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17/12/2006

Entre deux chaises

Les problèmes rencontrés avec des membres de communautés religieuses différentes mettent en lumière l'inconfort des Québécois face à la religion. D'un côté nous nous percevons comme une société laïque, débarrassée des bondieuseries et de l'omniprésence de la religion longtemps subies. D'un autre côté, nous avons conservé des symboles hérités du temps où les curés dominaient toute notre vie: par exemple, à l'hôpital de Chicoutimi, il y a un crucifix dans plusieurs chambres (je ne sais pas si c'est toutes les chambres, car je ne les ai pas toutes visitées!) et des personnes passent régulièrement pour offrir aux malades de communier s'ils le désirent. Et il y a aussi les traditions de Noël, le sapin, la crèche, le petit Jésus, que nous avons conservés, puisqu'ils étaient déjà là. La messe de minuit : certains y vont parce qu'ils sont croyants, mais plusieurs y assistent tout simplement parce que c'est une sortie agréable, un beau spectacle. La tradition est encore là, avec son cortège de symboles, mais la foi qui soutenait l'édifice est disparue, ce qui rend ce dernier extrêmement fragile.
Par ailleurs, les gens d'autres religions installés ici, les musulmans et les juifs, entre autres, nous apparaissent comme de fervents croyants: nous avons donc tendance à nous incliner devant la force de leurs convictions religieuses, car nous n'en avons pas de semblables à leur opposer.
Et eux, ils observent les préceptes moraux de leur religion, tandis que nous nous moquons de ceux que nous respections autrefois : tenues légères ou indécentes telles strings apparents ou décolletés plongeants, sexe avant le mariage, union homosexuelle, adultère, divorce: tout cela est condamné par la morale catholique, mais accepté (plus ou moins dans certains cas, mais on peut en débattre publiquement) par l'appareil social et la conscience individuelle.

Commentaires

Je suis contente de te lire sur ce sujet sur lequel j'ai longtemps médité, étant donné que j'ai regard neutre et nouveau sur les Québécois. Ce que tu dis je l'ai constaté.
Il est intéressant aussi d'analyser l'athéisme québécois qui, sous bien des aspects est fort différent de l'athéisme français.
Le québécois a rejeté la religion et Dieu à la suite d'une déception, à cause des religions et des religieux passés. Son manque de foi ne s'explique pas de manière intellectuelle comme le français le ferait.
La claire compréhension du contexte (comme tu l'expliques bien) permet de nouer un échange malgré tout. J'ai des discussions très profondes avec des jeunes notamment qui sont entre 2 générations : qui ont parfois déjà des enfant, mais aussi issus de parents qui ont rejeté toute foi. Ils sont à la recherche et en interrogation sur le sens a donné à leur spiritualité.
L'arrivée des multi-ethnies portées sur la pratique de leur religion leur apporte une ouverture d'esprit.

Merci d'avoir partagé ta réflexion dans cette note Denise.

Écrit par : Lilia | 27/12/2006

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