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22/03/2012

Les poules de Léo-Paul

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(Tous droits réservés)

 

Jusqu'au 1er avril, la Pulperie de Chicoutimi présente une exposition consacrée au peintre saguenéen Léo-Paul Tremblé (1924-1995). Le 1er octobre dernier, j'ai assisté au vernissage de cette très belle exposition rétrospective qui retrace les principales étapes dans la vie et l'oeuvre de cet artiste exceptionnel.

J'y ai revu sa femme, Suzette Savard (qui parle de lui sur une vidéo présentée dans la salle d'exposition) et sa fille Hélène. Je connnaissais l'artiste, mais aussi l'homme, car il y avait des liens d'amitié entre sa famille et la mienne.

J'ai en quelque sorte assisté à ses débuts, lorsqu'il a offert à mes parents deux pièces de bois sculptées et teintes en bleu: sur l'une il avait peint un chemin menant à une maison de ferme, sur l'autre des bouleaux.

Quand il est décédé, en 1995, j'avais écrit un texte-hommage dans Le Quotidien. Voici comment j'y racontais l'histoire du tableau ci-dessus.


"Un jour mon père, nostalgique de son enfance à la ferme, a exprimé au peintre le souhait d'avoir une toile «avec un poulailler». Quelques mois plus tard, Léo-Paul lui apportait le tableau réclamé: quelques poules picorant devant un poulailler aux planches vieillies par le temps. L'oeuvre fut accrochée sur un mur de la bibliothèque, et s'y trouve toujours. Le talent du peintre y est déjà tout entier: on y remarque cette polyvalence du coup de pinceau (ou de spatule) qui deviendra, à mon avis, la marque, la signature véritable de Tremblé".

J'y parlais de "sa capacité à manier le pinceau pour étaler sur la toile des taches de couleur" qui seront, selon le sujet poules, ciel, nuages, fleurs, arbres, bateaux, mer ou rivière.

 

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Ma tante Yvette, grande amie de Léo-Paul, possédait plusieurs de ses toiles et savait m'en expliquer les qualités.

"Les oeuvres de Tremblé m'ont offert mes premiers contacts avec l'art visuel et sont peut-être à l'origine de mon goût pour la création artistique".

Après avoir assisté au vernissage, j'ai écrit pour Wikipédia l'article sur Léo-Paul Tremblé (ici). Ce fut difficile car il existe bien peu de documentation... Si vous souhaitez y ajouter des éléments, ne vous gênez pas!

29/06/2011

Coup de dés chez Molinari

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molinari,gilles daigneault,mallarmé,coup de dés,montréalIl y a environ un mois, mon conjoint et moi avions décidé de visiter l'atelier de Guido Molinari, où était présenté un volet de la Biennale de Montréal. Station de métro Préfontaine,  loin dans l'Est. On ne sait même pas dans quelle direction se trouve la rue Sainte-Catherine, il faut demander aux gens... et leur réponse nous laisse incrédules!

Enfin sur Sainte-Catherine, nous marchons encore plus vers l'Est. Traversons un viaduc qui enjambe une gare de triage, entre le fleuve à droite et le Stade Olympique à l'horizon gauche. Aucune habitation... Un peu inquiets, on commence à se demander s'il y aura quelque chose au bout du tunnel.molinari,gilles daigneault,atelier,émotion,ocup de dés,peinture

Enfin, des maisons, un quartier habité: c'est Hochelaga-Maisonneuve. Le 3290 Sainte-Catherine: un beau bâtiment. On y entre: c'est clair, lumineux, murs tout blancs, plâtre partout, y compris les frises ouvragéesqui bordent le plafond.

Celui qui nous accueille est Gilles Daigneault, ami du peintre, responsable de la Fondation Molinari, gestionnaire de ce lieu magnifique, molinari,gilles daigneault,atelier,émotion,ocup de dés,peintureune ancienne banque acquise par Moli, comme ils l'appellent, qui avait installé son atelier au rez-de-chaussée et vivait au premier. Sous la voûte, photo ci-contre), le coffre-fort ne contient ni lingots d'or ni billets de banque, mais il abrite néanmoins un trésor: des toiles, peintes ou acquises par Guido.

Dans la salle (photo du haut), de grandes toiles aux couleurs vives: un ensemble réalisé par Molinari à partir de l'aspect visuel du poème Un coup de dés jamais n'abolira le hasard (thème de la Biennale de Montréal 2011), de Stéphane Mallarmé. (Vous pouvez en télécharger un exemplaire ici). Des bandes de couleur sont disposées sur la toile comme les lignes du poème sur la page. 

 

Par exemple, voici, placées côte-à-côte, une toile et la page qu'elle représente:

 

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Notre hôte nous invite ensuite à regarder une vidéo: la salle de projection est un minuscule cabinet de toilette, on s'assoit chacun notre tour sur la cuvette (couvercle rabattu, je précise!). L'écran est au-dessus du lavabo: l'artiste présente (en anglais, car le cinéaste est un Américain) son exemplaire du Coup de dés, qui l'a accompagné pendant toute sa vie. C'est tellement beau, simple, émouvant, j'en ai les larmes aux yeux. Un moment magique. Sur la photo ci-dessous, les mains du peintre,

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posées sur la page qui contient les mots LE HASARD.

Nous nous découvrons de nombreuses affinités avec Gilles Daigneault: il a étudié à Aix-en-Provence, comme nous, il est helléniste (nous adorons la Grèce ancienne), la journaliste et critique d'art Fernande Saint-Martin, une ancienne compagne de Molinari que mon conjoint connaît molinari,gilles daigneault,atelier,émotion,ocup de dés,peinturetrès bien, est membre du CA de la Fondation. La femme de Gilles Daigneault est la poétesse Denise Desautels, dont nous avons entendu parler notamment parce qu'elle a reçu de nombreux prix.

Notre hôte nous raconte tout: la vie de Moli, son attachement à son quartier, sa maladie, son travail, l'exposition (qui comprend aussi des oeuvres automatistes réalisées quand il avait 18 ans), bref, il s'avère pour nous un interlocuteur en or.

Pour couronner le tout, il nous reconduit en voiture jusqu'au métro Berri-UQAM!

Quel incroyable revirement! Jack et moi en sommes soufflés. Ce voyage mal amorcé s'est révélé finalement merveilleux, plein de surprises, enrichissant au point de vue artistique et humain.

Un cadeau de la vie et du hasard!

 

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PS. D'autres photos reliées à cette visite se trouvent ici.

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