Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/06/2012

Fouilles dans les souvenirs

québec, Le Soleil, journaliste, Saguenay

Dans le secteur de Place Royale à Québec, au lieudit parc de la Cetière, en face de la Fresque des Québécois, il y a un petit site de fouilles archéologiques (ma photo ci-dessus) où on peut voir les fondations du premier édifice du quotidien Le Soleil, et celles de l'hôtel Mountain Hill.

En voici le plan:québec,le soleil,journaliste,saguenay,carrière

Et le texte explicatif (cliquez pour mieux le lire), dont je vous cite le début,québec,le soleil,journaliste,saguenay,carrière qui n'est sans doute pas très lisible à l'écran:


"Le lundi 28 décembre 1896, Le Soleil est publié pour la première fois. Le nouveau journal prend la relève de L'Électeur et occupe les mêmes locaux, au 111, côte de la Montagne."

 

 

 

Un souvenir. C'est au Soleil que j'ai commencé ma carrière de journaliste. Les bureaux de la section Saguenay-Lac-Saint-Jean étaient situés sur la rue Labrecque à Chicoutimi. Quand j'y ai fait ma demande d'emploi, on m'a fait d'abord passer un petit test écrit, où il s'agissait de réécrire une nouvelle sur un fait divers fictif, un incendie si je me souviens bien.

Puis ce fut le grand jeu: deux jours à Québec, toutes dépenses payées, pour passer une batterie d'épreuves dans l'édifice du Soleil, situé alors rue Saint-Vallier. (Il a déménagé depuis sur le boulevard Charest). Deux autres candidats étaient là en même temps que moi.

Tests de français, de grammaire, d'orthographe, de rédaction, entrevue avec les patrons pour exposer nos motivations, et même un test de Rorschach (les taches d'encre). Ils voulaient vraiment savoir qui nous étions.

Une semaine plus tard, je recevais ma lettre d'embauche pour travailler à la section régionale du Soleil. Un autre candidat avait aussi été retenu.

(Je vous raconte la suite dans une prochaine note).

01/06/2012

Rencontres à Québec: Hélène, Félix et Jean-Paul

Étrange comme on peut découvrir des trésors en quelques heures passées dans une ville qu'on croit pourtant bien connaître.

Ainsi l'autre jour à Québec, dans le charmant parc aux abords du Théâtre Petit Champlain  au pied de la falaise, j'ai observé attentivement et photographié cette oeuvre, qui semblait m'attendre depuis sa mise en place en 1997:

québec,petit-champlain, Hélène Rochette, sculpture, Le souffle de l'île, Félix Leclerc

Réalisée par l'artiste Hélène Rochette dans le cadre d'un concours d'art public, la sculpture, faite en majeure partie d'aluminium, s'intitule Le Souffle de l'île.

En voici une vue rapprochée:

québec,petit-champlain, Hélène ROchette, sculpture, Le souffle de l'île, Félix Leclerc

L'île du titre, c'est l'île d'Orléans: pas étonnant puisque nous sommes dans le parc Félix-Leclerc. Deux  des trois textes gravés dans le métal sont de Félix, le troisième est de Jacques Bertin.

québec,petit-champlain, Hélène Rochette, sculpture, Le souffle de l'île, Félix Leclerc

Textes que vous pourrez mieux lire en cliquant sur ce lien, où il y a aussi tous les renseignements sur cette oeuvre.

québec,petit-champlain,hélène rochette,sculpture,le souffle de l'île,félix leclercquébec,petit-champlain,hélène rochette,sculpture,le souffle de l'île,félix leclerc

 

 

 

 

 

Et puis j'ai rencontré Jean-Paul qui m'attendait tout seul sur un palier de l'escalier Casse-Cou...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un petit zoom sur sa belle tête:

 

 

Et bien sûr je conclus en beauté avec une meilleure vue de sa magnifique toile (affichée sur la colonne), La Fête-dieu à Québec, où on aperçoit notamment  l'église Notre-Dame-des- Victoires (à gauche au centre) et le Château Frontenac.

québec,petit-champlain,hélène rochette,sculpture,le souffle de l'île,félix leclerc

29/05/2012

Clichés de Québec

 québec,vieux québec,murale des québécois,petit-champlain,notre-dame des victoires

Le 17 mai dernier, en attendant de voir l'opéra Falstaff, j'avais quelques heures à tuer dans le Vieux-Québec. Temps frisquet, alternance soleil-nuages et... beaucoup, beaucoup de monde.  Pas mal de jeunes écoliers anglophones, excités et bruyants, en voyage de fin d'année. J'ai même entendu une guide expliquer la Fresque des Québécois en allemand à un groupe de touristes.

