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02/03/2014

Tour de magie à l'opéra

Le théâtre, l'opéra, toute performance sur scène procède d'un art de l'illusion parfois poussé très loin.

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(La basse Mikhail Petrenko © Cory Weaver, Metropolitan Opera)

Une prodigieuse illustration de cela me fut proposée par la trajectoire d'un mannequin, lors de la projection de l'opéra Le Prince Igor  au cinéma Jonquière, en direct du Metropolitan Opera.
Cette trajectoire, seuls ceux qui ont vu l'opéra dans un cinéma ont pu la suivre, alors que les spectateurs présents dans la salle du Met n'en ont rien vu, puisque l'illusion dont je parle était justement conçue à leur intention.

Le mannequin: une copie grandeur nature du prince Galitsky.  Celui-ci, le méchant de l'histoire, règne en despote sur la ville de Poutyvl en Russie (aujourd'hui en Ukraine!), pendant que le prince Igor son beau-frère est retenu prisonnier dans un camp par le chef des Polovtses.
Galitsky, Vladimir de son prénom, trouve la mort dans une bataille à la fin du deuxième acte. Mais le mannequin, doublure inerte de Vladimir, ou plutôt du chanteur qui l'incarne, est allongé par terre et dissimulé derrière une table avant même le début de l'acte, comme nous avons pu le voir sur les images du changement de décor diffusées à l'écran pendant l'entracte.

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Le mannequin est donc là, invisible, dès le début de la scène dans laquelle nous pouvons voir Mikhail Petrenko, qui incarne Vladimir, chanter, jouer son rôle de méchant, interagir avec les autres artistes, jusqu'à l'attaque des Polovtsiens.

Après celle-ci, quand se dissipent les bruits, la fumée et la confusion, Vladimir est étendu au sol, sur le ventre, manifestement mort. Impossible de s'y tromper, c'est bien lui: le costume, la chevelure, et jusqu'à cette légère couronne dégarnie au sommet du crâne, que l'on reconnaît immédiatement car le dessus de sa tête est orienté vers la salle.prince igor,borodine,tcherniakov,ildar abdrazakov,oksana dyka,mikhail petrenko,metropolitan,cinéma jonquière

À l'entracte qui commence ensuite, l'hôte et animateur Eric Owens se tient sur la scène dévastée en compagnie justement de Mikhail Petrenko qui lui accorde une interview. Derrière eux, deux techniciens se présentent, font un petit signe de la main signifiant "on s'excuse" et repartent avec... le mannequin représentant Vladimir, qui gît toujours sur la scène!

Ce fut un moment extraordinaire, une sorte de clin d'oeil...  assorti d'un léger malaise. Comme un tour de magie dont le secret nous aurait été dévoilé par erreur.
Je me suis demandé pourquoi on avait eu recours à un mannequin, une doublure en quelque sorte, pour représenter le corps de Vladimir. Il me semble que Mikhail Petrenko aurait pu tout simplement s'étendre par terre et faire le mort.

Il y a sans doute de bonnes raisons à cela, mais je ne les connais pas. Tout ce que je sais, c'est que ce moment nous a donné un fascinant aperçu de ce qui peut se tramer en coulisse, et de tout ce qui nous est caché quand on est spectateur dans une salle.

(Mes propos sur la production elle-même dans le prochain billet).

27/02/2014

Baisse de régime...

En 2013, j'ai vu beaucoup moins de spectacles, concerts et films que les années précédentes. Avec l'âge, j'hésite de plus en plus à sortir, surtout le soir, l'hiver. Et donc je n'ai pu ajouter que 23 billets à mon site Billets de concert pour l'année 2013 au Saguenay.

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Comparativement à 40 en 2012, et à mon double record: 45 en 2011 et en 2010!

Je n'ai pas l'intention de chercher à battre à nouveau mon record. Au contraire, je cible davantage mes sorties, j'ai même laissé filer plusieurs productions du Metropolitan Opera.

Cependant, j'y prends autant, sinon davantage de plaisir. Et j'apprécie toujours ma chance de pouvoir m'offrir ces sorties qui non seulement m'enrichissent l'esprit, mais me permettent de partager ce plaisir avec les autres spectateurs. Je rencontre souvent, parmi eux, des gens que je connais et que j'estime.

Je ne rédige pas toujours un billet (sur ce blogue) à propos des événements fréquentés. Il arrive que j'aime bien un spectacle ou un concert, mais que je n'aie rien de particulier à en dire.

Je me contente régulièrement d'un statut sur ma page Facebook, ou même d'une discussion avec Jack. Beaucoup moins sorteux que moi, ce dernier préfère la plupart du temps entendre mon compte rendu et l'envisager à la lumière de ses connaissances et de ses opinions.

Parfois même c'est lui qui publie sur son blogue un billet au sujet d'un truc que j'ai vu!

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Outre les spectacles vus au Saguenay, j'ai ajouté les billets d'expositions (5) que j'ai vues et de concerts (2) auxquels j'ai assisté à Montréal.

Tout cela représente un énorme travail, fastidieux et répétitif à l'occasion, beaucoup de vérifications, de corrections, de reprises.

Ce n'est jamais vraiment fini d'ailleurs. Il y a encore plusieurs corrections et modifications à apporter sur mon site Billets de concert. Mais comme je l'ai déjà écrit, cela me passionne et m'aide probablement à garder mon esprit alerte et fonctionnel.

 

 

24/02/2014

Fenêtres

Retour de ma veine poétique:

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 ("Poème-fenêtre", sérigraphie II/IV, Lauréat Marois, 1982)



      Presqu'île

 

Loin de vos villes
spectaculaires, tentaculaires
et délétères

Je cherche une île
mythologique, écologique
et pacifique

Une république
Sans politique, sans statistique
et sans logique

Où coexistent
la tolérance, l'indépendance
et le silence

Une île où vivre
effrontément, spontanément
et librement

Une île... en ville
Car le bien-être
pourrait bien n'être
qu'une fenêtre

Où se profilent
La complexité
Et l'immensité
D'une cité

 

©Denise Pelletier