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04/08/2011

Suites, lits et canapés... la suite

Trois nuits à Québec en juillet (voir note précédente), si on compte les repas et quelques visites touristiques, nous auront donc coûté presque aussi cher qu'une semaine à Cuba (en été) dans un tout-inclus! Je ne regrette rien de ces trois jours, qui furent fort agréables. Mais mon budget vacances est à sec.

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(Photo Patrice Laroche, Le Soleil)

J'aurais bien aimé retourner à Québec ces jours-ci pour voir Le Rossignol et autres fables, opéra mis en scène par Robert Lepage.

Pour une chambre à deux lits dans le secteur du Grand Théâtre, il faut compter environ 160$ (230$ au Concorde, sans petit déjeuner), plus stationnement (15$-20$... ou 28$ au Concorde), plus taxes, plus essence, plus billets (près de 100$ chacun, ce qui est fort correct compte tenu du spectacle). Soit entre 400$ et 500$ pour passer une nuit et voir un spectacle à Québec.
Alors j'y ai renoncé, à mon grand regret...

31/07/2011

Le Moulin à Lepage

Moulin à images, Robert Lepage, Québec, histoireLunettes de carton, un oeil bleu, un oeil rouge, look extraterrestre pour cause de 3D, entre falaise  et fleuve, je me fonds dans la foule de mes semblables qui converge vers le port de Québec pour assister au miracle quotidien.
La nuit venue, les élévateurs à grains troquent leur livrée grise et terne contre un habit de lumière. Un meunier génial a transmué leur face en un écran gigantesque, sur lequel il projette des gens, des lieux, des couleurs, des faits, des légendes, des idées, des visages qui frémissent et se meuvent, se succèdent et se télescopent.

Couleur, mouvement, technique, sensibilité, harmonie.
Tout vibre, tout bouge, tout revit et me touche.
Semée à tout vent, l'histoire, notre histoire, mon histoire creuse son sillon dans le ciel étoilé.
Magie du rêve. Je m'abandonne.
Les fantômes vacillants du passé se lèvent, scintillent un temps sur les ailes du moulin, puis s'évanouissent.

Ma mémoire burinée de leurs oeuvres.

 

Moulin à voyages
Moulin à visages
Moulin à images
Moulin à Lepage



17/05/2011

La Walkyrie: besoin d'air(s)

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En octobre dernier, je m'étais rendue au cinéma Jonquière pour voir L'Or du Rhin, de Wagner, en direct du Metropolitan Opera. Je me suis alors heurtée à une porte close sur laquelle une petite affiche annonçait que c'était complet.

Samedi dernier 14 mai, la même salle diffusait le deuxième des quatre opéras du cycle du RingDie Walküre, toujours sous la houlette de Robert Lepage et de son équipe québécoise. Craignant la même cohue que l'automne dernier, j'ai acheté mon billet une semaine à l'avance et je me suis présentée assez tôt au cinéma Jonquière. Mais cela n'aurait pas été nécessaire, car il y avait cette fois  bien peu de monde. Une des plus petites assistances que j'aie vues dans cette salle au cours des deux dernières années pour un opéra du Met.

La présentation a débuté avec une demi-heure de retard (au Metropolitan et dans les cinémas) pour des raisons techniques, donc à midi 30 pour se terminer à 18 heures.

J'ai été m'asseoir avec un petit groupe d'amis que j'appelle affectueusement les "adorateurs de Wagner": ils connaissent tous les opéras du compositeur, ils en ont vu plusieurs versions, dont certaines au festival de Bayreuth. Cette musique les transporte, les fait littéralement tripper. Encore cette fois, ils ont aimé, ils ont été émus par ces personnages et ces scènes qu'ils connaissent bien, ils ont même versé quelques larmes. Ce qui ne les a pas empêchés de critiquer certains aspects de l'interprétation et de la mise en scène.

 

 

Pour ma part  je suis restée assez froide et je me suis ennuyée par moments. J'ai apprécié en général la partie orchestrale, puissante, nuancée, avec le chef James Levine toujours aussi allumé et efficace. Il y a de belles images, une utilisation ingénieuse et étonnante de "la machine" (nommée ainsi peut-être [mais je ne sais pas s'ils sont au courant] en référence au nom de la compagnie de Robert Lepage, Ex Machina), unique élément de décor, immense structure faite d'une série de planches pivotant autour d'un axe, due au scénographe Carl Fillion.

L'amour qui naît entre Sieglinde et son frère jumeau Siegmund donne lieu à de beaux moments à la fin du premier acte. Tout comme la condamnation de Brünnhilde par son père Wotan à la fin. La chevauchée des Walkyries est spectaculaire (vue par Robert Lepage sur la photo du haut, et vue par Patrice Chéreau sur la vidéo qui suit), de même que l'embrasement final du décor autour de Brünnhilde, suspendue la tête en bas (c'est une doublure, dit-on). Et j'ai bien aimé les interviews et les présentations menées par le suave Placido Domingo aux entractes.

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Debora Voigt et Bryn Terfel


Les chanteurs, Bryn Terfel (Wotan, immense), Deborah Voigt (Brünnhilde, elle va chanter avec l'OSM en 2012), Eva-Maria Westbroek (Sieglinde), Jonas Kaufmann (un Siegmund au physique très agréable), Stephanie Blythe (Fricka) m'ont semblé bons en général, mais ne m'ont pas convaincue de l'intérêt de cette partition, côté vocal. Pour moi qui aime les exploits vocaux, les belles mélodies et les grandes arias, cette musique manque d'air(s).

Mal à l'aise pour juger quelque chose que je ne comprends pas, je laisse donc la critique à d'autres (voir à la fin de cette note). Les Américains ont en général été sévères  avec la mise en scène de Lepage. Mais ils ont assisté à la première, où Deborah Voigt a trébuché sur la machine lors de son entrée, et où Eva-Maria Westbroek, malade, a dû se faire remplacer.  Or, dans la représentation que j'ai vue samedi, tout s'est bien déroulé. Les critiques se plaignent aussi des bruits et craquements émis par les planches qui se déplacent, or, cela n'était pas très perceptible au cinéma et ne dérangeait en rien l'audition.

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Jonas Kaufmann et Eva-Maria Westbroek. (Photo: Ken Howard)

Bref, c'était une expérience à vivre, et j'ai aimé mieux cette Walkyrie que Tristan und Isolde, vu il y a trois ans. Je pourrais répéter la plupart des choses que j'avais alors écrites, mais en adoucissant un peu mon propos. Mon "allergie à Wagner" a un peu diminué, mais je ne suis pas guérie, loin de là.

Je suis contente d'avoir vu ça, d'avoir fait plus ample connaissance avec Wotan, Brühnnilde, et les jumeaux Siegmund et Sieglinde. De leur union naîtra Siegfried, héros du troisième opéra du cycle, qui sera présenté l'automne prochain: je ne sais pas si j'irai le voir...

 

Autres textes sur La Walkyrie de Robert Lepage:

En anglais:

- Un texte suivi de liens vers d'autres critiques publiées aux États-Unis..

En français:

- Le Soleil

- Le Devoir

- Voir

- Critiques américaines et internationales de La Walkyrie, traduites et résumées dans La Presse: