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10/09/2006

Graffiti

L'autogare, rue Racine, est certes l'un des endroits les plus déprimants de Chicoutimi. Le ciment craque de partout, les fissures se multiplient, c'est sombre et humide, on dirait que ça va s'écrouler d'une minute à l'autre. Les escaliers sont sales et sentent mauvais, pleins de détritus en tous genres, et le soir, on ne s'y sent vraiment pas en sécurité. Si on y laisse notre voiture, c'est à nos risques et périls: même sous un plafond, elle n'est pas à l'abri de la pluie, de la neige, et de morceaux de ce même plafond. L'autre jour, il pleuvait très fort, et l'eau coulait librement dans l'escalier, formant un véritable rideau qu'il fallait traverser pour changer d'étage.
Mais heureusement, il y a les graffitis, pour égayer l'atmosphère. Un en particulier, qui se lit ainsi : "Penis is the king", accompagné d'un petit dessin assez évocateur merci. Cela me fait rire chaque fois que je le vois.

09/09/2006

Moments de télé

medium_sharapova.jpgLa télévision nous offre du pire et du meilleur, je ne suis pas la première à le dire. En cette fin de semaine du US Open, j'écoute du tennis, un sport que j'adore, même si je ne le pratique pas moi-même. Les tournois du grand chelem me passionnent. J'ai vu Roddick battre Youzhny, un Russe qui s'est rendu loin et qui s'est fort bien défendu. Et je viens juste de voir Maria Sharapova (photo) l'emporter sur Justine Henin-Hardenne. Un assez bon match, mais pas le meilleur du tournoi. Les images du stade new-yorkais nous montrent à quel point les spectateurs assis dans les dernières sections sont loin du terrain: la surface de jeu apparaît minuscule, les joueurs ont l'air de petits bonshommes et la balle est difficile à distinguer. Comparé à ça, à Montréal, au stade Uniprix, on est tout près du jeu même dans les derniers sièges. Il y a aussi eu, un peu plus tôt dans la semaine, les adieux d'Agassi, assez émouvants. Mais tout ça n'est que du sport, de la pure détente.
Un peu plus sérieux et tout aussi passionnant: un documentaire diffusé à Télé-Québec et portant sur les dômes en architecture, depuis le premier, celui du Panthéon d'Hadrien à Rome, jusqu'au dernier, le dôme géodésique inventé par un Américain du nom de Fuller. On montrait comment les architectes, au service des puissants qui voulaient des dômes toujours plus grands, ont résolu les problèmes de résistance et de structure, de façon ingénieuse. J'ai vu "en personne" quelques-uns des dômes mentionnés dans le documentaire: ceux d'Hadrien et de Saint-Pierre à Rome, le Pavillon des États-unis à Expo 67 (dôme géodésique), et je prépare un voyage en Grèce et en Turquie où je verrai sans doute celui de Hagya Sophia, Sainte-Sophie, à Istanbul, et peut-être celui de la Mosquée bleue, pas très loin. Je n'ai pas vu celui du Capitole à Washington, mais cela viendra peut-être un jour... quand Bush sera sorti du paysage. Il me manquera le dôme du stade de Georgie, aux États-unis, et franchement, ça ne me dérange pas trop de ne jamais voir celui-là.
Il y avait aussi, à TV5, un épisode de Des racines et des ailes qui se passait en Croatie, à Split et en Cappadoce, absolument fascinant. Bref, je n'écoute pas beaucoup la télé, mais parfois, elle m'offre des cadeaux, des occasions d'apprendre, de vibrer, que je savoure pleinement.

07/09/2006

Kent Nagano...

medium_nagano.jpg Le chef Kent Nagano prend des airs inspirés, il est plutôt séduisant, mais il devra faire plus pour me convaincre qu'il est exceptionnel. Je ne dis pas qu'il n'est pas un bon chef, il est certes talentueux et compétent, mais dépasse-t-il tous ceux que l'on a eus à Montréal? (Charles Dutoit et Jacques Lacombe, notamment). Sa neuvième symphonie (que j'ai entendue à la télévision, ce qui peut fausser un peu mon jugement : j'aurais peut-être réagi différemment si j'avais été dans la salle, mais je m'y suis prise trop tard pour acheter les billets) ne m'en a pas pas convaincue. Le dernier mouvement était tellement rapide que les choristes n'avaient pas le temps de prononcer. Il aurait pourtant fallu mordre dans les mots. On avait l'impression que les archets "chiraient" sur les violons, à certains moments. Il soignait beaucoup les détails, au détriment d'une vision d'ensemble de l'oeuvre, et l'interprétation manquait de sensualité, il me semble. Évidemment, la prestation de mercredi était affectée par le cirque médiatique qui l'entourait. À la télé, avec les danseurs, les DJ champion et les "témoignages" présentés en lieu et place de l'exécution du concert, c'était exécrable.
En même temps, je comprend bien que ce cirque, avec la télé, les médias, les interviews, est essentiel pour attirer des gens. Moi je mets la neuvième, ou n'importe quelle autre symphonie de Beethoven, dans mon lecteur, je n'ai aucun visuel, aucune distraction, et je suis parfaitement heureuse. Mais j'ai été élevée avec ça, et je ne connais pas les vedettes pop d'aujourd'hui. C'est différent pour la plupart des gens. Ils ont besoin de glamour, de vedettes, d'histoires d'amour, et la musique classique leur semble hermétique, élitiste: ils ne sont pas conscients que tout ça existe aussi dans le monde de l'opéra et du concert.
À tous ces gens, à mon avis, il faudrait proposer de la musique classique contemporaine, plus proche du heavy metal, du techno, de l'expérimental, pour les attirer peu à peu vers les grands chefs-d'oeuvre d'autrefois. Mais qui fera ça? L'école s'en désinteresse carrément, et la télévision ne fait rien en ce sens.
Ceci dit, il n'est peut-être pas nécessaire d'attirer tout le monde vers la musique classique. S'ils préfèrent d'autres genres et styles musicaux, c'est bien leur affaire.

