14/06/2011
Berceaux aux mille visages
J'ai découvert Les Berceaux, une mélodie de Gabriel Fauré sur un poème de Sully Prudhomme en écoutant l'un des derniers disques enregistrés par Yves Montand, en 1980. J'ai été éblouie par ces mots si vrais et cette musique, que j'ai trouvée magnifique.
Puis j'ai constaté que tout le monde connaissait cela et qu'un nombre impressionnant d'interprètes, hommes et femmes, classiques et populaires, parmi lesquels Tino Rossi, Barbra Hendricks, Gérard Souzay, ont proposé leur version de cette oeuvre.
L'internaute Jean-Luc Fradet a consacré une page à cette chanson, (ici).
Il en a colligé et commenté 17 interprétations, toutes intéressantes. Il est très sévère envers celle d'Yves Montand, mais je ne suis pas d'accord avec lui: après tout c'est grâce à Montand que j'ai découvert cette mélodie, et je lui suis demeurée fidèle, tout en découvrant avec bonheur d'autres interprètes.
Sur la vidéo, une interprétation qui ne fait pas partie de la liste de M. Fradet, celle du ténor brésilien David Henrique de Souza:
D'ailleurs si vous cherchez Les Berceaux sur YouTube vous en trouverez plusieurs autres versions.
J'en ai mis une dizaine sur mon iPod et c'est un vrai plaisir de les écouter toutes l'une après l'autre.
Voici enfin le poème:
Les Berceaux
Sully Prudhomme
_____________
Le long du quai, les grands vaisseaux,
Que la houle incline en silence,
Ne prennent pas garde aux berceaux,
Que la main des femmes balance.
Mais viendra le jour des adieux,
Car il faut que les femmes pleurent,
Et que les hommes curieux
Tentent les horizons qui leurrent!
Et ce jour-là les grands vaisseaux,
Fuyant le port qui diminue,
Sentent leur masse retenue
Par l’âme des lointains berceaux.