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07/11/2013

Camus et les hommes

ALbert Camus, l'Étranger, Nice, théâtre de la ville, 100 ans

Albert Camus est né le 7 novembre 1913: il aurait donc aujourd'hui 100 ans.

Bien sûr j'ai lu La Peste et L'Étranger pendant mes études universitaires. Des romans extraordinaires. Puis j'ai lu autre chose et je n'y ai plus pensé souvent, sauf à la faveur d'un article dans un magazine, d'un reportage à la télé, d'un exemplaire aperçu en librairie.

Ou d'un anniversaire, comme aujourd'hui, qui me ramène à mon séjour à Nice en 2003. Un soir je suis allée au Théâtre de la Cité pour voir L'Étranger, adapté par le fondateur et alors directeur de ce théâtre niçois Meyer Cohen, né au Maroc.

albert camus,théâtre de la cité,l'Étranger,meyer cohen, billets de concert,2003

Une production modeste, comme l'étaient les moyens de cette troupe et de ce théâtre, et néanmoins intéressante et prenante. La salle n'était pas grande, ni pleine. Il y a eu discussion avec le metteur en scène et les comédiens après la représentation. Des artisans du théâtre qui prenaient leur métier au sérieux et le faisaient bien, loin des feux médiatiques. La pièce était bien jouée, dans le respect du texte et de l'esprit de ce roman qui commence par ces mots:


Aujourd'hui maman est morte.



albert camus,théâtre de la cité,l'Étranger,meyer cohen, billets de concert,2003

 

 

(L'Étranger est à mon avis le meilleur roman d'Albert  Camus. Il a été classé au premier rang des 100 meilleurs livres du XXe siècle, selon Le Monde et la FNAC).

 

 

 

 

 

 En ce soir d'avril 2003 à Nice, quelle émotion d'entendre ces mots, dits par le narrateur Meursault, qui raconte comment il a tué un homme sans véritable raison:

 Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les  balles s'enfonçaient sans qu'il y parût. Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur.


    ...tandis que la bande sonore faisait entendre le motif initial de la cinquième symphonie de Beethoven: quatre notes que le compositeur désignait lui-même comme le thème du destin.

Ce fut l'un des beaux moments de ma vie culturelle et personnelle.

Note: J'ai eu tort de délaisser Camus. Je devrais le relire sans cesse. Entre autres (mais pas seulement) pour ses constats lucides et désespérés, tout à fait d'actualité, comme ceux-ci:

      Celui qui désespère des événements est un lâche, mais celui qui espère en la condition humaine est un fou. (Carnets)

      Gouverner, c'est voler, tout le monde sait ça. (Caligula)

      La société politique contemporaine: une machine à désespérer les hommes. (Actuelles)