Concorde est depuis depuis 40 ans, le point de repère, l'icône par laquelle on reconnaît Québec (portant même ombrage au véritable emblème de la ville, le Château Frontenac).
Quand on roule sur la route 175 en venant du Saguenay, dès les contreforts de Charlesbourg, on aperçoit la fière silhouette de cet édifice, coupée par sa paroi en diagonale et coiffée de la couronne circulaire du restaurant l'Astral.
J'ai beaucoup fréquenté le Concorde, surtout à ses débuts. En 1974, j'ai participé à la Superfrancofête, comme journaliste invitée par l'organisation. Nous étions une vingtaine, venus du Québec et de toute la francophonie européenne et africaine.

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Nous logions au Concorde, qui venait tout juste d'être construit... et qui n'était pas tout à fait  terminé! Certaines parties de l'hôtel étaient inaccessibles, pour cause de plâtres, mortiers, bâches, débris et outils qui y traînaient encore.
Mais nos chambres étaient bien finies, modernes, tellement belles et luxueuses le concorde,québec,superfrancofête,fermeture à nos yeux: il y avait deux très grands lits dans la mienne, et pourtant j'y étais toute seule (juré!).
Ce fut pour moi l'occasion de visiter Ottawa et la Baie James, d'être aux premières loges pour tous les spectacles, notamment Le loup, le renard, le lion, avec Vigneault, Leclerc et Charlebois, sur les plaines d'Abraham. Je me souviens!
Par la suite, chaque fois que j'en ai eu l'occasion, j'ai logé au Concorde. (J'en ai même conservé un ensemble de couture, voir ci-contre). Les soirs d'été, m'asseoir derrière la grande baie vitrée de ma chambre et observer, de loin et de haut, l'agitation fébrile de la Grande Allée, c'était magique. Mais ces dernières années, c'était devenu hors de prix et je n'y allais plus, à mon grand regret.

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Et puis le Concorde a fermé ses portes en février dernier. Il a été vendu, il est encore en vente (l'histoire de cette vente est d'ailleurs en train de tourner en roman d'espionnage). Difficultés financières, marché en régression, le colosse aux pieds d'argile vacille...
La vocation hôtelière du Concorde sera peut-être préservée par un nouvel acheteur, du moins c'est ce que souhaite le maire Labeaume, qui veut à tout prix éviter sa mutation en immeuble de condominiums, en condo-hôtel, ou pire, en une résidence pour aînés (premier projet qui a été complètement rejeté).
C'est donc dire qu'il ne voudrait pas y accueillir le groupe dont moi, ancienne et fervente cliente du Concorde, je fais aujourd'hui partie:  les vieux!

21/03/2014

Quitter le monde

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Dans le roman de Douglas Kennedy intitulé Quitter le monde, que j'ai lu récemment, la narratrice (américaine), qui tente d'échapper à un deuil et à une profonde dépression, quitte son pays pour aller vivre à Calgary, en Alberta.

Elle assiste à un concert donné par la pianiste Angela Hewitt (photo ci-dessus) au centre des arts de l'endroit (vraisemblablement le Jack Singer Concert Hall, dont le nom n'est cependant pas mentionné).

La pianiste est décrite ainsi: "la cinquantaine, pas vraiment belle mais avec un charme à la Simone de Beauvoir malgré sa robe en lamé bleu tapageuse".

Angela Hewitt interprète les Variations Goldberg, de Bach. Pour la narratrice, c'est le bonheur:

"Soixante-quinze minutes d'exploration d'un édifice musical fondamental, dans lequel se reflétait toute la palette des émotions humaines, de l'introspection la plus rigoureuse à l'optimisme exalté, de la méditation apaisée au désespoir le plus profond, de l'allégresse facétieuse à l'acceptation résignée de ce que la vie a d'éphémère...

(...) Chez moi, je me suis assise dans le fauteuil sans enlever mon manteau. J'étais encore remplie de gratitude pour ce moment musical si lumineux, si puissant que oui, je m'en rendais soudain compte, il m'avait permis d'échapper pendant une heure et quart à une affliction omniprésente".

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J'ai bien aimé ce passage, pour deux raisons. Premièrement, il exprime bien comment l'art, la musique dans ce cas, peut nous aider à "quitter le monde", c'est-à-dire nous transporter dans une sorte d'univers parallèle, où l'on oublie tout sauf ce qu'on est en train de recevoir à chaque seconde de l'instant présent.

