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31/07/2011

Le Moulin à Lepage

Moulin à images, Robert Lepage, Québec, histoireLunettes de carton, un oeil bleu, un oeil rouge, look extraterrestre pour cause de 3D, entre falaise  et fleuve, je me fonds dans la foule de mes semblables qui converge vers le port de Québec pour assister au miracle quotidien.
La nuit venue, les élévateurs à grains troquent leur livrée grise et terne contre un habit de lumière. Un meunier génial a transmué leur face en un écran gigantesque, sur lequel il projette des gens, des lieux, des couleurs, des faits, des légendes, des idées, des visages qui frémissent et se meuvent, se succèdent et se télescopent.

Couleur, mouvement, technique, sensibilité, harmonie.
Tout vibre, tout bouge, tout revit et me touche.
Semée à tout vent, l'histoire, notre histoire, mon histoire creuse son sillon dans le ciel étoilé.
Magie du rêve. Je m'abandonne.
Les fantômes vacillants du passé se lèvent, scintillent un temps sur les ailes du moulin, puis s'évanouissent.

Ma mémoire burinée de leurs oeuvres.

 

Moulin à voyages
Moulin à visages
Moulin à images
Moulin à Lepage



28/07/2011

Pierre Grandmaison, la fête

Un grand organiste du Québec, Pierre Grandmaison, a présenté mercredi le dernier des Concerts d'été 2011 de la Cathédrale de Chicoutimi, le seul auquel j'ai pu assister cette année (et je le regrette).

pierre grandmaison,orgue,concerts d'été,cathédrale de chicoutimi(Photo d'écran...)

M. le curé de la Cathédrale a souligné que s'il y avait un peu moins de monde cette fois-là que les précédentes, c'est qu'on avait dû changer de jour. Ces concerts gratuits ont habituellement lieu le mardi, mais mardi, c'était la fête de sainte Anne, alors on n'a pas voulu lui faire concurrence avec un événement dans une autre église du diocèse.

Mercredi 27 juillet, c'était en revanche l'anniversaire de M. Grandmaison, qui a eu 62 ans. Après l'entracte, Céline Fortin, organiste titulaire de la cathédrale (qui assistait le musicien pour les pages et les réglages), est intervenue sur l'orgue du choeur avec un air de circonstance, et le public l'a spontanément suivie en entonnant "bonne fête à Pierre". C'était un peu gênant, mais néanmoins charmant, et accueilli avec simplicité et naturel par le principal intéressé.

Organiste titulaire des grandes orgues de la basilique Notre-Dame de Montréal, Pierre Grandmaison a proposé un programme français, sauf pour cinq chorals de Bach, qui curieusement, m'ont paru bien ternes. C'est un comble! Sans doute dû au contraste entre la sagesse classique de Bach et les autres oeuvres au programme.

pierre grandmaison,orgue,concerts d'été,cathédrale de chicoutimi(Pierre Grandmaison)

Brillantes comme le grand Dialogue en ut de Louis Marchand et le Choral varié "Veni Creator" de Maurice Duruflé, ou impressionnistes comme le planant Jardin suspendu de Jehan Alain et les extraits des Cathédrales de Louis Vierne: dans la présentation de celles-ci, Pierre Grandmaison a invité le public à imaginer Notre-Dame-de-Paris comme un navire voguant sur la Seine. J'ai suivi son conseil, et dans ma rêverie, l'Île de la Cité tout entière larguait les amarres et nous emportait tel un grand vaisseau.

pierre grandmaison,orgue,concerts d'été,cathédrale de chicoutimiLe plus beau moment du concert était toutefois à venir: celui où on a pu entendre le Deuxième choral de César Franck, un compositeur que j'aime décidément de plus en plus: profonde et sombre, une oeuvre d'une richesse sonore remarquable, thèmes et jeux explorés à fond, magnifique. (Un clic sur l'image ci-dessus conduit à une   interprétation de cette oeuvre (sur Youtube) par l'organiste Jean-Paul Imbert).

Il a terminé la soirée par une improvisation (donc une oeuvre québécoise!), tradition des concerts d'orgue qui se perd un peu aujourd'hui. Trois thèmes lui ont été soumis (par Céline Fortin): Tantum Ergo, Un Canadien errant, et V'là l'bon vent.

