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13/12/2008

Juliette et Amélie Nothomb

amelie_nothomb.jpgÉcouté l’autre jour à la radio une interview de Christiane Charrette avec Juliette Nothomb, soeur de l’écrivaine Amélie Nothomb. C’était hallucinant de l’entendre, si on a déjà écouté parler Amélie (c’est sa photo ci-contre) : même timbre de voix, même prononciation, même débit, même accent. (vous pouvez écouter l’entrevue ici ).

Les deux soeurs ont été élevées ensemble et sont fusionnelles, comme elles l’avouent volontiers, notamment dans ce document vidéo où on peut vraiment mesurer leur degré troublant de ressembance, sur fnacLive.
Juliette a écrit un livre de cuisine inspiré par les goûts d’Amélie qui -ses fidèles lecteurs le savent- est très gourmande. J’ai adoré son plus récent roman, Le fait du prince.

29/09/2008

Annie Ernaux: roman troublant

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Une autre nuit -presque- blanche en compagnie d’un livre. Cette fois c’était Les années, d’Annie Ernaux. Le chroniqueur de La Presse Pierre Foglia aime beaucoup cette auteure française (photo de droite) totalement atypique, et il a en particulier dit beaucoup de bien de ce livre, son plus récent. Pour ma part, c’était le premier de ses nombreux romans que je lisais.
Je l’ai donc terminé au petit matin. Et ensuite, j’ai eu du mal à m’endormir, parce qu’il m’avait troublée. Annie Ernaux, née en 1940, elle raconte sa vie, mais d’une manière très originale: comme si elle se fondait avec la marche de l’histoire, emportée par les courants politiques et sociaux, tout en conservant la distance nécessaire pour les observer et pour y inscrire son destin individuel.
Même si cela se passe en France, il y a beaucoup de similitude avec le Québec, notamment en ce qui concerne l’évolution de la famille, du mariage, de la lutte des femmes, les habitudes de consommation, les idées. Seuls les noms de lieux et les marques de commerce sont différents, mais pour moi, qui ai vécu en France au début des années 70,  tout ce dont elle parle est plutôt familier.
annees1.jpgDu fonds commun de cet univers et de cette histoire, elle se détache par le livre qu’elle écrit, et par son style particulier: l’imparfait de l’indicatif et la troisième personne du singulier évoquent le rythme et le souffle d’un train qui fonce vers on ne sait où sans pouvoir s’arrêter. Passagère à bord du train, la narratrice  entre en gare à quelques occasions, par le biais d’une photo décrite en détail, et qui marque une étape de sa vie.
Comme toute création et plus généralement toute action humaine, le livre tente de  “sauver quelque chose du temps où  l’on ne sera plus jamais” (dernière phrase du roman), autrement dit de conjurer l’échéance de la mort. C'est donc un livre bouleversant, original, une vraie oeuvre romanesque.
Après l’avoir terminé, j’écrivais dans ma tête, comme elle, mais avec mes mots, mes images, mes idées, bref, tout ça tourbillonnait, agité par cette conclusion à la fois noire et lumineuse.
J’ai dû penser à mes leçons d’espagnol pour réussir à m’endormir.

12/07/2008

Millenium: du solide

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Tout le monde en parle, c’est le roman de l’heure: la série Millenium, en trois tomes, de l’auteur suédois Stieg Larsson .
J’en ai parlé ici après une nuit presque blanche passée avec le premier tome. Ensuite, j’ai passé à travers les deux autres tout aussi rapidement, grâce au prêt d’un ami.
Une histoire passionnante, bien ficelée, des personnages atypiques, pas trop politiquement corrects, des méchants bien juteux qui sont  punis par où ils ont péché.
Ce qui plaît en premier lieu au lecteur, je crois, c’est que sa soif de justice est entièrement assouvie par la résilience de la jeune héroïne, Lisbeth Sallander. Pas vraiment séduisante mais crack d’informatique et super-intelligente, elle réussit à se venger longuement et cruellement de tous les affronts commis à son endroit par ceux qui ont de l’autorité sur elle.
Quelques défauts
Cependant, tout ce qu’elle fait est à peu près impossible à réussir par une personne normale: on est obligé d’en conclure qu’elle possède des pouvoirs surnaturels, ce qui nuit un peu à la crédibilité du récit.
Autre petit irritant: quelques grandes confrontations physiques avec un ou des méchants, dans des lieux éloignés ou abandonnés, longue bataille, coups et blessures, mort horrible du méchant: un peu trop hollywoodien à mon goût.

