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25/06/2012

Toujours plus haut...

Les malheurs s'abattent sur l'Espagne par les temps qui courent. Non seulement le pays est-il aux prises avec une grave crise économique, mais l'UNESCO menace de retirer à Séville son inscription au Patrimoine mondial de l'humanité.

Au motif qu'une tour à bureaux actuellement en construction menace l'intégrité visuelle de la Giralda, l'ancien minaret de la Grande Mosquée devenu aujourd'hui le clocher de la cathédrale.

La tour Cajasol, conçue par l'architecte argentin César Pelli, aura une hauteur de 178 mètres, contre les 100 mètres de la vénérable Giralda. Même si elle est construite sur une île au milieu de l'étroit fleuve Guadalquivir, il sera possible d'apercevoir les deux gratte-ciel de certains points de vue, comme sur cette photo:

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(On peut lire en toutes lettres sur Wikipédia: "une règle implicite d'urbanisme proscrit d'élever un bâtiment aussi haut que la Giralda dans le centre de la capitale andalouse").

Je ne sais pas si ce décatalogage du site ferait diminuer le nombre de visiteurs, mais il est certain que pour les villes et les pays, ce label du patrimoine mondial est un atout, un gage de prestige. Et se le voir retirer est certes fort humiliant.

Pour ma part, lors de mon passage dans la magnifique ville de Séville en 2008, j'ai eu la chance de monter au sommet de La Giralda: après avoir gravi avec deux millions de personnes les 24 rampes tournantes (il n'y a pas de marches) de plus en plus étroites (et avant de les redescendre dans des conditions encore plus périlleuses), voici la vue magnifique à laquelle j'ai accédé:

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Il me semble que dans ce cas l'UNESCO coupe les cheveux en quatre, car des affronts bien plus graves au patrimoine historique sont commis chaque jour dans le monde. Mais cette situation a au moins l'avantage de mettre en lumière un travers  bien humain: le désir de dépasser les autres. (Parfois travers, parfois aussi bien sûr motivation, stimulation à évoluer et à progresser).

Comme l'écrit ici le créateur du blogue Séville, entre ombres et lumières:

Le problème, c’est celui de l’insertion de l’architecture contemporaine dans des villes au patrimoine historique impressionnant. Les villes veulent se développer, s’inscrire dans la modernité, avoir un rôle dans le futur, et pas seulement dans le passé. Et ceux qui ont construit la Cathédrale de Séville ne disaient-ils pas : “Faisons une église telle que ceux qui la verront nous prendront pour des fous” ? Et ils n’hésitèrent pas à détruire la mosquée qui se trouvait là et à rajouter deux étages de cloches à son minaret. Si l’Unesco avait été là pour voir ça, elle leur aurait sûrement tapé sur les doigts…

10/12/2009

Petit paradis

alcazar1.JPG(Alcazar: la cour des demoiselles)

Récemment dans La Presse, un texte sur Séville m'a rappelé toutes les sensations, tout le plaisir que m'ont procuré les  quelques jours passés dans cette belle ville andalouse à l'automne 2008, lors de mon célèbre voyage en Espagne. Tout a commencé le midi par un dîner avec des amis sur une minuscule terrasse au coin d'une rue. Nous avons mangé des omelettes, bu du vin et de la bière, c'était bon enfant et sympathique.

Puis nous avons eu droit à  un circuit guidé à pied dans le quartier de Santa Cruz, un vrai labyrinthe de petites rues où il est très facile de se perdre. Juste avant d'y accéder, nous avons pu notamment admirer la Casa de Pilatos, superbe résidence du 15e siècle toujours habitée. (Ici, un petit document PDF à télécharger, qui propose une vue d'ensemble et quelques images de Séville).
Outre les incontournables comme la cathédrale et la Giralda, l'article évoquait l'Alcazar, ce palais fortifié de style mudejar, agrandi et modifié par les rois successifs d'Espagne, qui sert toujours de résidence à la famille royale.
Si l'Alhambra de Grenade (que nous avons aussi visité) est considéré comme le grand monument de ce type, l'Alcazar de Séville, moins gigantesque et peut-être moins prétentieux, est vraiment magnifique. Sa taille plus

coupoleAlcaz.JPG

(La coupole du salon des Ambassadeurs)


modeste fait que l'on peut le visiter sans guide, et gratuitement si je me souviens bien.

On y perd peut-être un peu en renseignements précis, mais on y gagne en liberté, en possibilité de goûter chaque moment, de déambuler selon notre bon vouloir à d'une partie à l'autre ou dans les beaux jardins, de s'attarder dans les pièces ou devant les objets qui attirent l'attention. Après la visite, nous nous sommes reposés un moment en sirotant une limonade dans le petit casse-croûte aménagé le long des jardins.

Et voici deux autres photos que nous y avons prises, très agréables à regarder par cette belle journée hivernale à Saguenay PQ:

 

alcazar3.JPG

La galerie dite des grotesques

 

moiAlcazar.JPG

Et enfin le bassin de Mercure, dieu du commerce et des voyageurs, auquel j'ai malheureusement volé la vedette!

 

 

08/10/2008

Je suis malade

vueGiraldaRed.jpg

Être malade nous met dans un état étrange: je ne parle pas de la maladie grave et débilitante, comme ce mal de tête doublé de nausées que j’ai éprouvé dimanche, ni d’une douleur très forte à un autre endroit du corps. Dans ces cas-là, on ne peut rien faire que tenter de combattre cette douleur, impossible de lire, de se concentrer sur une activité quelconque. On se demande alors si c’est grave, si on devrait aller voir le médecin, se rendre à l’urgence.
Mais quand les symptômes s’atténuent, ou se modifient pour devenir supportables, il y a un laps de temps plus ou moins long pendant lequel on flotte dans un univers parallèle, entre guérison et rechute: on ne peut pas sortir, pas se livrer à nos activités habituelles, on doit se reposer, manger légèrement, donc on est un peu faible. Mais en même temps, on est valide, et on se réjouit de ne plus avoir aussi mal.
Donc, dormir, me réveiller, prendre ma température (ma gastro s’est transformée en toux avec fièvre), manger un peu, allumer l’ordinateur, écrire quelques lignes, écouter la télé, lire les journaux plus attentivement que d’habitude, car je n’ai pas d’obligation, d’engagement, de sortie obligée. Je n’appelle personne, je reçois quelques appels ou messages de proches qui s’informent de mon état, le temps s’écoule d’une autre façon.
Mes préoccupations: puis-je me permettre de boire un café, de manger de la viande (puisque j’ai eu des problèmes de digestion), de faire quelques courses. Je mitonne une soupe aux légumes, tout en évoquant les souvenirs de mon récent voyage en Espagne. Ainsi je cherchais à me rappeler la disposition de la chambre dans chacun des cinq hôtels où j’ai couché. Heureusement que j’ai pris des photos, car je m’y perdrais.
Mais je ne vais pas vous montrer une photo de chambre d’hôtel: plutôt une vue de la ville de Séville, prise du haut de la Giralda, où j’ai grimpé, à 70 mètres au-dessus du sol. C’est tout ce qui reste de la mosquée, qui fut abattue pour faire place à la cathédrale, dont la construction débuta en 1401, et dont on aperçoit sur la photo (à gauche) les arcs-boutants et une façade.