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26/09/2009

La belle et le bête

nellyArcan.jpgÀ quelques jours d'intervalle, une belle jeune femme se suicide, et un vieux bougon meurt du cancer. Ils avaient en commun d'être des artistes, des créateurs, des chercheurs de sens, chacun à sa façon. En ce qui concerne Nelly Arcan, j'avais été bouleversée par son roman, Putain. Belle et fragile à la fois, elle affirmait dans ses romans (et sur toutes les tribunes) que la société, les autres ou je ne sais quelle pulsion la poussait (elle et toutes les autres femmes) non seulement à préserver mais à augmenter, par du maquillage, de la chirurgie,  etc..., cette beauté qui était la sienne et que paradoxalement elle semblait craindre par dessus tout de perdre.
Sûrement très malheureuse, peut-être en manque d'amour, je ne sais pas, on doit lui laisser son secret
Quant à Pierre Falardeau je l'appréciais beaucoup.  Son blogue est très intéressant). Sous ses dehors de bourru mal embouché, se cachait un véritable artiste, un homme de conviction, qui semblait n'avoir peur de rien, et qui défendait ses opinions sans craindre de blesser ou de choquer. Il en a assumé, parfois très durement, les conséquences.pifalardeau.jpg
J'avais été éblouie par son film Le Party (un court extrait ici), vu en projection de presse en 1989. Alors que la critique dans son ensemble avait été partagée, moi j'y étais allée d'un long papier, très élogieux, reflétant le coup de coeur que j'avais eu pour le film. (Je ne l'ai plus, je vais faire des recherches peut-être). Je ne me souviens pas si je l'ai rencontré à cette occasion, mais j'ai entendu dire plus tard que lui et son équipe avaient exprimé en quelques occasions leur surprise qu'une "critique de province" ait si bien compris le film. Je l'ai pris comme un compliment...
J'ai en revanche retrouvé ma critique de son film Octobre, en 1995: en voici quelques extraits, publiés dans Le Quotidien:

«Octobre» de Pierre Falardeau
Un film que tous les Québécois devraient voir
par Denise Pelletier

CHICOUTIMI (DP) - On pourra aller voir «Octobre» pour diverses raisons: se rafraîchir la mémoire au sujet d'événements historiques qui se sont déroulés il y a 24 ans, apprendre ce qui s'est réellement passé alors, comparer le film avec nos souvenirs, et quoi encore.
Mais la meilleure raison pour aller voir ce film, en fait, ce sera l'envie de voir du bon cinéma. Un film efficace, aux cadrages et aux images impeccables, joué par des acteurs extraordinaires et mené de main de maître par un réalisateur qui connaît son métier: Pierre Falardeau. Bien sûr, au plaisir éprouvé à la vue d'un bon film fait ici, d'autres éléments viendront s'ajouter pour enrichir l'esprit du spectateur. En particulier toutes les questions politiques soulevées par l'action du FLQ dans les années 70, tout le problème de la soumission des Québécois aux «Anglais» et au pouvoir de l'argent.
(..)
Pierre Falardeau est conscient, comme il le dit dans les entrevues, qu'il ne s'agit que d'une vision partielle, et qu'il y aurait beaucoup de films à faire, de livres à écrire sur le FLQ, sur la crise d'Octobre 70 et le rôle qu'y ont joué les divers intervenants. Mais ce qu'il a fait, il l'a bien fait, et «Octobre» est un film que tous les Québécois devraient voir, car il soulève des questions auxquelles il faudra bien, un jour, répondre.