22/04/2017
La Baie, un dimanche
La Baie des Ha!Ha!, le dimanche 2 avril 2017.
Ce jour-là, à l'Auberge des 21, en compagnie d'amis très chers, nous avons dégusté un "brunch" délicieux et raffiné, préparé par le chef Marcel Bouchard et sa brigade.
12/10/2016
Haut, rouge et fort
Il était grand temps de les observer et de les photographier, les feuilles colorées de l'automne, dans mon quartier Saint-Philippe, à Arvida.
Car bientôt il ne restera plus en branche feuille, comme en témoigne le tapis végétal qui borde la rue Saint-Albert où je marchais hier.
Une fois par terre, ne composent-elles pas de magnifiques natures mortes, comme celle-ci:
Encore quelques jours cependant de cette extraordinaire incandescence:
Profitons-en bien, puisque
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres
Adieu vive clarté de nos étés trop courts
(Charles Baudelaire)
09/10/2016
Timide arrivée des rouges
C'était un peu rouge, le dimanche 2 octobre à Tadoussac. Mais très peu encore. L'automne est en retard cette année, dit-on, parce qu'il a fait chaud en septembre. Il y avait davantage de rouge sur les constructions humaines que dans la montagne. Ci-dessus, de gauche à droite: toilettes publiques (très fréquentées!), poste de traite Chauvin, hôtel Tadoussac, petite chapelle et enfin l'église (moderne) Sainte-Croix, tout cela vu du quai.
Bois construit, bois nature, camaïeu de rouge:
Sur fond maritime:
Rouge sur l'eau: vrai sauvetage ou un exercice?
Sans oublier ceux qui ont pris un petit coup de rouge:
Et enfin cet or rougeoyant sur fond bleu. Non pas près du fleuve à Tadoussac, mais devant le Saguenay à la pourvoirie du Cap-au-Leste:
24/12/2015
Meilleurs voeux!
À quelques heures de Noël, il était temps que je change de saison, je crois (mon précédent billet traitait de l'automne!).
À vous tous qui passez par ici, je souhaite un heureux temps des Fêtes, des célébrations, sages ou intenses, qui soient à votre goût.
Beaucoup d'amour, d'amitié, de rencontres.
Et pour ceux qui n'ont pas de neige, il y en encore pas mal ici, à Arvida, malgré la chaleur inhabituelle des derniers jours.
29/11/2015
Automne teinté d'hiver
Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement
(Charles Baudelaire)
C'était le 7 novembre dernier. Direction La Baie pour quelques courses. Il faisait très froid et sombre, le vent voulait nous arracher la tête, à Jack et à moi. Vers 15 heures, juste au moment où nous passions sur la rue Mars avant de rentrer à la maison, le soleil a percé les nuages.
Nous nous sommes arrêtés devant l'Auberge des 21 et avons profité de ces brefs instants, tout à fait magiques, pour prendre quelques clichés du quai des croisières et surtout du paysage. Les ombres s'allongeaient déjà, la mienne a décidé d'apparaître sur quelques photos.
Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.
(François Coppée)
Sur la photo suivante, deux branches de l'arbre à l'avant-plan se courbent gracieusement de part et d'autre du lampadaire blanc, dont ils imitent la forme.
Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.
(Victor Hugo)
Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil,
Embrase le coteau vermeil
Que la vigne pare et festonne.
(Théodore de Banville)
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
(Charles Baudelaire)
Adieu soupirs des bois, mélodieuses brises,
Murmure éolien du feuillage agité.
Adieu dernières fleurs que le givre a surprises,
Lambeaux épars du voile étoilé de l’été.
(Nérée Beauchemin)
Voilà les feuilles sans sève
Qui tombent sur le gazon,
Voilà le vent qui s’élève
Et gémit dans le vallon
(Alphonse de Lamartine)
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
(Paul Verlaine)
11/11/2015
Dans le boisé, l'hommage
Le 11 novembre 1918 fut signé l'armistice qui marquait la fin de la Première Guerre mondiale (1914-1918). On rappelle l'événement chaque année à cette date, on l'appelle maintenant Jour du Souvenir. et son symbole est le coquelicot. Un peu partout, des cérémonies soulignent l'événement et rendent un hommage aux morts et à tous les combattants de cette guerre.
