09/10/2016
Timide arrivée des rouges
C'était un peu rouge, le dimanche 2 octobre à Tadoussac. Mais très peu encore. L'automne est en retard cette année, dit-on, parce qu'il a fait chaud en septembre. Il y avait davantage de rouge sur les constructions humaines que dans la montagne. Ci-dessus, de gauche à droite: toilettes publiques (très fréquentées!), poste de traite Chauvin, hôtel Tadoussac, petite chapelle et enfin l'église (moderne) Sainte-Croix, tout cela vu du quai.
Bois construit, bois nature, camaïeu de rouge:
Sur fond maritime:
Rouge sur l'eau: vrai sauvetage ou un exercice?
Sans oublier ceux qui ont pris un petit coup de rouge:
Et enfin cet or rougeoyant sur fond bleu. Non pas près du fleuve à Tadoussac, mais devant le Saguenay à la pourvoirie du Cap-au-Leste:
19/07/2015
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs...*
Quelques photos d'une excursion récente à Tadoussac, avec des amis. Le temps était magnifique, l'air d'une douceur infinie.
Comme d'habitude, après le petit déjeuner à l'hôtel Tadoussac, promenade sur la rue principale. Un voilier amarré, un homme et un enfant sur la grève:
la baie et la pointe:
un jeu de couleurs:
De l'autre côté, une roche endormie dans les hautes herbes:
Retour à l'hôtel, apéro sous un parasol:
Et pour terminer, notre légendaire pique-nique à l'Anse-de-Roche:
*C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Charles Baudelaire, La vie antérieure
10/05/2015
La fin d'une belle époque
Mes recherches pour le billet précédent ont ramené à mon souvenir le nom de ces trois navires de la Canada Steamship Lines, qui suscitaient admiration et fascination quand ils voguaient gracieusement sur le Saguenay et sur le Saint-Laurent: le Richelieu, le St-Lawrence et le Tadoussac.
J'ai trouvé une superbe photo (ci-dessus) de ce dernier faisant son entrée dans la baie de Tadoussac, sur le site Flickr de Keith Clark.
Les textes associés conduisent à cette autre photo, qui évoque le destin d'un de ces bateaux, après que la CSL eut mis fin (en 1965) au transport de passagers au Québec.
Même si le nom inscrit sur la coque est St-Lawrence, il s'agit en réalité du Tadoussac, reconnaissable à ses trois ponts reliés par des escaliers à l'avant du navire.
Cette photo a été prise à... Copenhague au Danemark, où le bateau avait été semble-il remorqué et transformé en un hôtel pas très luxueux.
Encore plus extraordinaire, la photo suivante (une carte postale, je crois) montre le même navire... enlisé dans le sable, près de Dubaï, aux Émirats arabes unis!
Comment est-il arrivé là? Un projet pour en faire un hôtel de luxe fut, dit-on, abandonné, tout comme le fier vaisseau, qui a fini par se désagréger sur place. (Tout cela est également raconté dans les discussions sur Flickr, dont l'accès est réservé aux abonnés, c'est pourquoi je n'ajoute pas les liens).
Autre drame
Comme les Trois Mousquetaires, ces navires étaient en réalité quatre, car la flotte était à l'origine complétée par le SS Québec.
Cependant en 1950, peu après sa mise en service, ce dernier a été complètement détruit par un incendie, survenu alors qu'il alors qu'il était au quai de Tadoussac.
La vidéo ci-dessus offre des images saisissantes de ce sinistre, qui a fait sept morts. Et une musique de circonstance: "Prélude et fugue sur le thème B.A.C.H.", de Franz Liszt.
De plus, en cliquant ici, on accède à un récit très détaillé (en français), de l'événement et des enquêtes menées ensuite sur les circonstances de la catastrophe.
Inconcevables notamment, l'incurie et l'incompétence de certains intervenants, mises en lumière par l'auteur de ce texte, Pierre de La Ney du Vair.
