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07/09/2013

Zoooooooooom!

L'une des pièces les plus intéressantes que l'on peut voir aux Mosaïcultures, c'est celle réalisée par la Ville de Montréal, L'arbre aux oiseaux. Elle représente 52 oiseaux s'envolant d'un arbre immense. C'est une création gigantesque: 17 mètres de hauteur, 16 mètres de diamètre, un poids de 1400 tonnes, en fait c'est la plus grande mosaïculture jamais créée. Sa complexité représente un défi pour tout photographe, comme je l'ai constaté en prenant ce cliché:

IMG_0182.jpg

À moi d'agir, donc, par l'oeil de ma lentille. Avec mon nouvel appareil doté d'un zoom optique 20x, j'ai ciblé un seul oiseau:

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Déjà beaucoup mieux. J'ai poussé l'expérience un peu plus loin, et j'ai flirté avec le zoom numérique, pour obtenir cette image:

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Et pour terminer, un joli poème de Pierre de Ronsard, où il est question entre autres d'un arbre(1) et d'un oiseau:

Bel aupébin, fleurissant,
Le long de ce beau rivage,
Tu es vêtu jusqu'au bas
Des longs bras
D'une lambruche sauvage.
Deux camps de rouges fourmis
Se sont mis
En garnison sous ta souche.
Dans les pertuis de ton tronc
Tout du long
Les avettes ont leur couche.l'arbre aux oiseaux,mosaïcultures,montréal,photo,zoom

Le chantre rossignolet
Nouvelet,
Courtisant sa bien-aimée,
Pour ses amours alléger
Vient loger
Tous les ans en ta ramée.

Sur ta cime, il fait son nid
Tout uni
De mousse et de fine soie,
Où ses petits écloront,
Qui seront
De mes mains la douce proie.

Or vis gentil aubépin,
Vis sans fin,
Vis sans que jamais tonnerre,
Ou la cognée, ou les vents,
Ou les temps
Te puissent ruer par terre.

 

(1) Ronsard appelle "aubépin" l'arbuste que nous connaissons aujourd'hui sous le nom d'aubépine, selon l'évolution étymologique suivante (cliquez pour mieux lire le texte):

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04/09/2013

Hommes, chevaux, (s)cul(p)tures

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C'est beau, n'est-ce pas? Deux chevaux, paisibles parmi les fleurs, aux Mosaïcultures de Montréal. Je crois qu'ils sont faits en bois de grève. Parmi les multiples merveilles vues lors de cette visite, il y avait aussi des chevaux construits avec des plantes, comme ceux-ci:

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En classant ces photos, j'ai repensé à cette vision d'un groupe de cavaliers lors d'une excursion récente à l'Anse Saint-Jean, avec un couple d'amis et mon conjoint Jack, qui en a parlé ici

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Je les ai pris de fort loin (les photos de Jack sont bien meilleures), mais tout de même, c'était une image de liberté, de fusion avec la nature, de connivence humain-cheval. Ils se promenaient dans ce paysage extraordinaire, longeant justement la grève.

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Le cheval modifie l'homme, et l'homme lui rend hommage en faisant de ce noble animal le sujet de ses oeuvres.

Ainsi dans ce poème de Rainer Maria Rilke:

Tel cheval qui boit à la fontaine
Telle feuille qui en tombant nous touche,
Telle main vide, ou telle bouche
Qui nous voudrait parler et qui ose à peine -,

Autant de variations de la vie qui s'apaise,
Autant de rêves de la douleur qui somnole :
ô que celui dont le coeur est à l'aise,
Cherche la créature et la console.

05/08/2013

Coeur de lys

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Je ne jardine guère et je n'ai pas le pouce vert, mais parfois je me laisse tenter. Il y a quelques années, j'ai mis en terre un plant de lys, dans une demi-cuve de laveuse installée le long des fondations de la maison. Depuis ce temps, chaque année, quatre ou cinq lys fleurissent en juillet. Je ne connais pas leur nom: et si je me souviens bien (juillet c'est loin déjà...) leurs pétales sont teintés de rose et de noir.

