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18/11/2013

Vues de Chicoutimi

Lors de ma séance de photos au bord du Saguenay, j'ai tourné mon objectif vers Chicoutimi, pour prendre ces quelques clichés:

Saguenay, Chicoutimi, vues

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Cette dernière vue, plus rapprochée, montre bien les deux clochers de la cathédrale St-François-Xavier (au premier plan, on peut voir l'hôtel Chicoutimi).

Le bâtiment surmonté d'un petit clocher situé derrière la cathédrale, c'est l'ancien Collège du Bon Pasteur, où j'ai fait mon cours classique dans les années 60. Conçu (tout comme la cathédrale) par l'architecte Alfred Lamontagne pour les soeurs du Bon Pasteur, le pensionnat pour jeunes filles a ouvert ses portes en 1927.

En 1947, les religieuses en firent le premier collège classique pour filles du Saguenay-Lac-Saint-Jean. En 1967, elles firent construire un tout nouveau collège, rue Lafontaine, où j'ai déménagé avec elles pour les dernières années de mon cours. Ce bâtiment, très moderne pour l'époque, est devenu aujourd'hui l'école secondaire Lafontaine.

D'importants travaux sont en cours dans  mon ancien couvent de la rue du Séminaire (qui a abrité pendant plusieurs années le Lycée du Saguenay): il deviendra un immeuble de condominiums appelé Le Chick.

D'après ce que je puis voir sur le site, l'architecture originale (extérieure du moins) est non seulement respectée mais mise en valeur. Vue imprenable sur le Saguenay en plus: tout ça est très chic.

Le couvent austère est devenu une résidence haut de gamme pour gens fortunés: quel destin, tout de même!

Que de souvenirs des cinq années où j'ai été pensionnaire dans cette belle vieille bâtisse, bois, pierre, salles, fenêtres, pièces mystérieuses, notamment la section réservée aux religieuses où nous, les élèves, n'avions pas le droit d'aller.

Je n'y ai pas été malheureuse, bien au contraire. J'y ai rencontré de merveilleuses amies, que je fréquente encore aujourd'hui. Et j'y ai connu quelques excellentes enseignantes (religieuses et laïques) et un très bon professeur de mathématiques qui m'ont guidée et donné accès au monde de l'esprit, à celui de l'art et de la littérature, qui fait encore mon bonheur aujourd'hui.

17/11/2013

Paysages du Saguenay

Je me suis arrêtée le long du boulevard Saguenay, entre Chicoutimi et St-Jean-Eudes, pour prendre quelques photos. Le soleil de fin d'après-midi était à la fois fort et légèrement voilé, en ce samedi 16 novembre 2013.

Je vous les présente en deux billets. D'abord le Saguenay et ses rives.

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La flamme que l'on voit au haut de la falaise, c'est le reflet du soleil dans une fenêtre...

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Ce pan de rocher teinté de rose m'a toujours intriguée et fascinée. Je me suis permis un petit zoom.

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Mon zoom sur la croix de Sainte-Anne me fait découvrir que quelqu'un était assis sur le banc!

Et voici deux autres vues:

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03/05/2013

La Toile a 20 ans

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Le 30 avril 1993: naissance du réseau Internet. J'ose me vanter d'avoir été l'une des premières personnes à difuser cette information, du moins au Saguenay. En 1995, journaliste au Progrès-Dimanche, j'avais interviewé M. Roger Fong, informaticien et professeur au Cégep de Chicoutimi, qui venait de fonder une entreprise pour rendre le réseau accessible aux citoyens d'ici, comme je l'expliquais dans cet article.

Aujourd'hui, dans nos contrées, il serait difficile, impossible peut-être, de se passer de la Toile, qui se déploie sur presque tous les aspects de notre vie. Téléphones, tablettes, ordinateurs, réseau sans-fil nous relient au reste du monde.

Les logiciels et applications nous permettent de tout faire ou presque: photos, rédaction, échanges instantanés, analyse, jeu, cinéma, musique, gestion de la maison, de la ferme, de la multinationale, agendas, bases de données et... vidéos de chat: tous les domaines sont touchés et le premier venu peut créer une page web accessible et fonctionnelle.

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Comme il fallait s'y attendre, les dérives sont venues avec le développement de ce formidable outil: violation de l'intimité, diffusion de renseignements personnels, usurpation d'intentité, etc...