03/05/2015
Sur les flots bleus du souvenir
Cette image du Richelieu qui appareille au port de Chicoutimi pour naviguer sur le Saguenay jusqu'à Tadoussac, et ensuite sur le fleuve Saint-Laurent vers Québec et Montréal (tirée du formidable film Au Royaume du Saguenay ) m'a rappelé un beau souvenir.
Je ne sais pas si c'est arrivé plus d'une fois, mais je me souviens d'un voyage à bord de ce bateau, avec ma mère, sa soeur (ma tante Yvette) et mon petit frère Pierre vers 1953.
Après nous avoir conduits à Chicoutimi en voiture, mon père retournerait à la maison pour travailler pendant la semaine et nous rejoindrait ensuite à Tadoussac la fin de semaine, pour nous ramener ensuite à Arvida.
Ce fut ma première croisière. Après avoir vu le navire arriver au quai, tout blanc, immense, je suis montée à bord pour un voyage fantastique.
Je découvris sur ce bateau un nouvel univers, totalement différent de tout ce que je connaissais. J'allai de surprise en éblouissement dans ce véritable labyrinthe peuplé de mystères, de portes ouvrant sur des grandes pièces richement décorées ou encore sur de minuscules armoires à balais, de coursives et d'escaliers menant on ne sait où.
Le perpétuel grondement qui montait de ses entrailles avait quelque chose d'inquiétant et de fascinant à la fois.
Il y avait une belle grande salle à manger et de petites cantines où on pouvait acheter de la liqueur et de la crème glacée. Des salons aux sofas profonds et aux tapis épais, des bibliothèques aux chaises garnies de velours, des fumoirs aux fauteuils en cuir d'où émanaient des odeurs étranges... tous presque vides.
Les passagers préféraient en effet se tenir sur les ponts pour admirer le paysage et apercevoir la statue de la Vierge au Cap Trinité tandis que les haut-parleurs jouaient l'Ave Maria. Les femmes portaient des fichus, et les hommes des casquettes car l'air était frais et le vent soufflait fort.
Le Fjord du Saguenay, que j'aime tant aujourd'hui, ne m'intéressait guère à cette époque de mes sept ans. Je préférais nettement l'intérieur du bateau.
Il y avait des activités organisées pour les enfants (dessin, coloriage, bricolage), mais ce qui m'attirait le plus, c'était un jeu de société pour adultes: la course de chevaux! J'étais totalement captivée par ces petits chevaux en plastique que les joueurs déplaçaient, en fonction des points obtenus en lançant les dés, sur une longue piste (en bois si je me souviens bien) posée par terre.
J'avais vraiment hâte de grandir... juste pour pouvoir participer à ce jeu.
Tout cela m'a tellement absorbée que je ne garde par ailleurs aucun souvenir de l'entrée dans la baie de Tadoussac, ni du débarquement, ni du trajet jusqu'à l'hôtel...
Prochain épisode: des détails étonnants sur l'histoire du Richelieu et de ses "frères".
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*: Toutes les images qui illustrent ce billet sont tirées du film Au Royaume du Saguenay, tourné par l'abbé Maurice Proulx en 1957 et rendu accessible par Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
24/10/2014
La tête dure
Découverte sur la grève à Tadoussac.
On dirait une sculpture.
Mais elle n'a pas été créée par un artiste humain.
Elle est l'oeuvre du temps et des éléments.
Brassée, polie, roulée, mouillée par la pluie et la mer, brûlée par le soleil, pétrifiée par les siècles.
La pierre est devenue tête à plusieurs faces, visage à plusieurs bouches.
Du moins comme humain, nous pouvons lui trouver cette ressemblance.
En être surpris, ravi, amusé, perplexe, troublé, angoissé.
