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11/02/2014

Avec tambours et trompettes

La Fille du tambour Major, SALR, Jean-Philippe Tremblay, MArianne Lambert, Dario Larouche, Dominique Côté

J'ai passé un autre beau dimanche après-midi (8 février 2014) grâce à l'opérette de la Société d'art lyrique du Royaume. Tellement de talent et de passion pour la mise en place de ce spectacle joyeux et enlevant, soigné jusque dans les moindres détails de la musique, du jeu, des décors et des costumes.

C'était donc cette fois La Fille du tambour-major, de Jacques Offenbach (livret d'Alfred Duru et Henri Chivot). Tous les solistes sont excellents, les choeurs se déploient magnifiquement. Et quelle belle musique! Sous la baguette de maestro Jean-Philippe Tremblay, ça sonne, ça swigne, ça flatte, ça berce et ça réveille. (Un extrait vidéo, sur le site de la SRC, donne une bonne idée de l'ensemble).

Le premier acte, à la fois charmant, long, complexe et comique, met en scène un groupe de nonnes dans leur couvent, qui prennent peur en entendant arriver un régiment de soldats français (on est en 1800, en Italie, où la guerre oppose les Autrichiens et les Français de Napoléon, qui l'emportera finalement à la bataille de Marengo). Elles s'enfuient en laissant derrière elles la jeune Stella, qui avait été mise en pénitence par la mère supérieure.

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© Cindy Girard - Le Courrier du Saguenay. Dominique Côté et Marianne Lambert, en répétition.

Entre elle et le lieutenant Robert, c'est le coup de foudre. Quel couple magnifique forment Marianne Lambert et Dominique Côté, la soprano et le baryton qui chantent et jouent de façon superbe. Leur duo d'amour, tendre, intense, harmonieux, nous emporte dans un rêve romantique.

Bien entendu, l'intrigue est pleine de rebondissements: Stella est emmenée par son père le duc, menacée d'un mariage forcé avec un riche barbon. Le duc (qui en réalité n'est pas son père) est forcé par décret (!) d'accueillir chez lui les soldats français. D'où retrouvailles entre Stella et Robert, et aussi entre la duchesse, et son premier mari, le tambour-major du titre  (l'excellent Alexandre Sylvestre). Dans le rôle de la duchesse, Nathalya Thibeault est irrésistible, à la fois de drôlerie et beau chant (on la voit  sur la photo ci-dessous avec le délirant prétendant de sa fille, joué par l'inénarrable Christian Ouellet).

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Aveux donc de la duchesse sur les origines de sa fille, intrigues, complots, fuites. On se retrouve à Milan où les combats s'intensifient.
Mais ce sont des soldats d'opérette, plus préoccupés d'aimer que de se battre... pour le plus grand plaisir du public: salle du théâtre Banque nationale comble (au parterre) et comblée.
Bref un petit bijou concocté par les suspects habituels, cette équipe allumée qui reprend chaque années les commandes de ce spectacle fou et doux. Chapeau à Dario Larouche pour sa mise en scène colorée, inventive, efficace et éclairée.

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Innovation cette année: les surtitres. Il y a longtemps que je les réclame et ils sont bienvenus. Peut-être pas absolument nécessaires cette fois-là, vu l'impeccable diction de tous les chanteurs et chanteuses. J'ai presque tout compris, alors même que ces surtitres n'étaient guère lisibles du balcon où j'étais assise.
Ceci dit, il est tout à fait réjouissant que la SALR offre cet accommodement à son public, comme le font les autres maisons d'opéra, et ce même pour un livret en français. Plusieurs concerts et spectacles (de la SALR ou peut-être d'autres producteurs) pourront sûrement bénéficier de ce service dans l'avenir.

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On en parle ailleurs:

Roger Blackburn, Le Quotidien (c'est bien lui l'auteur du texte!)

Christiane Laforge, Orage sur Océan

10/02/2013

Une belle soirée aux Enfers!

La Société d'art lyrique du Royaume a retrouvé son lustre d'antan tout en s'adaptant au goût du jour avec Orphée aux Enfers, l'opéra-bouffe de Jacques Offenbach que j'ai eu le bonheur de voir vendredi soir au Théâtre Banque Nationale.