C'est manifestement ce dernier thème qui a le plus inspiré l'organiste (qui est aussi compositeur), car il y est revenu dans les deux derniers des cinq mouvements de sa symphonie improvisée, pour mettre en évidence le rythme pulsionnel de la pièce, y allant de passages virtuosement jazzés. Dans un final frénétique, quasiment en transe, il a poussé l'orgue dans ses derniers retranchements pour le faire sonner au maximum. Bien sûr, cela tient de l'exploit destiné à épater la galerie, il y a là un zeste d'esbroufe, mais c'est aussi de la vraie musique, et seul un musicien chevronné et expérimenté peut se livrer à un tel exercice. Ça fait partie du jeu et c'était vraiment agréable à entendre.

Somme toute, un excellent concert, dont je me souviendrai longtemps.

25/07/2011

Un Labiche gonflé aux 100 Masques

Fidèle à sa tradition, le Théâtre 100 Masques nous a servi sur un plateau grinçant une comédie classique montée comme une mayonnaise et gonflée à l'hélium de la caricature et du vaudeville.

Après Aristophane, Molière, Sacha Guitry, le metteur en scène Dario Larouche et son équipe avaient cet été jeté leur dévolu sur  Eugène Labiche, avec L'Affaire de la rue Lourcine (la dernière représentation a eu lieu ce dimanche).

rue Lourcine,100 Masques, Dario Larouche, LabicheLa scène ridiculement petite de la salle Murcock (Chicoutimi) avait peine à contenir les comédiens, pour la plupart démesurément rembourrés et grimés. Avec un admirable abandon, ceux-ci ont su répondre aux exigences du texte et du metteur en scène pour incarner des personnages de cette farce loufoque et burlesque, qui n'ont que haine, agressivité, mots durs envers leur semblables.

Le sujet: deux compères se croient les auteurs d'un assassinat, qu'ils auraient commis pendant une nuit de beuverie dont ils ont tout oublié.

Avoir de l'argent, satisfaire leurs besoins primaires, cacher leurs incartades, voilà tout ce qui préoccupe ces êtres cupides et hypocrites qui ont pour seule fonction... de faire fonctionner la pièce. Même le jeune enfant que l'on va baptiser n'attendrit personne: tous le désignent du doux nom de bâtard.

Les comédiens et comédiennes, donc, Sébastien Bouchard, Louison Renaud, Patrick Simard, Érika Brisson, et Mélanie Potvin multiplient les grimaces, les assauts verbaux, les gros mots, les sacres (québécois) et les chansons (québécoises): c'est grinçant, burlesque, osé, drôle même si on rit parfois un peu jaune.l'affaire de la rue lourcine,100 masques,dario larouche,eugène labiche,chicoutimi

La mise en scène, comme c'est le cas pour toute comédie, repose sur un parfait synchronisme de plusieurs éléments, et c'est en général assez réussi. La ponctuation musicale rythme efficacement et comiquement le tout. Un bel effet est notamment créé par ces quelques notes de musique qui soulignent les réactions (de peur et d'incrédulité) des deux hommes à la lecture d'un fait divers où ils croient avoir joué un rôle.

La tradition du panégyrique (des donateurs) est au rendez-vous: présenté par une seule comédienne, cette fois avant l'entrée en salle, le texte (bien plus comique que celui de Labiche) évoque les traditions du théâtre en y intégrant les noms de plus d'une centaine de donateurs et commanditaires.

Dario Larouche tient sur son blogue une chronique de son travail pour chaque production qu'il monte, et c'est passionnant à lire (surtout après avoir vu le résultat final!), car il est rare que l'on ait accès au point de vue du metteur en scène. Dans un de ses billets récents, il évoque  son insatisfaction quant à cette production (et aux autres qu'il a mises en scène). Outre de souligner que l'insatisfaction est un moteur important de la création artistique, on peut dire que les productions des 100 Masques, incluant L'Affaire de la rue Lourcine, demeurent des merveilles d'ingéniosité et de travail théâtral en profondeur, qui arrivent au spectateur malgré le peu de temps (de répétition) et de moyens (financiers) dont dispose la troupe.

Par ailleurs si la pièce n'a pas le mordant de L'Assemblée des femmes ou du Médecin malgré lui (précédemment présentées par  les 100 Masques) c'est peut-être que la critique sociale en est quasi absente.

Et ça, c'est la faute de Labiche... pas de Larouche!