14/09/2014
Découvrir un pont couvert
Par un beau dimanche du mois d'août, en revenant de Tadoussac, nous nous sommes arrêtés pour visiter et photographier le pont Louis-Gravel, un bel exemple de ces nombreux ponts couverts semés à travers le Québec, précieux éléments de notre patrimoine bâti.
Celui-ci, situé non loin de Sacré-Coeur, enjambe la rivière Sainte-Marguerite. Il est assez méconnu et peu visité, sans doute parce qu'il ne mène qu'à une seule propriété, privée. Donc, si on l'emprunte en auto et qu'on ne connaît pas les gens qui habitent de l'autre côté, on doit faire demi-tour dans un espace assez restreint.
Nous l'avons donc parcouru à pied, ce qui nous a permis d'en admirer la belle structure de bois (très invitante pour les amateurs de graffiti, voir plus bas), bien remplie mais permettant tout de même d'apercevoir la rivière en plusieurs points.
Rouge et pimpant, en apparence solide, il est fort charmant, ce pont nommé Louis Gravel en hommage, dit-on, à l'un des premiers colons qui s'établirent à Sacré-Coeur.
Construit en 1934, il n'a pas toujours eu cet aspect. D'abord il fut blanc jusqu'en 1998:
Cette même année, après avoir été peint en rouge et avoir subi d'importants travaux de réparation et de consolidation, le pont s'effondra dans la rivière, littéralement cassé en deux:
Le couple (un M. Régis Tremblay et sa femme) qui habitait alors de l'autre côté a dû utiliser une chaloupe (que l'on aperçoit à droite de la photo de Léo Bonin, ci-dessus) pendant quelque temps pour traverser la rivière. (Pour des détails sur cette catastrophe, cliquer ici)
Le pont fut rédressé, réparé et consolidé encore par des poutres d'acier installées sous sa structure. Ouvert toute l'année, il a une longueur de 129 pieds et peut supporter jusqu'à 12 tonnes.
Les belles poutres de bois sont littéralement couvertes de graffiti. On peut le déplorer, mais pour ma part je trouve cela plutôt sympathique. Je les aimerais cependant un peu plus originaux, ou poétiques. En voici quelques exemples (cliquez sur chaque photo pour mieux lire le texte):
08/07/2013
Le Fleuve aux grandes eaux, encore et toujours
Une ou deux fois par été, le vent, les amis, l'air du temps, nous poussent vers le fleuve Saint-Laurent et ses beautés, toujours pareilles, jamais pareilles.
Ce dimanche, nous sommes allés nous asseoir sur les rochers du Cap-de-Bon-Désir pour le contempler.
Journée fraîche et venteuse, peu de soleil, air vivifiant du large, moments suspendus dans le temps et l'espace.
Je ne connais pas l'origine de ce nom, mais Cap-de-Bon-Désir est assurément un fort beau nom. Il fut particulièrement bien choisi ce jour-là, puisque les baleines, qui habituellement batifolent en grand nombre sous les yeux émerveillés des visiteurs, se sont laissées désirer.
En guise de cétacés, nous avons dû nous contenter de ces kayakistes qui pagayaient au milieu de l'immensité bleue:
Et de cette amusante enseigne de la chocolaterie artisanale qui vient d'ouvrir ses portes à Tadoussac!
01/08/2010
Un dimanche à Tadoussac
Un temps magnifique, de bons amis, une balade à Tadoussac. Quoi de mieux pour faire de cette journée quelque chose d'exceptionnel?
Il m'est cependant impossible d'en parler plus loguement ce soir, car je suis lessivée, brûlée, crevée... mais heureuse!
Si je ne vais pas me coucher maintenant, je vais tomber endormie sur mon clavier. J'ai tout juste le temps -et à peine l'énergie- de vous proposer ces deux photos, choisies rapidement parmi la centaine de clichés que j'ai pris aujourd'hui: le grand hôtel Tadoussac, ci-dessus, ainsi que la majestueuse baie (de Tadoussac) qui se trouve juste devant.