Au cours d'une promenade à Jonquière l'été dernier, j'ai trouvé ce modeste monument:
Voici ce qu'on peut lire sur la plaque commémorative:
Un hommage donc aux Jonquiérois morts dans l'une des deux grandes guerres, érigé par la Cité de Jonquière en 1964, bien longtemps donc avant la fusion municipale de 2002.
Je l'ai découverte tout à fait par hasard, alors que ma curiosité m'avait amenée à marcher près de mon vélo pour aller voir le début d'un sentier, sur la rue du Long Sault, justement située dans le quartier des Vétérans.
C'est l'un des sentiers qui sillonnent le Boisé du Collège, aménagé sur les terres du Cégep de Jonquière.
Enfin pour souligner ce jour, voici (en traduction française, cliquer sur la vignette à droite pour voir le texte original) le poème du médecin militaire canadien John McCrae qui a inspiré la tradition du coquelicot, encore très suivie au Canada et en Grande-Bretagne.
Au champ d’honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix
et dans l’espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts
Nous qui songions la veille encor’
À nos parents, à nos amis,
C’est nous qui reposons ici
Au champ d’honneur.
À vous jeunes désabusés
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.
19/07/2015
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs...*
Quelques photos d'une excursion récente à Tadoussac, avec des amis. Le temps était magnifique, l'air d'une douceur infinie.
Comme d'habitude, après le petit déjeuner à l'hôtel Tadoussac, promenade sur la rue principale. Un voilier amarré, un homme et un enfant sur la grève:
la baie et la pointe:
un jeu de couleurs:
De l'autre côté, une roche endormie dans les hautes herbes:
Retour à l'hôtel, apéro sous un parasol:
Et pour terminer, notre légendaire pique-nique à l'Anse-de-Roche:
*C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Charles Baudelaire, La vie antérieure
06/07/2015
La flèche du littoral à Saint-Fulgence
De retour d'une charmante excursion à Tadoussac, j'ai fait remarquer à mes compagnons de voyage cette flèche du littoral qui s'avance dans la rivière Saguenay à la hauteur de Saint-Fulgence.
À leur demande, je republie donc, avec quelques modifications, ce billet que j'avais créé en 2009. J'étais (et je suis encore) bien fière de ces deux photos (la plus belle est ci-dessus, je crois) prises à partir du sentier des volières du CIBRO (le Centre d’interprétation des battures et de réhabilitation des oiseaux), lors d'une excursion avec mon frère Pierre.
Cette longue bande de sable et de roche s'est formée il y a environ 10,000 ans, là où se rencontrent l'eau salée et l'eau douce. Avec ses 650 mètres, la flèche littorale de St-Fulgence est la plus longue flèche perpendiculaire au rivage en Amérique du Nord. Un phénomène géomorphologique digne de mention il me semble.
Flèche littorale, flèche du littoral... Wikipédia pour sa part parle de cordon littoral, et en décrit plusieurs variantes: perpendiculaire ou parallèle au rivage, formant un bassin, coupant une rivière en deux, etc...
Comme la flèche de Saint-Fulgence n'apparaît pas dans leur liste, je vais sans doute me charger moi-même de l'y ajouter.
Voici ma deuxième photo:
26/06/2015
Pigeon visiteur
Notre quartier tranquille d'Arvida est une véritable volière, hiver comme été. Des centaines d'oiseaux de multiples espèces volent, virevoltent, nichent, font l'amour et la guerre, chantent et piaillent à nous en étourdir parfois. Il y a même de temps en temps des mouettes dans la cour voisine.
Mais pour la première fois il y a quelques jours, nous avons vu un pigeon.
Peut-être qu'on n'avait pas bien regardé avant, toujours est-il que mon mari m'a signalé la présence de ce volatile. Il sautillait tranquillement dans la rue, tout près d'un petit lac laissé par une pluie récente. Mais l'eau ne l'intéressait guère.
