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28/05/2013

Un métro, des dessins et des murs

Jean-Charles Charuest, Montréal, métro, De Castelnau, oeuvres, chien


Après avoir écouté un épisode de la série Montréal bouche à bouche portant sur la station de métro De Castelnau, je me promettais bien d'y passer pour prendre quelques photos de ce lieu tout à fait particulier, légèrement atypique par rapport aux autres stations de la STM.
Ce fut fait il y a quelques mois, et ce n'était vraiment pas difficile: j'ai pris l'autobus 55 sur Saint-Laurent et suis descendue à l'arrêt De Castelnau, tout près du marché Jean-Talon où je souhaitais me rendre.
J'ai monté et descendu les escaliers vers l'ouest et vers l'est, parcouru les vastes couloirs peu fréquentés, tout en observant l'architecture et en prenant quelques photos des gravures sur pierre de Jean-Charles Charuest qui ornent les murs.

L'artisan et sculpteur voulait représenter "les Italiens du marché Jean-Talon": les commerçants, les artisans, les clients, les flâneurs. Des familles, des musiciens, des marchands et marchandes de fleurs, de poisson, de sirop d'érable: en tout 30 bas-reliefs, dessins dont les lignes précises et gracieuses animent la pierre.
Je ne les ai pas tous vus, mais j'ai remarqué ce petit chien qui accompagne la signature de Charuest sur plusieurs des oeuvres, sinon toutes:

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C'est fascinant de lire la description que donne l'artiste de son travail:

«Alors, durant quelques mois, j’ai observé les Italiens du Marché Jean-Talon et je les ai dessinés : le boulanger, le boucher, la fleuriste, etc. Ces dessins ont ensuite été gravés sur des panneaux de travertin dur que je suis allé choisir moi-même à Tivoli, en Italie. C’est un artisan du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, Maurice Lord, qui a gravé mes dessins. Il s’est servi de la même technique que celle utilisée pour inscrire le nom des défunts sur les pierres tombales. D’abord, on transfère le motif sur un voile de caoutchouc, puis on place ce voile sur la pierre et on repasse par-dessus avec un jet d’air comprimé. Ainsi, tout ce qui a été découpé dans le caoutchouc est gravé dans la pierre. Il a fallu six mois environ à l’artisan pour compléter le travail. Je lui apportais les dessins et les panneaux de travertin à son atelier et il se chargeait du reste.» (Plus de détails ici)

Voici une autre photo que j'ai prise, l'acheteuse aux oiseaux:

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Et quelques autres parmi toutes les oeuvres de Jean-Charles Charuest visibles à cet endroit, dont on peut voir les photos en suivant ce lien.

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Décidément, Montréal est une mine pleine de trésors à découvrir.

 

Une autre découverte:

Il n'est pas évident de déambuler dans une station de métro si on ne souhaite pas monter à bord. Les gens me regardaient avec étonnement, méfiance dans certains cas, surtout en apercevant ma caméra, pourtant très petite. J'étais mal à l'aise de revenir sur mes pas pour sortir par où j'étais entrée parce que je me sentais surveillée (et je l'étais sans doute), comme si on me soupçonnait d'avoir un projet diabolique, genre vol ou attentat.

22/03/2012

Les poules de Léo-Paul

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(Tous droits réservés)

 

Jusqu'au 1er avril, la Pulperie de Chicoutimi présente une exposition consacrée au peintre saguenéen Léo-Paul Tremblé (1924-1995). Le 1er octobre dernier, j'ai assisté au vernissage de cette très belle exposition rétrospective qui retrace les principales étapes dans la vie et l'oeuvre de cet artiste exceptionnel.

J'y ai revu sa femme, Suzette Savard (qui parle de lui sur une vidéo présentée dans la salle d'exposition) et sa fille Hélène. Je connnaissais l'artiste, mais aussi l'homme, car il y avait des liens d'amitié entre sa famille et la mienne.

J'ai en quelque sorte assisté à ses débuts, lorsqu'il a offert à mes parents deux pièces de bois sculptées et teintes en bleu: sur l'une il avait peint un chemin menant à une maison de ferme, sur l'autre des bouleaux.

Quand il est décédé, en 1995, j'avais écrit un texte-hommage dans Le Quotidien. Voici comment j'y racontais l'histoire du tableau ci-dessus.


"Un jour mon père, nostalgique de son enfance à la ferme, a exprimé au peintre le souhait d'avoir une toile «avec un poulailler». Quelques mois plus tard, Léo-Paul lui apportait le tableau réclamé: quelques poules picorant devant un poulailler aux planches vieillies par le temps. L'oeuvre fut accrochée sur un mur de la bibliothèque, et s'y trouve toujours. Le talent du peintre y est déjà tout entier: on y remarque cette polyvalence du coup de pinceau (ou de spatule) qui deviendra, à mon avis, la marque, la signature véritable de Tremblé".

J'y parlais de "sa capacité à manier le pinceau pour étaler sur la toile des taches de couleur" qui seront, selon le sujet poules, ciel, nuages, fleurs, arbres, bateaux, mer ou rivière.

 

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(Tous droits réservés)

 

Ma tante Yvette, grande amie de Léo-Paul, possédait plusieurs de ses toiles et savait m'en expliquer les qualités.

"Les oeuvres de Tremblé m'ont offert mes premiers contacts avec l'art visuel et sont peut-être à l'origine de mon goût pour la création artistique".

Après avoir assisté au vernissage, j'ai écrit pour Wikipédia l'article sur Léo-Paul Tremblé (ici). Ce fut difficile car il existe bien peu de documentation... Si vous souhaitez y ajouter des éléments, ne vous gênez pas!