Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/06/2011

Saison: confusion

boutiqueInt.jpg

Il y a quelques jours, dans une belle boutique de Place du Royaume, le Verchères pour ne rien vous cacher,  la vendeuse me précise gentiment qu'il y a 25% de rabais sur tous les vêtements, sauf les nouveautés.

Ayant repéré un capri Simon Chang absolument craquant, je demande à la dame si le rabais de 25% s'applique à ce vêtement, m'attendant à ce qu'elle me dise non puisque c'est un modèle très estival et qu'il doit, selon moi, faire partie des nouveautés.

decoll.jpg

Je cherchais un chandail dans ce genre-là (hi!hi!)

Elle me répond pourtant par l'affirmative.

Je lui demande: "Ce n'est pas une nouveauté?"

Elle me répond: "Non, il s'agit des nouveautés d'automne. Je n'ai pas osé vous le préciser".

Elle était un peu gênée en effet de m'avouer que plusieurs vêtements des collections automne-hiver sont déjà en vente... alors que l'été n'est même pas commencé!

Vive la mode, toujours en avance sur le temps!

07/06/2011

Julie Boulianne et Karin Côté: complices et magistrales

julie boulianne,karin côté,salr

(Karin Côté et Julie Boulianne. Photo Rocket Lavoie, Le Quotidien)

Le concert donné dimanche après-midi à la salle François-Brassard par la mezzo-soprano Julie Boulianne et la soprano Karin Côté m'a procuré tant de plaisir que j'en fus moi-même étonnée. Même si la première a une carrière en pleine ascension tandis que la seconde s'est un peu éloignée (du moins l'ai-je cru) du chant classique au cours des dernières années, elles ont toutes deux brillé avec une force égale dans le répertoire qu'elles ont choisi, parfaitement adapté à leurs possibilités, à leur voix, à leurs goûts sans doute.

En duo, elles ont fait le premier air, Ah guarda sorella (Cosi fan tutte), entamant ainsi leur programme en joyeuse légèreté, et le dernier, Youkali, de Kurt Weill, terminant sur une note nostalgique et tendre. Atmosphère qui s'est étendue jusqu'au rappel, Le duo des Fleurs (Délibes, Lakmé). Bizarrement, deux personnes m'ont dit après le concert que cet air, "Sous un dôme épais", les fait pleurer chaque fois...

Dense et relativement court, le programme est bien conçu, original et parfaitement équilibré. En première partie, le grand répertoire, Mozart, Gounod, Rossini, surtout en français et italien. La deuxième partie plus contemporaine (mélodies de Ravel et Poulenc) s'est conclue par un volet Kurt Weill.

Julie Boulianne nous séduit par sa puissance vocale et son jeu hautement comique dans son air fétiche, Una voce poco fa (du Barbier de Séville, interprété par Joyce DiDonato dans la vidéo ci-dessous), et nous émeut jusqu'aux larmes avec Va laisse couler mes larmes, de Massenet. Karin Côté joue habilement l'ironie et l'humour noir dans Glitter and Be Gay de Bernstein, puis se révèle émouvante et vraie dans Je ne t'aime pas de Kurt Weill.

Les deux chanteuses font gracieusement alterner légèreté, gravité, humour, profondeur. Elles utilisent judicieusement leurs ressources dramatiques ou comiques pour faire comprendre les enjeux de ce qu'elles chantent, même dans une langue que le public ne comprend pas. Et cela sans parler de leurs timbres, magnifiques et complémentaires, de leur technique impeccable, de leur sens des nuances.

 

 

La pianiste Marie-Ève Scarfone, une jeune femme de grande expérience, surmonte avec grâce tous les pièges de ses énormes partitions (qui remplacent l'orchestre dans bien des cas), tout en accompagnant, soutenant et donnant la réplique à ses compagnes: c'est un vrai plaisir de l'entendre.

Au-delà des qualités énumérées ci-haut, il y avait ce petit plus, ce quelque chose qui circule entre les artistes et le public et qui donne une qualité particulière à l'atmosphère. Cette sorte de miracle, de grâce du moment, ne se produit pas toujours, mais cette fois, c'était bien là, dès le premier air et sans interruption jusqu'à la dernière note, grâce entre autres au professionnalisme de Julie Boulianne et de Karin Côté, à leur bonheur de chanter et de partager la scène, bref, à leur engagement total dans cette activité.

Ce magnifique événement présenté par la Société d'art lyrique du Royaume a attiré environ 250 personnes, soit un peu moins que le public habituel de l'opéra au Saguenay: il survient bien tard en saison et plusieurs mélomanes sont déjà sans doute en vacances ou en voyage. Les familles des deux jeunes femmes s'étaient cependant déplacées en grand nombre pour accueillir et fêter leurs vedettes.