J'ai pris quelques photos avec mon petit appareil numérique. J'aime bien celle ci-dessus, avec Notre-Dame-des-Victoires tout au fond. Sur le haut mur à droite, ce sont des fenêtres en trompe-l'oeil qui font partie de la fresque murale (en revanche les gens sur la photo, ce sont des vrais!)

Je me suis assise quelques instants dans le parc près du Petit-Champlain:

Québec, Vieux Québec, murale des Québécois, Petit-Champlain, Notre-Dame des Victoires

Québec, Vieux Québec, murale des Québécois, Petit-Champlain, Notre-Dame des Victoires

Encore la Fresque des Québécois, vue de la Côte de la Montagne:

québec,vieux québec,murale des québécois,petit-champlain,notre-dame des victoires

 Et une autre vue sur le fleuve:

québec,vieux québec,murale des québécois,petit-champlain,notre-dame des victoires

C'était un voyage (très bien) organisé par Gisèle Munger: aller-retour du Saguenay en autobus, repas et opéra. Avant de nous rendre au Grand Théâtre, nous avons mangé au restaurant Spag&tini, spécialisé dans les groupes... et des groupes, il y en avait! Malgré le temps frais, j'ai pris l'apéro avec quelques compagnons de voyage sur la terrasse... bien chauffée. Un excellent repas, d'ailleurs, du potage au dessert. Tout a été rondement et nous avons eu beaucoup de plaisir.

24/04/2012

Où est Québec???

québec,ottawa,capitale nationale,tourisme,bizarreries

Québec, c'est beau, mais c'est où?


Quand on est très loin, ça va, on voit bien le nom de Québec inscrit sur les panneaux routiers situés à Saguenay ou à Montréal, par exemple.

Mais Québec a tendance à disparaître à mesure que l’on approche de la ville. Ou du moins à se cacher pour faire place à Capitale-Nationale. "Bienvenue dans la Capitale nationale". "Commission de la Capitale nationale". Partout, la Capitale nationale (le plus souvent, mais pas toujours, avec deux majuscules et un trait d'union).

Et Québec, alors? C’est où Québec? Car il est bien écrit sur Wikipédia qu'il ne faut pas confondre la région de la Capitale-Nationale avec la région de Québec... car la première est incluse dans la seconde!!! Voilà une décision administrative qui atteint exactement le contraire de l’objectif visé: mettre en valeur Québec et sa région.

Mais le plus étrange est le choix des termes et la façon de les écrire dans les documents officiels. Une ville est une capitale ou ne l’est pas. Capitale du Québec? Capitale de Québec? Québec, capitale nationale du Canada? On est tout mêlé.
Imaginez un étranger qui se dirige vers Québec. Il lit sur un panneau le long de la route: région de la Capitale-Nationale. Cela pourrait tout aussi bien être la capitale nationale du Zimbabwe. (Petite précision, pour être juste: d'après des images que j'ai pu voir, il est possible qu'on ait changé ces panneaux ou qu'on en ait ajouté d'autres comportant le nom de Québec depuis que j'ai remarqué la chose).
Sur le site du gouvernement du Québec, cela s’appelle la région de la Capitale-Nationale: avec deux majuscules et un trait d’union, contre toutes les règles de la grammaire française.
Le plus amusant (et c'est peut-être ce qui explique la graphie québécoise particulière), c’est qu’il existe aussi une Commission de la capitale nationale (minuscules sans trait d’union)... canadienne, qui englobe Ottawa et Gatineau. Pour eux, la capitale nationale c'est Ottawa!

québec,ottawa,capitale nationale,tourisme,bizarreries

Si vous tapez "capitale nationale" sur Google, vous allez trouver plus de liens avec celle de Québec, mais celle d’Ottawa va également se glisser dans les résultats: une autre bataille Québec-Ottawa!

Pourquoi ne pas tout simplement garder et utiliser partout le beau nom de Québec?

(Parlant de bataille, saviez-vous que les plaines d'Abraham font partie du Parc des Champs-de-Bataille (à noter que le nom de Québec est absent de cette appellation officielle), créé et administré par la Commission des champs de bataille nationaux... un organisme fédéral?)

05/04/2012

Viva Fernando Botero

boteroChat.jpg

J'étais bien heureuse de lire une nouvelle concernant le peintre et sculpteur Fernando Botero dans Le Devoir (ici).

