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11/11/2010

Broche à foin extrême

En attendant le songe, mardi dernier à la salle Pierrette-Gaudreault (un autre bon coup de La Rubrique comme diffuseur de théâtre): j'ai rarement autant ri en assistant à un spectacle, même donné par un humoriste.

IrinaBrook.jpg

Cliquer sur l'image pour voir (descendre un peu dans la page) une vidéo sur la pièce jouée à Paris (distribution différente) et les propos d'Irina Brook à ce sujet


C'est Le Songe d'une nuit d'été, de Shakespeare, à la sauce Irina Brook. Les comédiens sont restés coincés à Athènes, les techniciens (déjà sur place car ils ne voyagent pas en avion) vont donc tenter de sauver les meubles et en jouant eux-mêmes la pièce.

J'avais eu la bonne idée de lire sur Wikipédia le synopsis de l'oeuvre, ce qui a littéralement doublé mon plaisir.

Les deux principaux volets du Songe... y sont bel et bien: l'histoire de trois couples qui se font et se défont, s'aiment et ne s'aiment plus dans la Grèce antique, et celle d'un metteur en scène qui tente de monter une mauvaise pièce avec de mauvais acteurs.songenuit.jpg

La mise en abyme proposée par Shakespeare est doublée de celle(s) qu'y ajoute le génie inventif d'Irina Brook.

Le côté amusant de la pièce est poussé à son extrême limite. Le texte est largement amputé pour faire place à des ajouts du plus haut comique, par exemple des mots grecs connus de tous (souvlaki, ouzo, ou encore "alpha, bêta et Zorba"), des galipettes, des anachronismes, pour le plus grands plaisir des spectacteurs, littéralement crampés de rire.

Les prolétaires, plombier, maçon, électricien, s'emparent de la scène, chambardent tout, s'expriment et s'éclatent, se moquent des conventions, n'oublient jamais de parler au public: c'est fou, débridé, burlesque, jouissif. Les sept comédiens (hommes) jouent tous les rôles: hommes, femmes, fées, musicien, lune, lion. Ils savent faire tout et n'importe quoi: jouer les bouffons, les amoureux, les pitres, prendre des poses, minauder, se taper dessus, courir, sauter, rentrer dans le mur (ouch!).

Tout ça sans aucun décor, avec quelques accessoires et costumes totalement déjantés: c'est un tourbillon, une vraie folie. Mais ne nous y trompons pas, cette perle qui élève le comique à un niveau rarement atteint pétille d'intelligence et prend sa source dans une profonde compréhension de l'oeuvre (et plus généralement de la nature du théâtre).

D'autres commentaires sur ce spectacle:

Jack

Le blogue de la Rubrique

Daniel Côté, Le Quotidien, 11 novembre 2010 (lien à venir, peut-être)

 

 

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