_____

Voir aussi l'excellente critique de Daniel Côté, parue dans Le Quotidien

03/06/2011

Opérette, opéra, arias

Julie Boulianne, Karin Côté, SALR, opérette, opéra, sopranoEn marchant sur la rue Saint-Denis, dans un secteur de Montréal (un peu au nord de Cherrier) où pourtant j'ai dû passer des centaines de fois au cours des années, je découvre ce vieux bâtiment, assez beau malgré ses fenêtres placardées au rez-de-chaussée. (Il logerait un cabinet d'avocats, semble-t-il).

Gravée dans la pierre, au-dessus de la porte, cette inscription:

STUDIO DE LA SOCIETE CANADIENNE D'OPERETTE

Et tout en haut:

FONDEE EN 1921

(Tout en majuscules, sans accent...)julie boulianne,karin côté,salr,opérette,opéra,soprano

 

L'inscription est plus lisible sur la photo de droite:

Je connaissais vaguement la Société canadienne d'opérette, mais je ne savais pas du tout qu'elle avait eu pignon sur rue au 3774 Sait-Denis. Fondée par le baryton Honoré Vaillancourt, elle a compté jusqu'à 200 actionnaires et 155 employés. Elle présentait jusqu'à neuf opérettes par année; des artistes comme Amanda Alarie, Lionel Daunais, Albert Roberval, Raoul Jobin y ont chanté.

"Peu après sa fondation, la Société canadienne d'opérette lança une souscription populaire sous forme de briques vendues à un dollar afin d'ériger un édifice de quatre étages au 3774, rue Saint-Denis, pour y loger son administration et tenir ses répétitions".

La SCO a pavé la voie aux Variétés lyriques, fondées en 1936 par Lionel Daunais, qui ont connu un succès phénoménal à Montréal jusqu'en 1955, avec des opérettes présentées au Monument-National.

 __________________

julie boulianne,karin côté,salr,opérette,opéra,sopranoL'opérette, c'est aussi le créneau de la Société d'art lyrique du Royaume, fondée à Chicoutimi il y a 40 ans. J'en profite pour vous signaler qu'elle présente, ce dimanche 5 juin à la salle François-Brassard, un très beau concert qui réunira sur scène la mezzo-soprano Julie Boulianne (photo) et la soprano Karin Côté. L'une est née à Dolbeau-Mistassini, l'autre à Laterrière, elles sont amies et se font complices pour présenter, en solos et en duos, aussi bien Mozart, Rossini et Massenet, que Poulenc, Ravel et Kurt Weill.

Plus de détails sur le concert ici.

02/06/2011

Arbres au vent

Sur son blogue, Jack présente en chronique photo l'éclosion des fleurs, sur les jeunes pommetiers (malus) que nous avons plantés devant la maison il y a quelques années. Voyez, sur cette note, les photos qu'il a prises et publiées le 1er juin.

Pour ma part, assise sur la galerie ce même jour mais quelques heures plus tard, j'ai eu l'idée de filmer un des deux pommetiers, ainsi que les grands arbres en arrière-plan: un fort vent s'était levé, et tout cela bougeait et bruissait beaucoup.

Heureusement que les bourgeons n'étaient pas tous ni complètement ouverts ce jour-là: solidement accrochés aux branches, ils sont demeurés en place. Quelques jours plus tard, tous les pétales se seraient retrouvés au sol en quelques heures...

Comme vous pouvez le constater sur la vidéo, l'un des grands ormes est complètement mort. J'espère qu'on viendra le couper bientôt, pour permettre aux petits de mieux grandir.

Là, je fais un Jack de moi-même et vous cite un poème sur le sujet du jour. Celui-ci, assez connu -et plutôt triste, pardonnez-moi- est de Sainte-Beuve:

 

J'étais un arbre en fleur où chantait ma jeunesse
Jeunesse, oiseau charmant, mais trop vite envolé
Et même, avant de fuir du bel arbre effeuillé
Il m'avait tant chanté qu'il se plaignait sans cesse

Mais sa plainte était douce, et telle en sa tristesse
Qu'à défaut de témoins et de groupe assemblé
Le buisson attentif avec l'écho troublé
Et le coeur du vieux chêne en pleuraient
[de tendresse

Tout se tait, tout est mort! L'arbre, veuf de chansons
Étend ses rameaux nus sous les mornes saisons
Quelque craquement sourd s'entend par intervalle

Debout, il se dévore, il se ride, il attend
Jusqu'à l'heure où viendra la corneille fatale
Pour le suprême hiver chanter le dernier chant

 

Et voici enfin l'état du pommetier aujourd'hui 2 juin 2011 (photo prise par Jack, qui en parle ici):

arbres,vent,pommetier,fleurs,jack