Entendu de la première rangée du balcon, l'Orchestre (symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean) sonnait particulièrement bien. Maestro Jean-Philippe Tremblay, qui, malgré son horaire chargé, prend toujours plaisir à revenir chez lui diriger l'opérette, aime, connaît et respecte cette musique. Il sait communiquer sa ferveur aux musiciens et aux chanteurs, et mettre en valeur les subitilités et les nuances de la partition. Résultat: la musique monte jusqu'à nous, nous enveloppe et nous emporte. La nouvelle fosse d'orchestre est sans doute pour quelque chose dans la qualité sonore: celle de l'ancien auditorium Dufour, il faut bien l'avouer, étouffait carrément le son.

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(Antonio Figueroa et Aline Kutan dans Orphée aux Enfers. Photo Rocket Lavoie, Le Quotidien)


Presque tout dans cette production, est d'ailleurs formidable. À commencer par les interprètes principaux... et secondaires. Des professionnels d'expérience, habitués ou nouveaux venus aux productions de la SALR, qui savent travailler tout en ayant l'air de s'amuser.

Quelles belles voix que celles d'Antonio Figueroa (Orphée), de  Jacques-Olivier Chartier (Pluton), de Renée Lapointe (l'Opinion publique, qui parle plus qu'elle ne chante), de Patrick Mallette (Jupiter, impayable dans le duo de la mouche), de Sabrina Ferland (Cupidon) et de tous les autres. Quelques-uns n'ont pas toute l'agilité requise pour suivre le tempo dans ses passages les plus diaboliques, mais ce n'est pas trop grave.

Quant à la diva Aline Kutan, elle est tout simplement époustouflante. Les aigus, les graves, les fortissimi, les cascades et les ornementations ne lui font pas peur, elle que  j'ai déjà vue jouer et chanter la Reine de la nuit dans La Flûte enchantée à l'Opéra de Montréal. Le registre comique non plus. Elle n'a peut-être pas le physique idéal pour jouer Eurydice, mais le metteur en scène tire parti de ses rondeurs et de ses appas pour produire des effets du plus haut comique.

L'action se déroule presque totalement sur une petite tribune carrée installée au milieu de la grande scène. Scène sur la scène, théâtre dans le théâtre: le dispositif, combiné aux décors en styromousse, stylisés comme dans une bande dessinée, se révèle intéressant et fructueux.

Le metteur en scène Dario Larouche doit se sentir comme un poisson dans l'eau dans cet univers parodique de la mythologie et de l'Antiquité grecques, lui qui a déjà monté La Marmite de Plaute, L'Assemblée des femmes d'Aristophane, et même Antigone de Sophocle, avec sa troupe les 100 masques. Expériences qui lui servent dans sa première mise en scène d'opéra, où il réussit à tenir ensemble une multitude d'éléments dont certains lui étaient sans doute peu familiers. Rythme, humour, inventivité, subtilité, connaissance approfondie de l'oeuvre sont au rendez-vous pour nous faire partager ce détournement de mythe que constitue Orphée aux Enfers.

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(Le baryton Patrick Mallette incarne un Jupiter dépassé par le mouvement de révolte qui agite les dieux et déesses de son royaume, l'Olympe. Photo Claudette Gravel, SALR)


Dans cet opéra-bouffe, Offenbach et ses librettistes revisitent la légende d'Orphée, en faisant de celui-ci un violoneux insignifiant, tout heureux d'apprendre la mort de sa femme Eurydice, qu'il déteste et qui le lui rend bien. Mais l'Opinion publique, gardienne de la morale, l'oblige à descendre aux Enfers (en passant, amis journalistes et autres qui écrivez sur ce spectacle, Enfers s'écrit AVEC UN E MAJUSCULE dans Orphée aux Enfers) pour aller la reprendre à Pluton, qui l'a en réalité enlevée. Il devra d'abord passer par l'Olympe, où Jupiter et sa troupe de dieux et déesses se joindront à son expédition.

Première partie mieux réussie que la seconde, m'a-t-il semblé, mais c'est dû pour une bonne part au livret lui-même, qui s'égare un peu vers la fin. Autre remarque: il faudrait absolument songer à ajouter des surtitres à la production, car on ne comprend pas la moitié des paroles chantées, et par conséquent, l'humour raffiné, les références subtiles, la critique sociale implacable que contient le texte nous échappent totalement.