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Il en a été question ici:

Critique élogieuse dans Le Quotidien (reproduite sur le blogue de DL)

Très bon billet de Jack sur un aspect particulier de la pièce

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23/07/2011

Rouler sous la pluie... ou presque

chicoutimi,piste cyclable,vélo,marinaPartie à vélo ce matin. Beau soleil, air un peu humide. Ça descendait vite sur la jolie piste cyclable vers Chicoutimi.

Et il y avait du monde! Dans les deux sens. Une vraie autoroute. J'ai  même vu deux excités qui se croyaient au Tour de France, roulant à tombeau ouvert et effrayant les autres cyclistes au moyen d'un klaxon.
Il y avait de gros nuages noirs sur la zone portuaire à Chicoutimi, mais ils sont passés, le soleil est revenu. À la Marina, le Cassiopée IV larguait les amarres, je l'ai suivi de loin (photos) en roulant vers Rivière-du-Moulin.
Puis j'ai regardé derrière moi et vu que le temps se gâtait, un grain sérieux s'amenait de l'Ouest à toute vitesse. Je savais que je n'avais pas le temps de rentrer à vélo, et qu'il pleuvrait pendant au moins deux heures.
Alors j'ai appelé mon chevalier servant, un homme galant comme il ne s'en fait plus. Il a enfourché sa puissante monture (de race VUS) pour venir me chercher. Il est arrivé juste avant que les éléments se déchaînent...

Chiotutimi, piste cyclable, vélo, Marina

21/07/2011

Rome: qui trop embrasse...

Rome,expositions, musée de la Civilisation,QuébecL'exposition sur Rome (site web particulièrement bien fait) fait courir les foules au Musée de la civilisation de Québec. Je l'ai trouvée intéressante, bien qu'elle semble à mon avis tenter  d'englober trop d'éléments sur une trop longue période. Or comme chacun sait, qui trop embrasse mal étreint.

J'ai bien aimé le volet sur la Rome antique, qui occupe tout l'espace central, et celui sur son déclin. Dans de petites salles attenantes, bref aperçu de Rome au Moyen Âge, à la Renaissance et aujourd'hui. Bien que superficiel, ce survol se fait au détriment, me semble-t-il, de la profondeur que j'aurais aimée trouver sur la Rome antique.

Presque rien, notamment, sur les grands artistes du Moyen Âge (Giotto) et surtout de la Renaissance (Michel-Ange, Raphaël...) ni sur leurs chefs-d'oeuvre, car l'exposition est davantage à caractère historique. Et à partir du moment où Rome est surtout connue pour être le centre mondial du catholicisme et de la papauté, son histoire perd pas mal d'intérêt à mes yeux.

 

québec,rome,musée de la civilisation,premières nations,fleuve st-laurent(Mithra tuant le taureau, IIIe siècle apr. J.-C. Cette scène évoque l’épisode le plus important du mythe de Mithra, divinité solaire d’origine iranienne, dont le culte a connu une diffusion remarquable à Rome pendant l’époque impériale).

 

En fait, ce que mon mari et moi avons regardé le plus longtemps, c'est l'immense maquette de la Rome ancienne, tâchant d'y reconnaître les monuments en ruine que nous avons vus et les rues où nous avons marché lors de notre visite en 2003.

 

Notre histoire

En fait d'histoire, j'ai préféré celle d'ici, présentée dans trois superbes expositions. Le temps des Québécois, exposition permantente fouillée, détaillée sur tous les aspects de notre histoire, que j'avais déjà vue, et deux autres que j'ai découvertes.

Nous, les Premières Nations (permanente aussi)

québec,rome,musée de la civilisation,premières nations,fleuve st-laurent(Canot rabaska)

nous fait découvrir les premiers habitants du territoire (qui en furent honteusement chassés), autrefois et aujourd'hui. Tout comme les Romains et les autres peuples de la terre, Abénaquis, Algonquins, Atikamekw, Cris, Hurons-Wendat, Inuit, Malécites, Micmacs, Montagnais, Mohawks, Naskapis ont su utiliser astucieusement les ressources de la nature qui les entourait pour manger, se loger, se vêtir, se déplacer. Comme les Romains, sauf que c'étaient des matériaux (animaux et végétaux) différents, et des besoins différents (froid, grands espaces). Ils savaient aussi décorer et embellir leurs outils et leurs habitations.