Il préférait le pavé, picorant je ne sais trop quoi dans les craques de l'asphalte. Des samares peut-être, ou des grains minuscules que lui seul pouvait voir.
Je suis sortie sur la galerie pour prendre quelques clichés de ce visiteur inattendu, pourtant très commun dans les villes. Il est désormais interdit de nourrir les pigeons de la place Saint-Marc, à Venise, car ils sont si nombreux qu'ils en deviennent nuisibles.
J'ai cherché un poème approprié, mais n'ai pas trouvé grand-chose.
Il y a bien la fable de La Fontaine intitulée Les deux pigeons (cliquer sur le titre pour la lire).
Et une chanson de Charles Aznavour qui commence par le même vers:
Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre,
(cliquer sur la photo de l'artiste pour l'entendre)
Pour terminer, un texte plutôt bien tourné, oeuvre d'une jeune Française élève de CM1 (4e année du primaire, donc 9-10 ans):
Poème du pigeon
Quand on est pigeon on n’est pas guépard
On ne mange pas toutes les gazelles qui passent
Parce qu’elles ont une belle carcasse
On ne passe pas en semant le bazar
(Quand on est pigeon on n’est pas guépard)
On attend dans le jardin
Qu’on nous jette des petits bouts de pain
En été, on monte sur les toits
Pour prendre le soleil
En hiver, devant la cheminée des restaurants
On attend la chaleur
Quand on est pigeon on est pigeon
26/05/2015
L'or rouge
L'or rouge: c'est ainsi que l'on désigne le safran: rouge pour sa couleur flamboyante, or parce qu'il est rare, précieux et par conséquent très cher.
J'aime le safran pour sa saveur complexe et unique et pour son parfum déroutant. Bien sûr je ne l'utilise pas très souvent car il ne convient pas à tous les plats. Il fait merveille, par exemple, dans la paella ou la soupe de poisson.
Mais surtout dans le risotto à la milanaise, un plat que j'aime particulièrement cuisiner et déguster. Échalote, vin blanc, riz arborio. Cuisson douce avec ajout régulier d'une louche de bouillon chaud, et parfois des asperges, des champignons ou des crevettes pour en faire un plat complet.
Sans oublier bien sûr le précieux safran, dans son minuscule tube qui coûte cinq fois le prix d'un grand flacon de fines herbes. J'en saisis délicatement quelques filaments, que je dépose sur un peu d'eau tiède, laquelle prend aussitôt une belle teinte orangée. Je verse ensuite le tout dans mon risotto, qui embaume soudain le Sud et l'Orient, et me fait rêver d'autres horizons.
Je savais bien sûr que le safran est issu du pistil d'une fleur, mais j'ignorais que cette fleur est une variété de crocus.
J'ignorais aussi que le safran est en réalité l'extrémité du pistil de la fleur, soit le stigmate. Je l'ai appris en lisant un numéro récent du magazine Ricardo. J'ai trouvé sur la Toile des photos de fleurs, de pistils et de champs de crocus sativus absolument magnifiques.
Et j'ai appris bien d'autres choses aussi: s'il est si rare et cher, c'est d'abord exige une quantité phénoménale de fleurs: il faut 150 000 à 300 000 fleurs pour produire un kilo de safran.
De plus, la floraison ne dure que 24 heures: elles doivent donc être cueillies rapidement, par une multitude d'ouvriers. Pour chaque kilo: 75 à 200 heures de cueillette, et 400 à 600 heures pour le prélèvement des stigmates.
Très connu en Afrique et en Orient, le safran est utilisé non seulement en cuisine, mais pour ses nombreuses vertus curatives et aussi comme teinture.
L'Iran produit, dit-on, environ 90% de la récolte mondiale de safran. Autres pays producteurs: l'Inde, la Grèce, le Maroc, l'Espagne.
J'ai aussi appris qu'on cultive du safran au Québec. À très petite échelle. On peut même en commander en ligne, sur le site Pur safran.