L'artiste colombien, qui aura 80 ans le 19 avril, a fait cadeau d'une nouvelle sculpture à sa ville natale, Medellin, à l'occasion d'une exposition qu'il y présente sur le thème du chemin de croix. Ce gros chat de bronze (qui n'a rien à voir avec le chemin de croix!) me plaît bien, comme tout ce que fait Botero. J'aime bien l'homme et l'artiste, son caractère bouillant et son discours iconoclaste.

fernando botero,medellin,viacrucis,chat en bronze,musée,mnbaq,québec

J'ai découvert son oeuvre, que je ne connaissais que vaguement, à l'occasion d'une exposition vue au Musée National des Beaux-arts de Québec en 2007.

J'ai écrit alors un billet sur ce blogue, assez éloquent il me semble, où je disais notamment:

 

"Je ne m'attendais pas à aimer beaucoup (..) mais j'ai été émerveillée par ses sculptures en bronze, notamment cette immense femme étendue sur le ventre, nue et tenant un cigarillo à la main, qui nous accueille dans le hall entre les deux salles. Sur le bronze sombre, les formes sont fascinantes, les rondeurs des fesses, auxquelles répondent les rondeurs des bras, des joues, des cuisses, même le dessous des pieds est potelé. C'est sensuel et doux, on a envie de toucher, de caresser..."  

 

Cliquez sur l'image ci-dessous pour accéder au texte complet de la note (où il est aussi question du Café Krieghoff):

fernando botero,medellin,viacrucis,chat en bronze,musée,mnbaq,québec

16/03/2012

Illogismes aviatiques

Aviatique n'est pas un mot de la langue française, du moins pas à  ma connaissance. Mais il m'est venu en tête, déjà formé et tout prêt à servir. Alors je l'utilise ici pour le plaisir, et parce que les deux idées qui suivent concernent de près ou de loin les avions.

En l'inventant, j'ai pensé au restaurant Aviatic, situé dans le magnifique bâtiment de la Gare du Palais à Québec, un resto-bar à vin où l'on mange fort bien. L'automne dernier j'ai filmé quelques éléments du décor, notamment ces pales-éventails au plafond, qui oscillent doucement grâce à un mécanisme ingénieux, et qui s'intègrent au décor évoquant les grands explorateurs et les contrées exotiques.

Voici:

aviatic, avion, réflexion

Et voici un illogisme (emprunté à Sélection):

Pendant que l'avion roule doucement au sol à 15 kilomètres à l'heure, le personnel de bord et les passagers doivent demeurer assis et sanglés sur leur siège: pas question de se lever, surtout pas d'aller aux toilettes. Mais dès que l'appareil file à 650 km à l'heure, à 13000 mètres du sol et qu'il risque d'entrer à tout moment dans une zone de turbulence, tout le monde peut se détacher, se lever, se promener à sa guise et transporter du café brûlant!!!

Et une idée (de Patrick Masbourian):

Les écoliers sont contraints de faire du porte-à-porte pour vendre des objets, chocolat, calendriers et autres bébelles pour financer leurs activités sportives, leurs sorties, ou même l'achat d'ordinateurs.

Pourquoi ne pas donner aux écoles l'argent nécessaire pour toutes les activités d'une part, et d'autre part demander aux militaires de quêter par les maisons pour payer leurs F-35?

15/01/2012

Les Jésuites et l'apostat

Québec, chapelle des Jésuites, maison Dauphine, Bourgault, Hamel, histoire, patrimoine religieuxÀ Québec, il y a une seule rue du Trésor, mais d'innombrables trésors. On les découvre à chaque détour, à chaque croisement dans les rues du Vieux-Québec. Héritage de l'histoire, patrimoine laïque ou religieux, fresques, clochers, frises, plaques commémoratives, édifices entiers construits, incendiés, démolis, reconstruits et remodelés au fil de leurs quelques siècles d'existence. Et menacés de disparition (démolition, reconversion) à plus ou moins long terme...

Je ne sais pas si c'est à cause du froid mordant qui sévit ces jours-ci à Saguenay, mais j'aime me rappeler mes petites vacances à Québec, en juillet dernier, alors qu'il faisait beau et chaud.

Par exemple ce jour où nous descendions tranquillement la rue d'Auteuil: à l'angle de la rue Dauphine, une double porte rouge encastrée dans un mur de pierre a attiré notre attention.