Il y a aussi Portés par le fleuve, qui évoque le rôle joué par le Saint-Laurent dans la naissance de l'Amérique du Nord: arrivée d'immigrants venus de partout dans le monde, peuplement, commerce, échanges en tous genres, à Québec, à Montréal et dans toutes les villes qui bordent ce québec,rome,musée de la civilisation,premières nations,fleuve st-laurent

(Québec, Le château Frontenac, le fleuve, Lévis: la photo est de moi)

grand fleuve. Comme tant d'autres cours d'eau, que ce soit la Tamise à Londres, le Tibre à Rome, ou le Saguenay... à Saguenay. Cette fascinante exposition est d'ailleurs présentée au Musée de la civilisation, implanté tout près du fleuve.

Tant de choses que j'ignorais et que je découvre, pourtant je viens de là, c'est mon histoire.

Bien sûr, Rome aussi c'est mon histoire. Elle a façonné moult aspects de la culture occidentale et imprègne encore le fonctionnement de nombre de nos institutions. Plusieurs éléments de notre culture sont hérités de ces lointains ancêtres. Je vais continuer à admirer, découvrir, et critiquer (car elles ont aussi leurs travers) ces grandes civilisations, mais je me promets de diriger plus souvent mon regard ailleurs, sur mes propres ancêtres et prédécesseurs en ce pays: de ceux-là aussi je peux être fière.

16/07/2011

Chat sympa

IMG_1822.jpgVoilà un chat bien sympathique que j'ai rencontré à Montréal il y a quelques mois.

J'aime l'idée d'une personne, probablement jeune, certainement douée pour le dessin, qui a pris le temps de réaliser ce croquis sur une bouche d'aération (ou quelque chose du genre je ne sais pas), quasi invisible de la rue (Saint-Urbain). 

J'ai rencontré Le chat tout à fait par hasard, alors que je cherchais un endroit tranquille pour téléphoner. C'est un secret que je partage avec vous.

Quelqu'un a écrit le mot "konos" en rouge, je ne sais pas ce que cela signifie, mais peu importe. Ce félin à la mine courroucée  n'est certainement pas du genre à s'en laisser imposer...

13/07/2011

Palais Garnier: au coeur du mythe

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Le décès récent du grand chorégraphe Roland Petit m'a rappellé ma visite, l'automne dernier, au Palais Garnier de l'Opéra national de Paris. Mon conjoint et moi voulions absolument assister à un concert dans cette salle mythique

J'aurais bien aimé y voir un grand opéra, mais vu les contraintes de toute sorte, ce n'était pas possible. Nous avons donc assisté le samedi 2 octobre en après-midi, à un programme de ballet qui comprenait trois chorégraphies de Roland Petit, dont sa plus célèbre, Le Jeune homme et la mort.  C'était aussi la plus belle et la plus émouvante, surtout que la musique est une Passacaille de Bach. Les deux autres, Le Loup et Le Rendez-vous, étaient également intéressantes, plongeant dans des univers que nous connaissons bien, ceux de Joseph Kosma, de Picasso (pour un rideau de scène), de Cocteau, de Jean Anouilh. Si cela vous intéresse, vous pouvez aller lire la critique publiée dans Le Monde. On peut y voir notamment que la carrière de Roland Petit a été étroitement associée à l'Opéra Garnier.

J'ai fait les réservations par Internet, avant le départ pour Paris: ce fut efficace, rapide, vraiment pas compliqué.

 

(Sur cette vidéo, Le Jeune homme et la mort, dansé par Zizi Jeanmaire (femme de Roland Petit) et Rudolf Noureev. Chorégraphie de Roland Petit créée en 1946 et filmée en 1966)

Arrivés bien en avance, nous avons tourné autour du théâtre, admiré et photographié sous tous les angles posssibles ce chef-d'oeuvre de l'architecte Charles Garnier.

Quand nous sommes entrés, nos billets étaient bien là, au guichet, de même que le programme que j'avais réservé et payé à l'avance (et que je ne retrouve plus!!!). Ci-dessous, mon billet, payé 89 euros pour une place au centre, dans l'un des nombreux balcons.

opéra de paris, Roland Petit, ballet, palais GarnierLe rouge et or domine dans la salle: les sièges, les tentures, le rideau de scène "au drapé rouge et or et peint en trompe-l'œil". Le grand lustre de cristal (il pèse environ huit tonnes) suspendu au plafond peint par Chagall, m'a semblé exactement comme celui qui tombe dans Le Fantôme de l'Opéra, de Gaston Leroux (il y a eu aussi une comédie musicale, je crois...). Tout cela est fort impressionnant. On se sent vraiment quelque part, dans un lieu exceptionnel.