C'est le CERN  (devenu l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire), qui a donné le coup d'envoi en créant le premier site Internet. Il ressemblait  à ceci: www,20 ans,internet,saguenay,1995

Une page de texte (reproduite de façon incomplète ci-dessus) parsemée d'hyperliens, reconnaissables à leur couleur bleue et à leur format souligné. Pas très aguichant, non? Pourtant, l'essentiel était déjà là, comme l'explique Matthieu Dugal ici dans Lewww,20 ans,internet,saguenay,1995 Soleil.

Ce M. Roger Fong (sur lequel, malgré mes recherches, je n'ai guère trouvé d'information, peut-être un lecteur pourra-t-il me renseigner), était donc un pionnier, un visionnaire. Pas plus que moi cependant, il ne pouvait prévoir l'étendue et l'importance que prendrait ce nouveau réseau en seulement 20 ans, ni la place qu'il occupe dans nos vies aujourd'hui.

Il ne pensait pas non plus que son entreprise (appelée Internet Saguenay, je crois), dans laquelle il disait avoir investi 100 000$, lui permettrait de faire beaucoup de profit. Il n'est sans doute pas devenu millionnaire, mais peut-être que son projet a été plus rentable que prévu...

22/02/2013

Michel Marc, Christine et le théâtre

Reprise ces jours-ci à Montréal (chez Duceppe) de la pièce Les Muses orphelines, de Michel Marc Bouchard. Je ne sais pas si je l'ai vue lors de sa création en 1988, mais j'y ai certainement assisté en 1995 à Chicoutimi, dans la mise en scène de René-Richard Cyr (pour lire le texte que j'avais alors écrit, cliquez ici). J'ai vu aussi le film réalisé par Robert Favreau, de même qu'une demi-douzaine de mises en scène des pièces de Michel Marc Bouchard, y compris L'Histoire de l'oie, Les Feluettes (par La Rubrique à Jonquière) et Les grandes chaleurs (en théâtre d'été à la Pulperie).

 

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J'ai bien sûr rencontré et interviewé l'auteur, né à Saint-Coeur-de-Marie au Lac-Saint-Jean, à plusieurs reprises. C'est quelqu'un de bien, un créateur que j'admire et apprécie, autant pour son oeuvre (traduite en plusieurs langues et jouée partout dans le monde) que pour son attitude, sa personnalité. C'est un homme qui a vécu, qui comprend les êtres et les choses. Cultivé et intelligent, il défend ses idées, s'exprime clairement tout en demeurant simple et accessible.

Je prends prétexte de son retour dans l'actualité (on l'a vu récemment à Tout le monde en parle) pour parler de sa pièce la plus récente, Christine, la reine-garçon (photo ci-dessus), que j'ai pu voir en janvier lors de ma première visite au Théâtre Banque Nationale (l'auditorium Dufour rénové).

C'est une oeuvre très forte, peut-être un peu plus intellectuelle, moins axée sur l'émotion que les précédentes, mais qui bouleverse et dérange aussi à sa façon. En ayant l'air de raconter l'histoire d'un personnage éloigné dans le temps et dans l'espace, celle de la reine Christine de Suède, qui a régné (et abdiqué) au 17e siècle, il nous parle de nous, Québécois, de notre pays, de son anti-intellectualisme ambiant, des rêves et aspirations qui ont disparu:

"...les frontières sont faites pour êtes flouées, les étiquettes arrachées, les pulsions profondes assouvies, le spectateur devenant captif d’une toile adroitement tissée, qui le renvoie non pas à une page historique oubliée, mais à une réalité qui le rejoint, de façon presque viscérale. La Suède d’alors et le Québec d’aujourd’hui finissent par se fondre en un même lieu parallèle, qui suscite la réflexion: pays de neige dirigé par une femme qui tente de combattre l’apathie des hommes, en questionnement perpétuel, vendant ses richesses au plus offrant, refusant qu’une culture forte lui serve de dénominateur commun…" (REVUE JEU, 3 décembre 2012)

La pièce m'intéressait également parce que j'avais vu, quelques mois plus tôt, un documentaire sur la vie de Christine de Suède présenté par TV5 dans le cadre de la série Secrets d'histoire (vous pouvez l'écouter en cliquant sur ce lien).