Cette année, après la fin de leur floraison, un nouveau venu m'a ouvert son coeur. Comme vous pouvez le voir, il est différent des autres.

D'après mes recherches, ce serait un lys asiatique de la variété windsor.

Welcome, sir!

Bienvenue sire lys!

Vous êtes magnifique et votre parfum est divin.

Si le coeur vous en dit (et on dirait qu'il vous en dit!), croissez et multipliez-vous!

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19/07/2013

La mer qu'on voit danser...

Lac Saint-Jean, St-Henri de Taillon, plage Wilson, mer intérieure, chalet (crédit photo: Jacques-B. Bouchard)

Petite visite il y a quelques jours à ma cousine Renée, qui passe une partie de l'été à Saint-Henri-de-Taillon. De son chalet, la vue extraordinaire qu'on sur la plage et sur le lac Saint-Jean m'a rappelé le paysage que j'ai contemplé il y a quelques semaines au cap-de-Bon-Désir, assise sur les rochers devant le fleuve Saint-Laurent.

Ma cousine me raconte qu'en voyant cette immensité bleue, un couple suisse qui lui rendait visite s'est écrié: "mais c'est la mer!"

Avec ses longues plages de sable parsemées de parasols et de chaises longues, cette vaste mer intérieure rappelle en effet les stations balnéaires européennes. À une différence près: il y a rarement foule sur les plages du lac Saint-Jean, souvent presque désertes même par beau temps.

Les plages publiques sont quant à elles fort fréquentées pendant les vacances et les jours de canicule. Par exemple celles de Saint-Gédéon, du camping Belley ou du parc de la Pointe-Taillon.

On la voit bien, cette pointe Taillon, sur la magnifique photo (ci-dessus) prise par Jack, qui est aussi l'auteur des deux autres photos que je vous présente. Celle-ci, le lac vu de la terrasse du chalet:

 

lac saint-jean,st-henri de taillon,plage wilson,mer intérieure,chalet(crédit photo: Jacques-B. Bouchard)

Et cette autre, dominée par un pan du parasol rouge sous lequel nous nous tenions:

 

lac saint-jean,st-henri de taillon,plage wilson,mer intérieure,chalet(crédit photo: Jacques-B. Bouchard)

Comme, du bord de l'océan on aperçoit parfois une côte lointaine, péninsule ou rivage d'un pays voisin, on peut voir à l'horizon une bande de terre: c'est l'autre rive du lac, à la hauteur de la pointe de Chambord.

08/07/2013

Le Fleuve aux grandes eaux, encore et toujours

Une ou deux fois par été, le vent, les amis, l'air du temps, nous poussent vers le fleuve Saint-Laurent et ses beautés, toujours pareilles, jamais pareilles.

Ce dimanche, nous sommes allés nous asseoir sur les rochers du Cap-de-Bon-Désir pour le contempler.

Tadoussac, cap Bon désir, fleuve Saint-Laurent, baleines

Journée fraîche et venteuse, peu de soleil, air vivifiant du large, moments suspendus dans le temps et l'espace.

Je ne connais pas l'origine de ce nom, mais Cap-de-Bon-Désir est assurément un fort beau nom. Il fut particulièrement bien choisi ce jour-là, puisque les baleines, qui habituellement batifolent en grand nombre sous les yeux émerveillés des visiteurs, se sont laissées désirer.

En guise de cétacés, nous avons dû nous contenter de ces kayakistes qui pagayaient au milieu de l'immensité bleue:

Tadoussac, cap Bon désir, fleuve Saint-Laurent, baleines

Et de cette amusante enseigne de la chocolaterie artisanale qui vient d'ouvrir ses portes à Tadoussac!

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20/11/2012

Le Saguenay ce jour-là...

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Le Saguenay était particulièrement beau, particulièrement bas, et particulièrement doré, hier. Je revenais du gym, j'avais par pur hasard mon appareil photo avec moi, alors j'ai fait clic. Voilà le résultat.