Dans l'ensemble, c'est un spectacle enlevé, joyeux, entraînant, drôle, agréable, dont tous les éléments (il faudrait parler aussi des choeurs et des costumes)  se combinent et s'accordent pour nous faire passer une fort belle soirée.

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Nous avons quitté la salle avec en tête l'air du Galop infernal, ce cancan endiablé sur lequel s'achève le spectacle (accès à une version, dans une autre production, en cliquant l'image ci-dessus).

Mais ce que nous avons fait jouer, en revenant à la maison Jack et moi, c'est le Che farò senza Euridice, tiré de l'Orfeo de Gluck, rappelé à notre mémoire par la citation musicale qu'en fait Offenbach dans dans Orphée aux Enfers.

Cliquez sur le lien pour entendre cet air célèbre, chanté par Marie-Nicole Lemieux.

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À lire aussi:

Critique de Daniel Côté dans Le Quotidien,

07/06/2011

Julie Boulianne et Karin Côté: complices et magistrales

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(Karin Côté et Julie Boulianne. Photo Rocket Lavoie, Le Quotidien)

Le concert donné dimanche après-midi à la salle François-Brassard par la mezzo-soprano Julie Boulianne et la soprano Karin Côté m'a procuré tant de plaisir que j'en fus moi-même étonnée. Même si la première a une carrière en pleine ascension tandis que la seconde s'est un peu éloignée (du moins l'ai-je cru) du chant classique au cours des dernières années, elles ont toutes deux brillé avec une force égale dans le répertoire qu'elles ont choisi, parfaitement adapté à leurs possibilités, à leur voix, à leurs goûts sans doute.

En duo, elles ont fait le premier air, Ah guarda sorella (Cosi fan tutte), entamant ainsi leur programme en joyeuse légèreté, et le dernier, Youkali, de Kurt Weill, terminant sur une note nostalgique et tendre. Atmosphère qui s'est étendue jusqu'au rappel, Le duo des Fleurs (Délibes, Lakmé). Bizarrement, deux personnes m'ont dit après le concert que cet air, "Sous un dôme épais", les fait pleurer chaque fois...

Dense et relativement court, le programme est bien conçu, original et parfaitement équilibré. En première partie, le grand répertoire, Mozart, Gounod, Rossini, surtout en français et italien. La deuxième partie plus contemporaine (mélodies de Ravel et Poulenc) s'est conclue par un volet Kurt Weill.

Julie Boulianne nous séduit par sa puissance vocale et son jeu hautement comique dans son air fétiche, Una voce poco fa (du Barbier de Séville, interprété par Joyce DiDonato dans la vidéo ci-dessous), et nous émeut jusqu'aux larmes avec Va laisse couler mes larmes, de Massenet. Karin Côté joue habilement l'ironie et l'humour noir dans Glitter and Be Gay de Bernstein, puis se révèle émouvante et vraie dans Je ne t'aime pas de Kurt Weill.

Les deux chanteuses font gracieusement alterner légèreté, gravité, humour, profondeur. Elles utilisent judicieusement leurs ressources dramatiques ou comiques pour faire comprendre les enjeux de ce qu'elles chantent, même dans une langue que le public ne comprend pas. Et cela sans parler de leurs timbres, magnifiques et complémentaires, de leur technique impeccable, de leur sens des nuances.

 

 

La pianiste Marie-Ève Scarfone, une jeune femme de grande expérience, surmonte avec grâce tous les pièges de ses énormes partitions (qui remplacent l'orchestre dans bien des cas), tout en accompagnant, soutenant et donnant la réplique à ses compagnes: c'est un vrai plaisir de l'entendre.

Au-delà des qualités énumérées ci-haut, il y avait ce petit plus, ce quelque chose qui circule entre les artistes et le public et qui donne une qualité particulière à l'atmosphère. Cette sorte de miracle, de grâce du moment, ne se produit pas toujours, mais cette fois, c'était bien là, dès le premier air et sans interruption jusqu'à la dernière note, grâce entre autres au professionnalisme de Julie Boulianne et de Karin Côté, à leur bonheur de chanter et de partager la scène, bref, à leur engagement total dans cette activité.