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Michel Marc Bouchard est servi par la mise en scène discrète et efficace de Serge Denoncourt, et par une formidable équipe de comédiens. Céline Bonnier (que l'on peut voir en cliquant l'image ci-dessus), excelle à montrer les tourments de cette âme à la fois sensible et forte, de cette femme qui aimait les femmes à une période et dans un milieu où ce n'était guère permis, de cette reine qui, entre le devoir et l'amour, choisissait toujours ce dernier (du moins c'est la vision qu'en offre le dramaturge), qui n'a pas craint de heurter de plein fouet le clergé tout-puissant lorsqu'elle s'installa à Rome.

Elle est entourée notamment par Catherine Bégin, David Boutin, Jean-François Casabone, Robert Lalonde.

J'avais gagné deux billets en participant au tirage organisé par Diffusion Saguenay pour les quatre premiers spectacles présentés dans la nouvelle salle. Et j'ai vraiment beaucoup aimé ma soirée.

 

25/01/2013

Une salle, une reine

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(Les anciennes affiches. Photo Michel Tremblay, Le Quotidien)

 

Samedi dernier, je suis allée voir Christine, la reine-garçon, la pièce de Michel-Marc Bouchard au Théâtre Banque Nationale, qui est en fait l'auditorium Dufour, rénové au coût de 14 millions de dollars, après quatre ans de fermeture.

Curieuse de voir cette nouvelle salle et aussi de cette proposition théâtrale, je m'étais inscrite au tirage de Diffusion Saguenay pour les premiers spectacles qui y étaient présentés, et j'ai gagné deux billets pour la pièce.

Je n'ai pas pu tout observer en détail, mais voici mes premières impressions.

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(Photo Michel Tremblay, Le Quotidien)

 

Nous avions des sièges dans la rangée Q, la dernière du parterre. Le son était assez bon mais il fallait tendre l'oreille et demeurer concentré pour bien entendre la voix des -excellents- comédiens et tous les détails du -très beau- texte de MMB. (J'en reparlerai peut-être dans un prochain billet).

Tout en offrant un aspect fort différent, plus moderne, la salle conserve un peu de l'atmosphère de l'ancien auditorium, à cause des affiches de spectacles qui y furent présentés (photo du haut), et de ses aires de circulation... circulaires.

Beaucoup de rouge et de verre, c'est agréable à l'oeil.

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(Photo Michel Tremblay, Le Quotidien)

 

La dernière rangée du parterre n'est pas idéale, car il y fait très chaud, et on est tout de même assez loin de la scène. Nous avions ce soir-là directement dans les yeux la lumière aveuglante des projecteurs qui éclairent la salle entre les moments de jeu. Toutefois cette rangée a l'avantage d'offrir, à l'arrière des sièges, un espace supplémentaire où on peut poser des affaires. Attention cependant de ne pas les oublier!!! Quant au rideau rouge qui tient lieu de mur du fond, il m'a semblé un peu étrange.

J'aime moins le plancher des gradins en béton (ou un amalgame de ce genre): il semble bien dur et froid, contrairement au fini en bois blond des sièges et des murs. Les sièges sont larges, assez confortables, et surtout, situés dans un espace généreux: une personne peut passer devant une rangée de spectateurs sans qu'ils aient besoin de se lever. Et c'est fort bien, car il n'y a pas d'escalier au centre pour passer d'une rangée à l'autre.

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En revanche, il y a des toilettes pour chaque foyer, donc pas de ruée (bizarrement, pour y accéder, on traverse un espace du Cégep de Chicoutimi...)

En somme, pour une première visite, j'ai assez aimé, malgré quelques irritants. Je vais certainement y retourner.

Je déteste le nom de Théâtre Banque Nationale, donné pour des raisons bassement mercantiles: c'est un théâtre, pas une banque! Je ne tiens pas non plus à celui d'auditorium Dufour, car je ne suis pas sûre que  Mgr Wilbrod Dufour ait tant fait pour la culture au Saguenay, et il y a déjà le pavillon Wilbrod-Dufour à Alma. J'aurais préféré Théâtre de Saguenay...

20/11/2012

Le Saguenay ce jour-là...

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Le Saguenay était particulièrement beau, particulièrement bas, et particulièrement doré, hier. Je revenais du gym, j'avais par pur hasard mon appareil photo avec moi, alors j'ai fait clic. Voilà le résultat.

