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25/05/2012

Aventures en Russie: suite et fin

st-petersbourg, Russie, restaurants, nourriture

Bien sûr je pourrais vous parler des musées (comme le fabuleux musée de l'Ermitage, ci-dessus) et des monuments que j'ai visités en 1993 lors de mon voyage à Saint-Pétersbourg. Je le ferai peut-être un jour. Mais pour le moment, je termine le chapitre plus prosaïque de mes aventures culinaires là-bas.

Les restaurants, cette fois. Je ne peux citer un seul nom, et d'ailleurs il est probable que la plupart des établissements où j'ai mangé n'existent plus aujourd'hui. Et sans doute que les temps ont changé et que l'offre de lieux où manger pour les visiteurs s'est développée et diversifiée en Russie. Pour notre part, nous sommes allés là où les guides nous conduisaient, dans des endroits qu'ils jugeaient intéressants pour nous.

Et nous avons eu de tout. Plusieurs bons restaurants, qui avaient tous le même défaut: la viande y était incroyablement coriace. C'était un plat de luxe et les Russes étaient fiers de nous en offrir, mais même le poulet était pratiquement impossible à mastiquer.
Nous nous sommes aussi retrouvés dans quelques bouis-bouis d’une propreté douteuse où l'odeur et l'aspect des aliments étaient rebutants.

Et dans un cabaret genre music-hall qui offrait un forfait souper-spectacle pour touristes fortunés. Danse du ventre, striptease, chiens savants et sketches vulgaires (en anglais) qui se voulaient drôles: une revue d'un mauvais goût incroyable. Consternés, nous sommes bien demandé pourquoi nos hôtes avaient pensé que ce genre de spectacle pourrait nous plaire.

Nous avons mangé plusieurs fois à l’hôtel, qui était comme je l'ai dit ici un ancien centre des Jeunesses communistes. Le restaurant m'a semblé tout aussi étrange que le reste. Nous étions presque toujours seuls dans une immense salle (sans doute une ancienne cafétéria, où se tenaient peut-être autrefois les réunions politiques), occupant le bout d'une longue table.

Aucun menu affiché, ni en russe, ni en aucune autre langue. Un serveur venait nous proposer divers plats, on se débrouillait avec un peu d’anglais et de français pour exprimer nos choix et préférences. Les employés discutaient ensuite entre eux et s’organisaient pour nous procurer les vivres commandés.

C’était parfois très bon, parfois immangeable, et toujours abondant et très bon marché. Par exemple, nous pouvions payer 25$ au total pour tout le groupe, pour un repas de trois services accompagné de quelques bouteilles de vin local.

Le soir de notre arrivée, un petit orchestre jouait des airs traditionnels russes. Pour faire plaisir aux musiciens, nous avons bissé Kalinka et esquissé quelques pas de danse sur la piste déserte.
Enfin, pendant tout le voyage, il nous fut impossible de trouver du sel: “deficit” nous répondait-on en prenant un air effrayé. L'approvisionnement en sel était bloqué quelque part,  pour on ne sait trop quelle raison.

 

17/05/2012

Caviar, vodka et poupées russes

Quand on visite un pays, on attache beaucoup d'importance aux spécialités locales, à celles que l'on peut goûter sur place, rapporter chez soi ou... les deux. Et c'est souvent l'occasion de tractations et de négociations plus ou moins autorisées.

Ce fut le cas lors de mon périple à Saint-Pétersbourg en 1993. Première spécialité: la vodka. Chacun des membres du groupe a reçu en cadeau, dès le premier jour, deux bouteilles de ce nectar que pour ma part je trouve totalement imbuvable. Au retour, j'ai donc dû trimballer ces deux bouteilles de Saint-Pétersbourg à Bagotville, dans un sac de plastique, en plus de mes autres bagages. Pour m'apercevoir que la même marque était vendue à la SAQ!

Russie, Saint-Pétersbourg, caviar, vodka, authentique, commerce


Autre spécialié russe: le caviar.

Nous en avons mangé dès notre arrivée, dans un excellent restaurant, avec des blinis et de la crème sûre. Miam!!! Mais nous voulions aussi en acheter.

Suffisait de demander: un employé de ce restaurant a pris nos commandes et nous a dit de revenir le lendemain. Sur le trottoir devant l'entrée du resto, il nous a refilé des boîtes de conserve bleues (semblables à cette image trouvée sur Internet), contenant, nous assurait-il, un caviar d'esturgeon authentique de la meilleure qualité, pour un prix très raisonnable, genre 7$ (américains bien entendu, ils n’acceptaient que cette devise) pour 300 grammes. D'après mes recherches, cela pourrait valoir aujourd'hui plusieurs centaines de dollars.