Ce sont des moments de grâce, qui peuvent effectivement consoler, réconforter, offrir une sensation de plénitude, de pur bonheur au milieu d'une vie tumultueuse.douglas kennedy,quitter le monde,angela hewitt,variations goldberg,glenn gould,david jalbert

L'autre raison pour laquelle j'ai réagi fortement, c'est que j'ai moi-même eu le bonheur d'assister à un concert d'Angela Hewitt. C'était en 2001, à l'auditorium Dufour de Chicoutimi. Elle n'avait pas joué les Variations Goldberg, mais d'autres pièces de Bach, ainsi que de Beethoven et de Schumann. S'adressant au public, elle a raconté que, 36 ans plus tôt, elle était venue pour la première fois à Chicoutimi, comme candidate aux Concours de musique du Québec et du Canada. Elle avait remporté le premier prix dans sa catégorie: sept ans et moins.

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Elle et sa mère avaient logé dans ce même hôtel Chicoutimi où elle habitait le soir du concert. Et c'était un magnifique concert. Vous pouvez lire mon compte rendu en cliquant sur l'image du billet ci-dessus.

Quant aux Variations Goldberg, j'ai aussi vécu cette expérience de quitter le monde quand je les ai entendues en 2012 jouées par le pianiste David Jalbert à Métabetchouan: la description des réactions de la salle que j'en ai faite sur ce blogue (ici)  ressemble beaucoup à celle qu'il y a dans le roman de Douglas Kennedy.

Si vous voulez les écouter, par Glenn Gould, cliquez sur cette image:

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14/02/2014

Grand-papa et la guerre

Le 11 novembre, on célèbre l'Armistice qui marqua la fin de la guerre 14-18.

Mon grand-père Lucien Pelletier a bien failli faire cette guerre. Appelé sous les drapeaux, il s'est enrôlé à Québec puis a pris le bateau pour l'Angleterre à l'été 1918. Il avait 22 ans.

Voici une photo de lui en uniforme, au moment de son départ pour l'Angleterre.

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Et une photo du même Lucien, prise 60 ans plus tard: la ressemblance entre le jeune homme et le père, grand-père et arrière-grand-père qu'il allait devenir est indéniable... et troublante, je trouve. Il est décédé en 1985, à 89 ans.

 

Avec l'aide de mon frère Pierre  j'ai retrouvé sur le web le document qui a fait de notre grand-père, Joseph Émile Lucien Pelletier, une jeune recrue de l'armée canadienne. J'en reproduis une partie (où j'ai rayé quelques éléments). C'est assez émouvant, surtout qu'il y a sa signature un peu plus loin.

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À noter que tous ces documents, qui furent signés à Québec, sont uniquement en anglais.

Arrivé en Angleterre en 1918, il n'a pas eu l'occasion de combattre, puisque la guerre était presque terminée.

Plusieurs jeunes célibataires de son village, Saint-Roch-des-Aulnaies et des environs s'étaient enrôlés en même temps que lui. C'était obligatoire (un certain nombre ont toutefois pris le maquis). Après son retour dans le Bas-du-Fleuve, mon grand-père est resté en contact pendant plusieurs années avec certains de ces camarades.

Enfant, quand je passais quelque temps dans la belle grande maison de mes grands-parents à  Saint-Roch-des-Aulnaies, j'aimais bien monter au grenier, où se trouvaient des trésors. J'y avais notamment déniché la ceinture de cuir (garnie de pochettes pour les balles) et le casque de soldat que mon grand-père avait portés: je me suis amusée souvent avec ces objets qui me fascinaient. (Ils sont maintenant chez mon frère Pierre).

J'ai déjà parlé de ma famille et de mes ancêtres Pelletier. Si ça vous intéresse, cliquez ici.

25/01/2014

Pièce de collection?

Arvida, 50 ans, 1926, Lucie K. Morisset, anniversaire, souvenir, pièce, blason, armoiries, devise

Dans les boîtes que mon père m'a remises lors de son déménagement, j'ai trouvé cette pièce frappée pour souligner les 50 ans de la ville d'Arvida. Les dates inscrites ne sont pas très lisibles, car la gravure est de mauvaise qualité, et on a tendance à lire 1928-1978. Ce qui n'aurait aucun sens: les historiens situent la fondation d'Arvida en 1926, l'année de son incorporation.

Mais en y regardant bien, à l'aide d'une loupe, on finit par lire: 1926-1976. C'est donc dire que la pièce fut frappée un an après la fusion entre Arvida, Kénogami et Jonquière, cette dernière arvida,50 ans,1926,lucie k. morisset,anniversaire,souvenir,pièce,blason,armoiries,devisedonnant son nom à la nouvelle ville.