En visionnant mes photos, prises à partir du boulevard Saguenay, j'ai été surprise de leur intense saturation en rouge-brun, que je n'avais pas vue avec mes yeux.

Sans doute est-ce dû à la force et à l'orientation du soleil, en ce bel après-midi de novembre 2012. Voici quelques autres photos:

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Et pour terminer, une vue de Chicoutimi:

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28/10/2012

Attention! chute de géants

Dans la forêt sans heures
On abat un grand arbre.
Un vide vertical
Tremble en forme de fût
Près du tronc étendu.

Cherchez, cherchez oiseaux,
La place de vos nids
Dans ce haut souvenir
Tant qu'il murmure encore.

(Jules Supervielle)

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Ces deux grands ormes qui ont grandi à Arvida, en face de chez moi, furent abattus la semaine dernière. Voisins de celui dont j'ai parlé ici l'an dernier, ils étaient aussi atteints par la maladie hollandaise de l'orme. C'est la Ville de Saguenay qui désigne les arbres à abattre et qui effectue le travail.

Cette maladie cause tellement de ravages qu'il est même interdit de les récupérer pour en faire du bois de chauffage. Ils sont passés à la machine, réduits en poussière. Cliquez l'image ci-dessous pour voir la chute de l'un d'eux.

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L'image suivante pourrait s'intituler "Après le massacre". Mais celui-ci n'était pas terminé puisque les deux autres ormes que j'ai photographiés encore debout, de part et d'autre de la maison de droite, ont subi le même sort quelque temps après.

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Pour terminer, voici un sonnet de Pamphile Lemay:

À un vieil arbre


Tu réveilles en moi des souvenirs confus.
Je t'ai vu, n'est-ce pas? moins triste et moins modeste.
Ta tête sous l'orage avait un noble geste,
Et l'amour se cachait dans tes rameaux touffus.

D'autres, autour de toi, comme de riches fûts,
Poussaient leurs troncs noueux vers la voûte céleste.
Ils sont tombés, et rien de leur beauté ne reste;
Et toi-même, aujourd'hui, sait-on ce que tu fus?

O vieil arbre tremblant dans ton écorce grise!
Sens-tu couler encor une sève qui grise?
Les oiseaux chantent-ils sur tes rameaux gercés?

Moi, je suis un vieil arbre oublié dans la plaine,
Et, pour tromper l'ennui dont ma pauvre âme est pleine,
J'aime à me souvenir des nids que j'ai bercés.

 

23/09/2012

D'autres nous-mêmes

Festival international de la marionnette, Saguenay, Jordi Bertran, marionnette

Dernier jour du Festival international des arts de la marionnette à Saguenay. Un très bel événement, que je fréquente régulièrement depuis ses débuts il y a une vingtaine d'années. J'ai vu cinq des quelque vingt spectacles du programme régulier de cette édition 2012.

Comme tant d'autres, je suis attirée et fascinée par les marionnettes, ces humains miniatures créés et manipulés par des humains.

J'admire ces artistes qui font accomplir à leurs créatures (sosies ou projections d'eux-mêmes) des gestes qui ressemblent à ceux que posent les "vrais" humains. Quand, grâce à leur habileté et à leur ingéniosité, ils  leur donnent des attitudes qui évoquent les nôtres. Quand ils les font courir, danser, rire, fuir, montrer de la peur ou de la colère. Lever le petit doigt, hausser les épaules, baisser la tête: quelle merveille que des êtres en principe inanimés puissent agir ainsi, comme nous. Nous nous projetons en eux, c'est inévitable.

L'attrait vient aussi sans doute de ce parfum d'enfance qui se dégage de toutes ces prestations. On se revoit, avec nos poupées, nos peluches, nos Barbie, nos super-héros en plastique, que nous avons manipulés en leur prêtant des sentiments et des intentions, en imaginant qu'ils nous donnaient la réplique, qu'ils nous obéissaient ou nous désobéissaient: nous leur donnions une âme, comme le font depuis des siècles les marionnettistes.

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À cet égard, les plus belles manipulations que j'ai vues cette fois étaient de trois types. Les marionnettes à gaine du Chinois Yeung Faï, (photo ci-dessus)avec son spectacle Hand Stories. Ses personnages sont de véritables oeuvres d'art, finement détaillées, qu'il fait bouger avec subtilité et réalisme.