Ce magnifique événement présenté par la Société d'art lyrique du Royaume a attiré environ 250 personnes, soit un peu moins que le public habituel de l'opéra au Saguenay: il survient bien tard en saison et plusieurs mélomanes sont déjà sans doute en vacances ou en voyage. Les familles des deux jeunes femmes s'étaient cependant déplacées en grand nombre pour accueillir et fêter leurs vedettes.

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Voir aussi l'excellente critique de Daniel Côté, parue dans Le Quotidien

03/06/2011

Opérette, opéra, arias

Julie Boulianne, Karin Côté, SALR, opérette, opéra, sopranoEn marchant sur la rue Saint-Denis, dans un secteur de Montréal (un peu au nord de Cherrier) où pourtant j'ai dû passer des centaines de fois au cours des années, je découvre ce vieux bâtiment, assez beau malgré ses fenêtres placardées au rez-de-chaussée. (Il logerait un cabinet d'avocats, semble-t-il).

Gravée dans la pierre, au-dessus de la porte, cette inscription:

STUDIO DE LA SOCIETE CANADIENNE D'OPERETTE

Et tout en haut:

FONDEE EN 1921

(Tout en majuscules, sans accent...)julie boulianne,karin côté,salr,opérette,opéra,soprano

 

L'inscription est plus lisible sur la photo de droite:

Je connaissais vaguement la Société canadienne d'opérette, mais je ne savais pas du tout qu'elle avait eu pignon sur rue au 3774 Sait-Denis. Fondée par le baryton Honoré Vaillancourt, elle a compté jusqu'à 200 actionnaires et 155 employés. Elle présentait jusqu'à neuf opérettes par année; des artistes comme Amanda Alarie, Lionel Daunais, Albert Roberval, Raoul Jobin y ont chanté.

"Peu après sa fondation, la Société canadienne d'opérette lança une souscription populaire sous forme de briques vendues à un dollar afin d'ériger un édifice de quatre étages au 3774, rue Saint-Denis, pour y loger son administration et tenir ses répétitions".

La SCO a pavé la voie aux Variétés lyriques, fondées en 1936 par Lionel Daunais, qui ont connu un succès phénoménal à Montréal jusqu'en 1955, avec des opérettes présentées au Monument-National.

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julie boulianne,karin côté,salr,opérette,opéra,sopranoL'opérette, c'est aussi le créneau de la Société d'art lyrique du Royaume, fondée à Chicoutimi il y a 40 ans. J'en profite pour vous signaler qu'elle présente, ce dimanche 5 juin à la salle François-Brassard, un très beau concert qui réunira sur scène la mezzo-soprano Julie Boulianne (photo) et la soprano Karin Côté. L'une est née à Dolbeau-Mistassini, l'autre à Laterrière, elles sont amies et se font complices pour présenter, en solos et en duos, aussi bien Mozart, Rossini et Massenet, que Poulenc, Ravel et Kurt Weill.

Plus de détails sur le concert ici.

29/01/2011

Concert Schumann: l'amour, toujours l'amour

Entendre parler d'amour par un dimanche après-midi (23 janvier dernier) d'extrême froidure. L'amour en mots et en musique, l'amour selon Robert Schumann, offert par des artistes audacieux et engagés est venu réchauffer le coeur des quelque 70 personnes qui s'étaient rendues à la salle Orphée pour entendre ce concert, intitulé Le romantisme de Schumann.

Nathalya Thibault, Schumann, SALRLa soprano Nathalya Thibault a offert les huit lieder du cycle L'amour et la vie d'une femme (Frauenliebe und leben). Les poèmes d'Adelbert von Chamisso mis en musique par Schumann chantent les joies de la passion amoureuse, les transports d'une jeune femme éblouie (sinon aveuglée) par la beauté et les qualités de son bien-aimé. Seul le dernier lied évoque la peine (causée par une dispute ou un abandon), une douleur aussi intense que fut le bonheur qui l'a précédée.