Cette médaille (la photo ci-contre en montre la taille) m'apparaît donc comme le symbole sinon d'une rébellion, au moins d'une forte (et légitime) résistance de la part des autorités et des citoyens d'Arvida. Comme s'ils voulaient signifier que le nom de leur ville ne disparaîtrait pas, quoi qu'en disent les tenants, partisans et artisans de la fusion.

Comme pour renforcer le propos, les mots  les mots "Prospérité Arvida Développement" (sans les accents, qu'on ne mettait pas autrefois sur les majuscules), sont gravés en demi-cercle dans la partie supérieure.

Il y a d'autres aspects intéressants de cette pièce, notamment le blason, sur lequel je crois distinguer un livre (en haut à gauche) et un lingot d'aluminium. Je n'ai pas réussi à identifier l'objet représenté à droite, peut-être un crayon ou une plume avec autre chose.

L'imagerie correspond sans doute à la devise inscrite juste au-dessous:

Artificio et Mente

expression latine que l'on pourrait traduire par:  "avec le corps et l'esprit" ou encore "par le labeur et par la pensée".

Voici l'autre face de la pièce:

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Elle est posée sur le livre "Arvida cité industrielle" de Lucie K. Morisset, que j'ai emprunté à un ami à qui je dois le rendre au plus tôt (promis, L!). Un ouvrage fascinant, passionnant, superbement documenté et illustré, à lire absolument par tous ceux qui s'intéressent à Arvida.

Bien entendu, puisque ce n'est pas son propos, l'auteure ne traite nulle part du blason ni de la devise d'Arvida.

Pourtant, le sujet m'intrigue et m'intéresse. En fouillant sur le web, je n'ai trouvé aucune référence à ces deux éléments. J'ai seulement trouvé un autre blason et une autre devise (à cette adresse: http://issuu.com/stephangarneau/docs/armorial), attribués sans doute de façon erronée à Arvida:

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D'où cela vient-il? Mystère et boule de gomme!

Je ne sais pas non plus à combien d'exemplaires a été frappée cette pièce commémorative, mais elle est peut-être rare, unique, précieuse. Ou pas du tout.

Mais peu importe: je l'aime bien.

 

18/01/2014

Musique, théâtre, convergences...

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Deux événements convergèrent durant la période des Fêtes pour ranimer dans ma mémoire les images d'une femme et d'un téléroman.

Tout d'abord, un cadeau offert par mon fils: le plus récent disque de la harpiste Valérie Milot et des Violons du Roy. Ils jouent trois concertos pour harpe, notamment celui de François-Adrien Boieldieu.

Un très court passage du 2e mouvement servait de thème à l'un des premiers téléromans que j'ai écoutés, Septième nord.

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La vedette en était la comédienne Monique Miller, l'action se déroulait dans un hôpital, et comme toute série médicale qui se respecte, elle mettait en scène des médecins et des infirmières, des histoires d'amour, de jalousie, de coucheries et de tromperies. Tout ça me fascinait et me troublait car à, l'âge que j'avais (16 ans), comme la plupart des filles et même des garçons de mon âge, je n'étais pas très délurée côté sexe.

septième nord,catherine bégin,boieldieu,valérie milot,violons du roy,christine,la reine-garçon,lawrence anyways,téléromanComme j'aimais beaucoup ce thème musical (vous pouvez l'écouter en cliquant ci-contre sur la photo de Monique Miller), j'ai acheté le disque pour écouter en entier l'oeuvre de Boieldieu, ce que j'ai fait beaucoup, beaucoup... puis j'ai écouté autre chose. En l'entendant à nouveau, 50 ans plus tard, je me suis rendu compte à quel point cette pièce, qui serait complètement tombée dans l'oubli sans Septième nord, est belle et élégante.

L'événement bien triste qui est venu s'y juxtaposer, c'est le décès de la comédienne Catherine Bégin, survenu le 29 décembre dernier. On a mentionné alors qu'elle avait joué le rôle de Renée Daigneault dans Septième nord. Je ne me souviens plus très bien de son personnage, pas plus que des autres... Et je l'ai ensuite vue régulièrement dans plusieurs autres téléromans, (liste complète de ses rôles à la télé, au cinéma et au théatre).

En apprenant son décès, j'ai réalisé que je l'avais vue à deux reprises, très récemment: dans le film Laurence Anyways, de Xavier Dolan: je n'ai pas beaucoup aimé le film, mais sa prestation à elle en vieille tenancière de bordel était très juste.

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Et surtout il y a moins d'un an, j'ai vu et admiré Catherine Bégin sur la scène du théâtre Banque Nationale, dans la pièce Christine, la reine-garçon, de Michel Marc Bouchard: elle y jouait l'insupportable reine-mère (photo ci-dessous): un petit rôle où elle excellait, comme tous les acteurs de cette géniale production, dont j'ai parlé ici.