En russe, caviar s'écrit:Russie, Saint-Pétersbourg, caviar, vodka, authentique, commerce
et se prononce IKRA

 

On avait bien quelques doutes sur la qualité du produit, mais à ce prix-là...

J'en ai acheté quatre boîtes, que j'ai dissimulées dans ma valise, au milieu des vêtements, pour le retour.
Et il était excellent...


J’ai aussi acheté quelques bonnets d'astrakan pour moins de dix dollars, un drapeau russe, des décorations militaires(!!!), des poupées russes (dont j'ai parlé ici).

On arrivait à se débrouiller avec les vendeurs qui baragouinaient un peu de français ou d'anglais, et qui écrivaient leurs prix sur de petits bouts de papier. Il y avait des kiosques partout. Et quand il n’y en avait pas, ils surgissaient du sol dès que notre minibus jaune s’arrêtait quelque part.

Certains touristes ont négocié l’achat de véritables icônes, même s'il était interdit de sortir du pays ces trésors du patrimoine...

08/05/2012

Étrange Russie

Russie, Saint-Pétersbourg, thé, incident,

En 1993, j'ai fait un voyage en Russie, essentiellement à Saint-Pétersbourg, avec un groupe de Québécois. J'ai évoqué ce voyage ici, dans un billet consacré à une belle action du chanteur Claude Dubois.

J'évoquerai d'autres aspects de cette expérition dans quelques billets à venir.

Par exemple cet incident survenu à notre hôtel, un ancien centre des jeunesses communistes, absolument Russie, Saint-Pétersbourg, thé, incident, épouvantable, puant, mal chauffé. Et pas mal plus accueillant pour les coquerelles que pour les clients. Très difficile de communiquer avec l'administration et les autres employés: ils ne parlaient ni français ni anglais, et ne faisaient aucun effort pour nous renseigner, nous expliquer les choses. ll y avait des surveillantes postées à chaque étage, près de chaque porte de communication entre les sections. Ces matrones ne faisaient rien, sauf surveiller, et parfois nous dire bonjour et bonsoir (en russe).

Un jour l'une de mes compagnes de voyage ne se sent pas très bien et décide de rester à l’hôtel pendant que le groupe (nous sommes une dizaine) ira visiter quelque site touristique.
Donc elle passe la journée dans sa chambre et réussit, je ne sais comment, à commander du tchaï (thé): une théière remplie de liquide fumant, et une tasse,Russie, Saint-Pétersbourg, thé, incident, comme elle nous le raconte à notre retour.
Un peu plus tard, nous constatons que l’hôtel est tout à l'envers: le personnel en émoi gesticule, parle fort, nous fait de gros yeux, on se demande si c'est encore la révolution, ou quoi! Puis, après moult gesticulations, cris et tentatives de traduction, nous finissons par comprendre la raison de ce remue-ménage:

notre amie n'a pas rapporté la théière et la tasse!

Elle a fait comme on fait toujours à l’hôtel: elle a laissé tout ça dans sa chambre, se disant que la femme de chambre allait récupérer et rapporter ces objets -sans grande valeur je le précise- à la cuisine.
Mais non, ça ne marche pas comme ça. Soupçonnée d’avoir volé la théière, de vouloir la rapporter dans ses bagages, la vendre avec profit, que sais-je encore? Un peu plus et notre compagne était arrêtée, envoyée au goulag ou expulsée du pays... et nous tous avec elle!

La responsable de notre groupe a finalement réussi à calmer les esprits, mais nous n'avons jamais réellement compris pourquoi le personnel de l'hôtel s'était énervé ainsi. Et nous nous sommes sentis davantage surveillés après cet incident.

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18/02/2010

Poupées russes

bienRang1.JPGDe temps en temps sur ce blogue, je vais présenter des objets, des choses qui m'appartiennent et que j'aime, pour diverses raisons. Des souvenirs, par exemple ces poupées russes, rapportées de mon voyage en Russie en 1993. Dès que nous avons mis le pied à St-Petersbourg, les matriochkas nous ont presque sauté à la figure et elle nous ont ensuite accompagnés tout au long de notre séjour. Les vendeurs étaient partout, souvent il y avait, sur un site, des kiosques à perte de vue qui tous offraient des poupées russes. Il y avait les traditionnelles, comme celles-ci, mais aussi toutes sortes de variantes: des personnages politiques, des écrivains et artistes russes s'emboîtant les uns dans les autres.