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Il régnait cependant dans cette salle une chaleur torride, les sièges étaient plutôt inconfortables, et j'avais devant moi une femme portant une coiffure gigantesque... qui a eu le bon goût de disparaître à un moment donné...

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L'entracte nous a permis de nous promener dans le célèbre grand escalier, d'admirer les sculptures, les statues, les lustres et autres lampes, l'ornementation, la décoration (style Napoléon III)... et de constater que ça sentait très mauvais près des toilettes des hommes.

Voilà un petit film que j'y ai tourné (essayez d'identifier l'acteur principal, il est très célèbre):

Somme toute, je suis vraiment heureuse d'être allée à cette représentation: pour Roland Petit, pour le ballet, pour Paris, pour la salle, pour tout ce que j'y ai vu et ressenti.

Et depuis quand le mythe doit-il être climatisé, confortable, sentir la rose et correspondre à nos attentes? Il doit au contraire nous surprendre, nous déstabiliser, parfois même nous déplaire à prime abord. Il faut du temps pour l'apprivoiser, il faut y repenser, réfléchir, en tirer des enseignements: peu à peu il s'insère dans la trame de notre vie, réelle et imaginaire, il devient partie intégrante de notre passé et de notre futur.

Voilà ce qu'est devenu pour moi

le Palais Garnier.

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(Les danseurs Eleonora Abbagnato et Nicolas Le Riche saluent après leur magnifique prestation dans Le jeune homme et la mort)

10/07/2011

Gosselin en trois temps

restaurant gosselin,jonquière,scampi,pizzaLe restaurant Gosselin a occupé beaucoup de place dans ma vie d'adolescente et de jeune adulte, et j'en ai gardé tellement de bons souvenirs. Quand venait le temps de manger à l'extérieur, on choisissait entre ChicoutimiChez Georges (qui s'appelait alors Georges Steak House), et Jonquière, chez Gosselin (du nom de son propriétaire, Robert Gosselin).

Curieusement, les deux établissements offraient un menu semblable dans un décor similaire. Grillades, poulet à la broche, spaghetti italien, hamburgers, peut-être du smoked meat, je ne suis pas sûre. Chez Gosselin, il y avait davantage de choix, notamment de la pizza. Mais ce que je préférais, c'était les langoustines, appelées scampis sur le menu. Huit belles grosses langoustines fendues en deux, accompagnées d'un riz blanc et de beurre à l'ail: un véritable délice, et une spécialité que l'on trouvait seulement chez Gosselin.

J'y suis allée assez régulièrement, avec des ami(e)s, avec mon fiancé, pour célébrer des anniversaires en famille, et même pour des lancements de livres ou de disques, quand j'étais journaliste.

Pour le midi ou les repas ordinaires, on prenait place dans la salle principale: tables en formica, banquettes en vinyle, et l'incontournable juke-box et ses wallbox (commandes à distance) à chaque table.

Pour les occasions spéciales, par exemple les repas de fête, nous nous installions dansrestaurant gosselin,jonquière,scampi,pizza  la salle à manger: décor un peu plus chic, tables et chaises en bois, et... menu un peu plus cher.

Je n'ai trouvé aucune photo du restaurant Gosselin de l'époque, sauf cette petite carte postale (photo du haut) dénichée sur Internet. Dans les années 60, il ne nous venait pas à l'idée de photographier les endroits où nous allions régulièrement...

Et puis Gosselin a fermé ses portes, ou fait faillite, je ne sais plus au juste quand. Des braves ont tenté de prendre la relève, il y a eu quelques bannrestaurant gosselin,jonquière,scampi,pizzaières (notamment le Vieux Gosselin) mais rien de vraiment durable.