(Sur la photo, on peut voir la porte par laquelle nous sommes entrés. Cliquez pour voir le secteur via Google Street View).

québec,chapelle des jésuites,maison dauphine,bourgault,hamel,histoire,patrimoine religieux

Curieux, nous nous sommes approchés pour lire l'inscription: Maison Dauphine, chapelle des Jésuites. Je suis passée par là d'innombrables fois au cours de ma vie. Et pourtant, je n'avais jamais remarqué qu'il y avait là une église: les rues de Québec sont si étroites et les édifices tellement serrés les uns contre les autres qu'on a rarement l'idée de regarder au ciel ou de s'éloigner pour embrasser du regard un ensemble architectural. Parfois on est trop pressé, ou on regarde les vitrines, les passants: c'est intéressant aussi, mais on manque quelque chose...  

C'était ouvert... Nous sommes entrés dans cette belle chapelle de pierre, inaugurée en 1820, aussi grande que bien des églises, très intéressante et fort bien conservée. Un de ces édifices à la riche histoire dont je parlais plus haut (plus de détails au bout de ce lien).

 

québec,chapelle des jésuites,maison dauphine,bourgault,hamel,histoire,patrimoine religieux

Le guide et gardien des lieux nous a accueillis. Originaire d'Arvida, chaleureux et volubile, l'homme nous a raconté sa vie. Nous avons appris que non seulement il n'était pas croyant, mais qu'il avait apostasié la religion catholique!

Il s'arrangeait néanmoins bien avec les Jésuites pour lesquels il travaillait. Il connaissait bien la chapelle et nous en a parlé avec passion.

Je n'ai pas pu prendre beaucoup de photos, et elles sont très ordinaires, comme vous le voyez ci-dessus et ci-dessous. (La photo de l'extérieur n'est pas de moi).

Sur la photo du haut, on peut distinguer trois tableaux: au centre, une oeuvre de Théophile Hamel intitulée Présentation au temple (1862), et de chaque côté, des toiles de son neveu Eugène Hamel.

Il y a aussi un chemin de croix de bois sculpté par Médard Bourgault, de Saint-Jean-Port-Joli, dont voici une station:

Québec, chapelle des Jésuites, maison Dauphine, Bourgault, Hamel, histoire, patrimoine religieuxUne belle découverte que cette Chapelle des Jésuites, dont jusque-là j'ignorais tout.

03/11/2011

La formidable murale de Jordi Bonet

IMG_2862.JPG

Elle est tellement forte qu'on préfère peut-être parfois ne pas la regarder vraiment. Je parle de la murale du Grand Théâtre de Québec réalisée par Jordi Bonet. Elle couvre trois murs du hall d'entrée, faisant de celui-ci l'un des plus impressionnants que j'aie pu voir dans un théâtre.

Un si grand espace accordé à l'art visuel, tel un magistral avant-propos aux autres oeuvres (spectacles, concerts, opéras) qui seront vues en salle, donne à la création artistique la place qui lui revient dans un tel lieu: la première.

murale du grand théâtre,québec,jordi bonet,grand théâtre,claude péloquin

Et l'oeuvre elle-même a tant de choses à dire. On sent l'artiste totalement engagé dans la transmutation de ces murs de béton, sculptant directement la matière encore liquide afin de lui donner vie, y imprimant l'énergie de tout son corps et de son seul bras (le gauche, son bras droit ayant été amputé quand il était enfant).

Les textes du poète Claude Péloquin, écrits en accord avec le muraliste et gravés dans le ciment, sont fort beaux. Dommage qu'on n'en ait retenu que celui-ci:

Murale du Grand Théâtre, Québec, Jordi Bonet, Québec, Grand Théâtre, Claude Péloquin

Sans doute non prévu au plan initial, il a frappé les esprits, en 1971 et suscité toute une polémique. Des pète-sec comme le ministre des Affaires culturelles Jean-Noël Tremblay et le romancier Roger Lemelin se sont élevés contre cette phrase, qu'ils jugeaient vulgaire et insultante. Ils ont mené une campagne populaire pour la faire effacer.

Le cachet de Jordi Bonet était de 50 000$ (la somme paraît aujourd'hui ridicule compte tenu de l'ampleur du projet),  et le ministre voulait soustraire 10 000$ de ce cachet, aussi longtemps que l'artiste n'aurait pas effacé ces mots de Claude Péloquin:

"Vous êtes pas écoeurés de mourir bandes de caves! C'est assez!"

