22/04/2017
La Baie, un dimanche
La Baie des Ha!Ha!, le dimanche 2 avril 2017.
Ce jour-là, à l'Auberge des 21, en compagnie d'amis très chers, nous avons dégusté un "brunch" délicieux et raffiné, préparé par le chef Marcel Bouchard et sa brigade.
29/11/2015
Automne teinté d'hiver
Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement
(Charles Baudelaire)
C'était le 7 novembre dernier. Direction La Baie pour quelques courses. Il faisait très froid et sombre, le vent voulait nous arracher la tête, à Jack et à moi. Vers 15 heures, juste au moment où nous passions sur la rue Mars avant de rentrer à la maison, le soleil a percé les nuages.
Nous nous sommes arrêtés devant l'Auberge des 21 et avons profité de ces brefs instants, tout à fait magiques, pour prendre quelques clichés du quai des croisières et surtout du paysage. Les ombres s'allongeaient déjà, la mienne a décidé d'apparaître sur quelques photos.
Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.
(François Coppée)
Sur la photo suivante, deux branches de l'arbre à l'avant-plan se courbent gracieusement de part et d'autre du lampadaire blanc, dont ils imitent la forme.
Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.
(Victor Hugo)
Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil,
Embrase le coteau vermeil
Que la vigne pare et festonne.
(Théodore de Banville)
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
(Charles Baudelaire)
Adieu soupirs des bois, mélodieuses brises,
Murmure éolien du feuillage agité.
Adieu dernières fleurs que le givre a surprises,
Lambeaux épars du voile étoilé de l’été.
(Nérée Beauchemin)
Voilà les feuilles sans sève
Qui tombent sur le gazon,
Voilà le vent qui s’élève
Et gémit dans le vallon
(Alphonse de Lamartine)
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
(Paul Verlaine)
24/10/2013
Le facteur et les oies blanches
Un matin: le facteur vient de livrer le courrier chez le voisin d'en face. En redescendant l'escalier, il s'arrête et lève la tête vers le ciel. Je l'observe de ma fenêtre, croyant d'abord qu'il veut ainsi profiter du bref rayon de soleil qui éclaire son visage.
Mais comme il garde les yeux ouverts, je comprends qu'il regarde quelque chose. Sans doute, me dis-je, un voilier de ces oies blanches qui, ces temps-ci, fuient notre hiver et vont retrouver le chaud soleil du Sud.
Mon intuition se confirme quand j'ouvre ma porte pour prendre le courrier: une petite formation en V traverse le ciel, criaillant et cacardant.
Trop tard pour photographier celles-là, mais j'en ai croqué d'autres il y a quelques semaines. Au retour d'une expédition à l'Anse-Saint-Jean, j'avais suggéré à mes amis un petit arrêt à la Baie des Ha! Ha!, derrière le Musée du Fjord, où j'avais entendu dire que les oies, bernaches et autres gros oiseaux migrateurs s'arrêtaient en grand nombre.
En grand nombre en effet. C'était magnifique. Fascinant. Étourdissant. Ça fait rêver, ces foules, ces envolées, ces cris, cette liberté.
Je n'ai pu m'empêcher de jouer avec mon zoom:
Et j'ai pensé à cette magnifique chanson, Est-ce ainsi que les hommes vivent (Aragon-Léo Ferré), surtout à cause de cette strophe:
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Vous pouvez l'écouter en entier en cliquant sur la photo de Léo Ferré:
...et en lire toutes les paroles au bout de ce lien.
19/10/2012
Deux sites, deux styles
Au cours de l'été, j'ai assisté à deux présentations multimédia offertes par deux musées qui font connaître l'histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Fort intéressants, les deux documents sont aussi très différents dans leur conception, leur style et le genre d'expérience offert aux visiteurs.
Au Musée du Ford à La Baie (c'est lors d'une balade à vélo que j'ai pris cette photo où on aperçoit l'arrière du bâtiment ainsi que l'église St-Alexis), le spectacle s'intitule Voyage au coeur du fjord du Saguenay. Le spectateur s'installe confortablement dans un siège moulé où il peut ajuster son angle de vision, ses écouteurs, choisir sa langue, pour un fabuleux voyage dans l'espace-temps, qui se déroule sur plusieurs écrans. Le document, très bien fait et de grande valeur, offre des images magnifiques qui retracent la naissance, l'histoire, la géologie du fjord du Saguenay. Grâce à des effets visuels et sonores et à des illusions d'optique, on éprouve des sensations physiques assez fortes: on survole, on plane, on accélère, on monte ou on descend, on plonge au fond des eaux. Le rythme calme et progressif nous laisse le temps d'éprouver chaque sensation et d'assimiler ce qui est montré. C'est une expérience en profondeur, contemplative. Une ambiance presque zen, je dirais.
À l'Odyssée des bâtisseurs à Alma, c'est tout le contraire: le document trépidant, agité et survolté s'intitule fort justement Aquavolt. Vous pouvez en avoir une bonne idée en visionnant la vidéo ci-dessous.
Il faut d'abord parcourir une partie du parc thématique pour se rendre à l'ancien château d'eau, où on est accueilli par le Professeur, un savant fou excité et volubile qui nous fait entrer au coeur de cette enceinte métallique reconvertie en salle de projection multimédia. On s'y tient debout, à l'intérieur d'un écran circulaire (les parois du réservoir d'eau) sur lequel défilent en tous sens et à toute vitesse des images extraordinaires du lac Saint-Jean, de ses pionniers, des activités qui s'y pratiquent. (Détails très intéressant sur le projet au bout de ce lien). Le tout agrémenté de quelques stimuli sensoriels: vibrations, vrombissements, goutelettes d'eau, fumée, froid. On sort de là un peu étourdi, la tête pleine de bruit et de fureur: divertissant et instructif.
Ces deux expériences sont formidables, d'autant plus que les deux endroits offrent aussi, dans une grande salle, une exposition interactive agrémentée d'artefacts, de graphiques, d'images et autres documents qui évoquent divers aspects de l'histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Et cette histoire, nous pouvons en être fiers: nos ancêtres ont mené une vie très dure, sans argent, sans confort matériel, mais ils ont travaillé si fort qu'aujourd'hui, nous jouissons (pour la plupart d'entre nous du moins) d'une vie agréable, confortable, et que nous figurons parmi les sociétés les plus riches de la planète.
Remercions-les pour leur courage, leur vaillance, leur détermination et leur abnégation. Des vertus que nous avons peut-être oubliées... et remplacées par une consommation effrénée de biens matériels. (Excusez cette petite considération morale: une fois n'est pas coutume!)
06/09/2011
Moment charmant
Le MS Maasdam a fait escale à La Baie la semaine dernière: cet imposant navire de croisière ne devait pas venir à Saguenay à ce moment-là, mais il a changé d'itinéraire à cause de l'ouragan Irène.
Nous avions vu ce même Maasdam à Québec, quand nous sommes passés le long des quais en juillet dernier.
Derrière un hublot, j'ai aperçu un petit garçon blond, je lui ai fait bonjour de la main, il m'a répondu...
Voyez-le de plus près: