Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/04/2014

Le Tanguay siffleur

Tanguay Desgagné, siffleur, musique, Masbourian, PM, radio

Quand je vais prendre une petite marche, j'aime bien écouter la radio (la Première Chaîne) sur mon iPod nano. J'essaie d'y aller entre 13h et 14h, pour écouter l'extraordinaire émission Plus on est de fous plus on lit, animée par Marie-Louise Arseneault.
Mais ce jour-là, 1er avril, j'étais en retard, il était passé 14h. C'est PM, avec Patrick Masbourian. Pas mal, mais ça dépend des sujets et des invités. Il annonçait une rencontre avec un siffleur professionnel. Ça ne me disait pas grand-chose. Mais j'ai quand même écouté.

tanguay desgagné,siffleur,musique,masbourian,pm,radioEt j'ai découvert un homme, un artiste magnifique. Il s'appelle Tanguay Desgagné, il siffle en travaillant, ou travaille en sifflant, puisque c'est son métier.  Mais il ne peut en vivre, compte tenu de la rareté des contrats.
Avant l'entrevue, quelqu'un de l'émission PM a fait un sondage-maison et demandé à des passants (peut-être des employés de la SRC) s'ils savaient siffler. La plupart ont répondu oui et y sont allés d'un petit air, qu'ils sifflaient en faussant et en produisant beaucoup d'air inutile.
Ensuite, les auditeurs ont pu entendre tout autre chose: Tanguay Desgagné, sifflant la cinquième Danse hongroise de Brahms, en soliste avec orchestre. Ligne mélodique parfaitement juste, rapidité, des trilles et ornements acrobatiques. Bref, de la vraie musique!

Au lieu de chanter ou de jouer d'un instrument, Tanguay Desgagné siffle. Mais il accomplit le même travail que tout autre musicien: déchiffrer la partition, répéter, écouter, corriger le moindre détail, recommencer jusqu'à ce que cela soit parfait, tout en y mettant de l'âme. Le même travail que celui qu'il faisait comme tromboniste. Sauf qu'il n'y a pas d'école, et bien peu de professeurs pour les siffleurs. (On peut réécouter ce passage de l'émission en cliquant ici).
Tanguay Desgagné fait cela sérieusement, en y mettant beaucoup de temps, mais sans trop se prendre au sérieux. Il a gagné de prestigieux concours, il donne quelques rares concerts, trouve des emplois dans quelques films et séries télévisées. Il aborde tous les genres: classique, populaire, chanson, jazz...
Bref, j'ai découvert un être exquis, un authentique musicien doté d'une grande humilité et d'un bon sens de l'humour.

17/12/2011

Adeus Cesaria!

Cesaria Evora, musique, Montréal, spectacle

J'avais écrit: Viva Cesaria ici en 2006 après avoir vu Cesária Évora en spectacle à Montréal. Une femme magnifique! Quelle chanteuse! Vraie. Envoûtante.

Aujourd'hui, jour de sa mort, je lui dis: Adeus Cesaria, je t'écoute... et je t'écouterai!

Cesaria Evora, musique, Montréal, spectacle

 