L'émission Tout le monde en parlait a proposé l'an dernier un excellent reportage. sur cette controverse. On peut le revoir en cliquant sur ce lien. (Ne pas oublier d'écouter la deuxième partie après la fin de la première).

Jordi Bonet a défendu bec et ongles l'intégrité de l'oeuvre, et la phrase de son ami, qui fut finalement conservée. Chapeau à ceux qui ont pris cette décision (c'était des libéraux, mais bon...)

Cette controverse a occulté en partie la valeur de l'oeuvre dans son entier, de même que les autres textes du poète qui y sont intégrés.

murale du grand théâtre,québec,jordi bonet,grand théâtre,claude péloquin

Revoir, mieux regarder et mieux ressentir la puissance de ce majestueux triptyque: c'est un des buts que je poursuivais en me rendant la semaine dernière au Grand Théâtre pour voir Eugène Onéguine. C'est Jack qui a pris les photos.

"Jordi Bonet n’avait qu’un bras. Avec sa truelle, il transformera en poème universel un matériau qu’il n’avait jamais vraiment traité, le béton, dans un environnement humide, sombre et sur une période de 3 mois."

J'ai perçu encore mieux, cette fois, la force et l'immensité des significations possibles de ces corps et morceaux de corps, prisonniers du ciment: ils y flottent ou s'en détachent, accompagnés par les poèmes, dont certains sont gravés à l'envers, comme dans un miroir, évoquant les grands thèmes choisis: amour, liberté et mort (passé, présent et futur).

Les dimensions de l'oeuvre contrastent avec l'espace occupé par les spectateurs, petits humains qui circulent dans le foyer:

murale du grand théâtre,québec,jordi bonet,grand théâtre,claude péloquin

Et si vous voulez la voir et la parcourir sous différents angles, cliquez sur l'image ci-dessous pour voir un film panoramique de Vincent Royer:

murale du grand théâtre,québec,jordi bonet,grand théâtre,claude péloquin

Sur la photo suivante, affiches d'artistes qui se sont produits au Grand Théâtre, d'autres géants en quelque sorte.

murale du grand théâtre,québec,jordi bonet,grand théâtre,claude péloquin

Formidable artiste d'origine catalane, Jordi Bonet a réalisé dans sa courte vie (il est mort à 47 ans) des murales un peu partout au Québec et notamment au Saguenay-Lac-Saint-Jean: hôtel de ville d'Arvida, polyvalente Jean-Dolbeau, Cégep de Jonquière, église St-Raphaël, et restaurant Le Sablonnet.

Scrapper l'art

Si ces dernières ont été restaurées et sont maintenant visibles au Centre national d'exposition, et si la murale du Grand Théâtre est toujours aussi présente, beaucoup d'autres oeuvres de Jordi Bonet intégrées à l'architecture ont été détruites ou recouvertes lors de rénovations, comme celles de bon nombre d'autres artistes, partout au Québec.

Cette question du (triste) sort réservé aux oeuvres publiques est justement abordée dans le documentaire Scrapper l'art, réalisé par Suzanne Guy et produit par la maison saguenéenne Télé-Boréale Productions. Le film prend précisément comme exemple principal les oeuvres réalisées au Saguenay par Jordi Bonet (on y voit notamment la veuve de l'artiste, Huguette Bonet, s'exprimer sur le sujet).

Après avoir été montré dans quelques festivals, le documentaire sera présenté ce dimanche 6 novembre à 17 heures à la télévision de Radio-Canada, Saguenay-Lac-Jean. Le lendemain 7 novembre, en deuxième partie du Téléjournal Saguenay, une table ronde sur la situation de l'art public au Québec.

21/10/2011

Il Matto et Mistral Gagnant: méchant contraste

Lors d'un séjour dans le vieux Québec l'été dernier, visite de deux nouveaux restaurants, en plus de notre bistrot-confort, le Café du Monde, merveilleusement situé au bord du fleuve, que nous avons retrouvé avec plaisir (et avec un ami): j'y ai notamment dégusté une rosette de truite absolument sublime.

il matto,mistral gagnant,restaurants,québec

(un arc-en-ciel vu par les baies vitrées du Café du Monde)


