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30/03/2015

La musique comme arme

 

La passion d'Augustine, Léa Pool

J'ai beaucoup aimé La Passion d'Augustine, de Léa Pool, que j'ai vu un après-midi au cinéma Odyssée de Chicoutimi dans une salle comble (on avait même refusé du monde).

Presque tous les personnages sont des femmes: des religieuses, leurs élèves. Elles sont belles, elles sont fortes, elles sont humaines, elles luttent pour sauver leur couvent (cliquer sur l'image ci-dessus pour voir la bande-annonce).

Leur arme principale: la musique. Ce couvent est dirigé par Mère Augustine, musicienne dans l'âme: toutes les pensionnaires sont invitées à apprendre la musique, et les plus brillantes remportent des concours provinciaux.

"Les murs respirent la musique. Matin, midi et soir, du grand couloir à l’escalier principal, résonne un flot de gammes, d’arpèges, de valses de Chopin et d’inventions de Bach."

Quand le couvent est menacé de fermeture (on est en 1967, le ministère de l'Éducation instaure l'École publique et laïque), les religieuses organisent une conférence de presse pour montrer au public ce que savent faire les jeunes filles qu'on leur confie: chanter et jouer du piano, magnifiquement.

D'ailleurs, ce film est un régal pour qui aime la belle musique (classique je veux dire). On entend Beethoven, Mozart, Bach, Liszt. Des pièces qu'interprètent les personnages, ou qu'elles écoutent, ou diffusées en trame de fond.

passion d'AUgustine, Léa Pool, Céline Bonnier

Performance exceptionnelle de Céline Bonnier en mère Augustine, et de Lysandre Ménard en jeune pianiste talentueuse (elle en est une dans la vraie vie d'ailleurs) et ... rebelle! La tante et la nièce (sur la photo ci-desus), entre lesquelles se développe une profonde affection, consolation aux difficultés personnelles de chacune.

Et quel plaisir de retrouver toutes ces actrices québécoises connues et aimées: Valérie Blais, Diane Lavallée, Pierrette Robitaille, Marie Tifo, Andrée Lachapelle, Marie-France Lambert, Maude Guérin.

Superbe réalisation de Léa Pool. Un rythme lent et calme, des images magnifiques, des scènes graves ou comiques, souvent émouvantes.

L'atmosphère du couvent est très bien rendue: les murs, les escaliers, les minuscules cellules du dortoir séparées par des rideaux, le réfectoire, la cloche qui annonce les différentes étapes de la journée, la chapelle. Ça m'a rappelé mes années de collège (au Bon-Pasteur), dont je garde un excellent souvenir.

Sorti depuis un peu plus d'une semaine, le film connaît un beau succès de fréquentation, et c'est réjouissant.

Voici le synopsis:

Simone Beaulieu, devenue Mère Augustine, dirige avec succès un petit couvent sur le bord du Richelieu. Passionnée, résiliente, Mère Augustine met toute son énergie et son talent de musicienne au service de ses élèves. Lorsque sa nièce Alice lui est confiée, c’est non seulement une nouvelle pianiste prodige qui fait son entrée, mais aussi une jeune femme dont les aspirations sont au diapason de l’époque et qui rappelle à Mère Augustine un passé qu’elle avait cru mis de côté définitivement. L’école, malgré sa petite taille, est un joyau musical qui rafle tous les grands prix de piano. Les murs respirent la musique. Matin, midi et soir, du grand couloir à l’escalier principal, résonne un flot de gammes, d’arpèges, de valses de Chopin et d’inventions de Bach. Et, à défaut de prier, on chante!… Mais lorsque le gouvernement du Québec instaure un système d’éducation publique au milieu des années soixante, l’avenir de Mère Augustine et de ses Sœurs est menacé.

Synopsis

Simone Beaulieu, devenue Mère Augustine, dirige avec succès un petit couvent sur le bord du Richelieu. Passionnée, résiliente, Mère Augustine met toute son énergie et son talent de musicienne au service de ses élèves. Lorsque sa nièce Alice lui est confiée, c’est non seulement une nouvelle pianiste prodige qui fait son entrée, mais aussi une jeune femme dont les aspirations sont au diapason de l’époque et qui rappelle à Mère Augustine un passé qu’elle avait cru mis de côté définitivement. L’école, malgré sa petite taille, est un joyau musical qui rafle tous les grands prix de piano. Les murs respirent la musique. Matin, midi et soir, du grand couloir à l’escalier principal, résonne un flot de gammes, d’arpèges, de valses de Chopin et d’inventions de Bach. Et, à défaut de prier, on chante!… Mais lorsque le gouvernement du Québec instaure un système d’éducation publique au milieu des années soixante, l’avenir de Mère Augustine et de ses Sœurs est menacé.