Il y a quelques années, passant par là, j'ai photographié le bâtiment du 2039 St-Dominique, dans l'état où il était, occupé par je ne sais qui ni quoi, un peu étrange sur son coin de rue (photo un peu plus haut). J'ai cadré l'affiche bizarre indiquant "stationnement à l'arrière", et zoomé la vitrine en angle bien conservée, à travers laquelle je pouvais voir des rangées de chaises.restaurant gosselin,jonquière,scampi,pizza

Mais je n'ai pas eu l'idée de photographier son environnement, les bâtiments des alentours. Je le regrette maintenant, car voici, sur la photo que j'ai prise il y a un mois, tout ce qui  reste aujourd'hui du restaurant Gosselin,  de la Tabagie Nelson (elle a déménagé au 2166 St-Dominique) et de tout ce pâté de maisons situé sur St-Dominique, entre la rue Saint-Léandre et le boulevard du Royaume (anciennement la rue Nelson):

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Tout fuit,

Tout passe

L'espace

Efface

Le bruit.

 

(Victor Hugo, Les Djinns)


08/07/2011

Attention, ciseaux fous!

ciseaux,couper,bas-culottes,crocJe suis la maniaque aux ciseaux.

Je coupe quoi?

Tout, tout ce qui me dérange, m'agace, m'irrite.

Deux-trois centimètres au cuissard de vélo, pour enlever l'élastique autour de la cuisse.

La bande plus serrée dans le haut des chaussettes, qui me bloque la circulation même si j'ai la cheville fine: allez ouste, je l'enlève.

Les étiquettes des vêtements, qui grattent dans le cou. Dans ce cas, je coupe et/ou découds.

Dans l'entrejambe des jeans, la grosse bosse formée là où toutes les coutures se rejoignent. C'est dur et ça fait mal, alors j'en enlève une bonne partie, directement avec de bons ciseaux. Croyez-le ou non, jamais un de mes jeans ne s'est décousu davantage après ce traitement.

La taille des pantalons: je coupe l'élastique intérieur et je défais le surpiquage qui passe sur le tissu.

ciseaux,couper,bas-culottes,crocLes élastiques à la taille des bas-culottes: insupportables. Je les fends à la verticale en deux ou trois endroits, jusqu'au nylon, ça ne paraît pas.

Même traitement pour le soutien-gorge intérieur des débardeurs et autres camisoles d'été.

(Le vrai soutien-gorge est plus compliqué à couper. Alors je n'en porte presque jamais. Et quand je dois absolument en mettre un,  je lui pose une rallonge, pour qu'il ne me serre pas trop.)

Le tour de cuisse ou de taille de certains slips. Naturellement, je les garde pour la maison. Je ne sortirais pas avec un slip massacré de la sorte, même si je ne compte pas le montrer à quiconque!

Le bas des manches (courtes) de quelques t-shirts ou chandails: non seulement ça améliore le confort, mais ça donne un genre (punk, négligé...)

Parfois le bas des pantalons, surtout ceux en tricot ou molleton: même résultat que ci-dessus.

J'ai même entaillé la bordure de mes chaussures crocs (photo ci-haut), qui appuyait trop fort sur un point sensible.

Supprimer d'un coup de ciseau ce qui me dérange, m'agace et m'irrite: soulagement et jouissance!

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PS: Rassurez-vous Messieurs, je sais m'arrêter à temps!

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06/07/2011

Pivoines illimitées

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Tout le monde a parlé de ces magnifiques pivoines que l'on peut voir au domaine Les fleurs Maltais, rang Ste-Famille à Chicoutimi.

Hier, j'ai proposé cette petite excursion à des amis.

À notre tour nos avons pu admirer ces fleurs, leurs couleurs.

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Marcher parmi ces merveilles, en pleine chaleur, si près de la ville: des instants magiques.

Opulente profusion... et fragilité.

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Nous avons succombé à leur parfum capiteux et réservé un plant, que nous irons chercher à l'automne. Il ressemblera à l'un de ceux-ci:

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Un jeune homme serviable et très compétent nous a accueillis avec beaucoup de gentillesse. Il nous a donné des explications sur son entreprise, une ferme où la famille Maltais cultive des pivoines et d'autres variétés de fleurs, vendues à des particuliers ou à des fleuristes (mais pas au Saguenay, a-t-il précisé).

La grosse branche d'un arbre, presque totalement arrachée du tronc, continue à croître... à l'horizontale, toujours vivante. On y a installé une porte de bois anciennepivoines,fleurs maltais,nature,couleur.

Et pour lui donner encore davantage de cachet, une simple feuille (de papier celle-là) sur laquelle on a écrit à la main quelques vers de Verlaine, tout à fait de circonstance:

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La strophe complète se lit ainsi:

 

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.