Et même s'il n'y avait pas de kiosque là où s'arrêtait notre minibus jaune, il en poussait deux ou trois aussitôt.bienGroupe.JPG

Inutile de dire qu'au bout de quelques jours, nous ne pouvions plus voir ces poupées russes en peinture. Et pourtant tous les membres du groupe en ont acheté.

J'y ai vu pour ma part une occasion de me procurer ce genre d'objet qui me fascinait depuis ma plus tendre enfance, et que je n'avais jamais pu trouver au Québec.  J'ai rapporté plusieurs ensembles que j'ai offerts en cadeau, et j'ai gardé celles-ci, d'une taille moyenne (il y en avait d'immenses, aussi grandes que moi!), joliment peintes. Aujourd'hui, j'aime bien les regarder, les séparer puis les assembler. Le bois est un peu sec, mais elles se défont et se refont encore très bien. Voici le groupe des neuf poupées avec une balle de tennis, pour donner une idée de leur taille.

Voici la plus petite:petiteReduite.jpg

Voici l'emboîtement:rondellesReduite.jpg

Voici  comment elles sont, vues de dos:troisDeDOs.jpg

10/03/2008

Bravo Claude!

claude dubois,russie,artistes,toronto,sortie,saint-pétersbourg,nevaJ’étais très contente de la sortie de Claude Dubois contre ce pseudo gala du Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens qui se déroulait à Toronto. Leur attitude démontre un mépris et une méconnaissance de la vie culturelle québécoise.
Après avoir flushé de l’émission télévisée tous les artistes québécois qui ont effectué une prestation au gala, ils ont prétendu que c’est parce que leur public ne les connaît pas. Excellent argument: on comprend qu’ils ont fait semblant d’honorer des artistes québécois juste pour respecter des conditions d’obtention des subventions gouvernementales!
J’ai souvenir d’un spectacle de Claude Dubois à l’auditorium Dufour, que j’avais couvert : disons qu’il n’était pas au mieux de sa forme.


Mais ce dont je me souviens surtout, c’est que nous sommes tous deux allés en Russie, en 1993. Pas juste nous deux: il y avait sa conjointe d'alors, Louise Marleau, plus sept ou huit journalistes du Québec, dont moi.
Ce fut un voyage épique: nous devions passer quelques jours à Moscou, mais nous avons appris que c’était très dangereux, que les touristes se faisaient attaquer dans leur chambre d’hôtel. Louise et Claude y sont tout de même allés, car ils avaient des amis qui jouaient une pièce de Tchékov dans un théâtre moscovite.
Ils jous ont rejoints le lendemain à Saint-Pétersbourg, où nous avons passé une dizaine de jours: nous nous promenions dans un vieil autobus jaune déglingué, avec la guide Nadia qui parlait un excellent français, et le chauffeur qui baragouinait un peu d’anglais.

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Nous avons sillonné la perspective Nevski, visité toutes les églises et tous les palais de la ville et des environs, y compris la forteresse Pierre et Paul, et bien entendu, l’Ermitage (photo), un musée fabuleux. L’hôtel où nous logions était un ancien centre des jeunesses communistes, absolument épouvantable, vieux, puant, mal chauffé, avec quelques coquerelles en prime.
Malgré cela, j’ai fait un superbe voyage. C’était au mois de juin, le soleil ne se couchait pas (ce qu'on appelle les nuits blanches de Saint-Pétersbourg), la ville était à la fois délabrée et merveilleusement belle. Un soir nous avons veillé dehors, assis sur des marches de pierre qui descendaient tout droit dans la Neva.
Louise et Claude se sont prêtés au jeu, ils ont participé à presque toutes les sorties, visites, réceptions officielles prévues au programme. Ils se sont chicanés parfois, mais rien de sérieux. Avec tout le reste du groupe, j'ai passé la dernière soirée dans leur chambre. Claude a sorti sa guitare et nous a chanté quelques-unes de ses tounes.
Pour moi, Claude Dubois, c’est aussi l’une des plus belles voix pop du Québec: justesse, diction impeccable, harmoniques, vibrato à l’occasion. Les jeunes chanteurs d’aujourd’hui ne savent plus, comme lui et les autres de sa génération, tenir une note plus de deux temps.
Dans le Blues du businessman, il demeure inégalé. J’ai entendu plusieurs versions de Starmania, y compris la classique, produite par l’OSM en version concert à Montréal en 2004, mais même une voix classique cultivée comme celle du ténor Marc Hervieux ne produit pas autant d’effet que celle de Claude Dubois dans le blues de Zéro Janvier.

Chapo, Mossieu Dubois !