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Synopsis

Simone Beaulieu, devenue Mère Augustine, dirige avec succès un petit couvent sur le bord du Richelieu. Passionnée, résiliente, Mère Augustine met toute son énergie et son talent de musicienne au service de ses élèves. Lorsque sa nièce Alice lui est confiée, c’est non seulement une nouvelle pianiste prodige qui fait son entrée, mais aussi une jeune femme dont les aspirations sont au diapason de l’époque et qui rappelle à Mère Augustine un passé qu’elle avait cru mis de côté définitivement. L’école, malgré sa petite taille, est un joyau musical qui rafle tous les grands prix de piano. Les murs respirent la musique. Matin, midi et soir, du grand couloir à l’escalier principal, résonne un flot de gammes, d’arpèges, de valses de Chopin et d’inventions de Bach. Et, à défaut de prier, on chante!… Mais lorsque le gouvernement du Québec instaure un système d’éducation publique au milieu des années soixante, l’avenir de Mère Augustine et de ses Sœurs est menacé.

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21/03/2015

Pommettes et brin de jasette

oiseaux, jaseur des cèdres, arvida

Enfin! Les jaseurs des cèdres ont retrouvé le chemin de nos fruits. Peut-être un premier signe du printemps, même s'ils n'ont pas quitté notre hiver.

Depuis quelques jours, ils arrivent, un d'abord, puis une petite volée qui s'éparpille sur les branches de nos deux pommetiers pour en cueillir et avaler les petites pommettes rouges. Parfois ils deviennent si nombreux qu'ils ont besoin d'un espace supplémentaire: les branches du grand érable!

oiseaux,jaseur des cèdres,arvida

Au même moment, Jack et moi, ci-devant blogueurs, avons sorti nos appareils pour capturer virtuellement ces voyageurs ailés.

Lui est resté à l'intérieur et a obtenu, par la fenêtre, d'excellents résultats (voir ici). Pour ma part, je suis sortie sur la galerie, et je vous présente mes meilleurs clichés (des gros plans) et -pourquoi pas- un poème!

oiseaux,jaseur des cèdres,arvida

oiseaux,jaseur des cèdres,arvida

oiseaux,jaseur des cèdres,arvida

J'ai choisi ce beau poème, émouvant et triste, de Jacques Prévert, notamment parce qu'aujourd'hui je dois assister à des funérailles.

 

Le chat et l'oiseau


Un village écoute désolé
Le chant d'un oiseau blessé
C'est le seul oiseau du village
Et c'est le seul chat du village
Qui l'a à moitié dévoré
Et l'oiseau cesse de chanter
Le chat cesse de ronronner
Et de se lécher le museau
Et le village fait à l'oiseau
De merveilleuses funérailles
Et le chat qui est invité
Marche derrière le petit cercueil de paille
Où l'oiseau mort est allongé
Porté par une petite fille
Qui n'arrête pas de pleurer
«Si j'avais su que cela te fasse tant de peine,
Lui dit le chat,
Je l'aurais mangé tout entier
Et puis j'aurais raconté
Que je l'avais vu s'envoler
S'envoler jusqu'au bout du monde
Là-bas où c'est tellement loin
Que jamais on n'en revient
Tu aurais eu moins de chagrin
Simplement de la tristesse et des regrets.»

Il ne faut jamais faire les choses à moitié.

 Jacques Prévert              

14/03/2015

Visages et mots d'une maladie

richardGl.jpg

Lu dans Le Devoir hier une dépêche de l'Agence France-Presse (AFP) annonçant le décès de Richard Glatzer (à droite sur la photo, avec son conjoint Wash Westmoreland), réalisateur notamment du film Still Alice.

Il est mort, était-il écrit, des suites de la la sclérose latérale amyotrophique (SLA), aussi appelée maladie de Charcot.
J'ai été un peu étonnée car je venais justement de voir, au festival Regard sur le court, un film de François Jaros intitulé Maurice, dont le protagoniste est atteint de cette maladie.

mauriceAffiche.jpg

Et dans cet excellent court métrage québécois, cette affection est appelée maladie de Lou Gehrig. On y voit même à quelques reprises le court extrait vidéo où le légendaire joueur de baseball annonce sa retraite (en 1939, deux ans avant sa mort), mettant un terme à sa fabuleuse carrière avec les Yankees de New York.
Deux cultures, deux continents, deux noms, selon les célébrités qui ont en quelque sorte popularisé la maladie.

Le neurologue français Jean-Martin Charcot n'en était pas atteint, mais il a contribué à en compléter la description. C'est donc son nom qui est, en France (et peut-être ailleurs en Europe) associé à la SLA. Aux États-Unis et en Amérique du Nord, on a plutôt pris celui de Lou Gehrig, certes plus connu que Charcot de ce côté-ci de l'Atlantique.

L'an dernier, le phénomène mondial (québécois entre autres) du Ice Bucket Challenge a contribué à faire mieux connaître cette maladie du grand public. Les participants, parmi lesquels quelques célébrités, se vidaient un sceau rempli de glaçons ou d'eau glacée sur la tête, dans le but de recueillir des fonds pour soutenir la recherche et aider les personnes aux prises avec la SLA.

hawking.jpgL'une des plus célèbres victimes de la sclérose latérale amyotrohique est le physicien britannique Stephen Hawking. Le musicien québécois Luc Cousineau en est atteint. On peut citer aussi le musicien de jazz Charlie Mingus, l'acteur David Niven, le joueur de tennis Brad Drewett,  de même que la président chinois Mao Zedong.