Les marionnettes à fils du très habile Catalan Jordi Bertran (Le sens des fils) étaient aussi très intéressantes. Édith Piaf, Charlot, Ophélie, un rocker et quelques autres dansent, courent, chantent, se déplacent et vivent grâce à un imposant réseau de fils dont certains ne font bouger qu'un seul doigt. (Cliquez sur l'image du haut pour voir le numéro avec Charlot).

Et enfin le théâtre d'objets (inspiré des marionnettes à tige) du Français Christian Carrignon, qui nous offre son délicieux Théâtre de cuisine. Accroupi sous une petite table, il fait évoluer ses minuscules personnages (bouchons de liège coiffés de capsules, papillottes, pièces de monnaie), au bout de tiges qu'il fait glisser dans des fentes.

Dans les trois cas, on y croit et on s'émerveille de tant de précision et de créativité.

Mais je continue à me demander pourquoi des adultes, en principe des gens sérieux, consacrent toute leur vie à la création et à l'animation de marionnettes, à la seule fin de divertir petits et grands (c'est aussi pour gagner leur vie, mais il y a d'autres façons de le faire, moins compliquées et moins risquées).

Cela pose en fait toute la question de la nature du divertissement, du spectacle. Question à laquelle diverses réponses ont été données par nombre de philosophes et d'artistes...

08/08/2012

Livres et rivières

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Ma dernière sortie à vélo fut décidément très culturelle. Non seulement j'ai admiré la fée des bois sculptée par Raoul Hunter et reconnu un tacon du projet Événement Ouananiche, mais j'ai aussi retrouvé, à Chicoutimi, des éléments du projet La littérature aux abords des rivières, réalisé en 2010 par le Salon du Livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

tony tremblay, écrivain, la littérature aux abords des rivières,rivière aux sables,rivière chicoutimi,saguenay,auteurs,salon du livrela littérature aux abords des rivières,rivière aux sables,rivière chicoutimi,saguenay,auteurs,salon du livrela littérature aux abords des rivières,rivière aux sables,rivière chicoutimi,saguenay,auteurs,salon du livreAu total, 36 bornes d'information sur la littérature régionale ont été installées aux abords de trois rivières du territoire du Saguenay: la Rivière-aux-Sables à Jonquière (où j'ai pris l'an dernier quelques-unes des photos que je présente ici), la rivière Chicoutimi près du Bassin, et la rivière Ha!Ha! à La Baie.

Ce sont de belles pièces bleu et argent en aluminium anodisé: couleurs des rivières et formes évoquant à la fois la queue d'une baleine et les pages d'un livre. Des ouvertures y sont pratiquées: comme des vagues, des ouïes de violoncelle... fenêtres sur le monde.

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Chaque borne est consacrée à un auteur de la région: on y retrouve son nom, une courte biographie, et un passage extrait de son oeuvre. Trois faces, trois langues différentes: français, innu et anglais.

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(présentation du projet en innu)

Bien sûr il y a beaucoup plus que 36 écrivains au Saguenay-Lac-Saint-Jean, il a donc fallu choisir dans une liste non exhaustive de près de 200 noms. J'étais d'ailleurs membre du comité de sélection présidé par Céline Dion (non, pas la chanteuse!), conceptrice de ce fort beau projet.

Quelques noms: Hélène Pedneault, Gilbert Langevin, Yvon Paré, Pierre Demers à Jonquière; Daniel Danis, Pierre Gobeil, Paul-Marie Lapointe, Félix- Antoine Savard à Chicoutimi; Michel Marc Bouchard, André Girard, Louis Hémon, Nicole Houde à La Baie.

la littérature aux abords des rivières,rivière aux sables,rivière chicoutimi,saguenay,auteurs,salon du livre la littérature aux abords des rivières,rivière aux sables,rivière chicoutimi,saguenay,auteurs,salon du livreMême si on n'a pas le temps de lire tous les textes, c'est fort agréable à regarder. C'est bleu, apaisant et inspirant. (Beaucoup de bleu et d'eau sur le site internet graphiquement réussi). Je peux m'asseoir sur un banc et laisser dériver mes pensées:

- les livres se baignent dans les rivières comme leurs auteurs y plongent leurs racines

- les rivières coulent dans les livres comme des veines d'inspiration

- tout comme le poisson que l'on pêche et que l'on mange, le livre que l'on choisit et que l'on lit s'amalgame à notre être et contribue à le développer

- l'eau court, ondule et ondoie, tout comme les mots et les phrases

- je m'y'promène comme dans une forêt et...