Premier essai: Il Matto 71 (Le Fou!), rue St-Pierre (deuxième adresse d'un bistrot branché ouvert rue Myrand depuis quelques années), où on sert de la cuisine dite italienne. Nous acceptons une place au bar: nous aimons bien, ça permet d'observer l'équipe en plein travail. Seul inconvénient, la plaque de cuisson est derrière nous, alors on se fait chauffer le dos quand les flammes jaillissent sous une grillade. Mais ce n'est pas grave.
Je réalise alors le nombre incroyable de gestes que chaque employé doit accomplir. Ce n'est pas le cas dans tous les établissements, mais ici au Il Matto, un serveur doit notamment savoir préparer un cocktail, conseiller un vin, couper un morceau de gâteau, mouliner le poivre sur l'assiette; il doit connaître l'emplacement des glaçons, des verres, des jus, des épices, des ustensiles, des bacs à vaisselle. Le contact entre les nombreux employés semble excellent, ils jasent et font des blagues tout en exécutant leur étourdissant ballet.
La seule chose qu'ils ne font pas, c'est la cuisine: le chef s'en charge.

il matto,mistral gagnant,restaurants,québec(décoration moderne et de bon goût au Il Matto)

En entrée, une salade mixte fortement conseillée par le garçon. Elle est énorme. Un vrai repas. Pourquoi ne nous a-t-il pas avertis qu'il vaudrait mieux en partager une? Ce que font nos voisins, un couple plutôt jeune qui entre immédiatement en grande conversation avec le personnel. Nous, les vieux, on nous sert gentiment, mais sans plus.
Nous prenons des pâtes. Moi, des linguini aux fruits de mer. Une assiette géante. Plutôt bonne, avec pinces de homard, moules en coquilles, grosses crevettes cuites à la perfection. Mais je ne me sens pas à l'aise, quelque chose m'empêche d'apprécier vraiment. Je ne suis pas un travailleur de la construction qui a trimé dur toute la journée: juste une madame qui n'a presque plus faim après sa grosse salade. Le quart de ce plat m'aurait suffi. Je trouve que c'est un manque de délicatesse que de garrocher pareille montagne au client avec incitation à s'empiffrer.

Mon compagnon a choisi des penne aux saucisses, je goûte, et je n'aime pas du tout le goût de la viande. Il se trouve confronté au même problème montagnesque que moi: il doit en laisser, et pourtant c'est un homme.
Pas de dessert, nous sommes bourrés. Et ça coûte cher.
Pourquoi ne pas offrir des demi-portions, ou des plats à partager? On l'a fait pour nos jeunes voisins, qui ont partagé l'assiette d'antipasti (après leur salade). Comme plat principal, la dame a choisi des pappardelles aux champignons, servis en moins grande quantité que nos plats, et qu'elle juge délicieux...
Bref, c'est un beau restaurant, où les erreurs de service sont nombreuses. Bien décoré, bien branché, tellement branché qu'il est fait, comme dirait quelqu'un que je connais, pour les snobs de Québec.

il matto,mistral gagnant,restaurants,québec
(au Mistral gagnant, nous avons mangé à cette table près du pilier)


Complètement différent: Mistral Gagnant, rue St-Paul. Tout petit endroit à la décoration typée, fleurant bon la Provence. Accueil chaleureux, mais sans excès. Une petite entreprise de type familial. La carte est invitante. En entrée, je choisis... une salade! Je ne me dompte pas! Celle-ci est d'une taille correcte pour une entrée, excellente. Mon compagnon a opté pour une soupe de poisson, qui goûte bon.

Mon plat: des ravioli farcis au canard, sauce ciboulette crémeuse: goût subtil, mélange de saveurs parfaitement dosé: un délice. L'assiette est généreuse, mais pas gigantesque: je dévore le tout. Et les ris de veau commandés par Jack sont tout aussi savoureux.
Il nous reste un peu de place pour une crème caramel, délicieuse. C'est assez cher, là aussi (c'est Québec et c'est l'été), mais j'en sors heureuse et satisfaite.

06/09/2011

Moment charmant

maasdam,Québec,Saguenay, la baie, croisière
(Le MS Maasdam à Québec)


Le MS Maasdam a fait escale à La Baie la semaine dernière: cet imposant navire de croisière ne devait pas venir à Saguenay à ce moment-là, mais il a changé d'itinéraire à cause de l'ouragan Irène.

Nous avions vu ce même Maasdam à Québec, quand nous sommes passés le long des quais en juillet dernier.

maasdam,québec,saguenay,la baie,croisière

Derrière un hublot, j'ai aperçu un petit garçon blond, je lui ai fait bonjour de la main, il m'a répondu...

Voyez-le de plus près:

maasdam,québec,saguenay,la baie,croisièreRencontre improbable, le charme d'un instant...