En revanche, comme tout cela se passe en Suède, j’ai apprécié les descriptions de paysages, d’un climat qui ressemble au nôtre, de certaines coutumes ou traditions sociales typiquement scandinaves.
Finalement, c’est un excellent suspense, un phénomène, on se sent comme ces enfants qui plongent dans les Harry Potter: une fois qu’on a commencé, on est parti pour le grand tour. Inutile de nous appeler, de nous proposer les sorties les plus trippantes en ville: on lit Millenium.
On n’y trouvera par ailleurs aucun enseignement, aucune vision originale de la vie, aucune recherche esthétique ou littéraire: juste un bon suspense, solidement construit selon des recettes éprouvées.
Une suite?
Les médias nous apprennent qu’il existerait un quatrième tome, sous forme d’ébauche ou de manuscrit complet, on ne sait pas, trouvé dans les papiers de l’auteur, décédé en 2004 à l’âge de 50 ans. Pour le moment, les héritiers se disputent les droits d’auteur, mais un jour on pourra peut-être lire la suite et connaître le destin de la soeur jumelle de Lisbeth.

12/05/2008

Quelle nuit !

395850799.jpgNuit presque blanche de samedi à dimanche: je l’ai passée avec “Les hommes qui n’aimaient pas les femmes” premier tome de la trilogie Millenium, de l’auteur suédois Stieg Larsson, décédé peu après la publication du troisième tome.
Je m’inquiète parfois de moins lire qu’auparavant, et me demande si c’est par paresse, lassitude, ou indifférence soudaine pour cette activité qui fut si importante au cours de ma vie, ce qui me désolerait vraiment beaucoup. J’ai eu ma réponse: je suis tout aussi capable qu’avant de dévorer un livre, mais je suis plus sélective. À l’âge vénérable qui est le mien, je ne peux plus me permettre de consacrer du temps à des livres qui ne me semblent pas intéressants, ou tout simplement qui ne correspondent pas à mes attentes de lectrice déjà formée et expérimentée.
Mais quand ça vaut la peine, je plonge et j'oblie tout. Ce roman de Stieg Larsson  est un suspense psychologique comportant des éléments d’enquête policière. Mais avant tout un roman, un vrai. Un style efficace (selon la traduction proposée) qui va droit au but (faire progresser l’action), des personnages complexes, intéressants, originaux, aux prises avec des dilemmes et des conflits, qui parfois font de bons coups, parfois des erreurs : c’est humain, passionnant, impossible de s’en détacher.
Pour résumer, disons que c’est l’histoire d’un journaliste recruté par un homme très riche pour enquêter sur la disparition de sa jeune nièce, survenue des années auparavant.
Cela se passe en Suède, sur une petite île bien loin de Stockholm: l’hiver là-bas ressemble au nôtre, de même que le printemps. Quelques passages jettent un éclairage instructif et intéressant sur les us et coutumes suédois.
J’ai adoré, j’ai hâte de lire les deux autres tomes.
Je lisais au lit: à deux heures du matin, il me restait environ 150 pages à lire, je me suis dit il faut que je dorme, je me suis couchée mais... le sommeil n’est pas venu.
Me doutant bien que c’était à cause de cette lecture non terminée, j’ai repris ma lecture, j’ai fini le livre vers les 3h30 du matin, et ensuite j’ai dormi jusqu’à 8 heures.
Je m’étonne toujours que ce genre de nuit écourtée (ça m’arrive environ une fois par mois, pour diverses raisons) n’ait pas de véritable conséquence pendant la journée qui suit.
Dimanche, j’ai fait ce que je devais faire, j’ai assisté à la dernière représentation de l’Auberge du Cheval blanc, puis soupé avec l’équipe. Rentrée chez moi vers 22 heures, j’ai lu les journaux et me suis couchée vers 23h30. C’est sûr que j’ai bien dormi...
Je manquais un peu d’énergie pendant la journée de lundi, mais à part ça, rien de grave. Étrange, non? 

02/02/2008

Un livre

18bf4bd1c46d419759557be6f609c151.jpegPlus je vieillis et moins je lis de livres. Je lis des journaux et des magazines, mais moi qui ai tellement lu dans mon enfance et mon adolescence, des romans énormes, plus le livre était épais, plus je l’abordais avec plaisir, aujourd’hui je suis devenue plus sélective. Pour que je lise un livre, il doit m’intéresser, me passionner, sinon j’abandonne. Je déplore cela, de lire moins de livres, mais je n’y peux rien.
Mon fils m’a offert à Noël “Un homme” de Philip Roth, auteur américain que j’aime beaucoup, j’ai lu entre autres La tache, un roman fabuleux. “Un homme” ne l’égale pas, mais c’est tout de même excellent. Et passablement déprimant. L’homme en question vient de mourir, le livre relate sa vie, qui prend la forme d’une série de combats de plus en plus difficiles contre la maladie. À mesure qu’il vieillit, ces malaises augmentent en nombre et en intensité, et les traitements, médications, opérations, examens, finissent par envahir tout son temps et gruger son énergie, l’amenant à considérer d’un oeil distant, presque indifférent, tout le reste de sa vie, et notamment le mépris dans lequel le tiennent ses deux fils issus d’un premier mariage.
C’est ça, simplement, un homme: ça vit et ça meurt. Un excellent roman, triste et beau comme la vie. Malheureusement, et autant que je puis en juger sans avoir lu la version originale, la traduction ne me semble pas tout à fait réussie.

