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24/11/2014

Ornements et roucoulements

Le barbier de séville, Rossini, Metropolitan, Isabel Leonard, Lawrence Brownlee

Difficile de résister aux charmes de ce Barbier de Séville présenté au Metropolitan Opera et diffusé samedi (22 novembre) au Cinéma Jonquière.
Dans le rôle de la jeune et jolie Rosina, Isabel Leonard exulte littéralement: elle démontre une absolue joie de chanter et  se moque des embûches de sa très rossinienne partition. Ornements, arpèges, trilles et autres fioritures acrobatiques: elle nous sert tout cela avec une agilité déconcertante, de son beau et clair timbre de mezzo, gracieuse, élégante, féminine et expressive. (On l'a vue récemment en jeune garçon dans Les noces de Figaro: tout un contraste!)
Le ténor Lawrence Brownlee, dans le rôle de son prétendant le comte Almaviva, n'a peut-être pas tout à fait le physique de l'emploi. Toutefois il chante (presque) aussi bien qu'elle, même si chez lui l'effort est plus apparent: ses épaules, sa tête, tout son corps tressautent et vibrent pour nous livrer ses brillantes et prodigieuses mesures.
Christopher Maltman nous offre un magnifique Figaro: très expressif, excellent comédien, il a un timbre superbe. Il manque à quelques rares moments d'agilité vocale, notamment dans le Largo al factotum, un des plus célèbres -et des plus périlleux- airs pour baryton.
Maurizio Muraro impose un Bartolo détestable à souhait: tuteur de Rosina, il la tient prisonnière et veut l'épouser, bien qu'il soit laid et déjà âgé. Il joue fort bien, chante assez correctement, bien que son registre de basse semble un peu limité.

Les autres chanteurs sont musicalement corrects, sans grand éclat, mais très bons comédiens.

La mise en scène de Bartlett Sher est plutôt discrète: à part quelques incontournables cabrioles et poursuites, il permet en général aux acteurs-chanteurs de consacrer toute leur énergie au chant, au tempo, à la synchronisation avec l'orchestre... pour le plus grand plaisir de leur auditoire.

Il leur offre même l'occasion de chanter quelques passages directement devant le public, presque comme en récital, grâce à la passerelle aménagée entre la fosse et la salle.
Une production fort agréable en somme: que de la musique, brillante et colorée, des airs célèbres, des mélodies vives et joyeuses, aussi belles à l'orchestre (sous la baguette de Michele Mariotti) qu'à la scène, d'où nous parvient une éblouissante leçon de bel canto.
Une comédie romantique, pimentée de quelques pitreries et revirements qui font rire, amusante et d'autant plus réjouissante que Bartolo, le barbon qui veut marier Rosine sous la contrainte, est dénoncé et puni.

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On regrette seulement que toute la finale n'appartienne qu'au comte Almaviva, qui chante pendant au moins dix minutes pour célébrer son amour et son union avec la charmante Rosina: Brownlee chante très bien, mais j'aurais vraiment aimé entendre encore Isabel Leonard, dont le personnage devient, à ce moment précis, étrangement muet.
Enfin, ça c'est la faute à Rossini: il aurait dû penser à équilibrer davantage cette dernière scène.
Dans Le Devoir, le critique Christophe Huss s'insurge (une fois de plus) contre la mise en images de cette production du Met, assez désastreuse en effet. Pas moyen de voir en même temps deux personnages qui pourtant se donnent la réplique, ni une scène d'ensemble: toujours ces gros plans énervants sur l'un ou l'autre qui nous privent de comprendre ce qui se passe sur la scène.

Il a raison, mais pour ma part j'ai décidé de ne plus m'occuper de cela. Je refuse de laisser ces détails gâcher mon plaisir... et je me concentre précisément sur ce plaisir.

Il me fut cette fois offert par des artistes de qualité qui ont su faire pétiller et vibrer ce chef-d'œuvre de l'opéra-bouffe italien.

24/04/2011

Joyeuses Pâques

Pâques,lapin, stabat mater, rossini, pavarotti, cujus animamDeux mignons lapins pour ce jour de Pâques.

 Et de la musique, aussi. Pour relancer Jack qui a présenté sur son blogue le très beau Stabat mater de Vivaldi (ici, je vous suggère de lire son texte, fort pertinent, qui précède la vidéo), je vous offre celui de Rossini, le Cujus animam chanté par Luciano Pavarotti. J'ai cherché d'autres interprétations de cet air sur Youtube, mais aucun interprète n'arrive à la cheville de Pavarotti.

 

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(Sur la vidéo ci-dessus, le son est en direct, mais pas le visuel, qui propose seulement des images statiques et quelques mots en anglais qui rendent hommage au ténor).

J'aime cet air, cette musique énergique et enjouée qui contraste avec le thème dramatique de la mater dolorosa. Rossini a trouvé le moyen de lui imprimer son style bel canto. J'ai un peu honte d'avouer ma prédilection pour ce type de musique, mais que voulez-vous, à mon âge on ne se refait pas. Et puis il faut que ce soit un peu enlevant et joyeux, puisque c'est Pâques, jour de la Résurrection pour les Chrétiens.

Et nous, tous les autres, pouvons aussi nous joindre à la fête pour célébrer le  printemps et  la (re)naissance: les fleurs, les oiseaux, les papillons, les petits lapins, les bébés... et les coeurs:

la vie va bientôt se mettre à battre partout...