26/07/2009

Le rastel revu et corrigé par le quatuor Alcan

rastelProgramme.jpgS’inspirant de la langue provençale, où le mot rastel (même racine que râteau) désigne “une réunion de gens que l’on invite à boire”, le quatuor Alcan a inventé le Rastel musical, une fête arrosée davantage de musique que de vin, qu’il présente depuis quatre ans (à deux reprises chaque fois) à la Pulperie.rastelDessus.jpg
Ce vendredi 24 juillet, la pièce de résistance était le quatuor k.458 de Mozart, dit La Chasse (on peut l'entendre ici ) une oeuvre gravée sur le premier des nombreux disques enregistrés par le quatuor Alcan, qui célèbre ses 20 ans cette année. La violoniste Nathalie Camus et le violoncelliste David Ellis, qui sait toujours dérider le public par ses présentations colorées, en font partie depuis le début. Il y a eu quelques mouvements sur les deux autres chaises: Laura Andriani et Luc Beauchemin les occupent actuellement. L’ensemble offre depuis toujours une qualité exceptionnelle à tout points de vue notamment: sonorité pleine et unique, souci du détail, profondeur de la connaissance des pièces, contact avec le public. Je me promets bien d’assister à un maximum des concerts qu’ils donneront au SLSJ au cours de l’année qui vient.
La Chasse n’est pas mon oeuvre préférée de Wolfgang Amadeus, mais tout de même, j’ai apprécié le jeu des musiciens et leur façon de mettre en valeur l’art de la composition du divin Mozart.
D’autres musiciens se sont joints au Quatuor (voir la liste sur l’affiche ci-dessus) pour des oeuvres de Tchaïkovsky, Elgar, Peter Warlock (sa suite Capriola, inspirée par des rythmes de danses de la Renaissance),  pour terminer par le très endiablé Petit concerto pour Carignan, d’André Gagnon.
Apéro au Jardin des vestiges, une heure de concert dans l’édifice 1912 (acoustique formidable) et ensuite, goûter léger (et plutôt savoureux) préparé par le traiteur Boris et Biscotti. La photo que j’ai prise n’est pas super (la partie floue en bas à droite: tentative d’effacement d’un dessus de tête...), mais elle illustre tout de même l'aspect visuel de l’événement.intantRastelCorr.jpg
Pas sûre d’aimer vraiment la formule dans son ensemble, j’ai apprécié la partie musicale et je me suis dit que j’aimerais bien qu’une tradition de concerts donnés vers 16h ou 17h s’instaure par ici: on pourrait y assister avant le repas du soir, ce serai super.
Les journalistes auraient davantage de temps pour rédiger leur texte, les artistes et les vieux (dont je fais maintenant partie) seraient sans doute contents de rentrer très tôt à la maison, les travailleurs et employés pourraient aller au concert avant de retourner au foyer!
- Début de l’article de Daniel Côté dans le Quotidien (sur le Rastel musical du jeudi 23 juillet ici).
- Rastel est aussi le nom d'un vin de cassis fortifié (type porto) produit par l’entreprise artisanale Aux Cassis d’Argenteuil.

27/10/2008

Quand le chef s'en mêle

ichmouratov.jpgDimanche, après le tennis, le concert. Celui des Violons du Roy,  à l’auditorium Dufour. En compagnie du public habituel pour la musique classique au Saguenay-Lac-Saint-Jean, 300 personnes environ. La formation était dirigée par Airat Ichmouratov (photo), chef en résidence des VdR, originaire de Kazan, capitale du Tatarstan.

Titre du programme : De Vienne à Saint-Petersbourg, en rapport avec l’origine des compositeurs. D’abord un superbe divertimento de Mozart, le genre de musique qui fait toujours du bien à l’âme. Puis un quatuor de Beethoven, le numéro 11, dans une formule multipliée (plusieurs premiers violons, seconds violons, etc., plus une contrebasse). C’était bon, mais pas nécessairement meilleur que l’original, en quatuor. Signalons q'une musicienne de la formation est originaire du Saguenay: il s’agit de l’altiste Annie Morrier.
Ensuite un  Andante pour violoncelle et cordes de Tchaïkovsky, tout en douceur et en subtilité, avec l’excellent soliste Benoît Loiselle, puis un autre quatuor “amplifié”, de Borodine celui-là: musique agréable mais un peu boursouflée par moments, avec quelques reprises qui allongent inutilement la sauce à mon avis. Mais fort bien comprise, articulée et jouée,
Je dis peut-être n’importe quoi au sujet des deux quatuors, notamment parce que je n’ai aucun renseignement :  le “programme” qui nous fut remis à l’entrée était plus que succinct et ne comportait aucune information sur les oeuvres jouées, ni sur les transformations (transcription, adaptation) qu’elles ont subies.
À la fin, l’excellent chef, jusque-là très chef, costume noir, lunettes, baguette, nous a proposé une transformation extrême: pour  une oeuvre de musique klezmer, musique juive de l’Europe de l’Est (la pièce choisie est l'oeuvre d'un compositeur américain!), il a empoigné sa clarinette et s’est mis à jouer tout en swinguant de tout le corps et en dirigeant les musiciens qui l’ont suivi dans cet épisode débridé, entre jazz et tzigane. Violons du Roy ou diables dans l’eau bénite?
Conclusion réjouissante d’un concert impeccable, agréable, beau à voir, beau à écouter.

Source de plaisir. Merci les Violons.