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03/09/2006

Savoureux Expressio

medium_devidLeb.jpgJ'ai assisté, samedi soir au Théatre Palace Arvida, à la dernière représentation (pour l 'été 2006) d'Expressio, le nouveau spectacle de la troupe Québecissime. J'ai beaucoup aimé ce spectacle qui me semble une suite logique au précédent, de Céline Dion à la Bolduc. Cette fois, l'équipe élargit ses choix de chansons à tout le répertoire francophone et s'éloigne des interprètes originaux pour proposer les chansons dans un contexte entièrement recréé. À tous points de vue, on note une amélioration remarquable par rapport au précédent spectacle, fruit de l'expérience apporté par dix ans de scène, et, pour certains musiciens, par une participation à d'autres spectacles et productions d'envergure.
Je pense à David Leblanc (photo), magnifique, qui chante vraiment très bien, à Michaël Girard qui a un bagage impressionnant de prestations derrière lui et qui sait nous en faire profiter, à Marie-Eve Riverin, qui nous livre entre autres un J'veux bien t'aimer de Lynda Lemay très émouvant, et à Sylvain Doré, qui s'améliore d'année en année.
Près de 80 chansons sont mises à contribution pour la création d'une sorte de comédie musicale qui raconte l'histoire de Doris, une petite chanteuse québécoise qui ira faire carrière aux États-Unis sous le nom d'Angela et deviendra une vedette internationale, sorte d'hybride de Céline Dion et de Madonna, un rôle très bien endossé par Caroline Riverin.
Le spectacle réserve plusieurs moments forts: un duo masculin qui combine les chansons New York de Daniel Lavoie et Je voudrais voir la mer, de Michel Rivard, ainsi que la chanson Un trou dans la tête. Également, un amalgame fort réussi de trois titres français, Ne me quitte pas (Brel), Je suis malade (Lama), et Avec le temps (Ferré), d'abord chantés séparément puis superposés entre eux et justaposés à un très beau tango mettant en scène un homme et deux femmes. Les arrangements musicaux en général sont d'ailleurs tout à fait remarquables, le rock sonne bien et tout s'enchaîne avec souplesse et subtilité.

Les décors modernes et vivants, qui bénéficient de l'expertise de l'équipe et de plus grands moyens financiers, exposent un mélange judicieux de meubles réels et d'images virtuelles, la scène du clavardage est tout à fait saisissante et les musiciens sont intégrés à tout ça de façon intelligente. Tout ce monde chante en français et prononce parfaitement, de façon à revisiter le sens des mots pour créer une histoire originale, ce qui permet au public de redécouvrir les textes et de mieux comprendre les chansons de Nanette, Éric Lapointe, Daniel Bélanger, Sylvain Lelièvre, Aznavour, Hugues Aufray entrw autres. Offertes dans un nouvel écrin, elles brillent d'un nouvel éclat.

J'ai quelques petites réserves: il y a du flottement avant l'arrivée finale d'Angela, avec un passage axé sur les retrouvailles et les relations père-fille où le choix des chansons manque d'éclat et où on semble oublier la trame de l'histoire. Et le thème de la-fille-abandonnée-et-enceinte est vraiment un peu cliché.

Il me semble aussi que la finale manque un peu de punch: j'aurais aimé que ça explose davantage, et aussi, peut-être, voir défiler sur écran les noms des artistes (pour ma part, j'en connais plusieurs, mais ce n'est pas le cas de tout le monde) et les titres des chansons entendues.

Ceci dit, j'ai passé une excellente soirée, et je ne regrette pas un instant d'avoir assisté à Expressio.

Je précise enfin que, pour un soir de dernière, le public était singulièrement amorphe.

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