08/12/2006

Chef-d'oeuvre?

medium_piercLarry.2.jpgUn livre formidable, que ce Piercing de Larry Tremblay. Pas loin du chef-d'oeuvre, me semble-t-il, et je ne dis pas ça parce que l'auteur est originaire du Saguenay. La première des trois nouvelles, intitulée La hache, est remarquable. J'ai été jetée par terre par les dix premières pages, une sorte d'analyse du monde moderne, en raccourci, avec des images fortes et des considérations percutantes. Le dernier texte, Anna à la lettre C, peut-être déjà publié ailleurs, est excellent aussi: le ratage d'une rencontre dans toute son horreur. Piercing est peut-être un peu plus faible, mais très intéressant aussi: la dérive d'une jeune fille qui quitte son Saguenay natal pour vivre à Montréal. Larry Tremblay est un auteur de grande qualité, il sait écrire, et il connaît la force des mots. Il a écrit des pièces de théâtre formidables, comme The Dragonfly of Chicoutimi, pièce à un seul personnage magnifiquement joué par le comédien Jean-Louis Millette, que j'ai eu la chance de voir au Petit théâtre de l'Université du Québec à Chicoutimi quelques semaines seulement avant sa mort, Le ventriloque, vu en lecture publique à Jonquière, de même que Le déclic du destin, La leçon d'anatomie, Le mangeur de bicyclette, des textes magnifiques que j'ai lus en imaginant ce que cela pourrait donner sur scène.

21/04/2006

La souris bleue

Je viens de terminer La souris bleue de Kate Atkinson. C'est un très bon roman. Belle structure, assez complexe, des personnages attachants, une intrigue à plusieurs volets qui se tient, les fils se rattachent tous à la fin, un mélange de suspense policier et de saga familiale. Beaucoup de références à la culture populaire (musique, émissions de télé) et classique (citations de Shakespeare). Une petite réserve pour la traduction, signée Isabelle Caron, qui ne n'a pas semblé extraordinaire (des phrases mal tournées, des flottements de sens) mais c'est difficile de juger, puisque je n'ai pas lu le texte original. Je le recommande vivement à tous ceux et celles qui aiment les bons romans, riches, longs, prenants qui font réfléchir sur divers aspects de la condition humaine.
Et quel plaisir de pouvoir lire plusieurs heures sans interrruption ! Vive la retraite!

26/10/2005

Mon premier amour

Mon premier Tintin, c'était L'Oreille cassée. Je l'avais reçu comme prix à la fin de ma première année, au cours de laquelle j'avais appris à oreilleCassee.jpglire. C'était le premier livre que je lisais seule du début à la fin. Un plaisir immense et beaucoup de questions. Il y était question d'un «conservateur» de musée. Je me demandais bien qu'est-ce que c'était. Début d'une curiosité et d'une passion pour la langue française, qui dure toujours, cinquante ans plus tard.
Et chaque fois que j'entends parler du Tibet, je vois des images tirées de Tintin au Tibet: les moines, les montagnes enneigées, le yéti, bref, grâce à Hergé, je connais un peu ce pays où probablement je n'irai jamais.
J'ai lu ces albums à mon fils, le soir avant qu'il aille au lit. Il ne devait pas avoir plus d'un an les premières fois. Je me rappelle sa fascination pour les images, pour certains mots. Et moi-même je les ai redécouverts et goûtés encore plusieurs fois. Il ne se lassait jamais, voulait se faire lire quelques pages de plus. Vers 2 ans, il s'est mis à choisir lui-même quel album nous allions relire. Et j'ai eu un petit pincement au coeur quand il s'est mis à les lire lui-même, vers 7 ou 8 ans. Il n'avait plus besoin de moi pour ça...
Tintin, c'est une belle initiation à la vie politique et sociale pour les enfants: la psychologie, le pouvoir, l'amitié, l'amour, les passions humaines, tout y est, brossé succinctement peut-être, mais avec justesse et un humour délicieux, autant visuel que textuel. À l'âge adulte, on y découvre des choses qu'on n'avait pas comprises, on goûte mieux certaines allusions. Par exemple que les insultes et injures de ce bon vieux capitaine Haddock, bachi-bouzouk, iconoclaste et autres sont toutes de vrais mots tirés du dictionnaire. Une source infinie de plaisir et de savoir. Chaque album est un petit chef-d'oeuvre.

Ma note: 10+/10