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C'est en écoutant le concerto pour harpe de Boieldieu que j'ai salué le départ discret de cette grande dame du théâtre.

12/01/2014

Ma belle gang

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Yvon Bernier, Micheline Belley, Carol Néron, Catherine Delisle, Gilles Lalancette, Denise Pelletier, Lucien Émond, Christiane Laforge, Paul Armand Girard, Claude Côté, Pierre Fellice et Louis-Marie Lapointe.

© Photo Michel Tremblay

En décembre dernier, j'étais invitée à un brunch pour souligner le départ à la retraite de trois de mes anciens collègues au Progrès du Saguenay: Micheline Belley, Catherine Delisle et Gilles Lalancette.

Christiane Laforge, mon amie et collègue retraitée, leur rend un bel hommage ici sur son blogue. Je partage entièrement ses propos, sur les trois retraités et sur l'événement lui-même.  Celui-ci m'a permis de retrouver, le temps d'un repas, cette belle équipe avec laquelle j'ai travaillé pendant plusieurs années dans la salle de rédaction. Nous sommes douze sur la photo ci-dessus, il en manque quelques-uns et quelques-unes...

Ci-dessous, également photographiée par Michel Tremblay, l'équipe actuelle de ceux qui sont encore au travail (les pauvres, je ne les envie pas!), pose avec les retraités. Je ne connais pas tous les jeunes, arrivés après mon départ (en 2006). Mais tout ce beau monde continue le combat et fait exister ces journaux, Le Quotidien et Progrès-Dimanche, malgré les embûches, les tempêtes. C'est quelque chose.

L'événement était organisé par Johanne St-Pierre, spécialiste du genre, qui souligne les anniversaires en apportant un gâteau, se charge des diverses célébrations, de l'achat de cadeaux, de l'envoi de fleurs aux nouvelles mamans, aux malades. Et qui parfois apporte sucre à la crème ou délices gourmands concoctés dans sa cuisine, seulement pour faire plaisir aux autres. Jojo est une perle.

J'ai donc passé une bonne partie de ma vie au sein de ce ce groupe bigarré travaillant dans un seul but: faire un journal (1). Les urbains et les campagnards, les manuels et les intellectuels, les distraits et les parfaits, les audacieux et les craintifs, les extravertis et les réservés, les malcommodes et les sages, les comiques et les sérieux, les sociables et les solitaires: chacun arrivant avec son bagage et poursuivant sa route avec le groupe.

Au fil des ans, mes collègues et moi-même avons vécu toutes sortes d'événements et de situations: unions et ruptures, naissances et décès, maladies et guérisons, succès et échecs, joies et peines, sous le regard discret et empathique de toute l'équipe.

Voilà, j'ai été heureuse de côtoyer, pendant 32 ans, la belle gang du Progrès.

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© Photo Michel Tremblay

(1) Avec la collaboration des autres équipes: photographes, employées de bureau, graphistes, imprimeurs, vendeurs, gestionnaires...

30/09/2013

Feu mon ancêtre

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En faisant le tri de ses papiers, mon père a retrouvé cette photo prise par un de ses voisins en 1987. Elle représente le "calvaire" érigé à Chambord en souvenir de cinq hommes ayant péri dans le Grand feu de 1870. Le premier nom mentionné, Osée Fortin, est celui d'un de mes ancêtres: c'était le grand-père de mon grand-père Ludger, qui était le père de ma mère Claire, décédée en 2007.

Il y a cinq noms sur le monument (certains documents parlent de sept morts), un nombre relativement faible de victimes  compte tenu de l'immensité du brasier qui dévasta le Lac-Saint-Jean et le Saguenay, de Roberval à Chicoutimi, le 19 mai 1870.

On peut ajouter à ces cinq noms au moins celui d'un des fils d'Osée, Tommie. En effet, un témoin, cité par Victor Tremblay dans son ouvrage Histoire du Saguenay, raconte comment lui et d'autres hommes ont retrouvé Osée (que l'on appelait José ou Josée) et son fils dans une cave où ils s'étaient réfugiés, près des décombres de sa maison neuve.

Le récit, que l'on peut lire en cliquant successivement les deux images (empruntées au dernier chapitre du livre de Mgr Victor, accessible en entier sur le site Nos racines), est saisissant:

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Telle fut donc la triste fin de mon trisaïeul Osée Fortin.

Étrange coïncidence: il a vécu un certain temps et péri à Chambord (où ce monument fut érigé en 1946), petite municipalité où ont vécu les ancêtres de mon conjoint, et où ses parents se sont rencontrés.