Appuyée par une grande expérience de la scène et une technique bien travaillée, Nathalya Thibeault a livré avec beaucoup d'âme, et dans un excellent allemand (m'a dit un auditeur qui parle bien cette langue) cette  musique superbe, et ces textes au lyrisme à la fois prenant et  quelque peu suranné. Le public l'a écoutée avec beaucoup d'attention, captant les nuances des émotions qu'elle a su bien mettre en valeur. Pour l'interprète, ce récital solo (n'oublions quand même pas l'appui constant et discret de la pianiste Céline Perreault), représentait un défi considérable, qu'elle a relevé avec une belle élégance, avec beaucoup d'aplomb... et un brin de nervosité.

En première partie, 12 élèves en musique du Cégep d'Alma, garçons et filles vêtus de beaux costumes d'époque, ont proposé autant de lieder du même compositeur, entrecoupés par des lectures d'extraits de sa correspondance.

 

groupeSchumann.jpg

Pas évident pour ces jeunes de se lancer dans un tel projet. En général, ils et elles ont assumé, chantant des lieder et des mélodies de Schumann avec tout leur coeur et un peu de trac. Plusieurs d'entre eux ont beaucoup de talent et semblent prometteurs. Mais il est évident que ce romantisme, ces grands élans lyriques, ce non-dit du texte et de la musique, ce n'est pas leur univers. Il leur faudra travailler encore afin d'acquérir la culture générale et musicale, la connaissance des textes et de l'histoire qui viendront compléter la justesse et la beauté de leur voix.

Ce concert, qui a été repris à Alma quelques jours plus tard, était une présentation de la Société d'art lyrique du Royaume, qui a décidé de frapper un grand coup en proposant, d'ici le mois de juin, pas moins de six concerts et spectacles de genres variés.

12/04/2010

Monsieur Choufleuri: tellement chou!

nomMEveMunger.jpg

nomEricChal.jpgMonsieur Choufleuri restera chez lui: c'est cette très amusante opérette de Jacques Offenbach que la Société d'art lyrique du Royaume a choisie pour son spectacle annuel. Dimanche après-midi, la dernière des quatre représentations fut donnée devant une salle (Pierrette-Gaudreault) presque pleine.

Encore une fois, une équipe motivée et dyamique s'est concertée pour offrir au public un spectacle amusant et séduisant, impeccable au plan musical.

Des chanteurs-comédiens pleins de talent: outre Marie-Ève Munger, toujours  aussi merveilleuse à tout point de vue, j'ai découvert la superbe voix du baryton Marc-Antoine D'Aragon (photo ci-dessous), et l'excellente soprano Jacinthe Thibault. Le baryton-basse Robert Huard, habitué des productions de la SALR, est un  Choufleuri idéal: petit, gros, colérique, tyrannique...mantDaragon.jpg

Une mise en scène très chalifourienne (signée Éric Chalifour), c'est-à-dire vivante, agrémentée de mouvements saccadés qui produisent des effets comiques, et de quelques clins d'oeil à l'actualité (capitale culturelle) ou à des personnalités connues (Michael Jackson). Il sait mettre en valeur les subtilités du texte français et exploiter le potentiel comique du comédien Martin Giguère (Peterman, le domestique), qui nous déride avec ses folies et ses sparages.

(Je me suis cependant demandé pourquoi le ténor Marc-André Pronovost, qui jouait le prétendant de la fille de Choufleuri, ne portait ni un costume d'époque, ni, comme tous les autres, une coiffure travaillée et remontée. Il vit dans une boîte de carton, dit-on, mais ce n'est pas une raison suffisante).

nomMartinGig.jpgComme l'oeuvre est très courte, on a eu la bonne idée de présenter en deuxième partie un récital d'airs d'opéra, un gala donné dans les décors de Monsieur Choufleuri et parsemé d'interventions loufoques (sans doute du cru Giguère-Chalifour: certaines un peu longues ou sans véritable pertinence). Des airs connus de Mozart, Rossini, Verdi, qui ont permis de mettre en valeur les belles voix dont certaines étaient peu exploitées dans l'opérette, le tout se terminant par un Libiamo... fort enjoué.

Sans oublier les musiciens de l'Orchestre symphonique qui ont fait merveille sous la direction du chef Julien Proulx.

Ces artistes talentueux et allumés s'amusent manifestement sur une scène. Ils ont travaillé fort pour nous offrir cette superbe matinée, toute en rire, en finesse et en musique.