En visionnant mes photos, prises à partir du boulevard Saguenay, j'ai été surprise de leur intense saturation en rouge-brun, que je n'avais pas vue avec mes yeux.

Sans doute est-ce dû à la force et à l'orientation du soleil, en ce bel après-midi de novembre 2012. Voici quelques autres photos:

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Et pour terminer, une vue de Chicoutimi:

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28/10/2012

Attention! chute de géants

Dans la forêt sans heures
On abat un grand arbre.
Un vide vertical
Tremble en forme de fût
Près du tronc étendu.

Cherchez, cherchez oiseaux,
La place de vos nids
Dans ce haut souvenir
Tant qu'il murmure encore.

(Jules Supervielle)

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Ces deux grands ormes qui ont grandi à Arvida, en face de chez moi, furent abattus la semaine dernière. Voisins de celui dont j'ai parlé ici l'an dernier, ils étaient aussi atteints par la maladie hollandaise de l'orme. C'est la Ville de Saguenay qui désigne les arbres à abattre et qui effectue le travail.

Cette maladie cause tellement de ravages qu'il est même interdit de les récupérer pour en faire du bois de chauffage. Ils sont passés à la machine, réduits en poussière. Cliquez l'image ci-dessous pour voir la chute de l'un d'eux.

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L'image suivante pourrait s'intituler "Après le massacre". Mais celui-ci n'était pas terminé puisque les deux autres ormes que j'ai photographiés encore debout, de part et d'autre de la maison de droite, ont subi le même sort quelque temps après.

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Pour terminer, voici un sonnet de Pamphile Lemay:

À un vieil arbre


Tu réveilles en moi des souvenirs confus.
Je t'ai vu, n'est-ce pas? moins triste et moins modeste.
Ta tête sous l'orage avait un noble geste,
Et l'amour se cachait dans tes rameaux touffus.

D'autres, autour de toi, comme de riches fûts,
Poussaient leurs troncs noueux vers la voûte céleste.
Ils sont tombés, et rien de leur beauté ne reste;
Et toi-même, aujourd'hui, sait-on ce que tu fus?

O vieil arbre tremblant dans ton écorce grise!
Sens-tu couler encor une sève qui grise?
Les oiseaux chantent-ils sur tes rameaux gercés?

Moi, je suis un vieil arbre oublié dans la plaine,
Et, pour tromper l'ennui dont ma pauvre âme est pleine,
J'aime à me souvenir des nids que j'ai bercés.

 

04/10/2012

Voici déjà l'automne...

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C'est une période où peintres et photographes tentent de capter les couleurs de l'automne, de ces feuilles qui jettent leurs éclats rouges et dorés avant de se détacher des arbres pour former un tapis de sol. J'ai fait comme eux, et voici ce que j'ai récolté dans mon quartier, à Arvida.

Des arches végétales qui surplombent les rues, comme celle-ci:

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Ou encore celle-ci:

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Rouge, c'est rouge:

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Et celle que voici, un peu surprenante, non?

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Les photos qui précèdent ont été prises en fin de matinée. Celles qui suivent, vers la fin de l'après-midi. La lumière a quelque peu changé...

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Les chansons et les poèmes où il est question d'automne sont en général fort lugubres. 

Les feuilles tourbillonnent, chantait Tino Rossi (au bout du lien, interpétation de la chanson par une voix féminine)

Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres, écrivait Baudelaire

Les sanglots longs/ Des violons/ De l'automne, Blessent mon coeur, répliquait Verlaine

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, ajoutait Jacques Prévert par la voix d'Yves Montand (cliquez sur les paroles pour le voir et l'entendre)

Pour moi la mélancolie qui se dégage de l'automne a quelque chose de beau, de profond. Tranquille et souriant, il annonce l'hiver, une saison que j'aime bien, mais il ne faut pas le dire trop fort.

Enfin j'ai déniché un poème très spécial, écrit par une auteure française nommée Charlotte Serre Patachon (1914-2000).

