14/08/2012
Variations à Métabetchouan
"Rouler dans la nuit et dans la pluie pour aller entendre le pianiste David Jalbert jouer les Variations Goldberg au Camp musical. En pleurer tellement c'est beau. Et au retour, déguster une nectarine blanche juteuse et bien sucrée. Quelle formidable soirée!"
Voilà ce que j'ai écrit sur ma page Facebook vendredi dernier 10 août au retour de ce magnifique concert auquel mon conjoint et moi venions d'assister. Et voilà ce que je pourrais écrire avec encore davantage de conviction aujourd'hui, en revivant cet événement exceptionnel. David Jalbert vient tout juste d'enregistrer lesdites Variations Goldberg (il parle de ce projet sur la vidéo accessible en cliquant l'image ci-dessus) que nous connaissons si bien aujourd'hui grâce à Glenn Gould.
Après une présentation brève et extrêment claire de l'oeuvre, de sa structure et du défi technique, physique et intellectuel qu'elle représente pour tout pianiste (on retrouve l'essentiel de ses propos sur la vidéo), le musicien s'est installé au piano...
Pendant plus d'une heure, les 200 personnes présentes dans la salle ont retenu leur souffle et écouté, presque autant avec les yeux qu'avec les oreilles. En effet, en plus d'entendre la beauté sonore de cette musique ainsi interprétée, on avait sous les yeux le visage expressif et concentré du pianiste, et surtout ses mains qui se promenaient sur les touches comme des ailes d'une nuée de papillons en folie.
Pas une toux, pas un déplacement de chaise pendant toute cette heure où le pianiste a découpé et soigné chacune des 30 variations de Jean-Sébastien Bach. Concentration totale de part et d'autre.
Du pur bonheur pour nous, spectateurs privilégiés. L'impression d'avoir vécu, ensemble et grâce à David Jalbert, un moment hors de l'ordinaire, hors du monde, hors du temps.