03/09/2006

Savoureux Expressio

medium_devidLeb.jpgJ'ai assisté, samedi soir au Théatre Palace Arvida, à la dernière représentation (pour l 'été 2006) d'Expressio, le nouveau spectacle de la troupe Québecissime. J'ai beaucoup aimé ce spectacle qui me semble une suite logique au précédent, de Céline Dion à la Bolduc. Cette fois, l'équipe élargit ses choix de chansons à tout le répertoire francophone et s'éloigne des interprètes originaux pour proposer les chansons dans un contexte entièrement recréé. À tous points de vue, on note une amélioration remarquable par rapport au précédent spectacle, fruit de l'expérience apporté par dix ans de scène, et, pour certains musiciens, par une participation à d'autres spectacles et productions d'envergure.
Je pense à David Leblanc (photo), magnifique, qui chante vraiment très bien, à Michaël Girard qui a un bagage impressionnant de prestations derrière lui et qui sait nous en faire profiter, à Marie-Eve Riverin, qui nous livre entre autres un J'veux bien t'aimer de Lynda Lemay très émouvant, et à Sylvain Doré, qui s'améliore d'année en année.
Près de 80 chansons sont mises à contribution pour la création d'une sorte de comédie musicale qui raconte l'histoire de Doris, une petite chanteuse québécoise qui ira faire carrière aux États-Unis sous le nom d'Angela et deviendra une vedette internationale, sorte d'hybride de Céline Dion et de Madonna, un rôle très bien endossé par Caroline Riverin.
Le spectacle réserve plusieurs moments forts: un duo masculin qui combine les chansons New York de Daniel Lavoie et Je voudrais voir la mer, de Michel Rivard, ainsi que la chanson Un trou dans la tête. Également, un amalgame fort réussi de trois titres français, Ne me quitte pas (Brel), Je suis malade (Lama), et Avec le temps (Ferré), d'abord chantés séparément puis superposés entre eux et justaposés à un très beau tango mettant en scène un homme et deux femmes. Les arrangements musicaux en général sont d'ailleurs tout à fait remarquables, le rock sonne bien et tout s'enchaîne avec souplesse et subtilité.

Les décors modernes et vivants, qui bénéficient de l'expertise de l'équipe et de plus grands moyens financiers, exposent un mélange judicieux de meubles réels et d'images virtuelles, la scène du clavardage est tout à fait saisissante et les musiciens sont intégrés à tout ça de façon intelligente. Tout ce monde chante en français et prononce parfaitement, de façon à revisiter le sens des mots pour créer une histoire originale, ce qui permet au public de redécouvrir les textes et de mieux comprendre les chansons de Nanette, Éric Lapointe, Daniel Bélanger, Sylvain Lelièvre, Aznavour, Hugues Aufray entrw autres. Offertes dans un nouvel écrin, elles brillent d'un nouvel éclat.

J'ai quelques petites réserves: il y a du flottement avant l'arrivée finale d'Angela, avec un passage axé sur les retrouvailles et les relations père-fille où le choix des chansons manque d'éclat et où on semble oublier la trame de l'histoire. Et le thème de la-fille-abandonnée-et-enceinte est vraiment un peu cliché.

Il me semble aussi que la finale manque un peu de punch: j'aurais aimé que ça explose davantage, et aussi, peut-être, voir défiler sur écran les noms des artistes (pour ma part, j'en connais plusieurs, mais ce n'est pas le cas de tout le monde) et les titres des chansons entendues.

Ceci dit, j'ai passé une excellente soirée, et je ne regrette pas un instant d'avoir assisté à Expressio.

Je précise enfin que, pour un soir de dernière, le public était singulièrement amorphe.