Feuille d'automne

Feuille d'automne
Bijou vermeil
Qui tourbillonne
Dans le soleil,
Flambe l'automne
Pourpres et ors
Qui vermillonnent
Tel un trésor.

Feuille dansante
Dans le vent fou
Qui, frissonnante
Tombe à genoux
En la supplique
Des feux mourants,
Mélancoliques
Dans leurs tourments.

Sème l'automne
Sur les étangs
Combien s'étonne
Le cygne blanc
Qui, sous les aunes
S'en va glissant.
L'air monotone
Va s'imprégnant.

Dans les vallées
Au cœur saignant
Taches rouillées
Feuilles de sang,
Les feuilles mortes,
Les souvenirs
Vont en cohorte
Semblant s'unir.

Ces fleurs du rêve
Tombent en pleurs
Avec la sève
D'anciens bonheurs.
Les feuilles mortes,
Leurs parfums lourds
Ferment la porte
De nos amours.

18/09/2012

Rivière en deux temps

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Je n'ai pas beaucoup d'inspiration pour écrire, ces jours-ci. En revanche, les photos s'accumulent dans mon ordi.

Une image vaut mille mots, dit-on. Et combien valent deux, trois images? Le double, le triple?

Voici donc quelques-unes de ces images, soit deux vues très différentes de la rivière aux Sables. Ci-dessus, toute calme, près de la rue du Vieux Pont .

Et là, tumultueuse et bouillonnante, en rapides dans le secteur de Cepal. On y tient d'ailleurs régulièrement des compétitions de kayak en eau vive.

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Pour terminer, je reviens à la partie calme, avec ce chardon que j'ai pris en gros plan, suivi d'un très court, très beau et très mélancolique poème de Verlaine:

 

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L'ombre des arbres dans la rivière embrumée
Meurt comme de la fumée,
Tandis qu'en l'air, parmi les ramures réelles,
Se plaignent les tourterelles.

Combien, ô voyageur, ce paysage blême
Te mira blême toi-même,
Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées
Tes espérances noyées !

 

07/09/2012

Séculaire et magnifique

IMG_3736.jpg

D'abord je ne l'ai pas vu. J'ai plutôt aperçu un panneau d'interprétation et je me suis arrêtée pour le lire. Où est-il, ce vieux pin, me suis-je demandé? Et puis il a frappé mon regard. Imposant et serein, il était bien là, de l'autre côté de la magnifique piste cyclable aménagée le long de la rivière aux Sables, entre place Nikitoutagan et Cépal.

Donc, ce vieux pin blanc solitaire, ai-je appris, est un survivant qui a résisté à tout: coupe forestière, maladies, sécheresse, incendies. Né il y a quelques siècles, ce majestueux témoin du passé semble en bonne santé. Pour les Iroquois, le pin banc d'Amérique est l'Arbre de la Paix.

Un de ces trésors qu'on ne remarque guère quand on circule à vélo, car il est dangereux de lever les yeux trop longtemps...

Voici le texte qui accompagne ce veilleur solitaire (cliquez pour l'agrandir et pouvoir le lire):

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Un petit poème, avec ça? Ils sont innombrables, et de tous genres. Les romantiques en particulier, aimaient bien se réfugier dans la forêt pour y abriter leurs tourments.

 

Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!

a écrit Victor Hugo.

 

Mais je préfère celui-ci, puisqu'il cite nommément le grand pin, du poète allemand Heinrich Heine:

Un grand pin est debout, solitaire,
Dans le Nord, sur un sommet nu.
Il dort ; d’un manteau blanc
De neige et de glace, il est couvert.

Il rêve d’une palme,
Là-bas, dans le lointain Orient,
Silencieuse et solitaire,
Triste sur son rocher brûlant.


Il y a les images aussi, puisque les peintres et les arbres s'entendent bien. J'ai cherché chez Marc-Aurèle Fortin, qui a bien peint des pins, mais surtout des pins parasols, tout comme celui-ci, absolument magnifique, de Paul Cézanne, avec lequel je termine ce billet:

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