- je pense aux Correspondances de Baudelaire, dont voici la première strophe:

 

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

 

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25/07/2012

Tiens... un tacon!

Interaction Qui, tacon, tacon-site, ouananiche, Jocelyn Maltais, Alain Laroche, site du papier, Saguenay, ArvidaJe l'ai reconnu de loin, immédiatement, lors de ma dernière sortie à vélo. Le long de la piste cyclable qui passe devant l'usine AP-60 (en construction) de Rio Tinto Alcan, sur le boulevard Saguenay.

Un tacon!

En principe, le tacon est un saumon naissant. Mais ce peut être aussi une jeune ouananiche, cette cousine du saumon considérée par certains comme l'emblème animalier du Saguenay-Lac-Saint-Jean.interaction qui,tacon,tacon-site,ouananiche,jocelyn maltais,alain laroche,site du papier,saguenay,arvida Je l'ai appris alors que je travaillais comme journaliste au Quotidien et que j'interviewais Jocelyn Maltais et Alain Laroche, les fondateurs du collectif Interaction Qui.

Quand, dès 1988, ils venaient me parler de leur vaste projet Événement-Ouananiche, j'avais des doutes: je ne croyais pas qu'ils pourraient le mener à bien tant il était d'envergure.

Eh bien il semble que la sceptique que j'étais soit en voie d'être confondue. Ce tacon que je viens de photographier (en juillet 2012) est le 23e  d'une série de 60 sculptures environnementales représentant une ouananiche, faites de pierres et de grillage métallique, à être mises en place sur tout le territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean. (35 d'entre elles sont installées à l'heure actuelle). En principe, une fois que ce sera terminé, l'ensemble aura les contours d'une grande ouananiche, détectable en vue aérienne. Comme ceci:

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Les concepteurs de La grande marche des Tacons-Sites décrivent ainsi leur entreprise:

"réaliser un signe couvrant le territoire sur une surface de 140 kilomètres de long par 40 kilomètres de large. Il s'agit de construire 60 sculptures à l'effigie de la Ouananiche appelées «Tacon-Site»,à tous les 5 kilomètres sur le pourtour de cet immense signe emblématique."

"(Un Tacon-Site est implanté dans chacun des 60 pas d'une lieue que Ti-Jean
a réalisés dans le conte « Les pas de Ti-Jean » au Pays de la Ouananiche)"

(Explications plus détaillées ici)

 

C'est un projet insensé, géant, fabuleux. D'autant plus extraordinaire qu'il est assorti d'une foule d'autres éléments, écriture de textes, création de contes, forums, conférences, colloques, performances, événements culturels participatifs accompagnant l'installation des tacons, association avec les milieux de l'éducation, des affaires, avec les instances municipales, avec les communautés locales. Tout cela est admirable.

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Admirable, mais peut-être pas admiré à sa juste valeur. Ainsi, ce tacon du boulevard Saguenay (bien qu'il soit baptisé tacon-site du papier, il est, bizarrement, placé devant les installations de RTA où l'on produit... de l'aluminium!), est là depuis 2008. Je suis passée tout près des dizaines de fois, et pourtant je ne l'ai remarqué que récemment, quatre ans plus tard. Et il y en a d'autres que j'aurais dû voir aussi (je me promets bien d'y porter attention à l'avenir), dans des lieux que je fréquente régulièrement: au Centre national d'exposition, au Musée du Fjord, et même devant le restaurant le Priviliège, par exemple. J'aurais dû les voir car je connais le projet depuis des années, je suis sensible aux arts visuels et j'aime particulièrement le Land Art.

 

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En réalité, chaque tacon est si bien intégré à son environnement qu'il s'y confond et qu'on ne le remarque guère. Après tout, des amas de roche et de métal, il y en a partout...

Par ailleurs, le fait de passer inaperçu à prime abord est peut-être un attribut essentiel, et à la limite son principal atout...

Un grand coup de chapeau donc à ces créateurs qui, au risque de passer pour de doux rêveurs, pour des utopistes déconnectés, pour des mendieurs d'argent public, poursuivent leur projet envers et contre tous. Je leur souhaite de pouvoir le mener à terme.

Je salue leur créativité et leur persévérance, que n'entament ni l'indifférence générale, ni le temps qui passe.