Notes

1- Extrait de la dépêche publiée dans Le Devoir:  "Je suis dévasté. Richard était mon âme soeur, mon collaborateur, ma vie. Un vrai artiste et un homme brillant, a écrit sur son compte Twitter son époux Wash Westmoreland, coréalisateur du film."

2 - L'actrice Julianne Moore a reçu l'Oscar de la meilleure actrice (2015) pour son rôle dans Still Alice. Elle y incarne une linguiste qui éprouve les premiers symptômes de la maladie d'Alzheimer. 

07/03/2015

Regarder ceux qui ne voient plus... et ceux qui voient

sophie calle,musée d'art contemporain,montréal,pour la dernière et pour la première fois

Pour la dernière et pour la première fois: c'est le titre de la superbe exposition de la photographe française Sophie Calle (jusqu'au 10 mai 2015), que j'ai pu voir récemment au Musée d'art contemporain de Montréal.
Artiste multidisciplinaire, elle fait appel à des techniques nombreuses mais simples pour exprimer un propos lumineux qui suscite l'émotion, touche une corde sensible chesophie calle,musée d'art contemporain,montréal,pour la dernière et pour la première foisz ses contemporains de tout âge et de toute culture. Les sens, l'esprit, le coeur, l'être tout entier sont tour à tour sollicités.
Première fois, dernière fois: deux projets différents, en rapport avec le regard, la vision, l'oeil, la vue, le sujet et l'objet.

La dernière image
"Je suis allée à Istanbul. J’ai rencontré des aveugles qui, pour la plupart, avaient subitement perdu la vue. Je leur ai demandé de me décrire ce qu’ils avaient vu pour la dernière fois", écrit Sophie Calle (photo ci-dessus, à droite).
Treize humains, 13 histoires, 13 drames, 13 oeuvres. Chacune comprend une ou plusieurs photos du sujet, une (ou plusieurs) image reconstituée de la dernière chose qu'il a vue avant de devenir aveugle, et un texte relatant comment il a perdu la vue.
Accident de la route, agression, erreur médicale, maladie de l'oeil: les récits factuels à la première personne, détaillés ou très brefs, inspirent le titre du montage: Aveugle  au camion, Aveugle au minibus, Aveugle à l'horloge, Aveugle au fusil (photo du haut).

sophie calle,musée d'art contemporain,montréal,pour la dernière et pour la première fois


La plus émouvante: L'aveugle au docteur, qui fut opérée à huit ans pour une tumeur au cerveau.

"Le docteur m'a prise dans ses bras comme on prend un bébé".

Je n'en cite pas plus long, à vous de découvrir la bouleversante histoire de cette femme (photo ci-dessus).
La vie de chacun a repris son cours, à tout jamais désormais teintée, brisée, déchirée par cet événement survenu dans leur passé proche ou lointain,
L'émotion, la tristesse, l'empathie, l'angoisse s'emparent du visiteur regardant ces gens qui ne peuvent plus voir. Ces 13 rencontres inattendues avec nos frères, nos soeurs nous ramènent aussi à notre propre fragilité. Nous ne sommes jamais à l'abri de telles choses.

 

Voir la mer
Comme un grand bol d'air frais, l'autre volet de l'exposition nous fait le cadeau d'une consolante brise marine. Sophie Calle a choisi cette fois des gens qui n'avaient jamais vu la mer, même s'ils vivent dans une ville (Istanbul) entourée d'eau.

sophie calle,musée d'art contemporain,montréal,pour la dernière et pour la première foissophie calle,musée d'art contemporain,montréal,pour la dernière et pour la première fois
Elle les a conduits sur la plage et les a filmés, qui voyaient l'océan pour la première fois. Les vidéos sont diffusées en boucle sur de grands écrans disposés dans une une immense salle (un écran pour chaque sujet).

Tout en écoutant le bruit des vagues, nous voyons ces hommes et ces femmes de dos, debout devant la mer. La plupart demeurent immobiles, quelques-uns semblent soupirer, d'autres encore s'essuient les yeux: ils pleurent devant cette immensité qu'il découvrent.
À la fin, chacun et chacune se retourne face à nous, lentement, se détachant comme à regret du fabuleux spectacle.

La tristesse bouleversante qui m'avait saisie devant les drames des aveugles fut remplacée par une sorte de plénitude, de joie à partager avec ceux-ci l'éblouissement d'une révélation.

Je suis sortie remuée, agitée de mille questions, me demandant entre autres si je n'avais pas enfreint quelque règle éthique en entrant ainsi dans l'intimité de ces personnes... mais elles-mêmes ont aussi fait irruption dans ma sphère intime.

En tout cas avec le sentiment d'avoir rencontré une vraie créatrice. Et son oeuvre exceptionnelle, unique, dont je me souviendrai longtemps.