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26/02/2013

Stimulante vitrine

En allant faire mes courses à Chicoutimi, je décide d'arrêter rue Racine, à la Galerie Séquence, que je fréquentais beaucoup du temps que je travaillais aux Arts du Quotidien.

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Dans la vitrine, une jeune femme assise sur une chaise. Près d'elle, un téléphone rouge. Dehors, un autre téléphone, rouge également, sur un petit guéridon. Tout mouillé à cause des gouttières qui coulent.

Des yeux bleus, éveillés et magnifiques. Elle me regarde, me sourit et décroche. Je décroche aussi: petit brin de conversation sur son projet. Elle s'appelle Julie Bernier, elle est en train de réaliser, comme travail de fin de baccalauréat en arts à l'UQAC, cette performance intitulée "Se mettre en vitrine". Elle passe 72 heures dans la vitrine de la galerie, parlant aux  passants qui décrochent le combiné.

Elle semble s'offrir, comme le font les prostituées, mais elle détourne le geste, s'en sert pour poser des questions sur la communication entre les êtres. (Pour des explications supplémentaires: lire ce texte dans Le Quotidien).

Toute une expérience! Elle avait prévu dormir quelques heures pendant la nuit, mais ne l'a pas pu: il y a non seulement le téléphone, mais des gens qui passent, frappent dans la vitre, parlent fort, font des commentaires pas toujours gentils...

Donc elle en a pris son parti (elle est jeune!) et a décidé de rester vigilante. Elle reçoit des confidences, elle prend des notes, écrira quelque chose sur sa performance. 

Julie Bernier: audace, créativité, détermination, dynamisme.

L'art jeune et vivant d'aujourd'hui.

Je décide d'entrer pour voir l'exposition présentée par Richard Martel.  Et j'en parle ici!

 

La hache de Richard Martel

Après ma conversation avec Julie Bernier, j'entre à la galerie Séquence pour voir l'exposition présentée par Richard Martel (non ce n'est pas l'ex-entraîneur des Saguenéens!). Je suis accueillie par Bruno Marceau, le jeune directeur de la galerie. (Dans mon temps, c'était Gilles Sénéchal).

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(Richard Martel et une invitée au vernissage)


Dans une des trois salles, des photos de performances qu'il a réalisées en divers endroits du monde (Québec, La Havane...), où il a demandé à des gens d'endosser un costume blanc pour poser des actions précises (défile dans la rue, s'asseoir à une table de restaurant...). J'aurais aimé voir ça.

Dans la salle du fond, un fascinant montage vidéo montre les manipulations faites sur un plat de cuisson en aluminium. L'artiste l'enroule et le moule autour de sa main, puis de son pied, et enfin de sa tête. Filmés, ses gestes sont projetés sur un écran encastré dans une table renversée. Au mur, d'autres projections offrent, en images floues, des gros plans tirés de ces opérations, accompagnés de sons, sans doute les bruits produits par le pliage et la manipulation. Formidable.

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La troisième installation s'intitule "L'art à la hache": des bûches posée par terre. Dans chacune, une hache enfoncée. Entre la hache et la bûche:  une feuille de papier où sont imprimés le nom et le logo d'une ville, d'un événement ou d'un organisme du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il est comme ça, Richard Martel: il plante des haches dans des images, des objets, des concepts, pour montrer (et dénoncer) ce qu'on en fait, comment on les perçoit (il a déjà fait cela dans des dictionnaires...).  Ça se passe de commentaire... et ça fait réfléchir.

 Je sors de là pleine d'idées, d'enthousiasme, d'admiration pour tous ces créateurs qui font l'art vivant d'aujourd'hui. Je me promets d'y retourner.

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Incidemment, ce jeudi 28 février, il y aura à la Galerie Séquence une journée de réflexion sur l'art performance, à compter de 13 heures, avec conférence et performances de Sara Létourneau et Richard Martel. Je crois que c'est ouvert à tous. Informations au bout de ce lien.